Conférence du 10 mai 2001 : Nouvelles technologies et travail : risque ou opportunités ?
Cité des Sciences et de l’Industrie 3/25
Yves
“ Une fois que nous avons les informations, nous les traitons, c’est-à-dire nous les
saisissons. Des ces informations-là, nous en tirons des analyses statistiques. En classant
par variétés, par porte-greffes, par âges de verger, ces informations nous permettent, très
rapidement dans un verger, de pouvoir connaître le point négatif, le point où ça ne va pas. ”
“ Le temps est vraiment très important aujourd’hui dans notre société. Si vous avez dix jours
pour intervenir sur l’éclaircissage chimique, par exemple, vous n’avez pas douze jours ; vous
avez dix jours. Et il faut faire son travail dans ces dix jours-là ”
Olivier LAS VERGNAS
C’est un extrait de la série Le temps des souris, l’épisode Gros cube et petit calibre présente
d’une part la situation d’Élisabeth Ciloca, chauffeur poids lourd et d’autre part, Yves Baranco
qui travaille dans la société Eurofruits.
À partir de ces deux exemples, on peut clarifier le débat de ce soir. Ces transformations
constatées dans deux situations professionnelles particulières, celle de l’arboriculture d’une
part, et celle du transport routier d’autre part, constituent-elles des risques ou des
opportunités ? Plus exactement : dans quelle mesure constituent-elles des risques pour
certains, pour certaines situations ou des opportunités pour d’autres et dans d’autres
situations ?
Gérard VALENDUC
Les opportunités et les risques sont deux facettes d’une même réalité qui est aujourd’hui tout
à fait multiforme et qui est souvent un peu caricaturée. À travers une vision assez optimiste,
on dirait que les nouvelles technologies de l’information et de la communication, c’est la
possibilité de créer des emplois, plus d’autonomie, des tâches plus variées, une qualification
plus élevée, une plus grande indépendance, une meilleure harmonie entre temps de travail
et vie privée. De l’autre côté, une vision plus pessimiste prend un peu le contre-pied de la
première, en disant que c’est la dépendance, plus d’insécurité, un temps de travail qui
devient de plus en plus incompatible avec la vie familiale, voire l’isolement, l’instabilité, la
stagnation professionnelle, un intérêt plutôt décroissant du travail, un accès difficile à la
formation. Finalement, pour très peu de gens, c’est la version rose, et pour peu de gens la
version tout à fait noire. La réalité du travail de beaucoup de gens ne se situe pas tellement
entre les deux mais c’est un mélange d’éléments contradictoires empruntés à la fois à la
vision optimiste et à la vision pessimiste. On peut, en même temps, trouver que l’on a plus
d’autonomie dans son travail mais que l’on a une plus grande pression sur l’organisation de
son temps, sur le rythme de travail, sur son intensification, etc.
Qu’est-ce qui est vraiment nouveau là-dedans ? Et qu’est-ce qui relève, par ailleurs, d’une
remise au goût du jour de tendances longues, de fond, en termes d’organisation ou de
qualité du travail ? Ce qui est vraiment nouveau, comme le montrent les deux extraits de
film, c’est, dans la nouvelle génération de technologies de l’information et de la
communication, la priorité donnée à la communication. Dans le travail de le conductrice de
poids lourd, dans le travail de ce consultant technique en agronomie, la communication est
au cœur des nouvelles applications qui sont évoquées : la capacité de communiquer, de