Chapitre 5. : Les flux et les marchés internationaux de capitaux, La

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BTS Banque 1ère année
Economie générale
Année 2007– 2008
Stéphane SCHAULER
Chapitre 5. : Les flux et les marchés internationaux de
capitaux, La balance des paiements
I. Les mouvements de capitaux
A. Le développement des mouvements de capitaux
Les mouvements de capitaux sont d’abord la contrepartie des transactions
courantes dans la balance des paiements. Les crédits commerciaux traduisent ainsi par
exemple le financement d’échange de bien et de services.
Mais, les flux financiers sont souvent indépendants par rapports aux biens et
services et traduisent ainsi ce qu’on appelle la financiarisation de l’économie qui se
développe depuis le début des années 80. Ces mouvements ont désormais largement
dépassé les transactions courantes. Ils passent de 30% en 1980 à 75 % des flux totaux en
1993. Toujours en 1993, ils représentent plus de 100 % du PIB français.
B. La diversité des mouvements de capitaux
Les mouvements étant énormes, il faut les distinguer. La distinction se fait
principalement sur la durée.
Les mouvements de capitaux
Mouvements de capitaux à LT
Investissements
directs
Investissements
de portefeuille
Mouvements de capitaux à CT
Crédits à MT et
LT
Crédits
commerciaux à CT
Placements
Emprunts à CT
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1. Les mouvements de capitaux à long terme
Voir schéma ci-dessus.
1.1 Les investissements directs
Ils proviennent des entreprises qui investissent à l’étranger dans d’autres sociétés,
en créant des filiales communes, en investissant dans le capital pour contrôler une
société, en achetant des entreprises locales. Le but est donc de contrôler la gestion
d’entreprise, de se développer durablement dans un certain nombre de pays. Ces
investissements traduisent la montée en puissance des FMN qui investissent dans le
monde entier. Le contrôle des investissements est faible aujourd’hui. Ces investissements
sont encore majoritairement effectués par et dans les pays industrialisés.
Ex : les flux d’investissements de la France vers l’étranger ont été multiplié par plus 30
entre 1980 et 1990. Les flux reçus en France, eux, ont approximativement doublé.
1.2 Les investissements en portefeuille
Ce sont des investissements purement financiers à l’inverse des investissements
directs. Le but est de placer de vendre, d’acheter des valeurs mobilières (actions et
obligations). Cette internationalisation des investissements de portefeuille permet de
financer de nombreuses entreprises. La montée en puissance de ces flux est énorme. Ces
investissements très mobiles favorisent les mouvements internationaux de spéculation.
1.3 Les crédits à moyen et long terme
Ce sont des crédits commerciaux, (contrepartie des transactions courantes) des
prêts accordés ou reçus de l’étranger. Ces opérations s’effectuent sur plus d’une année.
2. Les mouvements de capitaux à court terme
2.1 Les crédits commerciaux à court terme
Ce sont des crédits courts (moins de 1 an) qui permettent aux entreprises qui
veulent exporter d’offrir des conditions de paiement avantageuses.
2.2 Les placement ou emprunts court terme
Ce sont des placements souvent liés aux taux, aux monnaies et qui ont été favorisés
par la déréglementation financière et l’internationalisation des banques. Ils permettent
aux entreprises de « jongler » selon les marchés » et d’emprunter de l’argent sur les places
les plus avantageuses. Ils jouent un rôle important dans la spéculation.
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II. Les marchés internationaux de capitaux
A. Le marché des euro-devises et titres internationaux
Les euro-devises sont des monnaies détenues par des agents (ex: banques,
compagnies d’assurances,) qui ne sont pas localisés dans le pays d’émission de la
monnaie.
Ces monnaies ne sont pas forcément des monnaies européennes. En effet, les eurodevises sont surtout au départ des dollars détenus par des banques à l’extérieur des USA.
