Universel/Général/
Particulier/Singulier
I. Définitions
• Universel
• Du Latin universalis : « valable partout ». Qui vaut pour et dans tous
les cas.
• L'universel est exprimé dans des propositions où le sujet, pris dans
toute son extension, s'applique à tous les éléments de la classe
envisagée : « Tout homme est mortel », sous la forme affirmative ;
« Nul homme n'est immortel », sous la forme négative. Il importe de
ne pas confondre l'universel et le général : une opinion générale est
une opinion majoritairement partagée, ce qui signifie qu'elle n'est
pas partagée par tous.
• Général
• Du latin generalis : « qui appartient à un genre » (genus). Qui
s'applique à la plupart des cas.
• On parle de généralité quand la majeure partie des individus d’une
classe donnée est concernée. Cette notion n’a pas la précision de
l’universalité.
• Particulier
• Du latin particularis, de pars : « partie ». Qui s’applique à quelques
cas.
• En logique sont qualifiées de particulières les propositions
composées d'un sujet A, de la copule « est » (sous la forme
affirmative ou négative) et d'un prédicat B, affirmé ou nié de A ( A
est B ou A n'est pas B), dans lesquelles le prédicat est nié ou
affirmé d'une partie seulement de l'extension du sujet (ensemble
des choses ou des êtres auquel s'applique un concept) : « Quelques
hommes sont grecs » (le prédicat « grec » ne recouvre pas toute
l'extension du sujet « homme » ; ou sous la forme négative :
« Quelques hommes ne sont pas grecs ». Les propositions
particulières se distinguent des propositions universelles (« Tous les
hommes sont mortels ») et des propositions singulières (« Un seul
homme est Socrate »).
• Dans l'ordre de la philosophie politique, le particulier est distingué
du général, et non plus de l'universel. En démocratie, sauf dans les
cas exceptionnels d'unanimité, les décisions sont prises à la
majorité : de telles décisions reflètent l'opinion de la plus grande
partie d'un ensemble d'électeurs, qui du point de vue logique est
donc de l'ordre du particulier. Ainsi, une décision particulière vaut
pour tous en vertu du principe de la majorité.
• Singulier
• Du latin singularis : « seul ». Qui désigne ou concerne un seul objet
ou un seul individu.
• Désigne tout jugement dont l’extension est circonscrite à un seul
individu. Le singulier s’oppose à l’universel.
II. Pour Approfondir
• Les débats philosophiques ont surtout concernés la relation entre
l’universalité et la singularité que l’on peut illustrer à travers « la
querelle des universaux » notamment (querelle qui a traversé la
philosophie antique, médiévale et classique).
• La « querelle des universaux » oppose les réalistes aux
nominalistes. La question qui est alors posée est la suivante : y a-t-il
des réalités universelles correspondant aux mots généraux
(«homme», «table», « justice » etc.) dont nous nous servons ? Les
universaux sont des concepts, des idées générales et la question
est donc de savoir s'ils ont une existence réelle.
• Si nous considérons un terme comme « homme », il apparaît que
c’est un nom commun, c'est-à-dire un terme général, universel, en
ce sens qu’il peut être dit d’une pluralité d’individus. Il s’agit donc de
savoir en quoi consiste cette généralité ou cette universalité,
puisque nous ne rencontrons dans le monde que des individus : des
hommes, jamais « l’homme ».
• Pour les réalistes, les idées, les concepts ont une existence réelle,
substantielle. Les idées générales ont une existence séparée.
L’universel est donc bien une réalité existant indépendamment des
individus. Cette thèse, héritée de la théorie des Idées (ou
archétypes) de Platon, affirme donc que les idées existent à la fois
hors de l'esprit qui les conçoit et hors des individus auxquelles elles
s'appliquent : la théorie de la participation a pour but d’expliquer
comment un même terme universel peut se rapporter à une pluralité
d'individus. Pour Platon, l’universel est l’Idée, existant « en soi »
dans le « monde intelligible » : ainsi « l'homme » existe
véritablement et les hommes ne sont que des imitations de ce
paradigme.
• Pour les nominalistes, en revanche, il n'y a rien d'universel dans le
monde en dehors des « dénominations » c'est-à-dire des mots, des
signes. L’universel n’est qu’un nom, il n’a pas de réalité en dehors
du langage. Les choses sont toutes individuelles et singulières et les
noms ne sont que des étiquettes permettant de classer les objets.
Les idées ne sont que des abstractions. Ainsi, seuls existent les
individus : les hommes, non pas « l’homme ». Le nominalisme s’est
développé dans la lignée de la logique dérivée d’Aristote selon
laquelle toute réalité est faite de choses singulières.
Editeur : MemoPage.com SA © Nov. 2005 ISSN : 1762-5920
Auteur : Mathilde Crépineaud Expert : Julie Poulain