Non. Pour obtenir le premier mammifère cloné Dolly, le taux d'échec a été très important. Si l'on transpose les chiffres issus
de l'expérience faite sur la brebis à l'homme, il faudrait disposer de mille ovules et cent femmes porteuses. Mais les plus
"optimistes" rappellent que certaines techniques d'assistance médicale à la procréation fonctionnent plus facilement chez
l'homme que chez l'animal.
Mais les limites sont multiples. On a constaté chez les animaux clonés des signes de vieillissement prématuré, d'anémie, de
malformations, d'atteintes du système immunitaire, de défaut génétique, d'obésité, ainsi que d'une espérance de vie moins
importante.
5 - Qu'offrirait en terme de reproduction le clonage ?
Certains commentent déjà les possibilités qu'offrirait le clonage en matière de reproduction. De nouveaux liens de parenté
pourraient apparaître. On peut distinguer quatre cas de figure qui pourraient préfigurer l'arbre généalogique de demain :
Une femme pourrait enfanter un clone d'elle-même - Pour les femmes n'ayant pas d'oeufs viables mais qui
désirent un bébé possédant un lien génétique avec elle. L'ADN de la mère pourrait ainsi être extrait et fusionné dans l'ovule
d'une donneuse. Préalablement, cet ovule aura été vidé de son noyau et ainsi de l'essentiel de son matériel génétique.
L'embryon résultant de la fusion (forcément féminin) pourrait être ré-implanté dans l'utérus de la femme ou d'une autre mère
porteuse, si la femme ne peut porter l'enfant. La fille sera ainsi un clone de la femme qui a donné son ADN, mais pas son
exacte réplique du fait des faibles quantités d'ADN mitochondrial issu de l'ovule énucléé et d'un environnement foetal
différent.
Deux femmes pourraient avoir un enfant - Deux femmes pourraient avoir un enfant sans l'intervention d'un
homme. L'ADN d'une des femmes pourrait être fusionné dans un ovule énucléé de l'autre. L'embryon créé serait un clone de
la femme qui aurait donné son ADN mais partagerait également de faibles quantités d'ADN mitochondrial contenu dans
l'ovule vidé. La dernière étape résiderait dans l'implantation dans l'utérus de l'une des femmes.
Une femme pourrait donner naissance à un clone de son mari - Si un homme infertile désire un enfant
sans don de spermatozoïde, le clonage pourrait lui offrir une possibilité supplémentaire. Son ADN pourrait être fusionné avec
un ovule énucléé. L'embryon créé pourrait ensuite être implanté dans l'utérus de sa femme ou d'une mère porteuse. Le bébé
serait ainsi le clone de son père (ADN mitochondrial et environnement foetal mis à part).
Des parents pourraient cloner un enfant décédé - Si une cellule de l'enfant décédé est stockée, l'ADN
pourrait en être extrait et implanté dans un ovule énucléé de la mère. Ensuite, l'embryon serait implanté dans l'utérus de la
mère. Le nouveau-né serait un clone de l'enfant mort mais pas sa copie. Plutôt un jumeau né plus tard.
6 - Le clonage reproductif permettra-t-il de ressusciter des espèces disparues ?
Dès le clonage de Dolly, la possibilité de faire revivre des espèces animales disparues ou en voie de disparition a été avancée.
Pandas, rhinocéros, dodos, mammouths… Même s'il est possible de récupérer l'ADN d'une espèce disparue, deux problèmes
se posent :
Trouver une mère porteuse de la même espèce - Dans le cas des espèces disparues, trouver une mère
porteuse est un vrai casse-tête. Il faut se tourner vers une espèce proche encore vivante. Pour le mammouth, on pense
évidemment à l'éléphant. Mais l'animal qui en résulterait ne serait pas une copie exacte des mammouths ancestraux à cause
de l'influence du milieu foetal et de l'ADN mitochondrial issu de l'ovule énucléé d'une autre espèce. De plus, tant que le taux
de succès reste aussi faible, il faudrait mobiliser des troupeaux d'éléphants entiers pour espérer un succès.
Cloner des animaux des deux sexes - Enfin, si l'on dispose d'un seul extrait d'ADN, on ne pourra cloner que
des animaux du même sexe. On comprend la difficulté de se reproduire d'un troupeau de mâle ou d'un troupeau de femelles…
Il restera à trouver le moyen de cloner un animal d'un autre sexe.
En janvier 2001, des scientifiques américains ont réussi à obtenir un clone de gaur (boeuf sauvage de l'Asie). Mais il est mort
quelques jours après sa naissance d'une infection, accréditant la thèse d'une plus grande fragilité des clones.
7 - Comment prouver que le bébé présenté par la secte Raël est bien un clone ?
Un simple test génétique, comparable aux milliers de test de recherche de paternité ou de tests ADN conduits dans le cadre
d'enquête policière, suffirait à prouver la véracité du clonage. Il faudra pour cela de disposer des deux personnes clonées en
l'occurrence la mère et le bébé prénommé Eve et s'assurer de l'indépendance des personnes effectuant les prélèvements d'ADN
et les tests.