Document 1 : La chronologie de l’avant Cancun CHRONOLOGIE DE L’AVANT COPENHAGUE 1979 : Première conférence mondiale sur le climat à Genève Cette conférence mondiale est organisée à l'initiative du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Conseil international des unions scientifiques (CIUS). Le programme de recherche climatologique mondial (PCM) est créé. Dans une déclaration, ses participants appellent tous les gouvernements du monde à "prévoir et prévenir les conséquences possibles de l'action de l'homme sur le climat qui pourraient nuire au bien-être de l'humanité". 1987 : Adoption du Protocole de Montréal Le protocole de Montréal, d'abord signé par 24 pays, est adopté le 16 septembre 1987 et entre en vigueur le 1er janvier 1989. Il exige des pays signataires de ramener leur production et leur consommation de CFC (chlorofluorocarbone, un gaz fluoré) aux niveaux de 1986 pour le 1er juillet 1989. Il prévoit ensuite une réduction de 20 % pour 1993, et l'atteinte des niveaux correspondant à 50 % de ceux de 1986 pour 1998. 1988 : Création du GIEC Composé d'experts du monde entier, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), placé sous l'égide du PNUE et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), est chargé de suivre les processus de réchauffement climatique. 1992 : Sommet de la Terre à RIO 131 chefs d'Etat adoptent, en juin, l'Agenda 21, une liste de 2 500 recommandations d'action pour le XXIe siècle et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui fixe pour objectif de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. 1995 : Second rapport du GIEC Les experts confirment l'influence de l'activité humaine sur les changements climatiques. Ils prévoient un réchauffement climatique moyen de 1 à 3,5° C d'ici à 2100 ainsi qu'une augmentation du niveau de la mer de 15 à 95 centimètres. 1997 / Troisième conférence sur le changement climatique à Kyoto 158 Etats adoptent le protocole de Kyoto. Il engage les pays industrialisés à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5,2 % en moyenne d'ici à 2012 par rapport au niveau de 1990. Des mécanismes de flexibilité sont créés pour permettre à un pays de remplir ses obligations non pas en réduisant ses émissions mais en finançant des réductions à l'étranger (principe d'échange de tonnes équivalent carbone). 2001 : Les USA refusent d’adhérer à Kyoto Le président George W. Bush annonce qu'il renonce à la réglementation des émissions de gaz à effet de serre et affirme son opposition au protocole de Kyoto. 2002 : Sommet sur le développement durable à Johannesbourg "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs." Avec ces mots forts, le président français, Jacques Chirac, marque les esprits lors du sommet mondial pour le développement durable. 2005 : Entrée en vigueur du protocole de Kyoto Après avoir été ratifié par 141 pays, dont la Russie en 2004, le protocole de Kyoto entre en vigueur. 36 pays industrialisés (sauf les Etats-Unis et l'Australie qui ne l'ont pas signé) sont désormais dans l'obligation de réduire de 5,2 % en moyenne leurs émissions de CO2 et de cinq autres gaz réchauffant l'atmosphère. 2007 : Février mai, Quatrième rapport du GIEC Les scientifiques du GIEC établissent la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique dans leur quatrième rapport. Octobre 2007 : Le Nobel de la paix attribué à Al Gore et au GIEC L'ancien vice-président des Etats-Unis et les experts du GIEC sont récompensés pour "leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme". Ce prix Nobel met de nouveau en avant le problème du réchauffement climatique, peu de temps avant la conférence de Bali, qui doit mettre en place de nouvelles réductions des émissions de gaz à effet de serre au-delà de 2012, après l'expiration de la première phase du protocole de Kyoto. Décembre 2007 : L'Australie ratifie le protocole de Kyoto A l'issue de sa prestation de serment, le nouveau premier ministre travailliste australien, Kevin Rudd, signe les documents officiels amorçant la ratification par son pays du protocole de Kyoto. Il en avait fait un des enjeux de sa campagne contre les conservateurs, qui y étaient opposés. Cet engagement intervient le jour même de l'ouverture à Bali (Indonésie) de la conférence des Nations unies sur le changement climatique. L'Australie devient partie prenante du protocole début 2008. Les Etats-Unis sont le dernier grand pays développé à ne pas avoir ratifié l'accord. 