1979, la Gazette officielle du Québec publiait un avis où l'Office de la langue française recommandait la
féminisation des titres. En 1986, la France mettait en place une commission sur ce thème, qui
aboutissait à la rédaction d'une circulaire, parue au Journal officiel, sur la féminisation des noms de
métiers, grades ou titres. En 1988, la Suisse, plus particulièrement le Canton de Genève, adoptait un
règlement dans le même sens. C'est dire que le décret relatif à la féminisation des noms de métiers,
fonctions, grades ou titres, qu'a pris le 9 juin dernier le Conseil de la Communauté française vient à
son heure et permet de combler le retard de notre communauté dans ce domaine.
RECOMMANDATIONS
I. Formation des noms féminins de professions, fonctions, grades ou titres
Le Conseil préconise des solutions qui, loin d'aller à rebours des tendances dominantes de la langue
française, répondent aux principes généraux qui régissent les alternances masculin-féminin. Une
véritable innovation est dès lors inutile. Pour que l'on cesse de traiter les noms féminins de
professions, fonctions ou titres comme des exceptions, il suffit de généraliser le champ d'application
des règles existantes. Dans le même esprit, les noms féminins déjà sanctionnés par l'usage devraient
être conservés, même s'ils s'écartent des règles générales.
A. REGLES MORPHOLOGIQUES
1. Noms terminés au masculin par une voyelle dans l'écriture
a. D'une manière générale, le féminin est formé par l'adjonction d'un -e final à la forme masculine.
Ex. : une chargée de cours, une députée, une préposée, une apprentie.
b. Si la voyelle terminant le masculin est déjà -e, la forme féminine est identique à la forme masculine
(formes dites épicènes).
Ex. : une aide, une architecte, une comptable, une dactylographe, une diplomate, une
ministre, une secrétaire.
N.B. : On ne créera pas de nouveaux mots en -esse , le procédé paraissant vieilli. Toutefois, on
maintient les emplois consacrés par l'usage, tels que poétesse, prophétesse.
c. Si la voyelle est -a ou -o, la forme féminine est identique à la forme masculine.
Ex. : une para(commando), une dactylo, une imprésario, une soprano.
2. Noms terminés au masculin par une consonne dans l'écriture
a. D'une manière générale, le féminin se construit par l'adjonction d'un -e final à la forme masculine.
Ex. : une agente, une artisane, une avocate, une commise, une échevine, une experte,
une lieutenante, une magistrate, une marchande, une présidente, une principale.
Cette règle générale s'assortit dans certains cas de conséquences orthographiques :
le redoublement de la consonne finale :
-el/-elle ; ex. : une contractuelle.
-ien/-ienne ; ex. : une chirurgienne, une doyenne, une mécanicienne, une
pharmacienne.
-on/-onne ; ex. : une maçonne.