DT\852392FR.doc 3/8 PE852392v01-00
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La gestion du groupe de poissons non-migrateurs faisant l'objet de stocks partagés ne peut
réussir qu'avec une coopération régionale relativement développée. Elle nécessite une
approche méthodologique unique sur tous les aspects portant sur l'évaluation des stocks, les
mesures agréées de réglementation de la pêche ainsi que la lutte contre la pêche illégale. L'état
de l'écosystème de la mer Noire s'est amélioré au cours des 10-15 dernières années. Il existe
des signes d'augmentation de la biodiversité et les stocks d'anchois et de sprat sont en train de
se reconstituer dans une certaine mesure. Toutefois, cette reconstitution est non-linéaire et le
système benthique est confronté à une forte pression exercée par l'industrie de la pêche et par
l'escargot de mer japonais Rapana venosa, espèce prédatrice envahissante. Selon les
scientifiques, il est impossible de comprendre l'état des stocks halieutiques de la mer Noire si
la complexité changeante de l'écosystème de cette zone n'est pas prise en compte. La mer
Noire illustre très clairement l'inutilité d'une gestion de la pêche qui s'effectuerait comme si ce
secteur était isolé d'écosystèmes dynamiques plus larges dont les stocks halieutiques sont des
éléments importants.
- Importance d'autres pays
Les changements politiques intervenus depuis la fin des années 1980 et l'éclatement de l'ex-
Union soviétique empêchèrent la mise en œuvre de bon nombre d'accords de pêche bilatéraux
ou multilatéraux de cette période. Malheureusement, seuls un nombre limité de documents
portent spécifiquement sur la mer Noire. Même après l'effondrement de l'Union soviétique, il
n'existait pas d'organismes de gestion adaptés. Comme mentionné ci-dessus, cet écart peut
s'expliquer par la récente adhésion de la Bulgarie et la Roumanie à l'Union européenne; nous
ne devrions cependant pas attendre plus longtemps pour le combler. Au cours des vingt
dernières années, trois nouveaux acteurs sont apparus dans la région de la mer Noire. Nous
devons aussi considérer que ce rapport devrait prendre en compte les intérêts de tous les pays
de la mer Noire et pas seulement ceux des États membres de l'Union européenne. Votre
rapporteure estime que c'est la seule façon de les amener à la table des négociations et elle
souligne que tous les instruments diplomatiques doivent être utilisés à cette fin. En fait, une
thèse de base de ce rapport est la nécessité de créer un organisme distinct pour la gestion de la
pêche en mer Noire; de nombreuses raisons le justifient.
- Économie de la pêche
Le Parlement européen devrait également prendre en compte les aspects économiques et
sociaux spécifiques de la pêche et des industries de transformation et de production dans les
pays bordant le bassin, qui sont l'objet du présent rapport. Votre rapporteure insiste sur
l'importance de l'analyse d'impact de chaque politique appliquée à la mer Noire et surtout à la
pêche artisanale qui est prédominante dans ce bassin, en particulier dans ses deux États
membres, la Bulgarie et la Roumanie.
- Gouvernance normative et législative
Stratégie de la mer Noire et Euronest
Il existe des traditions de gestion de la pêche très différentes dans les divers pays de la mer
Noire, certaines d'entre elles appliquant les totaux admissibles de captures (TAC) et les quotas
de navires dans les pays qui faisaient partie de l'Union soviétique. La Turquie utilise divers
mécanismes de régulation, mais n'est pas favorable à l'application de TAC/quotas en mer
Noire. Sauf pour certains accords bilatéraux (par exemple entre la Géorgie, la Turquie et
l'Ukraine sur la pêche à l'anchois dans les eaux géorgiennes), il n'existe pas d'accord global
sur la gestion régionale des stocks halieutiques de la mer Noire, à l'exception de la