Composition de français de deuxième trimestre
Texte :
Le débat du clonage vient d’être remis sur scène en raison de l’annonce officielle de cinq
grossesses en cours aux Etats-Unis, obtenues par implantation d’un embryon clone.
Le 11 novembre 1997, l’Unesco a adopté une déclaration universelle sur le génome humain
et les droits de l’Homme, qui stipulait que le clonage humain est une « offense à la dignité
humaine ». Cette déclaration a été confirmée par la Commission européenne de Bruxelles le 28
mai suivant….
Jusqu’ici, le clonage a été ressenti au niveau public comme une biotechnologie diabolique à
ranger dans le même tiroir que les OGM (organisme génétiquement modifiés). Alors que dans
l’élaboration des OGM, il ya remaniement artificiel de la chaîne ADN d’une espèce, avec
possibilité de création d’espèces nouvelles potentiellement dangereuses, dans le clonage, le
code génétique initial est entièrement respecté. Il s’agit d’une copie conforme. Plutôt que d’avoir
des réactions épidermiques de rejet subjectif, il convient de comprendre ce qu’est le clonage.
Le clonage se fait souvent par simple scission de l’embryon. C’est le mode de reproduction
de toutes les bactéries, d’un grand nombre de plantes, de certains insectes et de quelques
reptiles. Ainsi, les vrais jumeaux humains sont des clones.
Fabriquer un clone semble donc être très simple : on prélève n’importe quelle cellule d’un
animal, on récupère son noyau que l’on injecte dans un ovule (dernier stade de maturation de
l’ovocyte) énuclée, on soumet l’ensemble à un champ électrique qui fusionne le noyau et
l’ovocyte et donne un embryon qu’il suffit de placer dans l’utérus d’une mère porteuse.
Malheureusement, chaque étape réduit les chances de succès. Prés de la moitie des clones ont
des problèmes d’immunité ou des problèmes cardiaques dès la naissance. Mais est ce pour
cela que cette piste doit être condamnée alors qu’elle n’en est qu’à ses premiers
balbutiements ?
Les applications potentielles sont nombreuses sans compter toutes celles qui nous
échappent dans l’état actuel de nos connaissances :
- Clonage d’animaux et de plantes en voie de disparition.
- Expérimentation effectuées sur des cellules prélevées sur un individu malade et clonées
dans le but de trouver un traitement efficace.
- Culture d’organes de remplacement. Une application qui pourrait définitivement régler
les problèmes de rejets de greffes d’organes mais aussi les problèmes liés au trafic d’organes.
Il s’agit enfin de préciser que le clonage est sensé respecter les schémas naturels de la vie
alors que la technologie des OGM effectue des combinaisons aléatoires, chimériques, ne
respectant rien.
Hélas, comme pour la plupart des innovations scientifiques et techniques, il est à craindre
que, une fois de plus, le manque de sagesse des investisseurs les amène à utiliser cette
avancée sans tenir compte des lois de la vie, à des fins déplorables.
Alors à vous d’être vigilant. Le clonage n’est ni bon ni mauvais, il sera simplement ce que
l’on en fera.
Michel DOGNA, Santé pratique n°22. Le journal de la médecine naturelle.
Samedi 11 octobre 2003