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Le complexe Parcs nationaux Arly-W
Burkina Faso
Date de soumission : 24/01/2012
Critères: (ix)(x)
Catégorie : Naturel
Soumis par :
Ministère de la Culture et du Tourisme
Etat, province ou région :
Région de l’Est, provinces de Tapoa et Kompienga
Ref.: 5656
Description
Parc National W
N11 46 23 E02 00 59
Parc National Arly N11 35 04 E0127 54
Le nom de parc W vient de la forme dessinée par les méandres du fleuve Niger. Il est situé à cheval sur 3 pays : le
Bénin, le Niger et le Burkina Faso. C'est l'un des plus grands parcs d'Afrique. Les parcs W et Arly du Burkina Faso
jouxtent avec les parcs nationaux de la Pendjari, du W-Bénin et du W-Niger au niveau des frontières communes. Ils
font partie du complexe écologique WAP. Ce complexe constitue la partie la plus septentrionale des vastes savanes
soudaniennes qui couvrent la totalité d’un espace éco-climatique intercalé entre les savanes humides annonçant la
forêt dense au sud et le sahel clairsemé. La zone du complexe des parcs nationaux W et d’Arly constitue un vaste
ensemble pénéplaine, caractéristique du vieux bouclier ouest africain et parsemé d’affleurements cristallins. Les
paysages des parcs W et Arly sont diversifiés et exceptionnels; vastes étendues de prairies aquatiques et de
savanes herbeuses, les massifs rocheux (Gobnangou, Atakora) ainsi que les nombreuses collines. C’est dans les
environs du parc W que le Gobnangou, la plus importante chaîne gréseuse de la partie Est du Burkina Faso prend sa
source. Cette falaise traverse le parc national d’Arly d’est en ouest sur plus de 50 kilomètres de long. Ce complexe
de parcs (W-Arly) est partagé entre le bassin de la Volta et celui du Niger avec respectivement les rivières, Pendjari,
Mékrou et Arly. Les Parcs nationaux du W et d’Arly appartiennent au secteur biogéographique Pendjari-Mekrou. La
végétation comporte une large part d’herbacées mais aussi de ligneux qui constituent selon leur densité, des
savanes arbustives, des savanes boisées. Les formations plus fermées, que l’on peut alors qualifier de forêts sèches,
se situent en lisière des rivières. On rencontre de nombreuses espèces d’arbres utiles, telles que les Karités, Nérés,
Baobabs, etc. Le complexe bénéficie d’une zone tampon constituée de réserves partielles de faune, de concessions
de zones de chasse, et de Zones Villageoise d’Intérêt Cynégétique (ZOVIC) et dont les formes de gestion
garantissent la quiétude et la protection du complexe tout entier
Ce complexe constitue un patrimoine exceptionnel, dernier refuge en Afrique de l’Ouest d’une faune très diversifiée.
On enregistre des espèces fauniques emblématiques et menacées comme Loxodonta africana, Panthera leo,
Acinonyx jubatus, Panthera pardus, Hippopotamus amphibius, Balaerica pavonina, Synodontis velifer, etc.
La superficie des zones de conservation du complexe W-Arly est de 328 000 ha et l’ensemble formé des noyaux
centraux (parcs W-Arly) et des aires protégées adjacentes (réserves partielles de faune et zones cynégétiques) est
de 1 025 700 ha.
Parc national d’Arly : Réserve totale de faune d’Arly de 76 000 ha : créée par décret n° 8885 SE/F du 13 décembre
1954. Réserve totale de faune de Madjoari de 17 000 ha: créée par décret n° 70-175/PRES/AGRI-EL-EF du 13 avril
1970. En 1978, ces deux réserves totales furent fusionnées en un seul bloc de 93 000 ha, dénommé « Parc National
d’Arly » dont le statut est en cours d’adoption.
Le Parc national « W » : Créé par Arrêté 6009 /S/ET du 4/08/54 promulguant le décret du 4 aout 1954, portant
transformation en parcs nationaux de réserves totales de faune existant en Afrique de l’ouest sur les bases de
l’Arrêté N°2606 S.E. /F du 14 avril 1953 pour la partie située sur le territoire de la Haute-Volta.
Le Parc W est une partie intégrale d’un des plus grands systèmes protégés de savanes d’Afrique. Sur une superficie
totale de 1 030200 ha, il s’étend dans le territoire de trois pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso et Niger).
En 1926, pour la première fois, l’administration coloniale française identifiait cet espace de savane comme une zone
refuge. Entre 1952-1953, le W fut classé Réserve totale de faune avant d’être érigé en parc national un an plus tard.
Dans les années 1960 se sont établies sur le Parc W, les gestions des trois États riverains avec plus au moins de
succès.
