3-852 Macroéconomie Hiver 1998 Examen final Question 1 (5+10=15 points) Calculs fixes en taux de change flexible Soit le modèle suivant qui s'inspire de l'article de Dornbush (1976) : Y = C+I+G+X C = 100+0,8YD YD = (1-0,25)Y I = 300-1000R X = 195-0,1Y-100(EPW/P) EPW/P = 0,75+5R M = (0,8Y-2000R)P où G=200, M=800 et P=PW=1. A. Identifiez les variables endogènes et exogènes du modèle présenté ci-dessus. Soyez précis et cohérent. B. Trouvez les valeurs d'équilibre de Y, R et E données par ce modèle. Expliquez vos calculs. Question 2 (10+10=20 points) Phillips à la manière de l'hebdomadaire The Economist L'article de l'hebdomadaire The Economist «A Cruise around the Phillips Curve» reprenait de façon intéressante les concepts importants abordés en classe et dans le manuel de Hall et Taylor. Après avoir fait l'historique des recherches dans ce domaine, l'article abordait plusieurs aspects très importants de la formulation moderne de la courbe de Phillips qui peut être représentée par l'équation = -f U+ e + Z (U correspond au taux de chômage). A. Le premier concept important est celui du NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment) et de sa contrepartie l'hypothèse accélérationniste. À la manière de l'hebdomadaire The Economist, présentez brièvement l'essentiel de ces deux concepts en les illustrant graphiquement si nécessaire. Soyez concis et précis. B. Dans le même article, on souligne que la pente de la courbe de Phillips est importante. À la manière de l'hebdomadaire The Economist, expliquez pourquoi la pente de la courbe de Phillips est importante pour un gouvernement qui tente de réduire le taux d'inflation. Illustrez graphiquement votre réponse si nécessaire. Soyez bref et concis. PAGE 1 DE 4 Question 3 (4+4+10+2=20 points) Un investissement dans la demande de monnaie A. Les deux équations suivantes (1) K* = 0,5(W/RK)Y (2) I = s(K*- K-1) où s=0,1 captent l'essentiel de la théorie néoclassique de l'investissement. Expliquez brièvement ces deux équations en expliquant les principes économiques qui ont servi à leur dérivation. B. Dans des travaux effectués au cours des années 70, des chercheurs se sont inspirés de la théorie de l'investissement pour étudier l'évolution de la demande de monnaie. Plus spécifiquement, on a postulé que l'évolution de la demande de monnaie peut être expliquée par les deux équations suivantes : (3) (M/P)* = 0,8Y - 2000 r (4) (M/P)-(M/P)-1 = s[(M/P)*-(M/P)-1). Notons ici que s=0,5. En vous référant à la théorie de la demande de monnaie et compte tenu des équations (1) et (2) sur l'investissement, expliquez brièvement les équations (3) et (4). Dans vos explications, prenez soin d'établir des liens entre les équations (1) et (2) sur l'investissement et les équations (3) et (4) sur la demande de monnaie. Existe-t-il des similitudes et/ou des différences? C. Supposons tout d'abord une situation initiale d'équilibre (période 0) où Y=1250, r=0,1, (M/P)=(M/P)*=(M/P)-1 =800. Supposons ensuite qu'à la période 1, Y augmente de façon permanente à 1300. Quel sera l'impact de cette hausse sur l'évolution de la demande de monnaie (M/P) pour les périodes 1, 2 et 3. Quelle sera la valeur de (M/P) à la période 20? Expliquez brièvement votre démarche. D. Dans le cas de l'investissement, le coefficient s est égal à 0,1. Dans le cas de la demande de monnaie, s est égal à 0,5. Vos connaissances de l'investissement et de la demande de monnaie vous permettent-ils d'expliquer cette différence? Expliquez brièvement. PAGE 2 DE 4 Question 4 (15+10=25 points) Le Japon Washington, le 20 avril 1998. L'économie japonaise a fait l'objet de discussions lors de la dernière réunion des pays du G7. Plusieurs ont émis l'opinion qu'une récession est imminente : le taux de chômage est à niveau record, les prix de gros sont en baisse, la production diminue tout comme la demande intérieure. Seules les