II. Rétablissement graduel du climat sécuritaire en Haïti

Ministère des Haïtiens Vivant à l’Étranger –
(MHAVE)
HAÏTI
Aménager des fenêtres d’opportunités
dans un environnement favorable
aux investissements productifs
Octobre 2007
SOMMAIRE
I. Introduction
II. Rétablissement graduel du climat sécuritaire en Haïti
2.1 Les déportés et la montée de la criminalité
2.2 La lutte contre le grand banditisme
2.3 Rétablir l’État de droit
2.4 Une stabilité graduellement retrouvée
2.5 La lutte contre la corruption
2.6 La lutte contre le blanchiment d’argent
2.7 L’Unité de lutte contre la corruption
2.8 La lutte contre la pauvreté
III. Une économie en croissance
3.1 Augmentation des exportations
3.2 Amélioration des infrastructures
3.3 Création d’emplois
3.4 La loi HOPE
3.5 Centre de Facilitation des Investissements
3.6 Incitation à l’investissement
3.7 Le programme de formalisation des actifs du secteur informel
Annexe : la création de richesses par l’investissement privé
I. Introduction
Le Fonds Monétaire International (FMI), dans un bilan rendu public le jeudi 5
avril écoulé, estimait que l’intégration des travailleurs des pays émergeants et
en développement dans la population active mondiale a été très bénéfique pour
les pays avancés ”.
Cette reconnaissance publique des apports de la diaspora des pays en
développement dans la création de richesses dans les pays avancés n’est pas
une première. D’autres personnalités et dirigeants d’organismes de pays du
Nord ont déjà salué cet engagement productif des expatriés dans les pays
d’accueil.
Pour la majorité de ces expatriés, toutefois, cet engagement productif ne
s’est jamais confiné dans les limites de la terre d’accueil. Ils sont en effet de
plus en plus nombreux, de nos jours, à militer pour de meilleures conditions de
participation dans les activités de développement durable de leur pays d’origine.
Cette tendance de plus en plus marquée a très bien été appréhendée par les
décideurs politiques et économiques qui ont par ailleurs compris la nécessité de
contribuer au renforcement des capacités de ces expatriés actifs à tirer le
maximum ce que le Premier Ministre haïtien Jacques-Édouard Alexis appelle des
fenêtres d’opportunités ” aménagées dans les communautés d’origine.
Le gouvernement haïtien est à la recherche de partenaires du
développement durable désireux et capables d’aider la nation à atteindre ses
objectifs de développement à long terme de manière autonome, dans un climat
de stabilité et de sécurité améliorée.
La finalité d’une telle démarche est d’arriver à atteindre tous les Objectifs
du Millénaire d’ici 2020 tout en démarrant un train de mesures susceptibles de
contribuer à la création de richesses dans le cadre d’un processus d’amélioration
de la qualité de la vie.
La diaspora haïtienne intègre en toute légitimité les rangs de ces
partenaires du veloppement durable d’Haïti et occupe tout naturellement la
place d’honneur qu’elle s’est aménagée au fil des ans dans le cadre des rapports
privilégiés qu’elle a su entretenir et qu’elle entretient encore avec les
communautés d’origine.
Elle se positionne d’emblée au premier rang des investisseurs actuels et
potentiels bénéficiaires de l’aménagement adéquat d’un cadre d’investissements
amélioré. Elle a en effet compris que les premières tentatives ne sont pas
toujours les plus fructueuses et que l’avenir appartient à ceux et celles qui
persistent dans leur volonté d’accompagner la mère-patrie dans les moments les
plus difficiles.
L’État haïtien de son côté se propose d’approfondir le rôle que peuvent jouer
les expatriés haïtiens et d’origine haïtienne dans le cadre d’activités de
développement local durable, particulièrement au niveau d’interventions visant
l’amélioration de l’environnement humain et la valorisation productive de
l’environnement d’Haïti. Il les invite donc encore une fois à participer activement
à toutes les étapes de ce processus.
II. Rétablissement graduel du climat sécuritaire en Haïti
Avons-nous le monopole de la violence en Haïti ? Il faut croire que non.
C’est un sujet qui mérite cependant d’être abordé méthodiquement de
front, sans passion, sans être alarmiste, avec la volonté d’extirper le mal par les
racines, car ce phénomène obéit à une tendance que l’on observe dans toute la
région de la Caraïbe comme ailleurs.
