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Art
L’art (du latin Ars, artis « habileté, métier, connaissance technique »note 1) est une
activité humaine, le produit de cette activité ou l'idée que l'on s'en fait, consistant à
arranger entre eux divers éléments en s'adressant délibérément aux sens,
aux émotions et à l'intellect.
Les définitions de ce concept varient largement selon les époques et les lieux, et
aucune d'entre elles n'est universellement acceptée. Ainsi, pourMarcel Mauss1, « un
objet d'art, par définition, est l'objet reconnu comme tel par un groupe. » C'est
pourquoi les produits et pratiques artistiques, ou plutôt les collections de ces objets,
peuvent être classés diversement selon les cultures, les auteurs et les institutions.
Depuis la fin du XVIIIe siècle2 et jusqu'aujourd'hui, l'art englobe principalement les
produits des « beaux arts » tels que l'architecture, la sculpture, la peinture,
la musique, la danse et la poésie (et donc la littérature), auxquels on ajoute
fréquemment le cinéma, la gravure, le théâtre, laphotographie, la bande dessinée,
la télévision, voire l'art numérique. La classification des arts n'est pas universelle et à
part pour le 7e art (le cinéma) qui a eu un succès particulier, une classification
unanime semble impossible3, voire sans intérêt4.
En Europe, la conception de l'art comme activité autonome, comme production par
des artistes d'objets que l'on s'accorde à trouver beauxsuivant un jugement de goût,
stimulants pour les sens ou producteurs d'une forme de connaissance et de vérité,
date entre les XVIIIe etXIXe siècles. Dans l'art moderne et l'art contemporain, on
abandonne la notion de beau ou de style intemporel pour voir dans l'art une création
de l'homme, la production de quelque chose de nouveau avec lequel une époque
s'identifie5.
Les Attributs de la peinture, de la sculpture et de l’architecture par Anne Vallayer-Coster.
La Joconde, Léonard de Vinci, Musée du Louvre.
Détail d'une peinture arabe du XIIIe siècle.
Histoire de la notion d'art : qu'est-ce que l'art ?
Depuis au moins l'Antiquité, la philosophie s'interroge sur la nature de l'art.
Pompéi, Maison VII, 2, 6 : Paquius Proculus et son épouse. Musée archéologique national de Naples, fresque du Ier siècle.
Platon dans l'Ion et l'Hippias majeur ou Aristote dans la Poétique s'interrogent sur
l'art en tant quebeau. Toutefois, l'esthétique antique diffère parfois notablement des
esthétiques postérieures et le motgrec τέχνη (technè), qui est l'équivalent le plus
proche du français art, désigne dans la Grèce antiquel'ensemble des activités
soumises à certaines règles. Il englobe donc à la fois des savoirs, des arts et des
métiers. Les muses grecques ne sont pas toutes associées aux arts tels qu'ils seront
définis par la suite et la poésie, par exemple, n'est pas une « technè ».
La civilisation romaine ne distingue pas non plus clairement le domaine de l'art de
celui des savoirs et des métiers bien que Cicéron et Quintilien y aient contribué par
leurs réflexions. Ainsi, chez Galien, le terme d'« art » désigne un ensemble de
procédés servant à produire un certain résultat :
« Ars est systema præceptorum universalium, verorum, utilium, consentientium, ad
unum eumdemque finem tendentium.6 »
« L'art est le système des enseignements universels, vrais, utiles, partagés par tous,
tendant vers une seule et même finnote 2. »
Dans cette acception du mot, qui a prévalu jusqu'à la fin du Moyen Âge, l'art
s'oppose à la fois à lascience conçue comme pure connaissance, indépendante des
applications, et à la nature qui produit sans réfléchir6. À l'idée de règle de production
s'ajoute la considération de l'effort requis dans cette activité. Lorsque le mot est
employé, il lui est généralement attaché une épithète que le précise pour former des
expressions telles que « arts libéraux », « arts mécaniques », « art militaire », etc.6 Et
s'il arrive parfois que les arts libéraux soient visés par l'emploi du mot non qualifié
« ars », on est encore bien loin du sens contemporain ; l'astronomie était un « art
libéral » tandis que le spectacle de « theatrica » restait un « art mécanique »7.
Jusqu'à la Renaissance, il n'y a pas de différence précise entre l'artiste et l'artisan :
on appelle « artiste » un artisan dont la production est d'une qualité exceptionnelle.
La différence ne commencera à devenir plus précise que lorsque les artistes
commenceront à s'émanciper des corporations pour faire allégeance
aux académies et à la commande nobiliaire8. C'est alors que le sens maintenant
familier du mot « art » commence à se dégager : Non seulement de
nombreuses techniques s'en séparent, mais de plus, après la découverte des règles
de la perspective, l'aspect visuel y prendra une importance croissante.
C'est du siècle des Lumières que date la notion d'art aujourd'hui communément
admise. Partant d'une réflexion sur les sens et le goût, une conception basée sur
l'idée de beauté finit par s'établir. AvecEmmanuel Kant, l'esthétique acquiert son
sens propre d'une théorie l'art dont le mouvement romantique donnera les
exemples paradigmatiques. L'importance de l'observation de règles passe alors au
second plan tandis que l'intention de l'artiste, qui vise nos sens et nos émotions,
devient primordiale.
Jérôme Bosch, Kruisdraging (détail).
Mais le XXe siècle, par ses pratiques et ses idéologies, remet en question tout ce qui
avait pu être retenu au siècle précédent. Il conteste en particulier l'existence
d'une essence de l'art qui se retrouverait à travers les âges et les civilisations, et
donc le rêve d'une définition universelle. Il souligne également le caractère parfois
ambigu du rapport entre « beauté » et « art », par exemple lorsque l'œuvre d'art
représente la nature de manière effrayante, voire repoussante 9.
C'est pourquoi le discours européen contemporain sur l'art comporte un risque
d'anachronisme dans la mesure où, selon ce discours, l'art impliquerait une intention
qui n'existe pas forcément en d'autres époques ou en d'autres lieux. L'Art
préhistorique par exemple, se réfère à des éléments artistiques comme
des peintures ou des sculptures, mais aucun texte ne précise si ces éléments étaient
destinés à la contemplation, à des célébrations rituelles ou à d'autres usages. Dans
certaines cultures (par exemple indienne ou chinoise), de tels textes existent, mais il
est difficile de déterminer dans quelle mesure les concepts utilisés, notamment ceux
traduits en français par les mots « juste » ou « beau », sont identifiables à ceux
utilisés en Occident9. L'introduction d'une hypothèse d'artinconscient ou involontaire
pourrait permettre de contourner ce type de difficultés.
On donne souvent des listes plus ou moins complètes de domaines constitutifs de
l'art, en notant ce qu'à la suite de Wittgenstein on appelle des « ressemblances
familiales » : l'art devient alors un ensemble de pratiques et de résultats qui
partagent un certain nombre de traits, bien qu'aucun d'entre eux ne soit universel10.
La liste classique des arts, telle que proposée
au XIXe siècle par Hegel dans Esthétique ou philosophie de l'art, continue cependant
de servir de référence11 : Elle indique que les principaux arts sont au nombre de
cinq : architecture, sculpture, peinture, littérature, musique. À partir d'eux, par
combinaison ou par prolongement, on parvient à une liste plus exhaustive qui peut
inclure par exemple la danse, le cinéma (souvent nommé « septième art »), la bande
dessinée, l'opéra, la photographie, etc.
Histoire de l'art
David de Michel-Ange.
Les différentes conceptions de l'art et les difficultés de l'aborder dans sa
globalité12 se répercutent sur les conceptions de son histoire.