2008 : Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Bruxelles En décembre, les Vingt-Sept parviennent à un accord destiné à mettre en musique le triple objectif agréé en mars 2007 : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 %, consommer 20 % d'énergies renouvelables et économiser 20 % d'énergie, le tout d'ici à 2020. Si les dirigeants européens ont qualifié cet accord d'historique, les ONG ne partagent pas cet avis, estimant que la déclaration finale est bien en dessous des objectifs affichés initialement. 2009 Février ; Aide climatique pour huit pays Le Fonds d'investissements pour le climat lance une première aide destinée à huit pays. Créé en juillet 2008 par la Banque mondiale et d'autres bailleurs pour lutter contre le réchauffement climatique, le Fonds alloue ses premières aides au Bangladesh, à la Bolivie, au Cambodge, au Mozambique, au Népal, au Niger, au Tadjikistan et à la Zambie. Il est doté de 6,1 milliards de dollars (4,8 milliards d'euros), dont 500 millions sont consacrés à ces premières actions pilotes. 2009 : 7 au 18 décembre Sommet de Copenhague Pour se solder par un succès, selon les ONG, l'accord devra prévoir des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 40 % d'ici à 2020 par rapport aux niveaux de 1990. Les pays industrialisés devront par ailleurs débloquer 100 milliards d'euros par an d'ici à 2020 pour aider les pays en développement. CHRONOLOGIE DE L’APRES COPENHAGUE 20-22 Avril 2010 : Conférence mondiale sur le changement climatique en Bolivie à Cochabamba Mai 2010 : réunion de trois jours en Chine à Beijing des gouvernements et autres représentants de la société civiles, organisations et associations. « La Chine, de concert avec d’autres pays en développement, demande avec urgence aux pays industrialisés de continuer d’appliquer le protocole de Kyoto après 2012 et d’assumer les responsabilités contraignantes de réduction de carbone », a ainsi déclaré Zheng, conseiller politique du gouvernement depuis des années. La Chine utiliserait des « mesures plus dures » d’ici cinq à dix ans dans le cadre de ses efforts pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de carbone de 40 à 45 d’ici 2020, à partir du niveau de 2005, a-t-il précisé. Juin 2010 : Conférence de l’après Copenhague à Bonn en Allemagne ou les pays riches s’engagent à aider financièrement les pays pauvres et en voie de développement à lutter contre le changement climatique, notamment en étudiant l’implication du secteur privé dans la lutte contre le changement climatique. 2-3 septembre 2010 : Conférence ministérielle à Genève d’évaluation de l’après Copenhague lors du Conseil Européen informel, organisée à l’initiative du Mexique. Ce rendez-vous ne fait pas partie du cycle officiel de négociation de l’ONU mais vise à remédier au problème de financement de la lutte contre le changement climatique avant le rendez-vous de Cancun. 4-9 octobre 2010 : Conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique préparatoire au rendez-vous de Cancun, à Tianjin, en Chine. Lors de cette manifestation, la Chine accueille les pays participants au sommet de Cancun afin de réduire les divergences entre pays développés et non développés, notamment sur la question de fixer des objectifs de réduction des gaz à effet de serre chiffrés, ce que la chine et les états unis refusent. 10 novembre 2010 : Conférence sur le climat de Cancun à la Mairie de Paris des Collectivités territoriales et leurs associations. Cet échange entre les maires et représentants des collectivités territoriales françaises a vocation à leur permettre de faire un bilan sur leurs actions respectives de réduction des gaz à effet de serre et de trouver ensemble des solutions concrètes pour remédier au changement climatique localement. 