Géologie méditerranée
Titre: Géologie méditerranée . Ajouté Par : coursgeologie . Le: 06 May 2011 16:05.
La Méditerranée, telle que nous la connaissons, est une mer récente, plio-quaternaire, mais qui
s'esquisse dès le Miocène. Dans sa structure actuelle, elle est constituée de la juxtaposition de
bassins profonds, bien séparés les uns des autres, et de marges continentales faiblement
immergées (1) .
figure 1
Les premiers sont sont remplis de sédiments tertiaires épais qui en masquent le fond. Ce dernier
n'a pas été atteint par les forages sous-marins. Néanmoins les données géophysiques indiquent
la présence d'une croûte amincie et des vitesses sismiques élevées, ce qui suggère que le fond
serait de nature océanique. Ils représenteraient alors le résultat d'une océanisation récente liée à
des phénomènes de distension extrême.
Les bassins profonds se divisent en deux groupes. Les uns sont intérieurs aux chaînes tertiaires
(bassin s algéro-provençal et tyrrhénien) , donc postérieurs à l'Eocène-Oligocène inférieur qui
est la grande époque de plissement des chaînes méditerranéennes. Puisque leur fond est de nature
océanique, ils représenteraient le résultat d'une océanisation récente liée à des phénomènes de
distension extrême.
On pourrait s'étonner de la naissance de ces bassins par distension au cœur d'une chaîne résultant
de l' écrasement de la Téthys entre les deux plaques majeures que sont l'Afrique et l'Eurasie,
mais :
1. on sait que cette collision s'est d'abord faite suivant une direction NE, qui a ensuite tourné au
NNW au fur et à mesure que la soudure progressait, ce qui a provoqué des tensions internes
aboutissant à des déchirures de la chaîne à peine édifiée, c'est-à-dire des fissures crustales à fond
de croûte océanique.
2. Les convergences interplaques s'accompagnent généralement de phénomènes de subduction
générateurs, en surface, de zones de distension (bassins arrière-arc et mers marginales) (2) .
figure 2
Les autres bassins marins profonds sont les bassins ionien et levantin, ce dernier étant toutefois
morcelé par des failles et partiellement couvert par le delta sous-marin du Nil. Tous deux sont
extérieurs aux chaînes éocènes et peuvent donc leur être antérieurs. On pense généralement qu'il
s'agirait des restes de l'océan téthysien apparu au début du Secondaire entre les plaques Europe et
Afrique.
Puisque l'histoire méditerranéenne ne débute qu'après les plissements éocènes, partons de l'état
de la région à ce moment là (4) .
figure 4
La chaîne alpine comprend alors d'W en E :
- L'ensemble Alboran Kabylies - Calabre, représentant les zones internes déjà plissées des
futures chaînes de la Méditerranée occidentale. Cet ensemble est à double déversement et plus ou
moins isolé de l'Espagne et de l'Afrique par des bassins marins peu profonds (futures zones
externes de ces chaînes).
- Les Alpes et les Carpathes, également réduite à leurs zones internes également déjà plissées,
qui moulent la microplaque adriatique (couverte d'une pellicule d'eau) en un arc à vergence
nord. Cette chaîne est auréolée de bassins où se déposent des sédiments de type flysch.
- L'ensemble Dinarides-Hellénides-Turquie où plusieurs lanières continentales plissées sont
écrasées les unes contre les autres, après cicatrisation des domaines océaniques-ophiolitiques qui
les séparaient.
Au sud de cet ensemble, on admet généralement l'existence d'un sillon téthysien résiduel, non
absorbé à la fin du Crétacé, que certains auteurs appellent « Mésogée », sans doute assez large
mais dont le raccord avec l'Atlantique a été interrompu par le plissement de la chaîne d'Alboran
(future chaîne bético-rifaine).
Cette Mésogée est refusée par certains géologues qui pensent que la microplaque adriatique
serait plutôt un promontoire de l'Afrique (5) , auquel cas la Téthys résiduelle serait limitée à deux
bassins flanquant ce promontoire, l'un en Méditerranée occidentale (résidu sud de la Téthys
alpine), l'autre en Méditerranée orientale (résidu de la Téthys taurique). Cette hypothèse soulève
beaucoup de difficultés et n'a pas été retenue ici.
figure 5
Miocène inférieur et moyen (-25 à 11 Ma)
1 / 31 100%