Dans sa conception la plus classique, l'histoire de l'art s'est constituée
au XIXe siècle en adoptant sans questionnement le progressisme et les valorisations
de son temps. Dans cette optique naturaliste, qui considère l'art comme une
constante de l'humain, elle décrit les instances qui dévoilent l'« essence » de l'art à
travers les différentes époques.
L'anthropologie de l'art est par exemple une science sociale qui s'attache à étudier
les productions plastiques et picturales des sociétés humaines dites
« traditionnelles », « sans écriture » ou « primitives ».
Mais cette hypothèse d'une autonomie des phénomènes artistiques et de leur
développement intelligible a été progressivement délaissée au profit d'une vision
beaucoup plus contextualiste et sociale. Comme le note Antoine Hennion, « La
méthode de la sociologie de l'art et celle de l'histoire de l'art s'opposent l'une à
l'autre », la première tend à éliminer ce que la seconde essaie au contraire
d'épaissir13. Dans ce cadre, l'histoire de l'art ne peut évidemment se construire qu'en
tenant compte des évolutions de la notion d'art et elle est par conséquent sans cesse
à reconstruire.
Une autre difficulté est liée au fait que relater les évolutions de l'art nécessite de
procéder à des regroupements, le plus souvent par aires géographiques et par
périodes historiques. Or la pertinence de telles délimitations est toujours à
relativiser : à quel moment, par exemple, séparer l'Antiquité tardive du Moyen Âge ?
Faut-il présenter l'art de l'Égypte ptolémaïque aux côtés de celui de l'antiquité
grecque ? Ou encore, si l'on convient de considérer la poésie comme un art, faut-il
ou non présenter les poèmes de Léopold Sédar Senghor du côté des arts africains ?
Conséquences de ces divergences de vues, les querelles sur la classification des
arts sont nombreuses14 dans l'histoire de l'art et dans l'esthétique. Claude
Roy résume ainsi ce pluralisme de la notion d'art, dont pourtant la dimension
religieuse et symbolique est toujours centrale :
« La notion d’art, qu’il s’agisse de l’art nègre, de l’art crétois ou de l’art
impressionniste, reste à la fois imprécise, ineffable et irritante. L’art, c’est ce qui
maintient vivante l’idole morte en tant qu’idole. L’art c’est ce qui dans un objet
continue à servir quand il ne sert plus à rien15. »
Préhistoire
Grotte de Lascaux.
Si l'on considère que l'art consiste à bâtir, à sculpter, à réaliser des motifs
ornementaux, l'existence d'un art préhistorique semble indiscutable. En revanche, si
l'on voit dans l'art une sorte de luxe destiné aux musées et aux expositions, il est
probable que les premiers peuples n'y aient jamais songé16. Enfin, si l'on considère,
plus généralement, que l'art consiste à s'adresser aux sens et aux émotions de ceux
qui en sont les spectateurs, il est difficile de ne pas qualifier d'artistes les auteurs
d'un certain nombre de productions préhistoriques, comme les célèbres fresques de
la grotte de Lascaux.
Quelle était la fonction exacte des sculptures et des peintures réalisés par ces
artistes ? Nous ne le savons pas avec certitude, même si les hypothèses de
fonctions rituelles, magiques, symboliques ou d'enseignement ont souvent été
envisagées. Le travail de l'artiste aurait alors probablement eu comme visée
première une efficacité « pratique », sans exclure pour autant une certaine
recherche esthétique16.
Afrique
Illustration des arts africains dans l'encyclopédie suédoise Nordisk familjebok.
L'Afrique recèle d'innombrables arts locaux qui reflètent une grande variété de
cultures qui ne cessent d'évoluer au fil du temps. Ces créations ont été considérées
comme de véritables objets d’art surtout à partir du début du XXe siècle, notamment
sous l’influence des peintres cubistes. La découverte de cet art a alors notablement
influencé l'art moderne occidental17.
De nos jours, la plupart des œuvres africaines appartiennent à des collectionneurs
privés car, dans le passé, les musées ont négligé cet art. Depuis, les cotes pour des
objets anciens authentiques se sont envoléesnote 3, et l’UNESCO en est venu à
interdire depuis le début desannées 1990 l'exportation de masques et de statues en
dehors du continent africain17.
Le masque en bois, qui représente le plus souvent un esprit a longtemps été
considéré comme l’objet typique qui symbolisait le mieux l’art africain. Mais
progressivement d'autres formes sont venues au jour et en 1966 eut lieu le premier
festival mondial des Arts nègres de Dakar, présentant au monde la richesse de l'art
africain, avec des artistes comme Ousman Sow, Assane N'Noye, Paul
Ahyi ou Ashira Olatunde17.
Depuis 1989, une biennale d'art africain contemporain se tient régulièrement à
Dakar18.
Asie
Angkor Vat.
L'exemple du continent asiatique montre bien la difficulté d'établir des classifications
d'histoire de l'art basées sur des continents et des périodes historiques.
Comment présenter avec une certaine cohérence un ensemble aussi large et aussi
hétérogène que celui qui réunit :

des contextes religieux : l'Art bouddhique, les Arts d'Islam

des ensembles géographiques : l'Art chinois, l'Art japonais, l'Art tibétain, l'Art du
monde indien, l'Art persan
et bien d'autres...
Et d'ailleurs, les Arts d'Islam ne sont-ils pas aussi africains ? L'Art bouddhique n'est-il
pas de nos jours également produit en Europe ?
Amérique
Tête colossale no 1 de San Lorenzo.
La culture olmèque, entre 1200 av. J.-C. et 500 av. J.-C., première des grandes
civilisations de la Mésoamérique, est particulièrement connue pour la richesse
iconographique et la qualité technique de son art, qui fut une référence et un héritage
pour toutes les cultures postérieures. L’art olmèque se manifeste par une grande
maîtrise de la sculpture et de la ciselure. Les artistes olmèques élaboraient leur art
dans l’argile, lapierre et le bois ainsi que sur quelques peintures rupestres.
L'art maya se développe durant la période préclassique (1500 avant J.-C. à 250
après J.-.C), lors de l'Époque I et II. Il reçut les influences de la civilisation olmèque.
D'autres civilisations mésoaméricaines, incluant Teotihuacan et les Toltèques,
l'affectèrent et il atteignit son apogée durant la période de la civilisation classique
ou Époque III (environ 200 à 900 après J.-C.). Les Mayas sont célèbres pour leur
utilisation dujade, de l'obsidienne et du stuc.
Les artisans aztèques (1300-1519) excellaient dans l'art du masque en pierre, hérité
des Toltèques, dont on faisait un usage funéraire ou religieux. Ils revêtaient de
peintures les parois de leurs temples et de leurs palais.
L'Art amérindien est la forme d'art originaire d'Amérique du Nord. Aucune des
langues autochtones d'Amérique du Nord n’a, semble-t-il, de mot correspondant au
concept occidental d’art. Pourtant, les objets conçus par ses artisans sont aujourd’hui
considérés comme des œuvres d’art à part entière.
Europe
Antiquité
Bien que celle-ci soit géographiquement située en Afrique, l'Art de l'Égypte antique,
né il y a environ cinq mille ans, est l'une des principales sources de l'art en Europe. Il
combine des règles strictes de régularité géométrique et une observation aiguë de la
nature. Ses œuvres n'étaient pas destinées à être admirées par les vivants. On les
plaçait dans les tombes des rois, puis progressivement dans celles de personnages
de moindre importance sociale, afin d'aider l'âme des défunts à rester vivante 19.
Détail d'un cratère, Ve siècle av. J.-C..
Mais l'art européen doit aussi beaucoup à l'Art de la Grèce antique. Dans ses
premiers temps, aux alentours du Xe siècle av. J.-C., il est extrêmement sobre et
géométrique. Par la suite, il s'inspire considérablement des règles établies par l'art
égyptien, notamment en peinture et en sculpture.
