Dankmar Adler et Louis Sullivan: L'auditorium de Chicago, Charles Garnier, L'Opéra de Paris:
Deux oeuvres, deux conceptions de l'architecture.
Intro: L'opéra Garnier et l'auditorium Building de Chicago sont tous les deux le
fruit d'une politique de réaménagement urbain. L'opéra Garnier dans le cadre de
l'Haussmannisation et l'auditorium dans le cadre de la reconstruction de la ville de
Chicago après l'incendie de 1870. Ces deux bâtiments cherchent à innover dans le
domaine de l'architecture des salles de spectacle. D'un côté Garnier prône l'éclectisme
architectural dans la lignée des beaux arts ainsi qu'une vision élitiste de l'opéra. Alors
que le duo Adler et Sullivan s'attachent à des principes fonctionnalistes, qui cherchent
à mettre la technique au service du plus grand nombre et veulent faire de l'opéra un
lieu symbole des idéaux de la jeune Amérique démocratique. Ce sont donc deux
conceptions de l'architecture qui aux premiers abords s'opposent...
II. L'auditorium Building de Chicago :"The
greatest room for music and opera in the world-
bar none." (Frank L. Wright)
L'auditorium Building de Chicago a été construit par le duo d'architecte ingénieur L.
Sullivan et D. Adler entre 1886 et 1889. Commandé par un groupe d'hommes
d'affaires, la réalisation de l'édifice couta plus de 3 millions de dollars. Le business
man Ferdinand Peck veut que l'auditorium puisse concurrencer le Metropolitan Opera
House de New-York. Il contraste par sa structure, son architecture et sa fonctionnalité
avec l'opéra Garnier. En effet, avec ce building, Sullivan montre qu'il veut rompre
avec l'école et les dogmes de l'architecture européenne et construire un bâtiment aux
caractères démocratiques. On préfèrera dire Auditorium plutôt qu'opéra pour
souligner le caractère novateur de l'entreprise.
A. Strucure générale et façade
-Structure générale
Les commanditaires veulent que soit construit la plus grande salle d'opéra du monde,
et que le building soit sous le signe du profit et de la culture. L'auditorium comprenait
également des bureaux et un hôtel de luxe (pour combler le déficit généré par
l'auditorium). L'hôtel donne sur la Michigan Avenue, les bureaux quant à eux sont du
côté ville et donne sur la Wabash Avenue (avenue commerçante). Ils ne sont qu'une
'coquille' entourant le théâtre. La tour, aux allures de campanile archaïsant de 7
étages, marque la limite entre les bureaux et l'hôtel et indique l'entrée de l'opéra se
trouvant dans la cour intérieure. Elle fut rajoutée pour en faire le bâtiment le plus haut
des Etats-Unis en 1889. Elle abrite le réservoir des machines hydrauliques de l'opéra
et au dernier étage le cabinet des associés Adler et Sullivan. Nous ne retrouvons pas
de coupole comme à Paris qui permet de définir la fonction du bâtiment. C'est le