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Il s’agit de tous les autres aspects échographiques. La plupart de ces nodules de découverte
fortuite chez un patient sans hépatopathie chronique et sans contexte cancérologique sont des
lésions bénignes. La lésion la plus fréquente correspond à l’angiome, de nombreux angiomes
n’ayant pas un aspect typique en échographie. La 2e lésion bénigne en fréquence est l’hyperplasie
nodulaire focale, en particulier chez les femmes jeunes.
Il faut alors compléter l’échographie par une IRM.
L’IRM permet en effet de diagnostiquer la quasi-totalité des angiomes (signal très hyper-intense en
T2, identique aux liquides, prise de contraste en motte retardée après injection).
Si l’IRM est typique d’un angiome hépatique, aucun autre examen n’est à réaliser.
* La moitié des hyperplasies nodulaires focales est diagnostiquée par l’IRM
tumeur hypervasculaire
avec hile vasculaire central qui apparaît comme une étoile centrale hypo-intense sur les
clichés réalisés précocément après injection et hyper-intense tardivement après injection. Si l’IRM
est typique d’une hyperplasie nodulaire focale et que le bilan hépatique standard ainsi que le taux
d’alpha-foeto-protéine sont normaux, là encore aucun autre examen n’est indiqué.
* Dans les autres cas, la conduite à tenir sera adaptée à chaque situation. L’IRM peut orienter vers :
- une origine métastatique du nodule (lésion hypo-intense en T1, hypovasculaire) mais ne
définit pas le type de métastase.
- une tumeur hépatocytaire (hyperplasie nodulaire focale atypique en IRM, adénome,
hépatocarcinome) sans pouvoir distinguer formellement les différentes étiologies. La
conduite à tenir pourra comprendre des études biologiques complémentaires, une biopsie
hépatique, ou la surveillance…
2) Découverte d’un nodule hépatique chez un patient cirrhotique en échographie
PROBLEMATIQUE :
HEPATOCARCINOME OUI OU NON ?
Référence Bruix Sherman Hepatology 2005
La grande majorité des hépatocarcinomes se développe sur des foies de cirrhose. Les
hépatocarcinomes sont des tumeurs hypervascularisées. Si l’on prouve que le patient cirrhotique a
une tumeur de foie hypervascularisée, le diagnostic d’hépatocarcinome est très probable. Les seuls
diagnostics différentiels sont l’adénome et l’hyperplasie nodulaire focale. L’adénome est une
tumeur extrêmement rare. La fréquence de l’hyperplasie nodulaire focale chez un patient
cirrhotique est elle aussi extrêmement faible par rapport à la fréquence de l’hépatocarcinome. La
principale difficulté est donc de prouver que l’anomalie observée chez le patient cirrhotique est bien
tumorale. En effet, le foie cirrhotique est extrêmement remanié et présente de multiples nodules
(nodules cirrhotiques simples, nodules de régénération non dysplasiques, nodules de régénération
dysplasiques). Ces nodules non dégénérés sont en général de petite taille. La découverte d’un
nodule hépatique en échographie chez un patient cirrhotique va donc dépendre de sa taille. Le
dosage du taux d’alphafoetoprotéine est indispensable.