Aux alentours du VIe siècle av. J.-C. se produisit une véritable révolution artistique :
Les artistes commencent à s'affranchir des règles de l'art égyptien, qui imposaient de
représenter chaque partie d'un ensemble (d'un corps humain par exemple) sous son
angle le plus reconnaissable, au prix parfois de positions peu vraisemblables de
l'ensemble. S'affranchissant de ces règles, ils se permettent de représenter un pied
de face ou de cacher un bras sur un personnage représenté de profil : leurs
peintures et leurs sculptures deviennent ainsi moins stéréotypées, plus naturelles 20.
Vers la fin du VIe siècle av. J.-C., les artistes grecs sont toujours de simples artisans,
mais un public de plus en plus nombreux s'intéresse à leurs œuvres. On compare les
mérites des différentes écoles d'art, des maîtres des différentes cités. Certains
d'entre eux, comme Praxitèledeviennent extrêmement célèbres. Un peu plus tard
survient une autre évolution : alors que jusqu'ici les artistes s'efforçaient d'éviter de
donner à leurs visages une expression trop précise, on commence alors à leur faire
exprimer des sentiments et le règne d'Alexandre le Grand voit l'apparition d'un art
du portrait20 que l'Art de la Rome antique reprendra et développera plus encore.
Moyen Âge
Les Très Riches Heures du duc de Berry.
La Grande Mosquée de Kairouan est l'un des joyaux de l'art islamique en Afrique du Nord, en Tunisie.
L’art médiéval couvre un ensemble large de temps et de lieux, sur plus de mille ans
d'histoire de l'art en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cela inclut de
nombreux mouvements de l'art et périodes, art régional ou national, genres,
renaissances, métiers d'artistes, et les artistes eux-mêmes.
Les historiens de l'Art classifient l'art médiéval en périodes et mouvements
principaux, les relations entre ces périodes sont parfois plus subtiles. Ceux-ci sont
l'Art celtique, l'Art paléochrétien, l'Art des migrations, l'Art préroman et l'Art roman,
l'Art gothique, l'Art byzantin et l'Art islamique(exemple la Grande Mosquée de
Kairouan dont l'aspect actuel date principalement du IXe siècle, compte parmi les
chefs-d'œuvre des premiers siècles de l'Islam21). En plus de cela, chaque « nation »
ou culture au Moyen Âge avait son propre style artistique et ceux-ci ont une
existence individuelle, comme l'Art anglo-saxon ou l'Art viking.
L'art médiéval comporte de nombreuses techniques, comme la mosaïque et
la sculpture.
L'immense majorité de l'art qui nous est parvenu de cette période relève du domaine
du religieux et renvoie à un cadre qui incorpore à la fois une
pensée théologique ou cosmogonique et des fonctions proprement liturgiques. À cet
aspect strictement religieux, il convient encore d'ajouter une
dimension sociale ou civique. Ainsi, une œuvre pourra être étudiée et comprise sous
ces différents aspects : un contenu proprement théologique qui s'exprimera souvent
par des choix iconologiques de la part du ou des créateurs ; une fonction liturgique
ou cérémonielle concrète qui sera une contrainte matérielle de l'œuvre, définissant
parfois sa forme, sa structure ou ses dimensions ; une fonction publique d'exaltation
du commanditaire, du donateur ou du récipiendaire.
Époque moderne [modifier]
Léonard de Vinci, page de croquis sur l'anatomie humaine
Pour les historiens, l’époque moderne – on dit parfois les « Temps modernes » –
couvre la période historique qui commence avec la fin duMoyen Âge. Les historiens
français la font se terminer avec la Révolution française. Cette convention
spécifiquement française ne sera pas utilisée dans ce chapitre, dans lequel on a
préféré utiliser la convention internationale qui fait se terminer l'époque moderne 75
ans avant le présent.
On fait habituellement commencer la Renaissance artistique en Italie au XVe siècle22.
Les Italiens nomment cette période le quattrocento. Elle se prolonge au XVIe siècle où
elle atteint alors, dans de nombreux pays d'Europe, son apogée. Si elle redécouvre
la mythologie et l'art antique, elle ne constitue pourtant pas un retour en arrière : les
techniques nouvelles, le nouveau contexte politique, social et scientifique permettent
aux artistes d'innover23. On redécouvre et on perfectionne considérablement
la perspective. On développe la technique de la peinture à l'huile. Alors qu'au Moyen
Âge la création artistique était essentiellement tournée vers Dieu et la religion
chrétienne, c'est l'homme que la Renaissance artistique place au centre de ses
préoccupations. Pour la première fois, l'art pénètre dans la sphère du privé : les
œuvres ne sont plus seulement commandées par le pouvoir religieux ou séculier ;
elles entrent dans les maisons bourgeoises22.
La Cité idéale à Urbino longtemps attribuée à Piero della Francesca
Joseph Mallord William Turner, L'Incendie du Parlement, 1835
On appelle habituellement « baroque » le style qui a succédé à la Renaissance au
début du XVIIe siècle, mais ce mot n'a été employé que bien plus tard, par des
auteurs qui trouvaient ce style grotesque et qui estimaient que les éléments de l'art
antique n'auraient jamais du être employés autrement qu'à la manière des Grecs et
des Romains24. L'architecture baroque utilise plus de courbes et de volutes, elle se
lance dans le grandiose, comme dans le cas du palais de Versaillesnote 4 qui sera
imité dans toute l'Europe. La peinture utilise plus de couleurs et de lumière. La
musique de cette époque voit apparaître l'opéra. Ce mouvement atteint son apogée
dans l'Europe catholique des années 170025.
Dans le courant du XVIIIe siècle, d'abord en Angleterre, on commence à remettre en
question les habitudes du classicisme. Certains connaisseurs, souhaitant se
distinguer des autres, sont en recherche d'originalité, notamment dans le domaine de
l'architecture qui cherche une nouvelle inspiration jusque vers la Chine et
l'art gothique. À la fin du siècle et au début du suivant, le romantisme s'efforcera de
réhabiliter le sentiment face à la raison : des artistes comme Turner évoquent, à
travers leur représentations de la nature, les émotions de l'homme face aux
puissances qui le dépassent26.
Juan Gris, Portrait de Picasso, 1912
Ce rejet des traditions donne naissance a de nombreux mouvements, dont chacun
se pare comme d'un étendard d'un nouveau nom en « isme »27 (réalisme, naturalisme, impressionnisme, symbolisme, ...). Il a aussi pour
conséquence une complexité plus grande des rapports entre les artistes et les
acheteurs d'œuvres d'art: L'artiste ne souhaite plus nécessairement s'adapter aux
goûts de ses clients. S'il le fait, il a parfois le sentiment de faire des concessions
humiliantes. Mais s'il préfère travailler dans un splendide isolement, il risque d'être
réduit à la misère28. Bientôt certains artistes en viennent à se considérer comme
appartenant à une espèce différente et à afficher avec vigueur leur mépris des
conventions et de la respectabilité. Au XIXe siècle, le gouffre se creuse entre les
artistes à succès et les non-conformistes, qui furent surtout appréciés après leur
mort28.
L'Art moderne naît à la fin du XIXe siècle et au début XXe siècle. Il voit apparaître en
peinture les figures de Picasso, Matisse, Miro, Max Ernst et de nombreux
mouvements comme le surréalisme, l'Oulipo, la Nouvelle Vague.
Des architectes comme Frank Lloyd Wright osent privilégier l'organisation des pièces
à l'ornement des façades et abandonnent le dogme de la symétrie 29.
