Lutte contre les violences

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propositions relatives au statut personnel des femmes de l’immigration et à leur
insertion dans la société française.
Faciliter l’accès aux droits, promouvoir les droits fondamentaux de la personne,
garantir aux femmes de l’immigration leur place dans la société par l’égalité des
chances et la valorisation des parcours de vie sont les trois axes principaux
développés par les auteurs de ce rapport
améliorer l’accès des familles à l’information par le développement de « points
info famille », consolider et développer une offre de services de qualité pour
mieux répondre aux besoins des familles, mieux réguler la création, le
développement et l’implantation des services au niveau local, développer les
nouvelles technologies de l’information et la communication au service des
familles et, enfin, accompagner la mise en œuvre des propositions retenues.
Lutte contre les violences
Longtemps méconnues, les violences faites aux femmes, et en particulier celles qui se
déroulent dans le cadre familial, sont au cœur de l'action du ministère. Face à ce
phénomène, un dispositif complet existe, et sera prochainement étendu.
Les chapitres du dossier :

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Face à ces violences, le plan global de lutte 2005-2007définit 10 mesures
pour l'autonomie des femmes, et se rattache aux principes définis par la Charte de l'égalité.
Ce dispositif d'accompagnement des victimes s'appuie notamment sur des
Commissions de lutte contre les violences envers les femmes.
Des lieux d'accueil existent aussi sur l'ensemble du territoire afin d'accueillir et
d'aider les femmes victimes de violences.
Les violences faites au femmes ont souvent été mésestimées : c'est l'enquête
nationale sur les violences envers les femmes en France réalisée en 2000 qui a permis d'en
mesurer l'ampleur.
La lutte contre les violences envers les femmes dépasse le seul cadre français
: ainsi, l'ONU a décrété chaque 25 novembre " Journée internationale pour l'élimination de
la violence à l'égard des femmes ".
Une législation spécifique a en outre été bâtie autant pour protéger les
femmes que pour réprimer les coupables.
Au-delà des violences conjugales, le ministère s'engage aussi contre toutes les
violences dont sont victimes les femmes, et mène de multiples actions en ce sens.
Ces actions du ministère passent aussi par des campagnes d'information et de
communication pour faire prendre conscience de la gravité du problème.
Statistiques, repères historiques, textes de loi et actions de communications sont réunis
dans cette partie, qui propose aussi des bibliographies et signale de nouvelles parutions.
Anna ZABORSKA (rapporteur)
Strasbourg : Parlement européen, Commission des droits de la femme et de l'égalité des
genres, 2005, 15 p.
Dans 17 Etats membres de l'UE, le risque d'extrême pauvreté est considérablement plus
élevé chez les femmes que chez les hommes.Les familles monoparentales dont le chef de
famille est une femme courent un plus grand risque de tomber dans la pauvreté. La
pauvreté ne se caractérise pas uniquement par des revenus insuffisants. Elle se manifeste
aussi par des accès limités ou inexistants à la santé et à l'éducation, un environnement
dangereux, une discrimination sociale et l'exclusion. Enfin, plus de femmes que d'hommes
sont contraints d'accepter de travailler à temps partiel, un choix souvent dicté par le
manque de crèches à des coûts abordables.
Prenant en considération ces observations, les députés du Parlement européen appellent
les gouvernements à prendre des mesures ciblées et concrètes pour assurer aux femmes
défavorisées l'accès au logement, à la santé ou à l'éducation. Il met l'accent également sur
les conséquences de l'extrême pauvreté qui peuvent déboucher sur des situations de trafic
de femmes, de prostitution et de violence.
La famille, une affaire publique Michel Godet, Evelyne Sullerot Paris : La Documentation
française, 2005 Ce rapport a été présenté au Premier ministre par le Conseil d'Analyse
Economique (CAE), le 13 juillet 2005. Il a été rédigé dans la perspective de la Conférence
de la famille du 22 septembre 2005. Le vieillissement de la population observé en Europe et
en France a deux causes: la baisse du taux de fécondité et la hausse de l'espérance de vie.
Le renouvellement des générations et le paiement des retraites ne sont plus assurés. Pour
les auteurs, c'est le développement durable de nos sociétés qui est en danger. Dans ce
contexte, ils jugent prioritaire de renforcer la politique familiale. La famille est en effet une
institution efficace comme lieu d'investissement en capital humain et social. Il s'agit
d'atténuer le phénomène de paupérisation (appauvrissement d’une catégorie
sociale) des familles, et notamment des familles nombreuses. A paraître à la
documentation française
L’image
des
femmes
dans
la
publicité
Synthèse de l’espace de débat sur l’image des femmes dans la publicité.
Remis à Madame Nicole Ameline, Ministre de la parité et de l’égalité professionnelle le 15
mars
2005,
28
p.
Paris
:
ministère
de
la
Parité
et
de
l’Egalité
professionnelle
A l’occasion de la signature d’une déclaration commune avec le Bureau de Vérification de la
Publicité (B.V.P) sur le respect de la personne dans la production publicitaire , il est apparu
nécessaire d’ouvrir un espace public de débat. Cet espace est entré en fonction au début du
mois de février 2004 sous une triple forme : courriers postaux, messages téléphoniques et
courriers électroniques. Cette étude recense et analyse les différents messages parvenus à
cet espace entre le 1er février et le 31 décembre 2004. Elle contient aussi des
recommandations pour améliorer le système en place dans l’objectif de concilier la liberté
d’expression et le respect de la dignité de la personne humaine.
