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Le bon usage de la raison. Exercice sur texte, le sujet 3 – un texte suivi de 3 questions
« Le langage est tel que la discussion peut aboutir à l'accord. L'homme peut faire confiance au
langage, parce que le langage ne mène pas à la contradiction, qu'il est raisonnable. L'homme n'est
homme - et non pas animal- que dans la mesure où il participe de cette raison. Et il n'y participe
plus dans la mesure où il est celui-ci ou celui-là, où il cherche à avoir raison avec son désir, mais
dans la mesure où il possède la raison, où il exprime ce que chacun peut et doit dire, où il est
universel. C'est en tant qu'universel qu'il est individu pensant [...]. Il n'y a pas de différence de
raison entre les individus, puisque le sens de la discussion est précisément de faire disparaître la
contradiction ; les différences sont de l'ordre des faits, injustifiés et injustifiables ; elles n'existent
qu'au début de la discussion, pour être éliminées par le travail commun, la réalisation de la raison.
Dans son essence, l'individu n'est pas un homme, c'est l'homme. »
Éric Weil Logique de la philosophie
QUESTION 1 Idée centrale. La raison est la faculté de l’universel, autrement dit elle se montre
comme la faculté de mettre d’accord les esprits entre eux. Elle rend possible l’arbitrage.
Démonstration 1 : vous avez froid dans cette salle mais moi je trouve qu’elle est tiède. (Vous –
moi) Alors nous. Nous allons nous mettre d’accord en inventant le thermomètre. Le voici en place.
Il fait 18 degrés Celsius. Libre à chacun de trouver qu’il fait chaud ou froid. Nous avons désormais
un élément objectif et stable d’appréciation. Oui la raison rend possible l’arbitrage.
Démonstration 2 : reprendre le texte d’Epictète : « … nous avons inventé la balance pour
déterminer le poids » - pas au jugé, pas à vue de nez ; de même il faut une norme pour penser en
commun, comme / un, universellement, avec la raison. « L’opinion de chacun n’est pas suffisante
pour déterminer la vérité. »
Exemple : le bonheur. Penser le bonheur avec les concepts appropriés à inventer (comme le
thermomètre, la balance) avec les philosophes Aristote, Pascal, Kant, Schopenhauer, etc. dans
leurs livres plutôt que dans des revues hebdomadaires éphémères qui traitent de « Les Français et
le bonheur » à coups de sondages d’opinions, entre deux pages de publicité : pour autant de
Français, c’est d’abord la famille, puis la santé et le travail, etc. Penser, est-ce faire le tour des avis
de chacun, au bas de la pyramide, dans la caverne souterraine (Platon) ? N’est-ce pas s’élever
(élève) à la vérité universelle, commune, comme / une, par exemple à la vérité du cube, le vrai
cube qui a 6 faces et non pas, ou une pour moi, ou deux pour toi ou trois pour un autre encore. Il
faudrait pouvoir définir par concept (c’est la méthode de Socrate) le bonheur, la justice, le courage,
etc. comme on a défini - pour construire l’astronomie - l’équateur, l’écliptique, le méridien qui
n’existent pas, pas plus que la droite d’Euclide qui est une « longueur sans épaisseur », que le
cercle qui n’est pas un rond.
Conclusion. Penser, c’est privilégier la compétence sur la conscience. La compétence repose sur
la démonstration : on démontre que le nombre 0, 9999 avec une infinité de 9 est égal à 1. « La