En France, avec la modernité, les peintres se détachent peu à peu du système
des salons et de l'emprise de la bourgeoisie. Les grands collectionneurs
contemporains, les galeries et les critiques jouent un rôle important. Le marché de
l'art s'internationalise.
Marcel Duchamp représente l'objecteur fondateur de l'art conceptuel. Il ne se
rattache pas plus à ses précurseurs que son intention n'est d'établir un art de l'objet.
Ce qu'il cherche au contraire c'est sortir de l'art. Pourtant les ready-made de
Duchamp (dont il est le concepteur) et ses objets cinétiques apportent une nouvelle
dimension à la conscience esthétique, ainsi qu'une immense contribution à
l'historiographie de la sculpture moderne, bien contre sa volonté30.
Dans le domaine de la peinture, un pas décisif est franchi dans les années
1910 lorsque Kandinsky ose l'art abstrait, qui ne représente pas des sujets ou des
objets du monde naturel, réel ou imaginaire, mais seulement des formes et des
couleurs pour elles-mêmes.
À cette époque, même lorsqu'ils ne renoncent pas aussi radicalement à la
représentation d'un sujet, de nombreux artistes estiment que ce qui compte en art,
c'est d'abord la forme, le sujet ne venant qu'en second 31. Ils sont en recherche
perpétuelle de nouveauté. Avec le surréalisme, ils cherchent même à créer quelque
chose de plus vrai que la réalité elle-même32, à tenter d'atteindre une « réalité
supérieure ».
Époque contemporaine
.
Plus on se rapproche de notre époque et plus il devient difficile33, au milieu des
modes éphémères, de distinguer les réalisations qui, par leur influence, relèvent de
l'histoire de l'art34. Quelques grandes lignes de l'art de l'époque contemporainenote
5
semblent cependant pouvoir être tracées.
En peinture, à partir des années 1950, certains artistes concentrent leur recherches
sur l'acte physique de peindre et réalisent des œuvres abstraites en peignant,
égouttant ou projetant de la couleur sur la toile. La structure du tableau résulte alors
de l'intuition de l'artiste mais aussi des divers comportements de la couleur
(coulures...). Peindre apparait alors comme un moment d'existence irréfléchi et
pulsionnel et l'œuvre est un témoignage du corps vivant, en action et en mouvement
dans l'instant. Ce mouvement sera dénommé tachisme,expressionnisme abstrait ou
encore action painting aux États-Unis. L'Américain Jackson Pollock se fera
particulièrement remarquer par cette technique. Il n'est pas sans évoquer
lacalligraphie chinoise dans sa recherche d'un jaillissement rapide et spontané34.
Beaucoup d'artistes contemporains sont fascinés par les effets de « texture » et
renoncent à l'emploi de la peinture pour d'autres matières, dans des productions qui
se situent parfois à mi-chemin de la peinture et de la sculpture. Le Op Art,
notamment avec Vasarely, accorde un intérêt particulier à l'interaction des formes et
des couleurs visant à produire des sensations de relief ou de mouvement 34. Plus
près de nous encore, dans les années 1960, le pop art utilise des symboles
populaires et prend en compte l'influence de la publicité, des magazines, des bandes
dessinées et de la télévision dans les sociétés de consommation. Par des techniques
industrielles, il remet en cause le principe d'unicité d'une œuvre d'art. Ainsi Andy
Warhol reproduit les siennes par centaines, parfois même par milliers.
Plus généralement, l'art contemporain est traversé par les concepts et les thèmes qui
agitent la société contemporaine: la dématérialisation de l'œuvre (Yves Klein),
l'écologie profonde (Hundertwasser), la propagande visuelle et la publicité (Warhol),
l'entreprise œuvre d'art ou vice-versa (Hybert), la fascination pour la révolution
technique et les bio-technologies (Eduardo Kac), la chirurgie esthétique et la recréation corporelle de soi (Orlan), le graffiti, le slam, le piercing, le rap, etc.
Graffiti à Rome
Toutefois, la course effrénée à la nouveauté et le triomphe du modernisme conduisait
les non-conformistes à une contradiction: « Fallait-il être non-conformiste comme tout
le monde? »35 Ceci explique peut-être qu'on assiste depuis la fin des années 1970 à
un retour du figuratif et à l'apparition d'une autre attitude, plus que d'un (encore)
nouveau style, parfois dénommée post-modernisme.
Océanie
L'art d'Océanie comprend les productions, anciennes ou contemporaines, des
peuples de Mélanésie, de Micronésie, de Polynésie, ainsi que celles des peuples
traditionnels d’Australieet de Nouvelle-Zélande et d'autres îles du Pacifique. En
revanche, on ne classe pas dans cette catégorie les productions des artistes
australiens et néo-zélandais d'origine occidentale.36
Son histoire débute lorsque la première vague de migrants, venus d'Asie du Sud-Est,
s'installe en Australie et en Nouvelle-Guinée, il y a probablement environ 50 000 ans.
Les plus anciennes œuvres d'art qu'on ait retrouvé d'eux sont des figures de pierre,
des mortiers et des pilons ornés de motifs zoomorphes mêlés à des figures
anthropomorphes.36.
Vers 1500 avant J.-C. apparaît la civilisation Lapita (du nom d'un site archéologique
de Nouvelle-Calédonie). Il s'agit d'une civilisation originale, notamment pour ses
décors à poterie, qui semble être apparue sur les îles Bismarck, au Nord-Est de
la Nouvelle-Guinée. Elle est associée aux peuples austronésiens qui allaient
conquérir l'Océanie éloignée à partir de l'Océanie proche, à l'origine du groupe
linguistique océanien. Plusieurs centaines de sites archéologiques lapita ont été
retrouvés dans une aire allant de la Nouvelle-Guinée jusqu'aux îles Samoa (archipel
de Bismarck, îles Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji, Tonga, Samoa,
Wallis et Futuna).
Urnes funéraires aborigène (hollow log tombs) du National Museum of Australia.
Dans chaque archipel, cette culture s’est adaptée à son milieu particulier et a connu
son évolution propre, mais elle n'a pas perdu pour autant son unité. L'ensemble des
îles du Pacifique a ainsi conservé une certaine homogénéité culturelle 36.
En Australie
Shearing the Rams, par Tom Roberts duHeidelberg School.
Les Aborigènes sont de remarquables peintres, sur écorce dans le nord
des Territoires du Nord, sur tissu et toile dans la partie centrale du désert.
Actuellement reconnu comme beaux-arts, aussi bien qu'être utilitaire et décoratif, on
pense que l'art indigène australien est la tradition continue la plus ancienne de l'art
dans le monde. Les exemples les plus anciens de l'expression artitistic ont lieu plus
de 30000 années.37.
Il y a trois modèles régionaux d'Art des Aborigènes d'Australie. Premièrement :
figures géométriques gravées, telles que des cercles, des cercles concentriques, des
arcs, des voies animales et des points - en Australie centrale, en Tasmanie,
le Kimberleys, et Victoria. Le deuxième est le modèle figuratif simple des silhouettes
peintes ou gravées qui sont trouvées au Queensland. La troisième forme est les
peintures figuratives complexes, telles que l'art de rayon X, qui montre les organes
internes des humains et des animaux. Ce sont communs à la region du terre
d'Arnhem37.
Les dessins et figures qu'ils peignent ont tous une signification bien particulière liée à
la mythologie du rêve et pouvant être assimilés à une forme d'écriture. À l'exception
des peintures rupestres, la plupart des œuvres aborigènes étaient éphémères :
peintures corporelles, dessins sur le sable, peintures végétales au sol.
À partir des années 1970, les Aborigènes ont abordé la peinture acrylique sur toile.
Les œuvres aborigènes évoquent souvent le temps du rêvequi relate le mythe de la
Création selon leur culture. Ce mouvement d'art - le Western Desert Art Movement est devenu l'un les des mouvements d'art les plus significatifs du 20ème siècle 37.
