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Question 4 (15+10=25 points) Le Japon
Washington, le 20 avril 1998. L'économie japonaise a fait l'objet de discussions lors de la
dernière réunion des pays du G7. Plusieurs ont émis l'opinion qu'une récession est imminente :
le taux de chômage est à niveau record, les prix de gros sont en baisse, la production diminue tout
comme la demande intérieure. Seules les exportations se maintiennent, ce qui a pour conséquence
d'augmenter le solde de la balance commerciale (en particulier le solde avec les États-Unis).
Compte tenu de ces circonstances difficiles et de la pression internationale, le premier ministre
japonais a annoncé un programme fiscal ambitieux de plus de 16 000 milliards de yens (environ
121 milliards de dollars US ou 4% du PIB) composé de projets d'investissement dans les
infrastructures et de réductions d'impôts.
A. Une étude récente de l'OCDE sur l'économie japonaise a conclu qu'un yen dépensé dans des
projets d'investissement augmentait l'activité économique de 2,3 yens tandis qu'une réduction
d'impôt du même montant ne stimulait l'activité économique que de 1,9 yens. Les
observateurs ont donc exprimé le souhait que le programme fiscal annoncé récemment
comporte principalement des projets d'investissements. À l'aide du modèle IS-LM habituel
y = c(y-T) + i(r) + g
M= k(y)+l(r)
où T représente les taxes forfaitaires (qui ne dépendent pas du revenu), expliquez de façon
plus précise les résultats de l'étude de l'OCDE en comparant explicitement les multiplicateurs
dy/dg et dy/dT que vous aurez dérivés à l'aide de la règle de Crammer. Illustrez
graphiquement votre réponse en dérivant une expression pour les déplacements horizontaux
des courbes touchées. Donnez aussi une bonne idée de l'intuition économique qui explique ce
résultat. [Note : 0<c'<1, i'<0, k'>0 et l'<0).
B. En plus des raisons évoquées en A., les observateurs ne pensent pas qu'une baisse des impôts
aura des effets à court terme importants sur l'activité économique. Ils appuient leur opinion
sur les théories récentes qui postulent que la consommation dépend beaucoup plus du revenu
permanent que du revenu courant. De plus, le gouvernement japonais n'a pu émettre des
garanties à l'effet que ces réductions d'impôts seraient permanentes. Compte tenu de vos
connaissances de cette nouvelle théorie de la consommation, du programme de réduction
d'impôt annoncé et de la situation économique actuelle au Japon, êtes-vous d'accord avec les
experts qui pensent qu'une baisse des impôts n'aura pas l'effet stimulateur escompté?
Expliquez votre réponse le plus rigoureusement possible.