II Résistants et Résistance face à la répression
Anne-Marie Bauer
Paris, 1914 – Paris, 1996
Étudiante, elle s’engage très tôt dans la Résistance. Elle commence par s’occuper des réfugiés
à Clermont-Ferrand, grâce à son permis poids lourds qui lui permet de conduire des
ambulances. À partir du printemps 1942, elle rejoint le mouvement Libération-Sud et sert
d’agent de liaison. À Lyon, Jean Moulin lui confie bientôt le radioguidage des parachutages
de nuit. Le 24 juillet 1943, elle est arrêtée par la Gestapo. Elle subit tortures et simulacre de
fusillade. Emprisonnée au Fort Montluc, transférée à Romainville puis à Compiègne, elle est
déportée en janvier 1944, au camp de Ravensbrück puis au camp de Holleischen en
Tchécoslovaquie. Elle est libérée le 5 juin 1945. Son frère aîné Michel meurt en mars 1945 au
camp de concentration de Neuengamme. Écrivain, Anne-Marie Bauer donne des cours de
langue et de littérature françaises pour lesétudiants étrangers à la Sorbonne.
Pierre Brossolette
Paris, 1903 – Paris, 1944
Normalien et agrégé d’histoire, il devient journaliste, spécialiste de politique internationale
pour la presse écrite ou pour la radio. Radical puis socialiste, il s’oppose aux accords de
Munich et est écarté de la radio nationale en février 1939. Il participe à la campagne de
France. Dès août 1940, il participe aux actions de résistance du groupe du « Musée de
l’Homme ». Il agit ensuite au sein de la « Confrérie Notre-Dame », le réseau du colonel
Rémy. Il gagne l’Angleterre en avril 1942 et intègre le BCRA. Outre les émissions « Honneur
et Patrie » qu’il anime entre juin et juillet 1943, il entreprend de nombreuses missions en
France pour coordonner les mouvements de
résistance de la zone nord. À l’issue de l’une d’elles, il est arrêté avec Émile Bollaert
successeur de Jean Moulin. Pierre Brossolette est amené à Paris pour y être interrogé. Il
préfère se défenestrer pour échapper à ses tortionnaires. Il meurt le 22 mars 1944.
Il est fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle en 1942.
Geneviève de Gaulle
Saint-Jean-de-Valériscle (Gard), 1920 – Paris, 2002
Nièce du général de Gaulle, elle est étudiante en histoire à Rennes et ambitionne de devenir
archiviste. Le 17 juin 1940, elle entend outrée, l'appel de Pétain à « cesser le combat ». Le
lendemain, à Locminé, elle apprend de l’abbé Thouai que son oncle Charles a lancé son appel
à poursuivre la guerre. Elle commence à agir, avec quelques camarades, en arrachant des
affiches allemandes, en inscrivant des slogans sur les murs. En 1941, elle gagne Paris et
s’inscrit en licence à la Sorbonne. Elle est hébergée chez sa tante Madeleine (femme de Pierre
de Gaulle) qui résiste au sein du mouvement du « Musée de l’Homme ». Tout en poursuivant
ses études, Geneviève participe à de nombreuses activités clandestines dont la diffusion de la
photo du général de Gaulle. En avril 1943, elle décide de rejoindre « Défense de la France ».
Devenue membre du comité directeur, elle s'occupe du secrétariat de rédaction du journal du
même nom et de liaisons avec d'autres mouvements. Elle écrit deux articles sous le
pseudonyme de « Gallia », dont une biographie de son oncle le 20 juin 1943. Entrée dans une
clandestinité totale, elle prend part aux activités d’impression et de diffusion du journal.
Arrêtée le 20 juillet 1943, elle est internée à Fresnes, puis déportée à Ravensbrück. Elle est
libérée en avril 1945. Fidèle à ses engagements dans la Résistance, jusqu’à sa mort en 2002,
elle n’a qu’un souci : restaurer la dignité de l’homme. Inlassablement, elle poursuit ce combat,
notamment, au Conseil économique et social, au sein du mouvement ATD-Quart Monde ou