En 2007, le tableau d'Emily Kame Kngwarreye, Earth's Creation s'est vendu pour
l'équivalent de 671 000 euros.
Des exemples d'Art rupestre peuvent être trouvés dans les parcs publiques même
dans les villes principales : comme au Parc national Ku-ring-gai Chase à Sydney.
Les Parcs national d'Uluṟu-Kata Tjuṯa et Kakadu, en Territoire du nord, sont classé
sur la liste de l'UNESCO en tant quepatrimoine culturel et présentent une histoire des
techniques et du comportement illustrée par des peintures383940.
L'Australie a produit beaucoup d'artistes notables à partir des traditions occidentales
et indigènes depuis 1788. Le caractère sacré de la terre est un thème commun
trouvé dans les deux histoires d'art. Les origines de l'art occidentale australien sont
souvent associées à l'école d'Heidelberg des années 1880-1890. Des artistes
comme Arthur Streeton, Frederick McCubbin et Tom Roberts se sont efforcés de
donner une image plus vraie de la lumière en Australie. L’Australie a eu une école de
peinture importante dès les premiers jours de la colonisation européenne et possède
des peintres de réputation internationale: on peut citer: le Surréalisme de Sidney
Nolan, Arthur Boyd et Russell Drysdale; l'avant-garde de Brett Whiteley; les
peintres/sculpteurs William Dobell et Norman Lindsay; les peintres des
paysage Albert Namatjiraet Lloyd Rees; et le photographe moderne Max Dupain.
Chacun a aidé à définir le caractère des arts visuels australien
41.
La philosophie de l'art
Les théories classiques : l'esthétique
La philosophie de l'art désigne à la fois l'intérêt presque constant des philosophes
pour l'art depuis l'Antiquité et une discipline plus ou moins conçue comme autonome
depuis la fin duXVIIIe siècle42. Pour l'historien de la philosophie Michel Blay, il convient
de distinguer deux approches de la philosophie de l'Art. D'une part elle recouvre tout
le corpus des textes philosophiques qui, depuis l'Antiquité grecque, abordent la
question de l'esthétique (de Platon à Kant en somme) ; d'autre part il s'agit de la
discipline née avec Schelling au début duXIXe siècle.
L'apport de l'antiquité tourne autour de la notion de « mimésis », avec Platon
dans Sophiste, et surtout avec Aristote, dans sa Poétique. La mimésis est selon lui
l'art de représenter la réalité; l'Art serait donc représentation du réel et du Beau.
Cependant, c'est avec la mise à l'écart du concept de mimésis que « la première
théorie de l'art comme activité du génie émerge chez Kant ». En plus de distinguer
les différents arts, Kant permet de déplacer le principe intime du caractère artistique
vers le pôle de la réception, l'assimilant à l'idée esthétique en tant qu'expression de
l'entendement et de l'imagination.
Dans son cours intitulé Philosophie de l'art (1802-1803), Schelling rejette le nom
d'esthétique et annonce que seule la philosophie est à même de développer
une « vraie science de l'art ». Un autre grand nom concernant la philosophie de l'art
est celui d'Hegel, qui, dans son Esthétique (1828-1829) montre que le but de cette
discipline est le Beau et l'Art, entendus comme distincts de la religion et de la
philosophie. La période moderne est dominée par deux courants majeurs43. Le
premier, représenté par Adorno pose la question de l'autonomie de l'art, notamment
vis-à-vis du social. Theodor W. Adorno, héritier de la pensée de Karl Marx, conclut
que sans le social l'art ne peut exister. Le second courant est celui de l'esthétique
analytique. Il pose le problème de la définition de l'art. Les usages du mot sont
analysés par Ludwig Wittgenstein alors que son fonctionnement comme pratique est
étudié par Nelson Goodman.
Le début du XVIIIe siècle voit l'émergence d'une conscience de l'art, comme le siècle
précédent avait révélé la conscience du sujet. Née de la modernité philosophique,
l'esthétique reste une discipline philosophique qui malgré ses tentatives ne s'est pas
émancipée en science de l'art. Ce n'est que par simplification qu'on s'accorde à dire
que l'esthétique (philosophie dessens et de l'art) est une réflexion sur l'art, car l'objet
de cette réflexion n'est pas donné d'avance. De fait ce sont les pratiques artistiques
elles-mêmes qui sont devenues réflexives et de nos jours il n'est guère possible de
séparer l'œuvre d'art du discours qui la fonde : « esthétique » et « artistique » sont
deux adjectifs pratiquement interchangeables[réf. nécessaire].
Cependant à l'origine Alexandre Baumgarten, l'auteur à qui l'esthétique doit son nom,
avait considéré « l'art esthétique »44. Selon son idée, la beauté fournissait l'occasion
à la connaissance perceptible de parvenir à son accomplissement parfait : un art du
beau était l'équivalant de la théorie bâtie sur la causalité. Une médiation s'effectuait
par ce troisième terme, « la beauté », introduit entre art et esthétique.
Tout comme le regard moderne s'est exercé à découvrir un certain art primitif,
l'esthétique a découvert des précurseurs chez des auteurs anciens. Par exemple le
dialogue de PlatonHippias majeur porte traditionnellement le sous-titre De la
beauté et il est devenu un texte canonique de l'esthétique. Alors il n'est guère
étonnant de trouver qu'il anticipe certaines questions dont on débat encore de nos
jours. Les textes issus des civilisation non européennes peuvent aussi être soumis à
une pareille lecture et de cette manière on reconstruit aussi, par exemple, une
esthétique chinoise ou indienne.
Tant qu'on concevait l'art comme une activité réglée, le besoin d'un système pour
juger de ses résultats ne se faisait pas sentir. Ce n'est que rétrospectivement que les
divers Arts poétiques écrits depuis l'antiquité sont devenus représentatifs d'une
esthétique normative. La Querelle des Anciens et des Modernes montre qu'en fait le
caractère conventionnel des normes ou règles était bien perçu. La première ébauche
de l'esthétique a été une tentative de naturaliser l'art et cette tentation reste toujours
vivace.
Le Voyageur contemplant une mer de nuages (1818) Caspar David Friedrich
C'est à Emmanuel Kant que l'on doit la solution de compromis qui, sous une forme
ou une autre, est actuellement en cours. Selon son idée originale, « le génie est la
disposition innée de l'esprit par laquelle la nature donne les règles à l'art. »45. Si la
beauté, ou plutôt l'idée de beauté, intemporelle et universellement valable, liait l'art
au discours qui le concerne, l'innovation (artistique ou esthétique) fait problème.
Accepter l'apparition de génies, définis par leur « talent naturel », ouvre la voie au
changement ; l'art reste une activité soumise à certaines règles, mais celles-ci
peuvent changer. L'esthétique qui était réduite par Baumgarten à la perception se
développe en jugement sur le perçu.
Ce jugement ne s'appuie cependant pas sur des concepts définis. Le « Beau » est
universel sans concept. C'est dire au fond que c'est l'œuvre géniale qui donne un
nouvel aperçu sur le « Beau ». L'œuvre belle n'est pas réductible à un concept, mais
constitue une Idée esthétique, qui donne à penser, mais est inexponible, transcende
l'entendement. Kant interprète le sentiment esthétique comme le fruit d'un rapport
inconceptualisable entre nos facultés, l'intuition, l'imagination et la raison. C'est dire
que le « Beau » s'enracine dans l'unité profonde de la personne humaine, à laquelle
l'expérience n'a pas accès. De plus, et Hegel le critiquera, Kant accorde un primat du
« Beau » naturel sur le Beau artistique. Ou plutôt, le génie humain fait partie de la
nature.