1
09/03/2004
Le respect de l’image de la personne humaine en publicité
Note de synthèse sur la pige 2004
Préambule méthodologique :dans le cadre d’une recherche d’efficacité accrue de
l’autodiscipline publicitaire, le Conseil d’Administration du BVP lui a demandé en 2004 de
systématiser le suivi a posteriori des diffusions publicitaires, avec une attention toute
particulière au problème de l’image de la personne humaine. Ce travail de pige est donc
désormais conduit en permanence, quotidiennement, au moyen de la base de données
TNS-Sécodip, qui recense l’ensemble des publicités diffusées en France, quel que soit le
support.
1. Un bilan quantitativement très satisfaisant
� Rappel du corpus pigé : près de 60 000 visuels (59 925 exactement) ont été
examinés, en affichage et en presse.
- presse : 55 860 visuels ont été analysés, émanant de 300 titres de
Presse Nationale (Presse Quotidienne Nationale, Presse Magazine, Presse
Spécialisée, Presse Professionnelle) et de 16 titres de Presse Quotidienne
Régionale
- affichage : 4065 visuels ont été analysés, soit l’ensemble des
campagnes nationales diffusées à Paris et région parisienne en 2004 ;
� Au total, 19 visuels ont retenu notre attention :
- 11 diffusés uniquement en presse
- 2 diffusés uniquement en affichage
- 6 diffusés à la fois en affichage et en presse
Ces 19 visuels correspondent à 14 campagnes différentes (deux d’entre elles étant
déclinées en plusieurs visuels).
La proportion de manquements avérés aux règles déontologiques de
l’interprofession en matière d’image de la personne humaine est donc
extrêmement faible quantitativement (0,03% du total des visuels examinés). On
s’approche d’un minimum que l’on pourrait considérer comme incompressible.
2. Une amélioration notable année après année
� En 2003, une pige identique, fondée sur la même grille d’analyse1, avait été
pratiquée, sur un corpus plus réduit (à l’affichage national était ajoutée la seule
presse magazine, pas les autres types de presse) : environ 40 000 visuels
(42489 précisément) avaient été pigés, dont 4407 en affichage, et 38082 en
presse magazine, au plan national.
63 visuels avaient alors été retenus comme manquements avérés, soit 0,15%
du total, ce qui était déjà quantitativement marginal. Ils correspondaient à 41
campagnes.
1 Recommandation Image de la personne humaine du BVP
2
� Ce résultat 2003 constituait déjà en lui-même une amélioration par
rapport à une pige conduite en 2001, uniquement sur la presse pendant une
courte période (avant la mise en place de la nouvelle Recommandation Image de
la personne humaine) :
A l’époque, 69 publicités presse problématiques avaient été détectées sur 3 mois,
soit autant que ce qui a été retenu pour toute l’année 2003 sur un corpus de base
intégrant également l’affichage.
� Le résultat 2004 vient clairement améliorer encore la situation :
- la proportion de manquements repérés se voit divisée par 5 par rapport à
2003
- en valeur absolue, le nombre de campagnes incriminées se voit, quant à lui,
divisé par 2
Cette amélioration est encore plus nette si on se limite aux nouvelles créations : en
effet, sur les 19 visuels retenus en 2004, 4 sont des reprises de créations déjà
diffusées en 2003 : en d’autres termes, nous avons relevé 15 nouveaux cas,
seulement, en 2004.
Ce dernier élément peut encore s’analyser sous un angle différent : sur les 63 visuels
problématiques repérés en 2003, seuls 4 ont été repris en 2004, soit un taux de
« récidive » faible, de l’ordre de 6%.
Depuis la mise en place de la nouvelle Recommandation Image de la personne
humaine du BVP, la tendance à l’amélioration, d’un point de vue quantitatif, est nette
depuis 2 ans et ce, quel que soit le support. Les nouvelles créations sont moins
fréquemment problématiques. De surcroît, les manquements repérés antérieurement
(et ayant conduit à une intervention du BVP auprès des professionnels concernés)
sont rarement reconduits.
3. Qualitativement, les problèmes les plus aigus paraissent maîtrisés
� Les manquements constatés peuvent se ramener à cinq grandes
catégories :
- indécence : 1 visuel concerné (en presse)
- « chosification », réduction du sujet à un statut d’objet : 7 visuels
concernés
- stéréotype dégradant : 5 visuels concernés (deux campagnes)
- autre présentation dégradante : 3 visuels concernés (une campagne)
- soumission – dépendance - violence : 3 visuels concernés
� Deux problèmes sérieux des années précédentes se voient complètement
marginalisés :
Tout d’abord, il se confirme que le problème du « porno-chic » (mélange
d’hypersexualisation
des personnages et de soumission – dépendance – violence, pour
des produits de luxe) particulièrement marqué au début de la décennie, est pour
l’instant maîtrisé. Un seul visuel peut être véritablement rattaché en 2004 à ce
type de problème et encore s’agit-il d’une utilisation relativement modérée de ce
registre.
Ensuite, la question de la décence, revenue aux devants de la scène en 2003
(notamment du fait du phénomène « string » en lingerie) s’est très nettement
calmée. Avec, manifestement, une grande prudence des afficheurs sur ce sujet
sensible (aucun cas de cet ordre n’a été constaté en affichage cette année).
3
� La catégorie des stéréotypes, quant à elle, soulève une question délicate :
certaines utilisations de stéréotypes dégradants (4 cas sur 5 retenus dans l’étude)
ont pour objet de les dénoncer.
Doit-on alors considérer que cela constitue un manquement déontologique ?
Rien n’est moins sûr. A condition évidemment que la dénonciation soit explicite et
d’un impact suffisant pour contrebalancer l’impression première liée à la
représentation du stéréotype.