21 novembre 2010 : Sommet Mondial des Maires sur le Climat à Mexico le 21 novembre 2010 à l’invitation du Maire de Mexico, Marcelo EBRARD. Cette rencontre à pour but de favoriser la conclusion d’accord locaux entre les collectivités fixant des objectifs de réduction des gaz à effet de serre au niveau local et prévoyant des moyens pour y parvenir dans une volonté de coopération intercommunale. 26-29 novembre 2010 : « Assemblée Européenne pour la justice climatique » à Bruxelles, avec manifestation le 28, par le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde. 29 novembre au 10 décembre 2010 : CANCUN, COP 16 : Les parties au protocole de Kyoto ont comme objectif de parvenir à un accord non contraignant pour mettre en œuvre les actions dans quatre domaines: des actions contre le réchauffement climatique, le transfert de technologies "propres" des pays riches vers les pays pauvres, une réduction des émissions de CO2 du fait de la déforestation et la création d'un nouveau Fonds pour assurer le financement des opérations à long terme. La communauté internationale ne vise pas à Cancun la conclusion d’un accord juridiquement contraignant mais la mise en place des moyens pour y parvenir d’ici la fin 2010. 4 décembre 2010 : Contre sommet de Cancun à Cancon dans le lot et Garonne en France, à l’initiative de plusieurs associations altermondialistes. Cette manifestation suit la même logique que celle qui s’était tenue en 2003 contre le sommet de l’OMC qui avait lui aussi lieu à Cancun. Fin 2011, COP en Afrique du Sud devant aboutir sur un accord international juridiquement contraignant dont la chine et les USA devraient être parties. Document 2 : Extrait de la décision du Conseil Européen du 28 et 29 octobre 2010 COMMISSION EUROPÉENNE Bruxelles, le 29 octobre 2010 TEXTE FR CONSEIL EUROPEEN – BRUXELLES 28 & 29 octobre 2010 CONCLUSIONS DE LA PRÉSIDENCE _________________ Les délégations trouveront ci-joint les conclusions du Conseil européen (28 et 29 octobre 2010). _____________________ Afin de relever les défis mis en évidence par la récente crise financière, il est nécessaire de procéder à une réorientation fondamentale de la gouvernance économique européenne. À cette fin, le Conseil européen a fait sien le rapport du groupe de travail sur la gouvernance économique. La mise en œuvre de ce rapport constituera une avancée importante dans la consolidation du pilier économique de l'UEM en renforçant la discipline budgétaire, en élargissant la surveillance économique et en approfondissant la coordination. Le rapport du groupe de travail présente également des orientations en vue de la mise en place d'un cadre solide de gestion des crises et d'institutions plus fortes. Le Conseil européen est parvenu à un accord sur l'action à mener dans le prolongement des travaux du groupe. Comme suite aux travaux menés lors de sa réunion du 16 septembre 2010, le Conseil européen a également procédé à un échange de vues pour préparer le sommet du G20 à Séoul et la conférence de Cancún sur le changement climatique, ainsi que les sommets entre l'UE et les États-Unis, la Russie et l'Ukraine. […] III. CONFÉRENCE DE CANCÚN SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE 7. Il est plus que jamais urgent de progresser dans la lutte contre le changement climatique. Il est donc important que la conférence de Cancún franchisse une étape intermédiaire majeure, en se fondant sur le protocole de Kyoto et en ouvrant la voie à la mise en place d'un cadre mondial complet et juridiquement contraignant, intégrant les orientations politiques fournies par le document final de Copenhague. Il faut absolument que l'Union européenne et ses États membres continuent de jouer un rôle constructif et parlent d'une seule voix. Le Conseil européen fait siennes les conclusions sur la préparation de la conférence de Cancún, que le Conseil a adoptées le 14 octobre 2010, et confirme que l'Union européenne est disposée à envisager une deuxième période d'engagement au titre du protocole de Kyoto pour autant que les conditions fixées dans ces conclusions soient remplies. L'Union européenne présentera, à Cancún et ensuite chaque année, un rapport exhaustif et transparent sur la mise en œuvre de son engagement relatif au financement à mise en œuvre rapide et soulignera qu'il importe d'améliorer encore la transparence en matière de