Un suivi important recommandé après un diagnostic est le « dépistage familial »,
c’est-à-dire l’examen des membres de plusieurs générations de la famille immédiate
du patient afin de vérifier s’ils sont atteints d’HF.
« Le dépistage familial est un moyen économique de déterminer et de traiter
rapidement les personnes qui souffrent d’HF, souligne le Dr Genest. Cette démarche,
qui s’est révélée très efficace à des endroits comme les Pays-Bas, où elle est
appliquée depuis de très nombreuses années, demeure beaucoup plus rentable que
les dépistages de masse dans la population. »
Le nouveau registre national de patients atteints d’HF aidera à repérer les familles
qui présentent ce trouble et à trouver d’autres personnes qui pourraient être à
risque. Des membres de la SCC ont contribué à la création de 17 cliniques au pays
qui mettront en commun des renseignements et travailleront en respectant des
normes uniformes. Ce réseau s’appuie sur le travail novateur en HF du Dr Jiri Frolich,
cardiologue à l’Hôpital St-Paul, à Vancouver, où il a créé un registre d’HF en 2012.
L’HF est un problème particulier chez les Canadiens français, le Québec comptant
29 000 cas selon les estimations.
Même si la plupart des gens atteints d’HF sont hétérozygotes, certains sont
homozygotes pour un type plus rare et plus dangereux du trouble, qu’il est
particulièrement urgent de dépister. On estime sa prévalence à un cas sur un million
de personnes, et il est surtout observé chez les enfants dont les deux parents sont
atteints d’HF. La déclaration note que ces patients présentent un risque
extrêmement élevé de maladies cardiovasculaires et doivent être décelés et évalués
avant l’âge de deux ans pour une prévention et un traitement optimaux.
L’expérience des Pays-Bas et du Royaume-Uni, qui ont pris des mesures semblables
pour déterminer et traiter les personnes atteintes d’HF, a été très positive. Aux Pays-
Bas, le dépistage familial a permis de détecter huit nouveaux cas par famille en
moyenne, ce qui a mené la plupart du temps à un traitement à partir de l’âge de
37 ans. Même si cette démarche a conduit à une élimination à peu près totale de
maladies cardiovasculaires excessives chez ces patients, il a aussi été noté qu’une
réduction des maladies et des décès causés par d’autres problèmes, particulièrement
le cancer, en raison des conseils sur le mode de vie reçus par les patients. Des
bienfaits semblables ont été signalés au Royaume-Uni, où l’on a aussi étudié et
démontré la rentabilité des interventions, permettant d’obtenir d’importants
avantages économiques pour la société.
Le Dr Robert Hegele, de l’Université Western et du Robarts Research Institute, à
London, en Ontario, a coprésidé, avec le Dr Genest, le groupe principal de la SCC
pour la préparation de la déclaration sur l’HF. Quinze autres praticiens de partout au
pays ont participé aux travaux du groupe principal, le groupe d’examen secondaire
réunissant 12 membres.
« La Société canadienne de cardiologie publie cinq à sept lignes directrices et
déclarations chaque année, ajoute la Dre Michelle Graham, présidente du comité des
lignes directrices de la SCC. Ces déclarations n’auraient pas été réalisées sans la
conscience professionnelle de nos experts de renommée internationale, qui travaille
bénévolement pour produire ces documents éprouvés et rigoureux. »
La recherche contribue à créer des survivants