� Un seul registre préoccupant persiste, traditionnel : celui de la chosification,
ou en d’autres termes de la réduction du corps humain (féminin dans tous les cas
relevés pour 2004) à une fonction d’objet, et singulièrement d’objet sexuel.
Condamnable en soi, cette utilisation du corps de la femme est encore plus
déplacée lorsque le produit vendu est sans aucun rapport avec cette
représentation (banque, voyages ou crédit, par exemple).
Quantitative, l’amélioration est également qualitative. Les problèmes les plus aigus
sur lesquels les professionnels se sont mobilisés depuis 3 ans en matière d’image de
la personne humaine en publicité semblent endigués. En termes d’intensité, de
gravité, l’ensemble des manquements 2004 sont moins sérieux que ceux de 2003.
4. La difficulté des publicités relevant des secteurs du cinéma et du
caritatif
Cette étude est l’occasion de souligner deux problèmes persistants en matière
d’image de la personne humaine, sur lesquels le BVP n’a pour l’heure pas
réellement prise :
� Tout d’abord, les publicités pour le cinéma, notamment en affichage extérieur. La
question dépasse le seul problème de l’image de la personne humaine, mais sur
ce sujet particulier force est de noter que si l’on appliquait à ces publicités la grille
déontologique utilisée pour la présente étude, un nombre non négligeable de
visuels seraient considérés comme des manquements.
Pour l’instant ces publicités relèvent d’un régime particulier, supervisé par le CNC,
dans lequel le critère d’image de la personne humaine n’est pas pris en compte.
Le grand public, néanmoins, ne connaît pas ces différences institutionnelles et
impute aux professionnels de la publicité les problèmes constatés dans le champ
du cinéma.
� Ensuite, le problème des publicités pour les causes de type caritatif – humanitaire
- citoyen. Disposant de budgets réduits et de peu d’espace publicitaire, ces
campagnes jouent souvent la carte de la provocation pour être reprises par les
médias, au risque de choquer le public. Certaines d’entre elles sont soumises au
BVP – généralement par les supports – mais notre avis déontologique est souvent
jugé par ces acteurs non opposable au regard de la gravité des causes dont ils
font la promotion.
1
Synthèse de l’espace public de débat sur
l’image des femmes dans la publicité :
Eléments clés
Catégories de publicités
� publicité en général : ¼ des
plaintes
� Lingerie : ¼
� Produits de beauté : 1/10
� Prêt-à-porter : 7%
� Communication : 5%
Motifs des plaintes
� Discrimination : 40 %
� Décence : 38%
� Atteinte à la modernité : 22%
� Violence : 18%
1015 messages (février ↔ 31 décembre 2004 )
844 personnes différentes
¼ des messages : Meute contre la publicité sexiste
Messages arrivés par :
• courriers électroniques : 64 %
• courriers postaux : 19%
• téléphone : 17 %
Participants : 1/4 d’hommes
Affichage : 1 plainte sur 2
TV : 1 sur 10
Presse : 4 sur 100
1 plainte sur 3 : Aucune différence selon le
support publicitaire
2
Décence
� Pub en général :1/3
� Lingerie :1/3
� Beauté : 12%
� Erotique : 7%
� Prêt-à-porter : 5%
Discrimination
� Lingerie :1/4
� Pub en général : 20%
� Beauté : 10%
� Prêt-à-porter : 10%
� Alimentaires : 6%
� Automobile : 5%
Moins de ½
des publicités
de lingerie pose
des problèmes
de décence
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les personnes protestant contre les marques de
lingerie se
feraient l’écho d’un certain ordre moral et ne réagiraient que par rapport à la nudité et à
des questions
de décence, il est intéressant de constater que ce n’est pas tant la vision du corps nu qui
choque ; la
plupart des publicités de lingerie pose un problème de discrimination. La nudité des
femmes est
érotisée alors que celle des hommes (moins utilisée dans la publicité mais qui l’est de plus
en plus) l’est
moins. Pour les tenant(e)s de ce discours, la femme est ramenée à son corps, l’être et le
paraître se
confondent. Ceux-ci déplorent en même temps les références aux rapports de dominationsoumission
dans la production publicitaire.
50% des hommes
35% des femmes 44% des femmes
34% des hommes
3
Les stéréotypes sexistes et la présentation traditionnelle sexuée des activités sont très
répandus dans un grand nombre de publicités souvent indépendamment du produit ou
service
promu. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que cette protestation se retrouve dans la plupart
des messages quels que soient les produits ou services promus.
Plus de la moitié des réactions contre des publicités pour des grands magasins, des
marques
automobiles et agro-alimentaires se manifeste en raison d’une présentation
particulièrement
rétrograde des femmes ou des rapports femmes-hommes.
Violence
� Pub en général : 29%
� Communication : 23%
� Lingerie : 22%
� Beauté : 6%
� Erotique : 5%
19% des Femmes
16% des Hommes
Modernité
� Lingerie : 24%
� Pub en général : 20%
� Alimentaires : 9%
� Beauté : 9%
� Grands magasins : 8%
� Prêt-à-porter : 7%
� Automobile : 6%
24% des femmes
16% des hommes
4
Principaux annonceurs contestés
227 campagnes publicitaires dénoncées
33% des plaintes concernent la publicité dans son
ensemble
� Lise Charmel : 11% des plaintes visant une campagne
particulière
� Club-Internet : 5%
� C & A : 5%
� Dim : 5%
� Aubade : 5%
� Sloggi : 4%
� Magazine « votre beauté », numéro spécial maigrir : 2%
� Jean-Paul Gaultier, parfum Classique : 2%
� Salon de l’érotisme : 2%
� Galeries Lafayette : 2%
� Alfa Roméo : 2%
� Bourjois : 2%
� Printemps : 2%
5
Propositions
� Renforcer la capacité de parole conférée au corps
social : Maintenir cet espace de débat
� Faire figurer sur toutes les publicités en affichage le nom
de l’annonceur ainsi que son adresse
� Renforcer le rôle de l’autodiscipline en matière de
publicité en rendant obligatoire le contrôle avant diffusion
du BVP au moins pour les campagnes d’affichage
nationales.
