La spéculation :
constat économique et réflexion
éthique
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Jean Palsterman
Thierry Verougstraete
Avec la collaboration de
Jan Longeval
Juillet 2009
Sommaire
- Avant-propos
- Introduction
- Le marché et les partenaires socio-économiques
- La spéculation sur les marchés financiers
- La spéculation sur les marchés de l’énergie (hydrocarbures)
- Une réflexion éthique
sensible à la complexité de la pratique de la spéculation
fondée sur une attention à l’importance d’une spiritualité de type humaniste
soucieuse des prolongements politiques nécessaires
- Postface
- Bibliographie
- Les auteurs
Avant-propos
L’étude “La spéculation, constat économique et réflexion éthique”, que nous vous
présentons aujourd’hui, fut achevée en 2007.
Nous avons souhaité faire partager cette réflexion, engagée à partir de constats
relatifs à l’évolution de la vie économique, avec le plus grand nombre. Dès 2007,
nous avons approché quelques éditeurs. Il est apparu alors que le thème me de
la spéculation, - dans le contexte de croissance économique prévalant encore à
l’époque -, ne leur paraissait pas prioritaire.
Vers le milieu de l’année 2008 cependant, la crise financière globale allait surprendre
la majorité des responsables économiques et politiques. C’est ainsi que cette étude,
entreprise largement avant les événements, allait se trouver au coeur de l’actualité.
Nous avons donc décidé de la publier, aujourd’hui, sous notre responsabilité.
Le texte a été complété, - en postface -, par une brève synthèse de la crise
financière actuelle, crise liée à l’absence de prudence dans la pratique de la
spéculation.
De l’analyse qu’en feront les responsables, dépendra à plus long terme son issue.
Les auteurs.
Juillet 2009
Introduction
En rédigeant cette étude, ses auteurs ont souhaité mieux appréhender des situations
de spéculation présentes sur certains marchés. Tout en écartant toute intention de
procéder à une analyse exhaustive du phénomène ce n’est pas le but de cette
étude ils ont consulté des responsables des secteurs financier et énergétique, qui
les ont aidés à cerner une réalité souvent difficile à quantifier mais dont les effets sur
l’économie ne cessent d’interpeller ceux qui en gèrent les flux. En tentant de porter
un regard objectif sur le phénomène de la spéculation, ils ont voulu ensuite engager
une réflexion éthique portant sur les effets induits de cette spéculation, tant sur les
individus que sur les institutions et la collectivité. Les acteurs sur la scène
économique et sociale sont nombreux. Leurs responsabilités sont interdépendantes.
Le marché et les partenaires socio-économiques.
L’organisation économique actuelle des sociétés occidentales, basée sur l’économie
de marché, laisse aux individus et aux entreprises le soin de générer des profits. Ce
constat suggère aussitôt une réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre non
seulement pour garantir une croissance durable mais également pour assurer la
finalité économique et sociale de cette croissance.
L’entreprise joue un rôle majeur dans la création de valeurs économiques et
sociales. Ces valeurs touchent aux secteurs financiers, industriels et des services.
L’entreprise doit assumer une responsabilité de résultats, dès lors qu’elle est appelée
à répondre aux attentes légitimes de ses actionnaires, de son personnel et de ses
consommateurs, voire de la communauté nationale dans le cas de certains secteurs
stratégiques, tels ceux de la production et du transport d’énergies.
L’entreprise est pleinement citoyenne dans la mesure elle accepte une
responsabilité globale dans la Cité. Cette responsabilité renvoie à une intégration
optimale de l’ensemble des partenaires sociaux à l’intérieur et à l’extérieur de
l’entreprise. L’entreprise, créatrice de richesses, participe également sur le plan
macro-économique au développement de la collectivité.
Les partenaires socio-économiques sont aussi appelés stakeholders. Le
stakeholder se définit comme une personne ou une institution qui exerce une
influence sur l’entreprise ou sur laquelle l’entreprise peut, elle-même, exercer une
influence. Par ailleurs, le stakeholder peut contribuer au succès ou à l’échec de
l’entreprise (1).
En France, en 1997, a été fondée l’ARESE (Agence de rating social et
environnemental sur les entreprises) qui joue un rôle pionnier pour le nouveau
courant de “gouvernement partenarial des entreprises” (stakeholder governance) (2).
L’éventail des stakeholders agissant dans le contexte de l’entreprise est large. Il
nous paraît utile d’en situer les plus visibles.
- Les actionnaires doivent recevoir la juste rémunération du risque qu’ils
acceptent d’assumer.
- Le personnel gère l’entreprise. Chaque membre, tant à l’intérieur de sa
propre sphère de responsabilité que collégialement, participe à la
poursuite des objectifs statutaires et à la réalisation du résultat. Pour ce
faire, il a le droit d’accéder à l’information interne et externe
correspondant à son niveau de responsabilitité.
- Le consommateur attend de l’entreprise un produit répondant à un
ensemble de normes éthiques, juridiques, commerciales et
environnementales.
Le consommateur cherche à acheter le produit au juste prix. En vendant
un produit dans un marché non monopolistique, le chef d’entreprise
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