Service de presse de Travail.Suisse – No 5 – 30 mars 2009 – Congé paternité
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chreutner (08.3391) qui demandait aussi une analyse coûts-bénéfices d’un accroissement
du travail à temps partiel des pères sur différents paramètres économiques (croissance
économique, participation au marché du travail, taux d’activité, dépenses de santé, évolu-
tion démographique).
Le gouvernement semble omniscient : d’avance et sans étude circonstanciée, il assure que
remettre l’ouvrage sur le métier n’avance à rien. Les raisons avancées ? Il a déjà dit non, la
chambre haute aussi, les ressources de l’administration sont limitées, les études à disposi-
tion sont suffisantes, et si on veut favoriser une meilleure conciliation entre vie familiale et
vie professionnelle, d’autres mesures sont plus appropriées, comme encourager les mo-
dèles d'horaire flexible au niveau des entreprises, développer l'accueil extrafamilial des
enfants
et réformer l'imposition des familles
. Sur le fond, les réponses négatives succes-
sives de l’exécutif fédéral se ressemblent et n’apportent rien de nouveau : opposé il était,
opposé il restera, et il refuse de se pencher sur tous les aspects de la question.
Le partenariat social, soumis à la conjoncture
Une autre raison avancée par le Conseil fédéral est que le congé paternité doit être réglé
par les employeurs eux-mêmes ou via le partenariat social, comme cela s’est fait avec un
certain succès… avant que la crise ne survienne. Etant donné la situation économique ac-
tuelle tendue, la priorité des problèmes à traiter par les syndicats et les organisations
d’employés s’est portée sur toutes les mesures visant à sauvegarder les emplois, et c’est
bien compréhensible.
Cela démontre que les questions de société fondamentales ne peuvent réglées uniquement
par le partenariat social. Travail.Suisse encourage ses fédérations à plaider la cause du
congé paternité, mais elle doit aussi tenir compte des défis immédiats qui leur sont impo-
sés par la conjoncture actuelle.
La question du congé paternité ou parental ne doit pas être soumise aux fluctuations con-
joncturelles ; elle doit être traitée comme un défi à régler sur le long terme. En d’autres
mots, c’est sous la coupole fédérale que l’on doit aussi y travailler, sans dogmatisme et en
ouvrant enfin les yeux sur ses nombreux avantages, pour les pères, les mères, les enfants,
pour l’économie et une société qui auront remis l’être humain au cœur de leurs préoccu-
pations.
Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l’égalité, Travail.Suisse
Le 19 mars dernier, le Conseil national a préféré suivre la proposition de sa commission CSSS
plutôt que de donner suite à cinq interventions parlementaires qui demandaient toutes un ancrage
dans la Constitution fédérale de l’obligation pour les cantons et les communes d’organiser l’accueil
extrafamilial des enfants. La loi fédérale sur les aides financières pour l’accueil extrafamilial devra
être prolongée de quatre ans, soit jusqu’en 2015.
La consultation, à laquelle Travail.Suisse participe, est ouverte jusqu’au 15 avril 2009.