Argumentaire
� Atteinte à la dignité des
femmes.
� Nudité féminine exposée dans des lieux de passages obligés
� Corps féminin utilisé pour faire la promotion de produits sans rapport avec
celui-ci
� Incitation à la violence
� Vecteur de diffusion du sexisme dans la société
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les personnes protestant contre les marques de
lingerie se
feraient l’écho d’un certain ordre moral et ne réagiraient que par rapport à la nudité et à
des questions
de décence, il est intéressant de constater que ce n’est pas tant la vision du corps nu qui
choque ; la
plupart des publicités de lingerie pose un problème de discrimination. La nudité des
femmes est
érotisée alors que celle des hommes (moins utilisée dans la publicité mais qui l’est de plus
en plus) l’est
moins. Pour les tenant(e)s de ce discours, la femme est ramenée à son corps, l’être et le
paraître se
confondent. Ceux-ci déplorent en même temps les références aux rapports de dominationsoumission
dans la production publicitaire.
50% des hommes
35% des femmes 44% des femmes
34% des hommes
Les stéréotypes sexistes et la présentation traditionnelle sexuée des activités sont très
répandus dans un grand nombre de publicités souvent indépendamment du produit ou
service promu. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que cette protestation se retrouve dans la
plupart des messages quels que soient les produits ou services promus.
Plus de la moitié des réactions contre des publicités pour des grands magasins, des
marques automobiles et agro-alimentaires se manifeste en raison d’une présentation
particulièrement rétrograde des femmes ou des rapports femmes-hommes.
1
SYNTHESE DE L’ESPACE PUBLIC DE DEBAT SUR
L’IMAGE DES FEMMES DANS LA PUBLICITE
2
Sommaire
Introduction :
La mise en place de l’espace de débat sur l’image des femmes dans la
publicité 3
Le bilan du fonctionnement de l’espace public de débat 4
Les principales caractéristiques des participants à l’espace public de débat 5
Des précisions méthodologiques 7
Des différences de perception selon le support publicitaire considéré 8
Les principales catégories de publicités contestées 10
Conclusion :
Des recommandations visant à améliorer l’efficacité du système
en place
13
Renforcer la capacité de parole conférée au corps social 13
Faire figurer sur toutes les publicités en affichage le nom de l’annonceur ainsi
que son adresse
13
Renforcer le rôle de l’autodiscipline en matière de publicité 14
ANNEXES
Annexe 1 : Déclaration commune signée le 27 novembre 2003
Annexe 2 : Statistiques générales relatives à l’espace public de débat sur
l’image des femmes dans la publicité
17
19
3
Introduction
La mise en place de l’espace de débat sur
l’image des femmes dans la publicité
Nicole AMELINE, Ministre de la parité et de l’égalité professionnelle, préoccupée par le
recours de certaines publicités à des images dévalorisantes et humiliantes des femmes, à
des
représentations dégradantes des relations entre les êtres humains et à des images qui ne
correspondent pas à la place qu’occupent les femmes dans notre pays, a souhaité engager
une
réflexion et une concertation avec les professionnels de la publicité sur les moyens de
veiller
au respect de la dignité de la personne dans la production publicitaire.
Cette action a abouti à la signature d’une déclaration commune avec le Bureau de
Vérification
de la Publicité, le 27 novembre 2003, sur le respect de la personne dans la production
publicitaire prévoyant notamment le renforcement de l’autodiscipline, c'est-à-dire un
système
reposant sur un code de conduite élaboré par les professionnels eux-mêmes.
A cette occasion, il est apparu nécessaire d’ouvrir un espace public de débat où puisse
s’exprimer la capacité d’indignation des particuliers et des associations, face aux atteintes à
la
dignité de la personne.
Cet espace est entré en fonction au début du mois de février 2004 sous une triple forme :
courriers postaux, messages téléphoniques et courriers électroniques.
Notre étude a pour objet de recenser les messages qui sont parvenus à cet espace entre le
1er
février et le 31 décembre 2004.
Cette synthèse dresse un bilan de l’état de l’opinion des personnes ayant fait part de leur
point
de vue dans le cadre de cet espace de débat.
En outre, elle contient des recommandations pour améliorer le système en place, dans
l’objectif de concilier ces deux principes fondamentaux que sont la liberté d’expression et le
respect de la dignité de la personne humaine.
4
Le bilan du fonctionnement de l’espace public de débat
1015 messages ont été enregistrés entre début février et le 31 décembre 2004 ; 64 %
d’entre
eux nous sont parvenus par courriers électroniques, 19 % par courriers postaux, et 17 %
par
messages téléphoniques.
844 personnes différentes ont pris part à cet espace de débat. Certaines personnes ont
écrit
plusieurs fois, dès qu’une publicité les interpellait.
2/3 des messages ont pu être enregistrés entre le début du mois de février et le 8 Mars,
journée
internationale des femmes. Beaucoup de personnes ont exprimé leur sentiment
d’impuissance
à exprimer leur point de vue sur le sujet, faute de canal d’expression spécifique qui faisait
jusqu’à présent défaut ; ils ont fait part de leur satisfaction face à la mise en place de cet
espace de parole.