exportations se maintiennent, ce qui a pour conséquence d'augmenter le solde de la balance commerciale (en particulier le solde avec les États-Unis). Compte tenu de ces circonstances difficiles et de la pression internationale, le premier ministre japonais a annoncé un programme fiscal ambitieux de plus de 16 000 milliards de yens (environ 121 milliards de dollars US ou 4% du PIB) composé de projets d'investissement dans les infrastructures et de réductions d'impôts. A. Une étude récente de l'OCDE sur l'économie japonaise a conclu qu'un yen dépensé dans des projets d'investissement augmentait l'activité économique de 2,3 yens tandis qu'une réduction d'impôt du même montant ne stimulait l'activité économique que de 1,9 yens. Les observateurs ont donc exprimé le souhait que le programme fiscal annoncé récemment comporte principalement des projets d'investissements. À l'aide du modèle IS-LM habituel y = c(y-T) + i(r) + g M= k(y)+l(r) où T représente les taxes forfaitaires (qui ne dépendent pas du revenu), expliquez de façon plus précise les résultats de l'étude de l'OCDE en comparant explicitement les multiplicateurs dy/dg et dy/dT que vous aurez dérivés à l'aide de la règle de Crammer. Illustrez graphiquement votre réponse en dérivant une expression pour les déplacements horizontaux des courbes touchées. Donnez aussi une bonne idée de l'intuition économique qui explique ce résultat. [Note : 0<c'<1, i'<0, k'>0 et l'<0). B. En plus des raisons évoquées en A., les observateurs ne pensent pas qu'une baisse des impôts aura des effets à court terme importants sur l'activité économique. Ils appuient leur opinion sur les théories récentes qui postulent que la consommation dépend beaucoup plus du revenu permanent que du revenu courant. De plus, le gouvernement japonais n'a pu émettre des garanties à l'effet que ces réductions d'impôts seraient permanentes. Compte tenu de vos connaissances de cette nouvelle théorie de la consommation, du programme de réduction d'impôt annoncé et de la situation économique actuelle au Japon, êtes-vous d'accord avec les experts qui pensent qu'une baisse des impôts n'aura pas l'effet stimulateur escompté? Expliquez votre réponse le plus rigoureusement possible. PAGE 3 DE 4 Question 5 (5+15=20 points) La Grande Bretagne Londres, le 20 avril 1998. La Grande-Bretagne est à la croisée des chemins. Le nouveau comité sur la politique monétaire de la Banque d'Angleterre, comité qui est responsable de l'évolution des taux d'intérêt tarde à donner des directions précises concernant l'évolution des taux d'intérêt. Bien que l'activité économique soit intense et le taux de chômage soit à la baisse, l'évolution récente du taux d'inflation n'a pas convaincu les membres du comité qu'une action vigoureuse soit nécessaire. Ainsi, on mentionne que l'appréciation récente de la livre sterling permet aux entreprises et aux consommateurs d'acheter des produits importés à des prix domestiques beaucoup plus avantageux qu'avant. A. Supposons la fonction de réaction R = + GAP + (-*) + Rf et une courbe IS R- -R* = - GAP, dérivez l'expression algébrique de la courbe de demande/inflation i.e. la courbe qui met en relation GAP et PC. Illustrez graphiquement votre réponse en prenant soin de mettre le taux d'inflation en ordonnée et le GAP en abscisse. B. Supposons la situation initiale suivante où = *=3, Rf=R*=2 et =0,75. Le comité doit préciser sa politique en déterminant la valeur des paramètres et . Il a le choix entre les deux politiques suivantes : i. =0,5 et =0,5 comme aux États-Unis ou ii. = 0,4 et =0,6. Comparez l'effet de ces deux politiques sur la pente de la courbe de demande/inflation et sur la variabilité du taux d'inflation et du GAP britanniques. Si le comité accorde une grande importance à la stabilité du taux d'inflation, quelle politique devrait-il choisir? Expliquez votre réponse. PAGE 4 DE 4