De l'approche kantienne on peut dériver une bonne partie des vues et pratiques
artistiques ultérieures. On notera plus particulièrement l'idiosyncrasie de ceux qu'une
partie de la société accepte comme grands artistes, la transgression conçue comme
acte esthétique ou lesmanifestes et autres programmes par lesquels les
mouvements artistiques modernes s'affirmentnote 6.
Cette façon de procéder en instaurant un troisième terme, beauté, génie, culture ou
autre, entre ce que l'on nomme « art » et ce que l'on appelle « esthétique » parvient
tout au plus à différer le problème car à chaque fois revient la question ; qu'est ce
que la beauté, le génie ou la culture ? Comment s'accorde-t-on sur la validité de la
réponse ? Que l'art propose ses œuvres à une esthétique ou que l'esthétique
circonscrive le domaine de l'art, il y a là une circularité que l'on évite difficilement
sans faire appel aux dimensions historiques et sociales de ces phénomènes.
Les théories modernes de l'art [modifier]
Sans que la distinction soit claire, on peut soutenir que les théories de l'art traitent ce
sujet d'une manière plus générale que l'esthétique. Par exemple une théorie
sociologique de l'art a été proposée par Pierre Bourdieu46, une théorie sémiologique
par Nelson Goodman47, etc. Un même auteur présente parfois les deux approches
comme par exemple Hegel qui considère l'esthétique dans un cours spécial tandis
que sa philosophie affirme que l'art est une forme en déperdition48.
Le projet inachevé de Theodor W. Adorno est paru sous le titre Théorie esthétique.
Un point de distinction utile est de noter qu'une esthétique peut être normative, ce
qu'une théorie ne saurait être. L'énigme de l'art, qui est son propre, est ainsi devenue
aussi son objet d'étude à l'époque contemporaine :
« Toutes les œuvres d'art, et l'art en général sont des énigmes. Le fait que les
œuvres disent quelque chose et en même temps le cachent, place le caractère
énigmatique sous l'aspect du langage. (...) L'exemple typique de cela c'est celui,
avant tous les autres arts, de la musique, qui est à la fois énigme et chose très
évidente. Il n'y a pas à résoudre, il s'agit seulement de déchiffrer sa structure. Mais le
caractère énigmatique ne constitue pas le dernier mots des œuvres; au contraire,
toute œuvre authentique propose également la solution de son énigme insoluble. 49 »
Le seul point sur lequel les théories de l'art s'accordent est qu'il s'agit d'un fait
humain, et d'une pratique sociale. Deux grandes alternatives sont possibles selon
qu'on accorde à cette pratique un rôle subordonné ou autonome. Envisager la
subordination est une approche réductionniste; elle propose généralement une vue
de l'art comme communication - représentation ou expression. Dans l'autonomie, que
l'on compare à celle des jeux, l'art se propose comme « activité autotélique », c'està-dire sans autre but que lui-même, ce que résume la célèbre formule de « l'art pour
l'art ». Les artistes et ceux qui gravitent autour de l'art ont de bonnes raisons pour
défendre des conceptions de ce type et leur stratégies théoriques ont souvent
recours à une des deux options opposées : renvoyer à une ontologie propre - l'art
serait lié à l'aspect spécifique de l'être - ou, paradoxalement, se faire nominaliste en
insistant qu'il y a des œuvres d'art mais non « de l'art »50. Les réductionnismes, issus
principalement d'autres milieux, tiennent généralement que c'est par exagération
qu'on arrive à ces vues-limites.
Une forme d'interaction et d'échange
Calligraphie animée
Aujourd'hui, l’art établit une relation qui permet d’englober dans une même
interaction, dans un même échange, une œuvre, son créateur et le récepteur, le
destinataire de cette œuvre (spectateur, auditeur, etc.)51. Les différentes formes que
peuvent revêtir cette médiation concrétisent certaines relations entre l’homme et
la nature, c’est-à-dire entre un esprit humain et son environnement. Une pensée à la
fois consciente et inconsciente, individuelle et collective, un esprit libre et imaginatif
communique avec le monde extérieur. Hegel, dans ses Leçons sur l'esthétique, a
tenté de définir la transcendance de cette relation en posant a priori, que : « Le beau
artistique est plus élevé que le beau dans la nature [puisqu’il] dégage des formes
illusoires et mensongères de ce monde imparfait et instable la vérité contenue dans
les apparences, pour la doter d’une réalité plus haute créée par l’esprit lui-même. »
Chercher la vérité derrière l’apparence. Peut-on envisager finalité plus captivante ?
L’art devient alors le prolongement de l’action. Cette philosophie de l’action,
développée notamment par Hannah Arendt52, émerge quand le geste artistique
devient l’expérience d’une relation particulière. Aussi l’art ne cherche-t-il pas à imiter
ou à reproduire, mais à traduire une réalité métasensible. Il peut alors faire poindre le
spirituel dans le champ de l’expérience commune.
La forme comme dynamisme du sensible
feu d'artifice à Hambourg
En art du moins, la forme n'est donc pas un principe étranger au contenu, et qui y
serait imprimé du dehors, mais la loi de son développement, devenue transparente.
Elle n'est pas pensée par le spectateur, ce qui voudrait dire qu'elle est de l'ordre du
concept, et donc étrangère à la perception proprement dite, qu'elle ne se donne pas
à voir.
Paul Valéry pouvait écrire que « la belle architecture tient de la plante. La loi de
croissance doit se sentir. De même la loi de ménagement des ouvertures. – Une
fenêtre ne doit pas être un trou percé comme par un vilebrequin dans une planche,
mais être comme l'aboutissement de lois internes, comme la muqueuse et les
modelés des orifices naturels. »
Avant d'être transcrite dans la notation, la mélodie existe comme déploiement même
du son, exploitation de certaines possibilités insoupçonnées de ce matériau. La
couleur ne remplit pas l'espace impressionniste, mais en est la vibration. La poésie
ne consiste pas à imposer à la langue une signification préétablie, ni à produire des
bouts rimés. Elle laisse plutôt la parole aux mots eux-mêmes, comme si elle n'était le
discours de personne. Il s'agit de révéler un mouvement inhérent à une dimension
sensible du monde. L'art donne à voir comment le sensible s'engendre : le regard du
peintre demande à la lumière, aux ombres, à la couleur « Comment ils s'y prennent
pour faire qu'il y ait soudain quelque chose, et cette chose ? » (L'œil et
l'esprit, Maurice Merleau-Ponty).
Les grands thèmes de réflexion sur l'art
Art et nature
Paul Cézanne
Les Joueurs de cartes 1892-95
L'art ne se contente donc pas de copier la nature. Pour autant, il ne se détourne pas
d'elle, mais remonte jusqu'à la source. Dans la peinture de Cézanne,
rappelle Merleau-Ponty, il ne s'agit jamais de la couleur en tant que simulacre des
couleurs de la nature, mais de la dimension de couleur, où notre cerveau et l'univers
se rejoignent. L'artiste est sensuel, il aime saisir la personnalité propre, le visage des
choses et des matières, comme le petit morceau de mur jaune dont parle Proust à
propos de Vermeer.
C'est justement parce que la nature morte n'est pas la pomme, mais
la représentation de la pomme, que pour la première fois je puis la voir au lieu de la
penser ou de la croquer, considérer son aspect, et non son essence ou son utilité.
C'est en ce sens que l'art déréalise son objet, comme le souligne Sartre53, à la suite
de Kant. La mer est pour le peintre impressionniste une surface colorée, une
apparence, et non le milieu de vie des organismes marins. Dans Qu'est-ce que la
littérature ?, le même Sartre peut, sans contradiction, montrer que c'est la poésie qui
constitue pour la première fois le mot en objet, en chose, quand il n'était auparavant
qu'un organe d'exploration du monde, comme les antennes des insectes.