Justification de la Valeur Universelle Exceptionelle
Le complexe des parcs nationaux Arly-W constitue avec les parcs W Niger et Bénin, une richesse naturelle
exceptionnelle, un refuge de faune très diversifiée avec plus de 100 espèces de mammifères (y compris les petits
rongeurs et chiroptères), 150 espèces de reptiles et amphibiens, 111 espèces de poissons dont 7 sont endémiques
dans les rivières Pendjari et Arly (Steatocranus irvinei, Synodontis arnoulti, Synodontis macrophthalmus),plus de 114
d’invertébrés, d’insectes, d’arachnides dont une espèce de sphinx nouvelle pour la science (genre Platysphinx),
découverte en 2002 et connue uniquement au parc régional du W. Au niveau de l’avifaune, on dénombre 534
espèces d’oiseaux dont des espèces vulnérables comme l’oricou (Trogos tracheliotos), le vautour à tête blanche
(Trigonoceps occipitalis), le faucon créderellette (Falco naumanni), la grue couronnée (Balearica pavonina). La
falaise le Gobnangou, habitat particulier du parc et la région abrite les uniques colonies reproductrices de Gyps
rueppellii au Burkina Faso (BirdLife International, 2008). L’inscription de ce bien sur la liste du patrimoine mondial lui
conférera une harmonie dans les approches et les interventions dans les trois pays concernés tous signataires de la
convention du patrimoine mondial.
Critère (ix) : Le complexe des parcs nationaux W-Arly est ceinturé de réserves partielles de faune et concessions
cynégétiques et de parcs nationaux du W Bénin et Niger et celui de la Pendjari au Bénin, le tout formant l’ensemble
écologique W-Arly-Pendjari. Le complexe est d’une grande importance pour le maintien des processus écologiques
nécessaires à la survie de la biodiversité dans le WAP. Il est un exemple représentatif important du processus
d’évolution et du développement des écosystèmes et communautés d’espèces animales et végétales terrestre et
aquatique. Ces processus sont marqués par le système d’écoulement des principaux cours d’eau (Pendjari, Mékrou,
Arly mares naturelles) durant une longue période de l’année et forme suivant la pluviométrie des chapelets d’eau
pendant la saison sèche et permanente suivant la pluviométrie et l’assèchement de certaines mares au cours de
l’année.
Critère (x): Le complexe des parcs nationaux Arly-W constitue avec les parcs W Niger et Bénin, une richesse
naturelle exceptionnelle, un refuge de faune très diversifiée avec plus de 100 espèces de mammifères (y compris les
petits rongeurs et chiroptères), 150 espèces de reptiles et amphibiens, 111 espèces de poissons dont sept (7) sont
endémiques dans les rivières Pendjari et Arly (Steatocranus irvinei, Synodontis arnoulti, Synodontis
macrophthalmus), plus de 114 d’invertébrés, d’insectes, d’arachnides dont une espèce de sphinx nouvelle pour la
science (genre Platysphinx), découverte en 2002 et connue uniquement au parc régional du W. Au niveau de
l’avifaune, on dénombre 534 espèces d’oiseaux dont des espèces vulnérables comme l’oricou (Trogos tracheliotos),
le vautour à tête blanche (Trigonoceps occipitalis), le faucon crécerellette (Falco naumanni), la grue couronnée
(Balearica pavonina). La falaise de Gobnangou, habitat particulier du parc abrite les uniques colonies reproductrices
de Gyps rueppellii au Burkina Faso (BirdLife International, 2008).
Le complexe des parcs nationaux W-Arly répond au type de "Forêts tropicales sèches" : saisons sèche et humide
fortement marquées. Il est constitué d’une mosaïque de plateaux, de vallées, de cours d'eau, de mares permanentes
et temporaires, de galeries forestières, de pâturages. Ces différents biotopes hébergent une faune terrestre et
aquatique diversifiées, endémiques, menacées ou rares.
Les espèces animales vulnérables, menacées d’extinction dont abrite le complexe et figurant dans la liste rouge de
l’UICN sont entre autres : le guépard (Acinonyx jubatus, VU), l’éléphant (Loxodonta africana, VU), le lion (Panthera
leo, VU), le léopard (Panthera pardus, VU), la Gazelle à front roux (Gazella rufifrons, VU), le Damalisque
(Damaliscus lunatus korrigum, VU) et le Lycaon (Lycaon Pictus, EN), l’hippopotame (Hippopotamus amphibius).
Des espèces aviaires jouissant d’une protection internationale à travers les conventions (CITES,
CMS et Ramsar) et l’AEWA compte tenu de leur statut sont observées dans le parc. Il s’agit de la
Grue couronnée (Balearica pavonina, VU), Barge à queue noir (Limosa limosa, EN), Vautour
percnoptère (Neophron percnopterus-EN), Vautour à tête blanche (Trigonoceps occipitalis-VU),
Vautour oricou (Torgos tracheliotos-VU).
Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité
Le complexe des parcs nationaux couvre une superficie de 328 000 ha avec les limites clairement définies et
reconnues par les populations locales qui participent à la mise en œuvre des plans de gestion dont elle tire des
avantages divers (emplois, droits d’usage coutumier, pêche coutumière, etc). Il est formé de différents types
d’habitats qui constituent les éléments de maintien de sa diversité biologique, de protection et de survie pour les
différentes espèces animales et végétales rares et/ou menacées d’extinction.