L’engouement qu’a suscité ce service dans le mois suivant sa mise en place, peut
témoigner
de ce sentiment soudain d’une possibilité d’expression.
Le ralentissement des prises de position enregistrées après le 8 mars peut être le fruit d’un
malentendu : un nombre non négligeable de personnes ont pensé que le service ne
fonctionnait que jusqu’au 8 Mars.
Beaucoup ont émis le souhait que le service soit maintenu sur le long terme pour permettre
une meilleure prise en compte de la question au fil du temps, afin de mieux réfléchir aux
possibilités d’intervention.
5
Les principales caractéristiques des participants à l’espace public de débat
Cet espace a été utilisé par un nombre conséquent d’hommes : plus d’1/4 des
participants
sont des hommes.
Environ 10% des hommes qui ont fait part de leur point de vue se plaignent même de
l’image
des hommes véhiculée par certaines publicités.
Mais, plus des trois quarts des messages masculins font part de la lassitude des hommes
devant ce qu’ils qualifient d’avalanche de corps féminins exposés dans les rues, sur les
écrans
de télévision et dans les magazines, tant pour leurs enfants, pour eux-mêmes, que par
rapport
à leur femme. Ils redoutent avant tout les comportements discriminatoires envers les
femmes
qui peuvent en résulter voire même l’incitation à la violence.
Cependant, les femmes sont les plus nombreuses à se manifester.
De nombreuses femmes invoquent l’obligation devant laquelle elles se trouvent de subir ce
qu’elles qualifient d’agression de la part de certains visuels publicitaires. Comme les
hommes,
elles rejettent massivement l’exhibition imposée à tous et à toutes de corps féminins, tout
particulièrement au voisinage des écoles ou dans les transports en commun.
D’autres invoquent également la nécessité de protéger les femmes et les enfants,
l’incitation
directe ou indirecte à une sexualité précoce et mal contrôlée, à la prostitution ou à la
pédophilie.
D’autres enfin se plaignent de l’image ainsi imposée de femmes objets au corps parfait, ce
qui
entretient un certain mal-être chez certaines femmes qui perçoivent cela comme un «
diktat de
la minceur et de la beauté ».
La plupart des publicités jugées dégradantes sont vécues comme une atteinte au respect de
la
dignité de la personne humaine.
Enfin un des soucis majeurs semble être la considération des femmes dans la société
actuelle :
comment les femmes peuvent-elles s’affirmer dans le monde professionnel entre autres,
lorsque le discours publicitaire reste si stéréotypé et discriminant, ne correspondant pas à
la
société actuelle ?
Certaines analyses sont de ce point de vue tout à fait remarquables, notamment celles qui
ont
trait à l’utilisation de la femme dans la publicité automobile ou agro-alimentaire. Elles
dénoncent les sous-entendus véhiculés par les messages publicitaires qui témoignent de la
persistance de stéréotypes quant aux rôles respectifs des femmes et des hommes : la
femme
est tantôt une séductrice impénitente, tantôt une ménagère cantonnée aux activités
domestiques, tantôt une ignorante des questions mécaniques et techniques, uniquement
préoccupée de l’esthétique ou du confort du véhicule…
Cet espace public de débat n’a pas été utilisé majoritairement par des
associations même
si ¼ des messages proviennent d’un ou d’une signataire du Manifeste de la Meute contre la
publicité sexiste.
6
2/3 des messages émanent de personnes qui ne sont pas engagées dans des associations
ou
collectifs agissant dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Les informations que nous avons recueillies ne sont pas suffisantes pour tenter une
répartition
par profession et par âge, la grande majorité du public n’ayant pas indiqué la profession
exercée ainsi que l’âge. Selon les informations dont nous disposons sur l’âge (si peu
nombreuses soient elles), on peut penser que celui-ci influe peu sur la nature des
protestations.
Les « plaignants » se répartissent de manière assez similaire dans les différentes tranches
d’âges.
D’un point de vue régional, même si là aussi nous ne disposons pas d’une information
complète, en dehors des départements les plus peuplés (Paris, le Nord, les Bouches-duRhône
ou le Rhône), on observe un recours particulièrement fort à cet espace dans la région
grenobloise, dû soit à une meilleure information sur l’existence de cet espace public, soit à
la
diffusion dans la région d’un journal gratuit sur les spectacles dont un numéro comportait
en
première page la reproduction du tableau de Courbet « L’Origine du monde » qui a
particulièrement choqué.
Toutes les parties du territoire semblent avoir été atteintes, à l’exception peut-être de la
Corse
et de la Picardie du nord.
Des courriers sont arrivés des DOM-TOM (Guadeloupe, Martinique et Réunion), et même de
l’Etranger (Belgique notamment).
7
Des précisions méthodologiques
Nous avons établi une grille d’analyse à plusieurs entrées classant les messages qui nous
sont
parvenus par media : courrier électronique, courrier postal et message téléphonique.
Un même message pouvant contenir - et contenant dans de nombreux cas - plusieurs
observations correspondant, par exemple, à plusieurs publicités mises en cause pour
diverses
raisons, nous avons divisé les messages par observations pour prendre en compte la
totalité
des contributions des participants à cet espace public de débat.
