En 1803, le rite écossais (hauts grades) apparaît en France, importé d’Amérique par un
français, de Grasse-Tilly, et qui nomme Louis Bonaparte grand maître… mais l’unité,
menacée, est reformée pour faire face à la renaissance du catholicisme : les deux rites
(français et écossais) fusionnent le 5 décembre 1804. Le Grand Orient parvient durant tout
l’Empire à maintenir l’unité de la maçonnerie française en tolérant une variété de rites
(toutefois, certains n’adhèrent pas au Grand Orient, pour raisons politiques comme le rite
égyptien de Misraïm, républicain).
Activité florissante des loges sous l’Empire, en France et dans les pays annexés (où la
maçonnerie regroupe les partisans de l’Empire) : ces organisations, loyales à l’Empire,
contribuèrent à soutenir sa propagande et son autorité. Mais surveillance exercée par
l’empire : art du code pénal de 1810 prohibe tte association de plus de 20 personnes pour
s’occuper d’objets relig, littéraires, polit ou culturels sauf autorisation du gvt… En outre, à
partir 1805, Joseph et Louis Bonaparte sont respectivement grd maître et GM adjoint du
Grand Orient, avec haut personnel civil et mili (+ titres de loges symboliques comme Amis
fidèles de St Napoléon à Marseille 1806, voire Napoléonmagne à Toulouse en 1801) :
enthousiasme napoléonien dans les loges (bustes, poèmes..). de fait, une enquête de 1811
montre que majorité des ateliers formée de mili (nbreuses loges de régiment) et de
fonctionnaires, donc loyalistes.
A la Restauration, malgré des témoignages de loyalisme aux Bourbons (nomination dans des
hauts grades, érection d’une statue de HIV…), la FM n’est que tolérée, tant elle est apparue au
service de l’Empire. A partir de 1845, la noblesse perd la direction du GO
La FM française va rapidement virer à l’anticléricalisme quarante-huitard, et se heurte au 2nd
empire protecteur du StS. Napoléon III tranche le pb de la direction en nommant grand maître
un profane, le gal Magnan (hâtivement initié à tous les grades). Ce dernier décide, soutenu par
l’empereur, d’opérer la fusion des loges ‘écossaises et GO) manu militari et obtient la
dissolution du rite écossais. En outre, une circulaire Persigny de 1861 compare les loges aux
sociétés de bienfaisance relig en terme de statut. Mais Magnan sait par ailleurs se faire
accepter en pratiquant politique libérale et en ouvrant la FM.
Forte pénétration de la FM dans le milieu républicain (du reste, 7 des 12 mbres du gvt
provisoire de 1870 sont maçons). Idem en 1895 où le gvt Bourgeois compte 8 maçons.
Signalons que lors de la loi de 1901, la FM ne posa jamais de demande d’autorisation et ne
déposa jamais ses statuts, ses comptes ou de quelconques registres…
II – une internationale avant la lettre ?
Angleterre est terre de naissance de la maçonnerie moderne, « spéculative » : la « Mother
lodge ». Mais connaît une scission en 1752 entre loges « Ancients » (attachées à rites tradi et
aux 3 grades) et « Moderns » (hauts grades en plus). Tentative de réunion en 1799, sans suite.
La réunion a finalement lieu le 25 novembre 1813, par la signature des 31 articles d’union, au
sein d’une « Grande loge unie d’Angleterre ». Après qq difficultés, cette obédience se
développe dans le RU et dans tt l’Empire (Cf poème Kipling « la loge mère »)
Siège de la grande loge unie : le Freemason’s Hall. La plupart des villes ont des temples
autonomes (mais ce n’est pas systématique). Il existe un bureau de bienveillance (Board of
benevolence)…
La grande loge unie d’Angleterre se considère comme la « mère loge du monde », apte à dire
le droit maçonnique… mais rupture avec la France en 1877, suite à proposition du pasteur
Desmons, mais aussi du fait de attitude nationaliste du GO français. En 1914, c’est avec les
grandes loges allemandes qu’il y a rupture, toujours pour cause de nationalisme. Depuis,
1223 (1814, regroupés en 886 loges et 337 chapitres) : une nouvelle maçonnerie, rationaliste et républicaine est
née.