meilleur signal de changement de fluorescence associé à la réaction de la SOR avec O2●-.
Récemment, nous avons montré que lorsque la SOR et la GFP sont fusionnées de cette façon,
le chromophore de la GFP est correctement maturé et la réactivité de la SOR avec O2●- est
conservée. Ces données valident la faisabilité de notre approche.
A ce jour, une telle détection enzymatique de O2●- n'a jamais été explorée. Cela fournira un
outil sans précédent pour analyser précisément les conditions qui induisent soit une situation
de stress oxydant, soit des processus de signalisation cellulaire. En tant que sonde codée
génétiquement, la fusion SOR-GFP pourra être exprimée de façon contrôlée dans différents
types de cellules, en particulier de mammifère, et être adressée dans un compartiment
cellulaire donné. Cela permettra l’étude de la production de O2●- spécifiquement dans le
cytosol, la mitochondrie, le chloroplaste ou le noyau, ce qui jusqu'à présent est quasiment
impossible à réaliser avec des sondes chimiques. Enfin, la détection enzymatique confèrera
une très grande spécificité au système, ce qui représentera une amélioration majeure par
rapport aux sondes chimiques.3
Le projet de thèse abordera les différents aspects de la mise au point de cette sonde
génétique fluorescente. Il s’agira de:
i) Construire et purifier différentes fusions SOR-GFP. En particulier des méthodes
d’évolution dirigées couplées à un criblage bactérien à haut débit seront utilisées pour obtenir
une série de fusions SOR-GFP qui présenteront une réponse spécifique à la présence de
radical superoxyde.
ii) Etudier et caractériser dans le détail les fusions qui conduiront au signal de fluorescence
le plus intense en présence de radical superoxyde. Cela permettra de sélectionner les fusions
les plus aptes à être utilisées pour les cellules.
iii) Tester par imagerie de fluorescence les fusions sur des cultures de cellules de
mammifère dans des conditions de stress oxydant pour évaluer leur capacité à spécifiquement
détecter et quantifier le radical superoxyde in vivo.
Le développement de ce sujet s’appuiera sur plusieurs collaborations. D’une part avec
Dominique Bourgeois (Institut de Biologie Structurale IBS Grenoble), qui est un spécialiste
des protéines fluorescentes et avec qui nous avons activement collaboré pour l’étude de la
SOR.4 D’autre part avec deux groupes l’Université de Paris-Sud (Orsay), Marie Erard et
Oliver Nüsse,9 spécialistes de biosenseurs pour la détection de ROS et de biologie cellulaire
pour l’expression de la sonde dans des cellules de mammifères.
Références:
1. Winterbourn (2008) Nature Chem Biol 4, 278
2. Paulsen, Carroll (2010) ACS Chem Biol 5, 47
3. Dikalov, Harrison (2014) Antioxidants & Redox Signaling, 20, 372
4. Katona, Carpentier, Nivière, Amara, Adam, Ohana, Tsanov, Bourgeois (2007) Science, 316, 449
5. Bonnot, Molle, Ménage, Moreau, Duval, Favaudon, Houée-Levin, Nivière (2012) Journal of American
Chemical Society, 134, 5120
6. Bonnot, Tremey, von Stetten, Rat, Duval, Carpentier, Clemancey, Desbois, Nivière (2014) Angewandte Chem.
Int. Ed. 53, 5926
7. Pédelacq, Cabantous, Tran, Terwilliger, Waldo (2006) Nature Biotechnol 24, 79
8. Bogdanov, Mishin, Yampolsky, Belousov, Chudakov, Subach, Verkhusha, Lukyanov, Lukyanov (2009)
Nature Chem Biol, 5, 459
9. Tlili, Dupré-Crochet, Erard, Nüsse (2011) Free Radical Biology and Medecine, 50, 438