De même nous avons classé les publicités mises en cause par catégories selon le produit
vendu ou le service proposé. Ainsi ont été définies les catégories suivantes :
• Agro-alimentaire : produits alimentaires et boissons
• Aménagement : mobilier, électroménager, décoration, bricolage
• Automobile
• Beauté : produits de beauté (maquillage, crèmes…), parfums, hygiène
• Communication : Fournisseurs d’accès Internet, stations Radio, services Minitel
(autres que Minitel rose), opérateurs téléphoniques
• Erotique : Minitel rose, salon de l’érotisme, sites Internet érotiques
• Finance : Produits financiers et épargne
• Grands magasins
• Lingerie : sous-vêtements
• Loisirs : voyages, sport, culture, animations
• Magazine : couvertures de revues et magazines affichés sur les devantures de kiosques
ou sur des panneaux publicitaires
• Prêt-à-porter : vêtements, montres
• Autres
Devant le nombre important de critiques adressées à la publicité dans son ensemble, sans
désignation d’une campagne en particulier, ni différenciation par type de marchandises ou
services promus, nous avons fait apparaître une catégorie « aucune » afin de mieux
pouvoir
quantifier les réactions suscitées.
Il convient de préciser que certaines marques peuvent être prises en compte dans plusieurs
catégories ; nous avons choisi de ne les classer que dans une catégorie : ainsi une marque
comme C&A est une marque de prêt-à-porter qui propose aussi de la lingerie. Lorsque
l’objet
de la plainte concerne un visuel vantant des sous-vêtements, nous avons classé la marque
dans la catégorie lingerie et lorsqu’il s’agit d’un visuel portant sur des vêtements (cas rare :
le
problème ne s’est posé que pour un visuel cité trois fois), nous l’avons comptabilisé dans la
catégorie prêt-à-porter.
Nous avons ensuite regroupé les protestations suivant quatre thèmes :
• Décence : la publicité peut constituer une atteinte à la décence : présentation d’une
nudité trop explicite, hypersexualisation de la personne humaine, message contraire aux
convenances notamment au respect de la famille…
• Discrimination : Visuels ou messages susceptibles d’entraîner une rupture de l’égalité
femmes-hommes et constituant une discrimination en fonction du sexe. Exemple :
considérer
que les femmes sont moins intelligentes que les hommes.
8
• Violence : Présentation d’un visuel ou d’un slogan incitant de manière directe ou
indirecte à la violence contre les femmes ou les hommes.
• Modernité : Présentation d’un visuel ou d’un slogan non conforme à la modernité
véhiculant des stéréotypes sexistes traditionnels… La notion de stéréotype renvoie à toute
présentation d’êtres humains obéissant à une opinion préétablie et donnant d’eux une
image
figée, réductrice.
Ces catégories ne sont pas exclusives.
Un même message publicitaire peut susciter et suscite fréquemment des protestations pour
différents motifs correspondant à un même objet ou à des objets multiples.
Par exemple, sur 1293 mises en cause de publicités, 224 l’ont été à la fois pour des motifs
de
discrimination et de non-conformité avec la modernité, soit 17% ; ces deux objets étant
étroitement liés.
De même, 13% des plaintes concernent à la fois des motifs de décence et de
discrimination.
Nous avons également pris en compte le support publicitaire (affiche, presse, télévision…)
dans notre classification.
Des différences de perception selon le support publicitaire considéré
La moitié des plaintes concernent des publicités diffusées par affichage au sens
large :
affiches dans le métro, dans la rue, sur les autobus, sur les devantures de kiosques…
11% des participants à l’espace de débat protestent contre les publicités télévisées.
Seulement
4 % réagissent face à des publicités parues uniquement dans la Presse.
Les participants qui différencient les supports publicitaires le font par rapport au degré de
diffusion. L’affichage, média de masse, s’impose potentiellement à tous. Ainsi le public fait
valoir son droit à marcher librement dans la rue sans se sentir assailli par des affiches
jugées,
par lui, choquantes.
De plus, nombreux sont ceux qui dénoncent les publicités pour de la lingerie, présentant
des
femme sexy, aux abords des écoles ou dans les abribus, pour des motifs de protection des
mineurs mais aussi parce qu’ils s’inquiètent des modèles féminins que ces jeunes pourront
avoir par la suite et d’éventuelles répercussions en terme d’incitation à la violence.
La publicité presse parait moins problématique car elle ne s’impose pas de la même
manière.
Elle nécessite une démarche volontaire : le lecteur a acheté un magazine ; De plus, elle est
souvent ciblée selon le genre de magazine. Il peut paraître moins gênant de voir des
publicités
où les femmes sont hypersexualisées dans des revues masculines par exemple ; ce qui ne
veut
pas dire que la publicité dans la presse ne pose aucun problème.
De plus, la méthodologie utilisée peut expliquer la faiblesse des réclamations concernant la
presse. De nombreuses campagnes publicitaires déclinent un même visuel sur plusieurs
supports (Aubade par exemple) ; ainsi on retrouve ce même visuel dans un magazine en
format presse et sur un panneau d’affichage dans la rue ; nous avons comptabilisé ces
visuels
9
comme des affiches car leur diffusion est à ce moment là plus large que des visuels
uniquement diffusés dans la Presse.
Par ailleurs, la question des couvertures de magazines affichées sur les devantures des
kiosques est soulevée. Ces affiches mettent souvent en scène des femmes
hypersexualisées
(couverture de revue masculine par exemple) et sont visibles par tous.
Les kiosques sont surtout implantés à Paris, en région parisienne et dans les grandes villes
de
Province (800 kiosques en tout, dont la moitié environ en Ile-de-France). Mais il y a aussi
30 000 magasins de journaux en France présentant en vitrines et sur le trottoir les
couvertures
de certains magazines susceptibles de choquer la sensibilité de certain(e)s.
Un autre sujet soulevé concerne les publicités véhiculées par Internet : les spam et les popup.
Les spam sont des courriers électroniques envoyés à un large nombre de personnes pour
promouvoir un produit ou service ; ils concernent souvent des sites pornographiques..