C'est que « l'art de voir (au sens dessin et peinture) est opposé au voir qui reconnaît
les objets » (Paul Valéry). Le visible est sensuel, lui aussi : tenu ainsi à distance, il
brille pourtant des feux de nos propres désirs.
Être attentif au sensible, c'est encore, comme nous y invite Henri Focillon dans
sa Vie des formes (1934), étudier les possibilités propres d'un matériau, comme le
bois, la pierre, le fil d'encre du calligraphe. Prenons pourtant ici le mot « matériau »
en un sens plus large : l'architecture gothique est tout autant faite de lumière, ou de
verticalité, que de pierre. D'un point de vue esthétique, le temps et l'espace euxmêmes sont l'étoffe de l'expérience, comme une langue celle de la pensée. Ce ne
sont pas seulement des formes abstraites. Et, certes, l'art ne se contente pas
d'explorer les soubassements de l'expérience sensible, il tire de la connaissance
intime de cette logique, ou de cette géométrie, des structures et des effets
insoupçonnés d'abord.
Arts et représentations
Henri Rousseau
Les Joueurs de football
La notion de « représentation » dépend de la question que l'on se pose au début de
la problématique et au commencement de l'art lui-même avant la préhistoire pendant
le Cretacé prend un sens tout particulier si l'on veut saisir le sens de l'œuvre d'art, et
son rapport à la beauté. L'œuvre de l'art est une forme de « re-présentation », c’està-dire qu'elle présente autrement la réalité de l'univers. L'œuvre d'art ne vit pas de
son rapport plus ou moins adéquat au réel, mais des affects qu'elle produit ; par
exemple, les toiles de Munch ne représentent pas une forme de tristesse, mais
produisent un sentiment, une émotion, qui pour certains s'appelle la tristesse, pour
d'autres l'abomination. C'est peut-être parce qu'elle est productrice d'affects, et
qu'elle est à elle seule un « univers », que l'œuvre d'art est belle (l'art contemporain
est beau quand on a accroché à l'initiation que l'artiste cherche à nous procurer). Ou
alors, comme le fait Danto, il faut écarter la beauté qui, pour les anciens n'était qu'un
critère de conformité de l'œuvre aux jugements esthétique. C'est ce qu'il explique, à
travers l’analyse de certaines œuvres contemporaines54.
C'est la grande difficulté des arts de notre époque : ils sont souvent liés par des
directions intellectuelles et des expérimentations qui ne peuvent pas être lisibles
directement et sans connaissance de leur genèse : ce sont des friches de
découvertes qui deviendront peut-être de vraies œuvres aux yeux des machines
humanisées (post-futurisme).
Jamais une œuvre jeune n'est comprise sans avoir assimilé sa généalogie.
Cependant on remarquera que le terme d' "art" est trop couramment appliqué à toute
médiatisation spectaculaire, et cela à son détriment.
Les médiations artistiques dépassent et transcendent tous les problèmes de
la connaissance du monde. L’étude des phénomènes physiques et l’évolution
des technologies y jouent un rôle important, puisqu’elles influencent souvent les
outils de création. Une expérimentation artistique, parallèle à l’expérimentation
scientifique, vient ainsi fonder l’élaboration d’une nouvelle esthétique, soutenue par
la place croissante des techniques dans la vie quotidienne.
L'art pourrait donc servir à reproduire des concepts éternels conçus ou imaginés par
la seule contemplation. L'origine de l'art provient bien de la connaissance des idées
et des choses, mais transcende cette connaissance pour la présenter autrement,
devenant de ce fait représentation. Si tant est que l'art se fixe des objectifs (ce qui va
bien sûr contre sa nature), un des buts marquants de l'art serait donc de
communiquer la connaissance profonde acquise non seulement par les sens, mais
aussi par l'esprit. L'art de pure imitation sera toujours très loin du vrai : l'œuvre ne
peut être aussi belle que la chose réelle ; elle est d'un autre ordre, et n'en saisira
jamais qu'une toute petite partie. L'imitation de la nature ne traduit jamais son niveau
de beauté, cependant que la représentation artistique dévoile un absolu propre à
l'artiste, une vérité de notre espace naturel et inimitable puisque personnel.
Imitation et représentation
La Grande Vague de Kanagawa
Mais cette production n'est pas obligatoirement de nature volontaire. Contrairement
aux autres productions humaines, l'acte de création se situe le plus souvent hors du
champ de la conscience. Il nous permet d'accéder à une communication du spirituel,
de l'intemporel, de l'universel. Nietzsche pense également que l'art doit servir à
masquer ou à embellir tout ce qui est laid dans la nature humaine55. Pourtant,
aujourd'hui, certains arts nés de la modernité, tel le cinéma, cherchent autant à
embellir la nature humaine, qu'à mettre en évidence toute sa noirceur dans l'espoir
peut être d'en extraire les germes de l'incompréhension et de l'intolérance.
Le cinéma, en limite de l'art, donne à voir des crédibilités quotidiennes, qui mettent à
jour, comme le roman, mais en plus restreint, une expérience humaine que nous ne
saurions découvrir autrement.
Cette logique conduit l’art vers une nécessité, vécue de l’intérieur par l'artiste.
La musique, plus que « l’art d’organiser les sons » reflète l’expression d’une entité
sonore « autre », d’une forme irréelle et non conceptualisable de la communication ;
elle est une imagination totale, qui réunit à la fois de nouvelles représentations et une
conception neuve de leur construction. Comme les autres arts, elle exprime le
rationnel et l'irrationnel, mais en s'écartant du mythe ou de la magie.
Tous les processus créatifs opèrent, par l’esprit même qui les guide, une catharsis
qui garantit un dépassement des limites posées à la connaissance du monde. La
symbiose sensorielle qui nourrit l’action créatrice n’est que la forme élémentaire de la
représentation qui infère l’imaginaire.
Danse indienne
En tant qu’approche différente, plus tournée vers l’esprit que vers la pensée, l’art doit
inéluctablement déboucher sur le prolongement de l’œuvre d’une nature dominatrice
et confinée à des transformations évolutionnistes. Tentant de s’affranchir de ces
limites de la pensée humaine, l’art retrouve la substance spirituelle, quasi mystique,
quasi magique, de la création. Cette volonté d’apaiser notre soif de connaissance
n’est pas obligatoirement malsaine. Mythe et magie ne sont pas foncièrement des
échappatoires aux manques de rationalité des événements qui nous entourent,
même s’ils sont, pour certains, des aveux de faiblesse, des limitations transfigurées.
Ils peuvent parfois marquer aussi la recherche d’une spiritualité absente. L’art en
revanche est lui toujours une nécessité d’exprimer le mondede cette façon-là. Il ne
cherche pas à remplacer la réalité par une autre entité de meilleure consistance ; il
ne cherche pas non plus à transgresser des limites inhérentes à notre nature, mais il
cherche à les transcender. L’art cherche à utiliser le monde des sens pour pénétrer
dans un monde de l’esprit, ou peut-être même dans celui de l’âme. Ce faisant, l’art
cherche l’immanent derrière le permanent. Il essaye de prouver que le potentiel
humain ne se réduit pas à la transformation, mais qu’il a conquis la dimension de la
création.
Sources
Notes [modifier]
1.
↑ « Ars pouvant également signifier « métier, talent » mais aussi « procédé, ruse, manière de se conduire » et
seulement tardivement « création d'œuvres », terme traduisant le grec tekhnè. La signification du
termeart s'est historiquement déplacée du moyen vers le résultat obtenu », (Dictionnaire des concepts
philosophiques, p. 50).
2.
↑ Traduction par Necrid Master (d · c · b) pour Wikipédia
3.