financement de la lutte contre le changement climatique. Elle évaluera à nouveau la situation après la conférence de Cancún et examinera notamment les options envisageables pour aller au-delà de l'objectif de 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre afin d'être en mesure de réagir à toute évolution dans le cadre des négociations internationales en cours sur le climat; le Conseil est invité à faire rapport sur cette question d'ici le printemps 2011. Tout en cherchant à obtenir un accord international, l'UE s'emploiera également à adopter une approche plus diversifiée pour la collaboration avec les principaux partenaires dans des domaines d'intérêt mutuel susceptibles de les aider à réduire leurs émissions. Dans ce contexte, l'UE encourage les initiatives régionales visant à combattre le changement climatique et à promouvoir la croissance verte, telles que la récente initiative méditerranéenne sur le changement climatique. ____________________ Document 3 : Climat : une conférence informelle à Genève pour préparer le sommet de Cancun LEMONDE.FR | 19.08.10 • Mis à jour le 30.08.10 Une conférence ministérielle informelle sur le climat se tiendra les 2 et 3 septembre à Genève pour faire le point sur les questions de financement avant le sommet de l'ONU de Cancun, a indiqué jeudi 20 août le ministère de l'environnement helvétique. La conférence, organisée par la Suisse et le Mexique, doit réunir 45 pays dont les Etats-Unis, l'Inde, la Chine, le Brésil et l'Afrique du Sud ainsi que l'Union européenne. Pour l'instant, seuls quelques ministres ont confirmé leur présence dont l'envoyé spécial pour les changements climatiques américain ainsi que ceux du Royaume-Uni, d'Allemagne ou encore de Singapour. Le rendez-vous "ne fait pas partie des négociations officielles de l'ONU sur le climat", a précisé le responsable des affaires internationales de l'Office fédéral suisse de l'environnement, "mais c'est une approche qui a été choisie par le Mexique pour préparer Cancun", où se déroule la prochaine conférence des Nations unies sur le climat du 29 novembre au 10 décembre. RATTRAPER L'ÉCHEC DE COPENHAGUE Le Mexique multiplie les initiatives pour faire de Cancun un succès après le décevant sommet de Copenhague en décembre 2009. Le rendez-vous n'avait abouti qu'à un accord politique non contraignant, conclu entre une trentaine de pays sur les 192 présents, où l'objectif de limiter à deux degrés la hausse moyenne de la température de la planète n'était accompagné que de mesures très évasives sur les moyens d'y parvenir. Après une première conférence informelle qui s'est tenue au printemps en Allemagne, qui avait étudié l'implication du secteur privé dans la lutte contre les changements climatiques, il s'agira à Genève de discuter du financement à long terme des mesures climatiques. Les ministres attendus plancheront sur quatre sujets : le nouveau fonds pour l'environnement, les moyens pour inclure le secteur privé, la coordination des fonds et les nouvelles sources de financement. Ils entendront également les résultats de l'étude menée par le groupe consultatif international sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique dans les pays en développement. Document 4 : Pour que Cancun ne soit pas Copenhague LEMONDE.FR | 04.11.10 Un an après le fiasco de Copenhague, les négociateurs de tous les pays du monde en matière de climat vont se retrouver à Cancun fin novembre. Le débat dépasse de loin la cause des militants environnementalistes : il s'agit d'enjeux géostratégiques qui font s'affronter des blocs-continents. Le film qui se joue pourrait s'appeler Le bon, la brute et le truand. L'Europe joue le rôle du bon : bon élève de la classe (marché européens des quotas de CO2, énergies renouvelables nordiques, nucléaire français…), mais insuffisamment unie, naïve et maladroite, elle pèse peu devant les autres adversaires. La Chine endosse le costume de la brute : son développement économique à marche forcée ne doit souffrir d'aucune contrainte (qu'elle soit de nature environnementale ou sociale d'ailleurs). Elle est en guerre commerciale totale contre les Etats-Unis sur les technologies vertes et est engagée dans un