Les pop-up sont des fenêtres informatiques qui s’ouvrent automatiquement lorsque
l’utilisateur navigue sur Internet ; il s’agit souvent également de publicités pour des sites
pornographiques.
Les spam et les pop-up s’imposent à l’utilisateur sans que celui-ci ait à faire la moindre
démarche et posent notamment des problèmes de décence.
En conclusion, il faut souligner que des problèmes se posent principalement pour la
publicité
extérieure (affichage) mais il ne faut pas négliger les protestations inhérentes à la publicité
télévisée.
De plus, un plaignant sur trois ne fait pas de différence entre les supports publicitaires
(télévision, affichage, presse…) et proteste contre la publicité dans son ensemble.
Il convient maintenant de s’intéresser aux catégories de publicités contestées.
10
Les principales catégories de publicités contestées
1/4 du public ne différencie pas les publicités par type de produit vendu mais exprime un
sentiment de « ras le bol » face à l’image des femmes véhiculée par la publicité dans son
ensemble.
1/4 réagit surtout face aux publicités pour des marques de lingerie.
Près d’une personne sur 10 proteste conte l’image des femmes que renvoient les publicités
pour des produits de beauté et 7 % pour des marques de prêt-à-porter.
On notera que ces marques ciblent une clientèle féminine mais s’adressent aussi aux
hommes,
les produits vantés constituant des cadeaux-types de la part de compagnon à leur
compagne.
On ne retrouve pas de grande différence entre les hommes et les femmes par rapport aux
types
de publicités récusées.
Une femme sur quatre proteste contre la publicité dans son ensemble pour 38 % des
hommes.
27 % des femmes réagissent face aux publicités pour des marques de lingerie. Cette
proportion est à peine inférieure en ce qui concerne les hommes (25 %).
Près d’une femme sur dix, et à peine moins pour les hommes, proteste face aux publicités
pour des produits de beauté.
Atteintes à la décence
38% des publicités critiquées le sont pour des motifs de décence.
En ce qui concerne les publicités considérées comme portant atteinte à la décence, une
personne sur trois proteste contre la publicité dans son ensemble sans tenir compte du
produit
ou service promu ; la même proportion de personnes réagit face aux marques de lingerie
tandis qu’une personne sur dix considère que les publicités pour des produits de beauté
portent atteinte à la décence. Cette proportion est encore plus faible pour les « services
érotiques » et les marques de prêt-à-porter.
Moins de la moitié des publicités pour des marques de lingerie est critiquée pour des motifs
de décence : atteinte à la pudeur, hypersexualisation de la nudité féminine...
Six personnes sur dix protestant contre l’atteinte à la décence dans la communication
publicitaire sont des femmes mais il faut tenir compte de la surreprésentation des femmes
dans la population de notre étude. En fait, seulement 35% des femmes ont réagi pour
motifs
de décence tandis que cette part s’étend à 50 % des hommes.
Les hommes protestent donc proportionnellement plus que les femmes pour des
questions de décence.
11
On retrouve, dans un nombre non négligeable de contributions, l’argument selon lequel il y
a
une contradiction entre l’exhibition de femmes déshabillées sur les panneaux des villes et la
présence de femmes voilées dans les rues.
Lutte contre les discriminations
40% des publicités critiquées le sont pour des motifs de discriminations, soit autant que
pour
atteinte à la décence.
L’échantillon des publicités jugées discriminantes est plus large.
1/4 des publicités jugées discriminantes promeut des marques de lingerie. Il est intéressant
de
constater que c’est moins la vision du corps nu qui choque que la présentation différenciée
des
corps de femmes et d’hommes et les références au rapport de domination-soumission,
comme
nous le verrons plus loin.
Parmi les publicités considérées comme discriminantes, les produits de beauté et de prêtàporter,
catégories représentant chacune environ 10% des protestations pour ce motif, arrivent
en seconde et troisième position.
Il convient également de signaler les produits alimentaires et les marques automobiles. Si
statistiquement ces catégories ne représentent que 7-8% des protestations pour
discrimination,
elles sont très intéressantes à analyser car elles cumulent souvent stéréotypes, vision
traditionnelle et donc non moderne de la femme…
Les 2/3 des publicités pour des produits alimentaires qui nous ont été signalées l’ont été
pour
des motifs de discrimination.
Ainsi on présente largement les femmes en train de cuisiner ou de faire les courses ; la
plupart
du temps on s’adresse uniquement à elles. Nous y reviendrons lorsque nous entrerons dans
le
détail des visuels contestés.
Les 3/4 des personnes ayant réagi pour motif de discrimination sont des femmes. Cette
proportion représente 43% des femmes tandis que 34% des hommes ont réagi pour ce
même
motif.
Les femmes semblent plus sensibles à la lutte contre les discriminations, peut-être parce
qu’elles font écho à celles dont elles sont victimes dans leur vie quotidienne, notamment
professionnelle.
12
Incitation à la violence à l’égard des femmes
18% des publicités critiquées posent des problèmes de violence à celles et ceux qui les ont
évoquées.
Il s’agit en général de violence symbolique ; de nombreux messages soulignent la pression
psychologique sur les femmes qui se sentent obligées de se conformer à un modèle
dominant
d’esthétisme mais aussi sur les hommes qui sont amenés à désirer des modèles de
perfection,
impossibles à atteindre.
De nombreuses contributions soulignent le fait qu’à force de voir des femmes, souvent
dénudées et/ou hypersexualisées à longueur d’affiche dans la rue et dans le métro, la
femme
deviendrait un objet à consommer et ces affiches seraient interprétées comme une
incitation à
un moindre respect des femmes voire à la violence, notamment sexuelle, à l’égard des
femmes.