↑ À titre d'exemple, une statue de femme Sénufo s'est vendue 72 750 € en juin 2008 chez Sothebys
Paris [archive]
4.
↑ Bien qu'en France même, l'adjectif « baroque » soit souvent réservé à des édifices plus tardifs, moins
« classiques », plus « excessifs ».
5.
↑ Dans un sens dit « international » du terme, c'est-à-dire des 75 dernières années.
6.
↑ On peut ajouter ici encore la contemplation désintéressée ou le sublime. Cf. Thiery de Duve, 1989, Au nom
de l'art, Paris, Édit
Références [modifier]
1.
↑ Marcel Mauss, Manuel d'ethnographie [Cour professé entre 1926-1939], Payot, Paris, 19711947 [archive], p.
89 ; cité par Thierry de Duve (en), Au nom de l'art, Minuit, Paris, 1989, p. 10.
2.
↑ Cf. Louis-Abel Fontenai de Bonafous, abbé de Fontenay (1736-1806), Dictionnaire des artistes. Notice
historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs & danseurs ;
imprimeurs, horlogers & méchaniciens, Paris, 1776 [1] [archive] [2] [archive] : repr. Genève, 1972.
3.
↑ Cf., par exemple, Jacqueline Liechtenstein, La comparaison des arts [archive], dans Vocabulaire européen
des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, dir. Barbara Cassin, Seuil, Dictionnaires le Robert,
2004 (ISBN 2-02-030730-8) (extraits en ligne [archive]).
4.
↑ Lire, par exemple, dans la conclusion de Pierre-Jean Haution, Dissertation - Pourquoi y a-t-il plusieurs arts
plutôt qu'un seul ? [archive], Site ac-grenoble.fr, 2006
« [...] nous pouvons parler d'une démarche, d'un processus commun à toute création artistique. Mais derrière
cette unité, il nous est impossible de ne pas prendre en compte la réalité plurielle non pas tout d'abord des
arts, mais des œuvres d'art. »
5.
↑ Catherine Millet, L'art contemporain, Flammarion, 2006, p. 8, 12, 20. La notion d'art contemporain date des
années 1960 (p. 26)
6.
↑ a, b et c (Lalande 1992)
7.
↑ Hugues de Saint-Victor, Libri septem eruditiones didascaliae ch.26 (PL 176, col.760)
8.
↑ (Michel Blay et al. 2008, p. 51)
9.
↑ a et b (Eco 2004, p. 8-14)
10. ↑ Morris Weitz, The Role of Theory in Aesthetics, Journal of Aesthetics and Art Criticism, 62 (1953). L'
approche inaugurée par cet article a donné lieu à une vaste discussion ; voir Nigel Warburton, The Art
Question, Routledge, 2003, chapitre 3.
11. ↑ Voir par exemple [archive]
12. ↑ Carlo Ginzburg et Enrico Castelnuovo, Centro e periferia, dans Storia dell’arte italiana, I Parte, Turin,
Einaudi, 1979, p. 283-352 ; trad. fr. Domination symbolique et géographie artistique dans l’histoire de l’art
italien [archive]. Voir aussi Dario Gamboni, La géographie artistique, Disentis, Desertina, 1987 (Ars helvetica :
arts et culture visuels en Suisse, vol. I) et sa bibliogr. [archive] en 2005.
13. ↑ A. Hennion, 1994, in P.-M. Menger et J.-C. Passeron (éd.), L'art de la recherche, Paris : La Documentation
française
14. ↑ Voir par exemple le texte de J. Lichtenstein, Le parallèle des arts, dans La Peinture, op.cit., p. 385-388 ; ou
bien Ead., La comparaison des arts [archive], 2004.
15. ↑ Claude Roy, L’Art à la source. Arts premiers, arts sauvages, Folio, Paris, 1992, p. 143.
16. ↑ a et b (Gombrich 2001, p. 39-53)
17. ↑ a, b et c (Afrique-annuaire.com 2009)
18. ↑ Dak'Art [archive]
19. ↑ (Gombrich 2001, p. 55-73)
20. ↑ a et b (Gombrich 2001, p. 75-97)
21. ↑ (en) Titus Burckhardt, Art of Islam, Language and Meaning: Commemorative Edition, éd. World Wisdom,
2009, pp. 128-130 [archive]
22. ↑ a et b (Gombrich 2001, p. 247-267)
23. ↑ (Gombrich 2001, p. 287)
24. ↑ (Gombrich 2001, p. 387-390)
25. ↑ (Gombrich 2001, p. 457)
26. ↑ (Gombrich 2001, p. 475-497)
27. ↑ (Gombrich 2001, p. 557)
28. ↑ a et b (Gombrich 2001, p. 501-503)
29. ↑ (Gombrich 2001, p. 558)
30. ↑ DANTO (Arthur C.), The Transfiguration of the Commonplace, 1981. Tr. fr., La transfiguration du banal - Une
philosophie de l’art, 1989
31. ↑ (Gombrich 2001, p. 578)
32. ↑ (Gombrich 2001, p. 592)
33. ↑ Voir les critiques des logiques de l'art contemporain dans, parmi d'autres, Yves Michaud, La crise de l'art
contemporain : utopie, démocratie et comédie, PUF, Paris, 2005 (1re éd. 1997), 285 p. (ISBN 2-13-0548466) ; Christine Sourgins, Les mirages de l'art contemporain, La Table Ronde, Paris, 2005, 261 p.(ISBN 2-71032791-0) [présentation en ligne [archive]]. Voir aussi la section Débats de la bibliographie
34. ↑ a, b et c (Gombrich 2001, p. 599-637)
35. ↑ Légende d'un dessin de Stan Hunt, reprise dans (Gombrich 2001, p. 622)
36. ↑ a, b et c article art d'Océanie [archive], Encyclopédie Encarta, consulté en avril 2009.
37. ↑ a, b et c http://www.cultureandrecreation.gov.au/articles/indigenous/art/index.htm [archive]
38. ↑ http://www.environment.gov.au/parks/kakadu/ [archive]
39. ↑ http://www.environment.gov.au/parks/uluru/index.html [archive]
40. ↑ http://www.auinfo.com/Ku_Ring_Gai_National_park_Sydney.html [archive]
41. ↑ http://www.cultureandrecreation.gov.au/articles/painters/ [archive]
42. ↑ Michel Blay, Dictionnaire des concepts philosophiques, Larousse, CNRS éditions, 2006, (ISBN 2-03-5826578), p. 50.
43. ↑ Michel Blay, Dictionnaire des concepts philosophiques, Larousse, CNRS éditions, 2006, (ISBN 2-03-5826578), pp. 50-53.
44. ↑ A. Baumgarten, Aesthetica, § 68.
45. ↑ Kant I, Critique de la faculté de jugement, § 46
46. ↑ Bourdieu P., Les Règles de l'art
47. ↑ N. Goodman, Les Langages de l'art, Nîmes, Éditions Jacqueline Chambon, 1990.
48. ↑ HEGEL (Georg W, Esthétique, Textes choisis, Paris, PUF, 1998
49. ↑ T. Adorno, Théorie esthétique, Paris, 1989, pp.159.
50. ↑ GENETTE (Gérard), L' Œuvre de l'art, Paris, Seuil, coll poétique, 1994.
51. ↑ GENETTE (Gérard), L’œuvre de l’art. Immanence et transcendance, 1994.
52. ↑ cf. La Crise de la culture, Paris, Gallimard, 1972 (1re éd. 1961).
53. ↑ SARTRE (J-P), L’imaginaire
54. ↑ Danto (Arthur ), La transfiguration du banal, Seuil 1989 ; L’Assujettissement philosophique de l’art, Paris,
Seuil, 1993.
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