affrontement majeur sur l'accès aux terres rares, matériaux indispensables au développement de ces mêmes équipements verts. Les Etats-Unis tiennent le rôle du truand : plus gros pollueur de la planète, l'américain moyen ne négocie pas son mode de vie, ni ne veut transférer ses technologies, et reste sous influence des lobbies des industries fossiles et de leurs amis politiciens républicains. Mais il y a un grand absent au casting principal : l'Afrique, continent sacrifié, pays le plus vulnérable au réchauffement climatique et le moins responsable historiquement. C'est l'Afrique qui souffrira la première, dans sa chair, des non-décisions de Cancun. Comme tout conflit armé, cette guerre économique fait des blessés et des morts. En matière de climat, la politique du chacun pour soi ne peut être gagnante pour personne : la théorie des jeux ("Je n'avance que si tu avances, et réciproquement"), appliquée à la problématique du bien commun, nous apprend en effet qu'il n'y a que deux scenarios : "Tous ou personne". On s'en sort tous ensemble ou bien tout le monde coule sur le Titanic, les riches comme les pauvres. BIEN COMMUN, ÉQUITÉ ET SOLIDARITÉ Que peut-on espérer de Cancun, alors que les réunions du G20 n'accouchent régulièrement que de paroles incantatoires et se contentent de laisser pourrir les situations, que les 0,7 % d'aide publique au développement ne sont toujours pas au rendez-vous, que le cycle de Doha est en panne et que l'OMC joue à contre-courant de la lutte contre la pauvreté, que les promesses de Copenhague en matière de fonds climatiques ne sont même pas respectées, et que les Objectifs du millénaire ou ceux de la préservation de la biodiversité ne sont pas tenus ? Comme les grands problèmes d'aujourd'hui (la pauvreté, la faim dans le monde, les maladies) ont plus de poids que ceux de demain, il nous faut prioriser les solutions qui jouent sur les deux échelles de temps. Le changement climatique ne peut plus être traité, par des bureaucrates, comme une question autonome, mais il doit être relié aux problématiques du développement, de la lutte contre la pauvreté et de l'aide pour le développement des pays pauvres (notamment via leur agriculture). Les Etats ont su trouver des centaines de milliards de dollars pour sauver les banques privées. Qu'on ne nous dise pas qu'ils ne peuvent rassembler la première centaine de milliards, promise par Copenhague, nécessaire aux fonds de développement et d'aide à l'adaptation des pays pauvres, qui seront les premiers frappés par l'aggravation des dérèglements climatiques. Les peuples ne veulent pas de la guerre économique, la vie serait douce si l'on ne nous forçait pas à lutter les uns contre les autres. Forçons nos dirigeants à gouverner enfin dans le sens du bien commun, de l'équité et de la solidarité avec les défavorisés. Philippe Laget, ancien directeur du développement durable d'une grande entreprise internationale Document 5 : Climat, un accord est possible AFP, Le Figaro 10/11/2010 | Les négociations mondiales sur le climat, qui reprennent fin novembre au Mexique, pourraient aboutir à un résultat sur quatre grands dossiers y compris celui de la création d'un fonds de centaines de milliards de dollars d'aide pour les pays en développement, selon la responsable Climat à l'Onu. "Tout ce que je vois me dit qu'il faut aboutir à un accord", a déclaré mercredi Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la Convention cadre de l'Onu sur le Climat (UNFCC) lors d'une téléconférence de presse depuis son siège à Bonn en Allemagne. Les 194 parties signataires de cette Convention climat se retrouvent du 29 novembre au 10 décembre à Cancun au Mexique pour leur conférence annuelle. Cette première grande réunion après l'échec du sommet de Copenhague il y a un an incapable de fixer une feuille de route précise pour l'après 2012 (date d'expiration du protocole de Kyoto), intervient dans un contexte d'absence de progrès dans les négociations et de crise économique. Le prochain protocole portant sur les moyens de lutter contre le réchauffement climatique ne pourrait au mieux être finalisé qu'à la fin 2011, selon des sources proches des discussions. Pour Mme Figueres, Cancun pourrait