CONSULTATION EN MEDECINE DU SPORT
La consultation peut intervenir tout de suite après l'accident, pratiquement en situation
d'urgence, ou à distance du traumatisme initial, plusieurs semaines ou mois après l'apparition des
premières douleurs.
Dans les deux cas, le sportif consulte le médecin du sport comme spécialiste, c'est-à-dire
comme le praticien le plus apte, compte tenu de ses connaissances spécifiques, à répondre à sa
demande. Cette dernière pouvant se résumer de la manière suivante: je dois guérir vite et bien.
= Vite, pour retourner dans les meilleurs délais sur le terrain de sport, car le match suivant
est "toujours le plus important", vite pour sécréter à nouveau des endorphines, vite pour retrouver son
salaire...
= Bien, pour rejouer au même niveau que précédemment ou pour tenter d'améliorer ses
performances.
Le médecin du sport doit donc s'ingénier, dans le cadre de sa pratique journalière, à exaucer ces deux
souhaits, pourtant quelquefois antinomiques.
+ Interrogatoire
L'interrogatoire est la partie la plus importante de la consultation de médecine du sport. C'est
pendant cette première prise de contact que le diagnostic doit être évoqué, puis conforté par quelques
questions. Très souvent le sportif, habitué aux pathologies spécifiques de son activité donne le
diagnostic. Un tennisman ne confond pas un tennis elbow avec une quelconque atteinte du coude, de
même que le footballeur de base est capable de diagnostiquer sa pubalgie. Cette connaissance
diagnostique par le sujet lui-même est un phénomène rare en médecine générale et plus encore en
médecine spécialisée. Elle ne doit pas être sous estimée par le médecin du sport, et surtout ne pas
déclencher chez ce dernier un réflexe de défense psychologique, tendant à vouloir démonter
systématiquement l'argumentation du patient.
Cette connaissance parcellaire, mais souvent assez précise de l'anatomie et des pathologies qui
s'y rapportent, nécessitent de la part du praticien une connaissance sans faille de l'anatomie et de la
physiologie ostéo-articulaire. En outre, le médecin du sport doit pouvoir engager un dialogue
technique avec son patient. Ce dernier pouvant porter sur le matériel (vélo, raquette, chaussures...), la
spécifité d'une activité (rétropédalage, braquet, tacle, service...) ou les contraintes physiques propres à
une phase de jeu (barres asymétriques, concours complet, défense, mêlée... Ses connaissances
médicales doivent donc être associées à des connaissances techniques solides concernant les
principales activités physiques.
Lors de l'interrogatoire deux cas peuvent se présenter:
= Il s'agit d'une pathologie aiguë
Dans ce cas, il est facile de faire préciser au sportif le mécanisme à l'origine du traumatisme.
On insistera sur les notions de craquement, douleur immédiate, gonflement, arrêt ou non de l'activité,
les gestes réalisés sur le terrain...
= Il s'agit d'une pathologie ancienne ou chronique
L'interrogatoire sera, dans ce cas beaucoup plus long, surtout si le patient consulte pour une
pathologie microtraumatique ancienne. C'est une véritable enquête policière qu'il appartient au
praticien de mener. Il faut rechercher dans les semaines qui ont précédé l'apparition de la douleur,