Il existe un marché des euro-devises où on trouve des euro-banques qui collectent
les dépôts (particuliers et entreprises) et les rémunèrent à court terme selon les taux à
court terme en vigueur dans le pays où elles se trouvent et sont placées.
Ces banques prêtent ensuite ces devises aux entreprises internationales, aux PVD,
aux pays de l’Est etc. ... Ces crédits de montants et de durée variables s’effectuent dans
toutes les devises souhaitées. (Ex : Disneyland a emprunté à la BNP en dollar). Ces crédits
sont appelés euro-crédits.
Avantages :
Ces euro-devises ont permis et permettent de satisfaire les besoins de financement
des FMN ou autres États émergents et plus largement de l’expansion du commerce
international.
Inconvénients :
Les risques sont une distribution de crédit à l’échelle mondiale donc une incitation à
l’inflation et une solution parfois trop facile de financement pour les pays dans des
situations financières déjà délicates. (PVD) Ce processus international de financement
remet également en cause les politiques monétaires nationales devenues inefficaces
et ajoute un risque de spéculation supplémentaire car en cas de variation des taux
d’intérêts et taux de change les capitaux ont tendance à se déplacer en quantité énormes.
On trouve également des titres internationaux qui sont principalement des
obligations libellées dans différentes monnaies. Ces titres sont négociables sur les
marchés. Des euro-obligations et des euro-actions sont ainsi émises par des banques
présentes au niveau international et se sont considérablement développées du fait de la
faible réglementation en la matière, de l’existence d’un marché large et de conditions
avantageuses (taux d’intérêt par exemple). De nombre innovations en matière financière
(obligation à taux fixe, semi variable, variable...)
ont permis également de stimuler le
marché. On trouve également des euro-bons, des euro-effets, des euro-billets (de
trésorerie) qui sont autant de supports pour emprunter de façon avantageuse sur les
marchés internationaux.
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B. L’internationalisation des systèmes financiers
Le processus de mondialisation qui s’accélère depuis 1980 s’appuie sur une
globalisation financière qui permet aux grandes entreprises d’emprunter, de placer des
fonds, à tout moment et dans tous les pays avec de nombreux instruments financiers.
Trois caractéristiques fondamentales stigmatisent l’internationalisation des systèmes
financiers :
1. La déréglementation
Elle consiste à abolir les réglementations nationales et internationales depuis 19831984.
Une certaine harmonisation à l’échelon européen et mondial permet la libéralisation des
flux et des mouvements de capitaux.
2. La désintermédiation
Elle consiste à supprimer des intermédiaires autrefois obligatoires (banques) pour
l’ensemble des transactions financières. En supprimant et en simplifiant les transactions,
celles-ci se sont trouvées facilitées et donc encouragées.
3. Le décloisonnement
Il consiste à la suppression des frontières financières entre pays, mais aussi entre
marchés (monétaire, financier, changes) ce qui permet aux entreprises et investisseurs de
naviguer beaucoup plus facilement et d’optimiser ainsi leurs placements ou emprunts. Ces
différents marchés autrefois bien distincts ne forment plus qu’un marché : le marché
financier international.
III. La balance des paiements
Pour bien assimiler la construction de la balance des paiements, il convient de la
comparer à une poupée russe. La balance des paiements est un instrument qui permet de
connaître la situation économique et financière d’un pays et de ses résidents en relation
avec les autres nations sur une année. C’est donc un indicateur fondamental dans le
processus d’intégration d’un pays au sein du commerce mondial. Elle est constituée de
balances partielles qui permettent une analyse plus précise des flux d’échange entre la
Nation et le Reste du Monde.
A. Principes de fonctionnement
La balance distingue :
* Les résidents des non résidents. (=Personnes physiques et morales)
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* La nature des différentes opérations (=marchandises, services (invisibles), capitaux)
La balance des paiements est établie en s’appuyant sur les principes de comptabilité
de la partie double, chaque opération donnant lieu à une double inscription l’une au débit,
l’autre au crédit.