cependant aboutir "à un accord acceptable mutuellement en vue de lancer des actions" dans quatre domaines: des actions contre le réchauffement climatique, le transfert de technologies "propres" des pays riches vers les pays pauvres, une réduction des émissions de CO2 du fait de la déforestation et la création d'un nouveau Fonds pour assurer le financement des opérations à long terme. Le sommet de Copenhague avait parlé de 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2020. Des progrès à Cancun pourraient être le tremplin "vers des accords plus vastes et meilleurs chaque année", selon Mme Figueres ajoutant que cela exigerait des compromis. Document 6 : Climat: l'UE mise sur la "faim d'accord" pour sauver Cancun AFP - 10 novembre 2010 BRUXELLES - La commissaire européenne au climat Connie Hedegaard mise sur la "faim d'accord" pour faire avancer les négociations internationales sur le climat en décembre à Cancun, après une longue période de surplace. Q: Vous rentrez du Mexique où vous avez participé à la dernière réunion préparatoire pour Cancun. Avez-vous trouvé une volonté de compromis ? R: Il y a une faim d'accord. Nous avons les contours de ce qui pourrait être un « paquet Cancun », avec la lutte contre la déforestation, les mesures pour l'adaptation, les transferts de technologies et les financements pour le « fast start » (l'aide promise aux pays les plus pauvres). Sur le papier, tout cela semble bien beau. Mais il va falloir que tout le monde montre une volonté de compromis. Il va falloir éviter la tentation de revenir en arrière, notamment sur l'objectif de limiter le réchauffement à 2 degrés, qui est un débat légitime. Ma crainte est que si aucun résultat substantiel n'est obtenu, certains partenaires vont perdre patience avec le processus international de l'ONU. Si aucun compromis n'est trouvé à Cancun, il sera alors en danger. Q: La gifle électorale infligée au président Barack Obama ne risque-t-elle pas d'éloigner les Etats-Unis du processus de négociations et de le compromettre ? R: Si j'ai bien compris mes interlocuteurs américains, rien n'empêche les Etats-Unis de se joindre au paquet de mesures préparées pour Cancun. Ils peuvent les approuver, même s'ils n'ont toujours pas adopté leur législation nationale (pour restreindre les émissions de gaz à effet de serre). Ils ont pris des engagements à Copenhague. Mon sentiment est qu'ils vont venir à Cancun et participer financièrement à l'aide promise aux pays les plus pauvres (pour lutter contre les effets du réchauffement). Mais si les Etats-Unis n'approuvent pas leur législation, cela posera de sérieux problèmes pour la suite. Il est trop tôt pour dire si cela aura des conséquences pour la conférence prévue l'année prochaine en Afrique du Sud. Si Cancun ne débouche sur rien ou sur très peu, cela donnera une certaine orientation, mais elle sera tout autre si la volonté de compromis affichée pour Cancun se concrétise. Q: La Chine ne montre pas non plus une grande volonté de s'engager dans ce processus international ? R: Il est difficile d'interpréter la position de la Chine. Il y a un paradoxe. Les Chinois n'évoluent pas beaucoup à la table des négociations, mais ils agissent concrètement. Ils vont adopter un plan d'action pour 5 ans avec des objectifs domestiques en matière de réduction d'émissions, d'énergies renouvelables, d'efficacité énergétique. Ils vont sans doute vouloir d'abord mettre en oeuvre leur programme et nous verrons ce qu'il adviendra par la suite. Mais les Chinois, comme les Américains, sont très soucieux de la manière dont ils sont perçus par le reste du monde. Nous devons les amener à inscrire ce qu'ils font dans un cadre international. Il est toujours possible de conclure un accord pour lutter contre le réchauffement climatique sans les Etats-Unis et sans la Chine, mais quel serait l'interêt si les deux plus grands pollueurs de la planète n'ont aucune obligation? Document 7 : Climat: un contre-sommet de Cancun organisé à... Cancon AGEN - Plusieurs associations altermondialistes organiseront en décembre un rassemblement sur le changement climatique à Cancon, petite localité du Lot-et-Garonne, un pied-de-nez au sommet de l'ONU sur