Dans la majorité des pays et territoires formant l'arc insulaire, qui s'étire
des côtes vénézuéliennes à la Floride, écrivait le 31 mai dernier Jean-Michel
Caroit, le correspondant du quotidien français Le Monde pour les Caraïbes, la
criminalité a progressé ces dernières années. Parfois de manière spectaculaire,
comme dans les îles jumelles de Trinité-et-Tobago et en République
dominicaine, les taux d'homicide ont respectivement triplé et doublé entre
2000 et 2005 ”.
Le journaliste français se faisait ainsi l’écho d’un rapport récemment publié
en mars 2007 par la Banque Mondiale et l’Office des Nations Unies contre la
drogue et le crime (ONUDC), rapport intitulé Criminalité, violence et
développement : tendances, coûts et options stratégiques dans les Caraïbes.
Caroline Anstey, directrice pour les Caraïbes à la Banque mondiale a
déclaré que “ le rapport établit clairement que la criminalité et la violence
constituent un problème de développement. Les bailleurs de fonds et les pays de
l’OCDE doivent coopérer avec les pays des Caraïbes pour réduire les niveaux
actuels de la criminalité et de la violence dans la région ”,.
Certains des facteurs qui rendent les Caraïbes davantage vulnérables
face à la criminalité et à la violence, notamment le trafic de drogue et d’armes à
feu, nécessitent une solution qui transcende les frontières nationales, voire
régionales ”, a-t-elle averti.
2.1 Les déportés et la montée de la criminalité
Analysant les conséquences des déportations unilatérales à la Jamaïque
d’expatriés condamnés par la justice américaine pour crimes, les auteurs du
rapport n’ont pas manqué de s’interroger, comme c’est de plus en plus courant
de le faire dans la région, sur le rôle joué par ces nouveaux venus dans la
montée de la violence et la criminalité.
Ils en sont parvenus à la conclusion que même lorsqu’il est en situation
minoritaire, le déporté type peut poser de graves problèmes, aussi bien en
prenant directement part aux actes criminels qu’en montrant le mauvais exemple
aux jeunes. Le rapport recommande de fournir davantage de services pour la
réinsertion des déportés, les pays "expulseurs" étant appelés à prendre à leur
charge une partie des coûts de ces programmes ”.
Le rapport révèle par ailleurs que les taux d’homicide dans les Caraïbes
sont de plus en plus élevés, plus élevés même que dans toute autre région du
monde et que les taux d’agression se situent largement au-dessus de la
moyenne mondiale.
Il identifie le trafic de narcotiques comme étant l’une des principales
causes de ces taux élevés, parce qu’il détourne les ressources de la justice
pénale normalement affectées à d’autres activités importantes, accroît le niveau
de la violence et l’enracine, compromet la cohésion sociale et contribue à la
disponibilité à grande échelle d’armes à feu dans la région.
Pour Francis Maertens, directeur de la Division de l’Analyse des politiques
et des relations publiques à l’ONUDC, bien qu’il n’existe pas d’approche idéale
pour prévenir la criminalité et la violence, les interventions telles que les projets
d’amélioration des bidonvilles, les initiatives de développement des jeunes et la
réforme des systèmes de justice pénale peuvent contribuer à combattre ces
fléaux ”.
2.2 La lutte contre le grand banditisme
Le gouvernement haïtien a délibérément choisi cette approche qu’il a
accompagnée de mesures visant la lutte contre la pauvreté par l’amélioration des
conditions de vie et la création de richesses. C’est ce qui, sans doute, explique
les résultats positifs obtenus.
Il reste encore, certes, beaucoup à faire en Haïti, mais tout le monde
s’accorde à reconnaître que “ quelque chose ” est en train de changer.
Ce quelque chose est partout présent, dans ce foisonnement
d’activités récréatives et culturelles, dans cette reconquête des espaces publics
la nuit tombée, dans cette volonté de dépassement qui caractérise notre
jeunesse, dans cette nouvelle promotion de police que l’on examine avec
sympathie et respect, dans cette intolérance de plus en plus marquée par rapport
aux “ déviances ” …
Ce quelque chose apparemment indéfinissable on n’en parle presque
pas, par superstition, comme si on voulait conjurer le mauvais sort est pourtant
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