La tectonique des plaques : Histoire d’un modèle.
Chapitre 1. La naissance de l’idée : La dérive des continents
I. La dérive des continents selon Wegener et les critiques de l'époque de ce modèle.
activité n° 23
A. Explication de la formation des continents et les océans avant Wegener.
Au début du XXe siècle, les géologues (ex : Suess) pensent que la Terre en se refroidissant aurait subi une
contraction thermique qui aurait provoqué des plissements (comme une « pomme qui se dessèche »). Les
bosses de ces plis auraient formé les chaînes de montagnes et les creux de ces plis auraient formé les
océans. (= modèle fixiste : les masses continentales ne peuvent pas se déplacer.
B. Les arguments qui conduisent Wegener à énoncer sa théorie.
Au début du XXème siècle, Alfred Wegener (météorologue allemand) a réuni un grand nombre d’arguments
en faveur d’une mobilité des masses continentales et proposé la théorie de la dérive des continents.
Les arguments avancés par Wegener :
=> arguments géographiques (morphologiques) : complémentarité de forme entre le continent sud-
américain et africain qui s’emboitent comme les pièces d’un puzzle.
=> arguments pétrographiques : si on considère les blocs continentaux âgés de plus de 2 milliards
d’années (= boucliers), on peut observer qu’ils existent à la fois sur les continents américains et africains et
qu’ils se complètent parfaitement d’où l’idée qu’ils furent initialement réunis en chaînes continues avant
d’être séparés : bouclier angolais, bouclier Ouest africain, bouclier rhodésien, bouclier guyanais et bouclier
brésilien.
=> arguments paléontologiques : On retrouve des fossiles identiques datant de plus de 200 Ma
(Cynognatus reptile prédateurs de 240 Ma, Mesosaurus reptile aquatique de 260 Ma, Lystrosaurus reptile
terrestre de 240 Ma et Glossopteris plante terrestre de 240 Ma) sur des continents aujourd’hui séparés par des
océans. Comme une même espèce n’a pas pu apparaitre en même temps sur des continents différents,
Wegener a proposé que ces continents devaient être réunis à l’époque où vivaient ces espèces.
=> arguments climatiques : il existe des traces de glaciations (dépôts glaciaires datés de 250 Ma)
observés actuellement sur plusieurs continents : Inde, Afrique du Sud, Amérique du Sud, Australie et
Antarctique. Or ces dépôts résultent d’une unique calotte glaciaire qui justifie le rassemblement de ces
masses continentales comme Wegener l’a imaginé. Ce rassemblement donne aussi de la cohérence aux
marques de courants glaciaires (déplacements morainiques) observables dans ces dépôts.
=> arguments altimétriques : si la terre avait subi des effondrements aléatoires du fait de son
refroidissement, les altitudes terrestres devraient se répartir suivant une courbe de gausse (donc unimodale).
Or les altitudes continentales et les altitudes océaniques se répartissent suivant une courbe bimodale : un
maximum à 300 m (moyenne continentale) et un maximum à -4800 m (moyenne océanique). Pour Wegener,
cette répartition bimodale des altitudes n’est pas compatible avec l’hypothèse d’une terre qui « se dessèche
comme une pomme » et accrédite l’idée de l’existence de deux croûtes distinctes (granitique pour la croûte
continentale, basaltique pour la croûte océanique).
C. La théorie de la « dérive des continents de Wegener ».
+ La distribution bimodale des altitudes a conduit Wegener et quelques autres géologues à distinguer une
croûte continentale granitiques constituée d’un matériau léger le « SIAL » (Si pour Silicium et Al pour
Aluminium) reposant sur un matériel plus dense de nature basaltique qui constituerait également le plancher
océanique, le « SIMA » (Si pour Silicium et Ma pour magnésium).
+ Le SIAL flotterait sur le SIMA plus dense et plus visqueux comme un iceberg dans l’eau et pourrait se
déplacer horizontalement.
+ Nait ainsi la théorie de la « dérive des continents » : Au début de l’ère secondaire (245 Ma), les continents
sont tous réunis en un vaste continent unique, la Pangée. Puis au cours du temps, ce supercontinent se
fragmente en masses continentales dérivant à la surface de la Terre sur un soubassement plus visqueux.