
de le faire dans la région, sur le rôle joué par ces nouveaux venus dans la
montée de la violence et la criminalité.
Ils en sont parvenus à la conclusion que même lorsqu’il est en situation
minoritaire, le déporté type “ peut poser de graves problèmes, aussi bien en
prenant directement part aux actes criminels qu’en montrant le mauvais exemple
aux jeunes. Le rapport recommande de fournir davantage de services pour la
réinsertion des déportés, les pays "expulseurs" étant appelés à prendre à leur
charge une partie des coûts de ces programmes ”.
Le rapport révèle par ailleurs que les taux d’homicide dans les Caraïbes
sont de plus en plus élevés, plus élevés même que dans toute autre région du
monde et que les taux d’agression se situent largement au-dessus de la
moyenne mondiale.
Il identifie le trafic de narcotiques comme étant l’une des principales
causes de ces taux élevés, parce qu’il détourne les ressources de la justice
pénale normalement affectées à d’autres activités importantes, accroît le niveau
de la violence et l’enracine, compromet la cohésion sociale et contribue à la
disponibilité à grande échelle d’armes à feu dans la région.
Pour Francis Maertens, directeur de la Division de l’Analyse des politiques
et des relations publiques à l’ONUDC, “ bien qu’il n’existe pas d’approche idéale
pour prévenir la criminalité et la violence, les interventions telles que les projets
d’amélioration des bidonvilles, les initiatives de développement des jeunes et la
réforme des systèmes de justice pénale peuvent contribuer à combattre ces
fléaux ”.
2.2 La lutte contre le grand banditisme
Le gouvernement haïtien a délibérément choisi cette approche qu’il a
accompagnée de mesures visant la lutte contre la pauvreté par l’amélioration des
conditions de vie et la création de richesses. C’est ce qui, sans doute, explique
les résultats positifs obtenus.
Il reste encore, certes, beaucoup à faire en Haïti, mais tout le monde
s’accorde à reconnaître que “ quelque chose ” est en train de changer.
Ce “ quelque chose ” est partout présent, dans ce foisonnement
d’activités récréatives et culturelles, dans cette reconquête des espaces publics
la nuit tombée, dans cette volonté de dépassement qui caractérise notre
jeunesse, dans cette nouvelle promotion de police que l’on examine avec
sympathie et respect, dans cette intolérance de plus en plus marquée par rapport
aux “ déviances ” …
Ce “ quelque chose ” apparemment indéfinissable – on n’en parle presque
pas, par superstition, comme si on voulait conjurer le mauvais sort – est pourtant