2
peuple de se prononcer en connaissance de cause. Vous trouverez sous point 2. des propositions de
notre part dans ce sens.
Avant de formuler nos propositions concernant l’article constitutionnel lui-même et les possibilités de
mise en œuvre, voici les conditions les plus importantes à respecter selon nous pour que les taxes
incitatives sur le climat et l’électricité remplissent leur objectif environnemental en prenant, dans une
perspective de développement durable, aussi les intérêts sociaux et économiques.
Le niveau de la taxe doit être assez élevé pour que le but visé soit atteint.
Les carburants doivent être taxés en raison de l’importance de ce secteur pour l’ensemble des
émissions de gaz à effet de serre et du fait que c’est dans ce secteur que les émissions de gaz à
effet de serre continuent à augmenter.
Le niveau de la taxe doit être introduit par paliers pour laisser le temps d’adaptation nécessaire à
l’économie et réduire le risque d’effets défavorables pour l’emploi.
Le fait de tenir compte des entreprises « énergivores » en leur octroyant des rabais ou des
exonérations implique une contrepartie des entreprises concernées, c’est-à-dire des objectifs
contraignants de réduction de gaz à effet de serre et de consommation d’électricité.
Il faut tenir compte des régions périphériques car elles sont davantage touchées par des taxes
d’incitation sur l’énergie et l’électricité que les centres urbains et les agglomérations.
La taxe ne doit pas modifier le budget et être redistribuée à la population et à l’économie de façon
à ne pas avoir d’effets négatifs sur la répartition et l’emploi.
La taxe sur l’électricité doit être aménagée d’une manière à ne pas défavoriser la production
d’électricité issue d’énergies renouvelables.
La transition entre le passage du système d’encouragement à celui d’incitation doit être
suffisamment longue pour éviter des effets défavorables concernant la continuité des effets des
moyens affectés. Une certaine souplesse est requise dans l’abandon graduel des subventions.
Les taxes d’incitation ne doivent pas se substituer à une politique énergétique et climatique
basée sur des réglementations mais les compléter. Des normes énergétiques élevées et
régulièrement adaptées selon l’état de la technique restent nécessaires pour favoriser
l’innovation et, partant, stimuler la compétitivité et la création d’emplois.
2. Considération sur le projet d’Article 131a Taxe climatique et sur l’électricité
Al. 1
Etant donné qu’on vise à introduire une taxe d’incitation climatique et sur l’électricité, ces taxes doivent
être introduites. C’est pourquoi il faut remplacer la Confédération peut percevoir…par la Confédération
perçoit…
Al. 3
Cet alinéa qui tient compte des entreprises pour lesquelles la perception des taxes entraînerait des
charges déraisonnables doit inclure aussi le principe de contrepartie des entreprises concernées, à
savoir des engagements d’objectifs de réduction. En fait, cela correspond à la pratique actuelle. Mais
le fait de le mentionner dans l’article constitutionnel est une garantie qu’il en aille encore ainsi à
l’avenir. C’est aussi un argument positif lors de la campagne de votation car les citoyens et citoyennes
à qui l’on demande un changement de comportement l’accepteront plus facilement en constatant que
l’on demande aussi à l’économie sa contribution.
Al. 4
Travail.Suisse est favorable à une redistribution directe à la population selon le nombre de personnes
et à l’économie. Comme l’indique le rapport explicatif, c’est la variante la plus juste sur le plan social.
Si un consensus se dégage sur ce sujet, on pourrait supprimer la deuxième phrase de l’alinéa 4. Ainsi,
le peuple se prononcerait avec moins d’incertitudes sur les modalités de redistribution, ce qui
augmenterait les chances d’acceptation en votation populaire. En effet, d’autres modalités de
redistribution par exemple en baissant les charges sociales ou en utilisant la TVA ou l’impôt fédéral
direct auront des effets régressifs sur la répartition des revenus ou favoriseront certaines catégories