le climat qui se tiendra à Cancun (Mexique) du 29 novembre au 10 décembre. A l'origine, "c'est une initiative (du mouvement international paysan) Via Campesina" qui souhaite "faire « Mille Cancun » partout dans le monde", explique Christian Crouzet, porteparole de la Confédération paysanne du Lot-et-Garonne. En France, "le choix de Cancon s'est imposé de lui-même parce que son orthographe est proche de celui de Cancun", précise-t-il. En 2003, ce village de 1.314 âmes situé à une cinquantaine de km au nord d'Agen, plutôt connu pour sa production de noisettes, avait déjà été le lieu d'un contre-sommet de l'OMC (qui avait déjà lieu à Cancun). Cinq mille personnes y avaient assisté, parmi lesquelles José Bové. Outre le syndicat agricole, Attac, Les Amis de la terre et Bizi seront les chevilles ouvrières de ce rassemblement qui se tiendra le 4 décembre et dont le mot d'ordre sera: "Changer le système pas le climat, de Cancun à Cancon pour une transition écologique". Objectif: "faire entendre une voix locale et alternative au sommet de Cancun car nous doutons de son efficacité", indique Juliette Rousseau, chargée des campagnes et mobilisations locales à Attac France. Forcément plus modeste que celui organisé dans la station balnéaire mexicaine, le sommet lot-et-garonnais proposera des tables rondes "avec à chaque fois différentes personnalités". Un duplex permettra aux militants présents à Cancon de dialoguer avec leurs homologues au Mexique, ajoute-t-elle. Les opposants à la LGV Sud-Ouest et à l'implantation de l'aéroport de Notre-Dame-desLandes (Loire-Atlantique) seront conviés tandis que Les Amis de la Terre évoqueront leur campagne "contre la responsabilité environnementale du système bancaire qui finance des projets polluants", selon Mme Rousseau. Document 8 : Lula escéptico frente a conferencia del clima de Cancún 26 Oct 2010 Lula Da Silva. El Presidente de Brasil, Luiz Inacio Lula da Silva, confirmó hoy que participará en la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Cambio Climático (COP-16), pero dejó en claro que no espera avances importantes en la cita, que se celebrará en diciembre en el balneario mexicano de Cancún. En un discurso ante los participantes del Foro Brasileño de Cambio Climático, Lula da Silva pronosticó que, a diferencia de lo que ocurrió en la COP-15, celebrada el año pasado en Copenhague, la próxima reunión no logrará atraer a presidentes de países clave para el éxito del proyecto de reducción de emisiones de gases causantes del llamado efecto invernadero. “No espero que los grandes líderes del mundo comparezcan. Como no hay un acuerdo, creo que posiblemente nadie querrá exponerse. Nosotros sí estaremos allá con nuestras propuestas, porque, aun cuando podamos no tener conquistas, en Cancún se hará la historia de la construcción de la política climática que Brasil reta al mundo a hacer”, afirmó. También el canciller brasileño Celso Amorim afirmó que “no hay expectativa para un gran acuerdo” en la COP-16, pero matizó: “Esto no significa que Cancún será un fracaso total”. Lula, quien entregará el poder el 1 de enero al sucesor elegido en los comicios del domingo próximo disputados por la oficialista Dilma Rousseff y por el opositor José Serra- recordó que, en Copenhague, “Brasil fue el único país que había avanzado, que presentó una propuesta y estaba dispuesto a cumplir sus metas”. “El resto de los países, cada uno de ellos buscaba deshacer los compromisos que habían asumido antes. Los estadounidenses no hicieron absolutamente nada”. “Para no hacer nada, querían presentar a los chinos como si fueran los chivos expiatorios de la emisión de gases de efecto invernadero. Nosotros no aceptamos que se culpara a los chinos porque, aunque estén entre los principales contaminadores, su industrialización empezó hace poco”, dijo. Brasil ha sido una de las estrellas de la la COP-15, al presentar voluntariamente un programa de metas destinado a reducir en entre un 36,8 y un 38,9 por ciento sus emisiones de gases causantes del cambio climático hasta 2020. La meta sería alcanzada mediante una reducción del 80 por ciento en la deforestación de Amazonia y del 40 por ciento en la destrucción de las sabanas.