Les atouts majeurs du complexe résident en son intégration à l’ensemble écologique WAP (W-Arly-Pendjari), à la
grande variété d’habitats dont il dispose et qui s’étendent sur des cuirasses gréseuses des plateaux aux zones
humides des principaux cours d’eau. Le relief détermine des paysages diversifiés qui sont des attraits écologiques
pour les différentes espèces animales et végétales de la région. On distingue différents types d’habitats avec
différentes espèces animales et végétales inféodées à ceux-ci, parmi lesquels on peut citer :
Les zones humides : Elles comprennent des plans d’eau permanents ou temporaires (rivières, mares, sources) et
des zones d’inondation. Espèces animales (poissons, écrevisses, moules, escargots, batraciens etc.), espèces
végétales (Polygonum spp,Trapa natans, Mitragyna inermis, Mimosa pigra, Pistia stratiotes, Vetiveria nigritana,
Nymphea spp.).
Les galeries forestières : espèces végétales rencontrées, (Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros
mespiliformis, et animales (guibs harnachés, phacochères, singes, varans du nil, python, batraciens).
Les formations de forêts sèches : C'est la formation la plus étendue dans la réserve de biosphère proposée. C’est
celle qui abrite la majeure partie de la faune d’ongulés en lui fournissant soit de l’abri soit de la nourriture. Espèces
végétales (Combretum nigricans, C. glutinosum, C. hypopilinum, Crossopteryx febrifuga, Piliostigma reticulatum et
Terminalia avicennioides. Combretum micranthum, Guiera senegalensis. Andropogon gayanus,…). Espèces
animales (céphalophes, hippotragues, damalisques…).
Les formations buissonnantes : Ces formations se développent essentiellement sur les sols poreux peu fertiles des
plateaux. Espèces végétales (Combretum micranthum, C. nigricans, Dicrostachys glomerata ,Guiera senegalensis,
Burkea africana, Anogeissus leiocarpus, Loudetia togoensis, L. annua, Ctenium newtonii, Hyparrhenia involucrata,
Andropogon gayanus…espèces animales (antilopes, éléphants, primates…).
Les formations herbacées : On peut distinguer des formations xérophiles sur les sommets des plateaux, des
formations graminéennes dans les socles latéritiques, et des formations hygrophiles dans les plaines d’inondation
des principaux cours d’eau. Des zones de clairière (Bowé), de quelques hectares à plusieurs kilomètres carrés sont
réparties parmi les formations de buissons et d’arbres généralement sur des sols plats ferrugineux, au niveau des
plateaux. Elles sont occupées essentiellement par des espèces annuelles (Loudetia togoensis, Aristida spp.,
Microchloa indica, Andropogon fastigiatus, Andropogon pseudapricus). Quelques espèces buissonnantes complètent
cette formation (Combretum nigricans. Combretum glutinosum, Acacia ataxacantha).
Le complexe est confronté à des pressions et menaces diverses. Ce sont : la transhumance, l’avancée du front agricole
(l’accroissement démographique et la recherche de nouvelles terres entraînent une avancée des activités agricoles
vers les périphéries immédiates du parc), l’exploitation illégale des ressources forestières, fauniques et halieutiques.
Toutefois, l’état de conservation du complexe est fort acceptable au vu de l’importance de la diversité biologique qui
s’exprime en termes de richesse et d’endémisme de plusieurs espèces. Le bouleversement du milieu qu’induit le feu
(espace dégagé, cendres,...) retentit également sur l’avifaune et les invertébrés. Aussi, le système d’alternance entre
une saison sèche et une saison humide contrastée permet à toute une série d’espèces de survivre et de prospérer.
Comparaison avec d’autres biens similaires
Le complexe des parcs nationaux du W-Arly constitue un des ensembles écologiques du WAP (W-Arly-Pendjari). Au
plan écologique, Il fait corps avec les parcs nationaux du W-Niger (déjà inscrit en 1996), du Bénin et le parc national
de la Pendjari au Bénin dont le dossier d’inscription a été différé.
De par sa richesse écologique, le complexe « W-Arly » est comparable à d’autres parcs nationaux de la même
région biogéographique comme le Niokolo Koba au Sénégal, Waza au Cameroun, le Zakouma au Tchad, Oti-Kéran
au Togo et la Boucle du Baoulé au Mali. Cependant, chacun de ces parcs diffère de celui du complexe W-Arly en
matière de diversité d’espèces animales et végétales.
A l’échelle continentale, ce complexe s’apparente au site sériel de huit aires protégées remarquables de la Région
florale du Cap en Afrique du Sud .Tout comme le complexe Arly –W, ce bien en série occupe une grande surface
(553 000 ha) et conserve également les plus remarquables processus écologiques, biologiques et évolutifs associés,
unique à la Région florale du Cap.
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