C’est en revanche le solde qui nous intéressera, son interprétation pouvant être
parfois délicate.
1. La balance commerciale : Les opérations sur marchandises qui comprennent
principalement les importations et exportations de biens ainsi que le négoce pur.
Il faut pour obtenir des chiffres réalistes effectuer certaines opérations de correction
car les douanes françaises enregistrent les exportations en FAB (Franco à bord) et les
importations en CAF (Coût, assurance, Fret : ce qui signifie qu’il faut rajouter aux prix
l’assurance et le transport)
2. La balance des invisibles comprend elle les services et revenus de facteurs et les
transferts unilatéraux. Les services sont tout ce qui est lié au commerce (assurance), les
échanges de technologie; les revenus de facteurs sont les revenus issus du capital et
transféré, certains salaires...Les transferts unilatéraux sont principalement les transferts de
revenus travailleurs vers leurs pays et les aides de la France à l’étranger.
1+2 = Balance des transactions courantes.
B. Balances partielles et mécanisme d’ajustement
1. La balance commerciale : Elle présente le solde des exportations par rapport aux
importations et permet de se faire une idée sur la compétitivité d’un pays. Elle introduit la
notion de taux de couverture.
Le solde de la balance commerciale. Excédent = exportations supérieures aux
importations. Cela peut signifier :
- les entreprises françaises sont compétitives/prix/coût
- les exp° couvrent les imp° : elles les financent.
- Les investisseurs français importent moins : dans ce cas, cela peut à terme
altérer la compétitivité des entreprises françaises.
2. Le solde de la balance des transactions courantes permet de savoir si le pays
dégage une capacité de financement ou un déficit.
3. La balance des capitaux : son solde est sujet à précaution quant à son interprétation.
4. La balance des mouvements monétaires donne des indications monétaires et
financières sur la situation du pays.
Dans un système de taux de change variable, la balance a tendance à se
rééquilibrer automatiquement. En effet, en cas de déficit de la balance :
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Les importations sont supérieures aux exportations :




Demande de devise étrangère > offre de devise étrangère
Hausse de la devise étrangère et baisse de la monnaie nationale
Compétitivité prix accrue
Rééquilibrage de la balance
A l’inverse en cas d’excédent :




Demande de devise étrangère < offre de devise étrangère
Baisse de la devise étrangère et hausse de la monnaie nationale
Compétitivité prix qui se dégrade
Rééquilibrage de la balance
D’autre part, selon la théorie keynésienne, un accroissement des exportations
entraîne une distribution de revenus supplémentaires (principe du multiplicateur) sur le
territoire, revenus qui serviront à consommer davantage de produits français mais aussi
davantage de produits étrangers (hausse des importations) et notamment dans des
secteurs ou les produits français sont absents ou moins compétitifs.
C. Les politiques du commerce extérieur
Le but de nombreux gouvernements est d’accroître les exportations et de diminuer
les importations. Pour freiner les importations on peut en théorie :
1. Augmenter les barrières tarifaires (droits de douane) = protectionnisme (OMC ?)
2. Mettre en place des barrières non tarifaires (contingentements, réglementations, etc.)
Ceci est limité désormais par l’OMC et par le fait qu’il y a un risque fort de
dégradation des relations commerciales entre pays. Le protectionnisme fait naître le
protectionnisme.
Pour augmenter les exportations on peut :
1. Accorder des coups de pouces fiscaux aux entreprises exportatrices
2. Subventionner certains secteurs stratégiques
3. Mettre en place des financements des entreprises exportatrices (COFACE)
4. Informer et promouvoir les exportations.
On peut également jouer sur les taux de change à la baisse (dévaluation
compétitive) ou la hausse.(réévaluation) .(Ceci est désormais interdit en Europe) Notons
bien toutefois que ces moyens ne remplacerons jamais une véritable politique structurelle
de renforcement de la compétitivité des entreprises nationales face à la concurrence
internationale.
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