Première leçon de GÉOGRAPHIE – Repérages essentiels Document Chroniques d’un tour du monde Sylvie Brunel, géographe, décide de réaliser avec sa famille (son mari et ses trois enfants) un tour du monde. Dans les passages suivants, extraits de son livre La planète disneylandisée, elle explique le choix des ses différentes escales pour réaliser ce projet. « L’immense Australie se situe immensément loin de la France. S’y rendre depuis la France est une véritable expédition. Il faut littéralement contourner le globe terrestre. C’est à ce moment là que germe l’idée du tour du monde : à tant faire, autant ne pas revenir sur ses pas. Poursuivre la trajectoire permet de retrouver le point de départ…après avoir bouclé la circonférence terrestre. [...] Mais une question vitale se pose : quelles escales ? Procédons par élimination : quels pays devons-nous absolument voir parce que nous n’y retournerons jamais ? La Nouvelle-Zélande, c’est certain. Le Chili aussi…Tous ces pays sont trop loin de la France. [...] L’île de Pâques bascule aux oubliettes. Je n’insiste pas : je viens de me rendre compte que l’hiver austral au Chili est redoutablement froid, surtout lorsqu’on se rapproche du cercle polaire. Ma charmante petite famille pourrait très bien ne rien voir de la beauté d’une Terre de feu engloutie sous les brumes.[...] Nous décidons de bannir les avions pourris de certaines compagnies russes ou africaines, véritables cercueils volants. Ce nécessaire élagage laisse peu de compagnies en lice. Les spécialistes du décalage horaire sont unanimes : Singapore Airlines mérite la palme d’or. Le groupe dont elle fait partie s’appelle Star Alliance. Le choisir exclut d’emblée certaines destinations. L’Afrique, par exemple, n’est que peu desservie. C’est bien dommage : l’Afrique mérite à elle toute seule son propre voyage. Mais on ne peut l’inclure dans un tour du monde sous peine que ce dernier s’arrête net. La plupart des pays où nous comptons aller, à commencer par l’Australie, posent des conditions sanitaires draconiennes à l’entrée des voyageurs. Mentionner un pays africain comme lieu d’embarquement sur leurs formulaires d’entrée signifie être immédiatement repéré comme suspect. Pour la même raison, il faut aussi éliminer toute la partie de l’Asie menacée par la grippe aviaire.[...] Donc pas d’Afrique ni d’Asie tropicales. Nous éviterons ainsi de trimballer une réserve de comprimés dernière génération contre le paludisme, cette charmante maladie qui tue à elle seule plus d’enfants dans le monde que dix tsunamis. [...] Australie, Nouvelle-Zélande, tout le monde est d’accord. C’est plutôt le reste qui nous préoccupe. Faut-il rentrer par le Japon ? L’Amérique du Sud ? […] Les deux affreux [ses enfants] posent à l’unisson un ultimatum : sans escale aux Etats-Unis et au Canada, pas de tour du monde. Pour Romain, c’est le Brésil sinon rien. C’est ainsi que la route de l’Amérique est imposée sans états d’âme par trois voix sur cinq. De grandes villes, de grandes firmes, de la lumière, de l’agitation. [Ils passeront en effet par Los Angeles, Vancouver.] J’essaie de plaider en faveur de tout ce que nous ne verrons pas, en Asie particulièrement. Les ados défendent leur position : seul le Nouveau Monde les captive vraiment, parce qu’il incarne l’antithèse des vieux pays, la modernité, les grands espaces. [...] Penchée sur le globe terrestre, je laisse pensivement glisser mon doigt sur notre itinéraire. Soudain, l’évidence s’impose : il faut faire escale en Polynésie ! Toute la famille est folle de joie à l’idée de découvrir la Polynésie. Nulle part ailleurs au monde, telle était la devise de Paul Emile Victor. Elle prend toute sa portée à Bora Bora. Nous voici plongés dans une aventure extraordinaire : dans un des plus beaux lieux de Polynésie, et probablement du monde, nous vivons pour la seconde fois le même dimanche 7 août. Cette nuit, nous avons franchi le méridien de changement de date. Le premier dimanche 7 août s’est déroulé en Nouvelle-Zélande. Et le même jour, à la même heure, nous voici transplantés dans un paysage de légende, où tout est merveilleux, calme et serein. » Sylvie Brunel, La planète disneylandisée, Editions Sciences humaines, 2006 Consignes 1- Indiquez en majuscules sur le fond de carte les grands repères : continents, océans. - Quelle partie du monde n’apparaît pas ? - A quoi correspondent les lignes du « quadrillage » sur les globes ? 2- Soulignez dans le texte de Sylvie Brunel tous les espaces cités (continents, pays, régions, villes). - Indiquez ces noms sur la carte en hiérarchisant l’écriture (majuscules pour les pays, minuscules pour les villes ou les îles) - Soulignez en vert les espaces qui seront retenus pour le tour du monde - Tracez ensuite le tour du monde ainsi réalisé (elle le fait par l’est depuis la France) 3- Soulignez en rouge sur la carte les espaces qui ne sont pas retenus pour ce tour du monde. Expliquez, sans recopier le texte, pourquoi ces espaces sont délaissés. 4- Pour ne pas confondre hémisphère Nord et hémisphère Sud avec le Nord et le Sud, complétez le tableau suivant : Hémisphère Nord Hémisphère Sud Nord (pays développés) Sud (pays en développement) Espaces retenus pour le tour du monde Espaces non retenus 5- Qu’est-ce que le méridien de changement de date ? Où se situe-t-il ? 6- On rêve tous de faire le tour du monde ; tracez en bleu l’itinéraire que vous auriez choisi : vous partez de la Réunion, vous visitez 6 lieux différents.