Une personne sur trois, qui considère la publicité comme violente, ne différencie pas selon
le
type de produit vendu. Près d’une sur trois cible ses critiques sur les publicités pour de la
lingerie. Moins d’une sur dix proteste contre la violence dans les publicités pour des
produits
de beauté. Il s’agit ici plutôt de violence symbolique.
Par contre, 23% de ce public considèrent les publicités pour des services de communication
comme violente, surtout des visuels pour des fournisseurs d’accès Internet.
Les 3/4 des personnes ayant réagi pour cause de violence dans la communication
publicitaire
sont des femmes. Mais en tenant compte de la surreprésentation des femmes dans la
population de l’étude, il y a à peine plus de femmes (19%) que d’hommes (16%) qui
jugent la
publicité violente.
Visuels ne correspondant pas à la modernité
22% des publicités critiquées le sont pour des motifs de non-conformité à la modernité.
Parmi
elles, 24% concernent les marques de lingerie, 20% ne concernent aucun type de produit
en
particulier, 9% concernent les produits alimentaires, 9% les marques de produits de beauté
et
à peine moins pour les Grands magasins, le prêt-à-porter et l’automobile.
Plus de la moitié des réactions contre des publicités pour des grands magasins, des
marques
automobiles et agro-alimentaires se manifeste en raison de la non-conformité des visuels et
des slogans à la modernité et d’une présentation particulièrement rétrograde des femmes
ou
des rapports entre les femmes et les hommes.
80 % des personnes ayant réagi aux publicités jugées comme ne correspondant pas à la
modernité sont des femmes. Une femme sur quatre et un homme sur six jugent la publicité
non conforme à la modernité
13
Conclusion
Des recommandations visant à améliorer
l’efficacité du système en place
Au vu des messages recueillis et des propositions formulées, trois axes de réflexion
peuvent
être dégagés.
• Renforcer la capacité de parole conférée au corps social
A côté des possibilités de recours ouvertes par la loi du 30 décembre 2004 qui crée
notamment un délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison
du
sexe, émerge simplement un besoin d’expression de la part des personnes qui ont réagi
dans le
cadre de cet espace de débat sans lancer pour autant une action en justice.
L’initiative du ministère de la parité et de l’égalité professionnelle en concertation avec le
BVP semble donc correspondre à un besoin de s’exprimer et réagir face à des publicités qui
peuvent choquer. Cet espace sert de réceptacle à une expression spontanée, quotidienne et
émotive du public.
En conséquence, il est préconisé le maintien de ce service pour permettre une expression
quotidienne du public, avec parution de bilans à échéance régulière.
Par ailleurs, il convient de mieux faire connaître cet espace de débat.
Enfin la question de la survie financière du dispositif se pose. Il s’agit de réfléchir aux
moyens
de financer cet espace de manière pérenne.
• Faire figurer sur toutes les publicités en affichage le nom de
l’annonceur ainsi que son adresse
Afin de permettre au public de se sentir moins passif et impuissant devant les publicités qui
le
choquent, il est demandé de faire figurer sur chaque affiche et publicité presse (au moins
pour
les campagnes nationales) le nom de l’annonceur et son adresse.
L’adresse du BVP pourrait, en accord avec les annonceurs adhérents, figurer en plus de
celle
de l’annonceur sur les affiches publicitaires ; le BVP étant habilité à recueillir des
protestations de consommateurs.
14
• Renforcer le rôle de l’autodiscipline en matière de publicité
Conformément à la déclaration commune entre le Ministère de la parité et de l’égalité
professionnelle et le Bureau de vérification de la publicité signée le 27 novembre 2003,
« L’autodiscipline mise en place par l’interprofession publicitaire a été reconnue comme un
moyen pertinent et efficace d’assurer la protection de la dignité de la personne dans les
messages publicitaires. Chacun s’est accordé sur la nécessité de préserver et de renforcer
le
dispositif d’autodiscipline mis en place avec le BVP, grâce à la coopération de tous les
acteurs de la profession »
Lorsque le BVP prononce une demande de retrait en matière d’affichage, les délais
nécessaires au retrait des affiches litigieuses sont tels que le visuel est quand même vu par
une
part significative du public.
En matière d’affichage, le nombre de demandes d’avis est particulièrement faible. Entre le
1er
janvier et le 30 septembre 2004, seulement 317 demandes de conseils ont été sollicitées
auprès du BVP (soit une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente) ce qui
reste
vingt fois inférieur aux demandes de conseils optionnelles pour les campagnes télévisées
(avant l’avis obligatoire à la diffusion).
Ce sont pourtant les affiches publicitaires qui posent le plus de problèmes au public, même
si
selon le BVP on ne dénombre qu’environ 1500 campagnes d’affichage nationales par an,
pour
près de dix fois plus de spots télévisés et beaucoup plus d’annonces publicitaires parues
dans
la presse.
Dans la déclaration commune du 27 novembre 2003, « le BVP, au nom de l’interprofession,
recommande aux annonceurs, agences et supports de solliciter son conseil préalablement à
toute campagne susceptible de poser des problèmes particuliers d’ordre déontologique. »
Il est demandé que la consultation préalable du BVP devienne systématique pour les
campagnes publicitaires nationales en matière d’affichage comme c’est déjà le cas pour les
campagnes télévisées.
Les délais de fourniture des affiches aux afficheurs, qui doivent couvrir près de 6000
panneaux publicitaires sur l’ensemble du territoire national, 24h après réception des
affiches,
sont trop serrés pour permettre de saisir le BVP pour avis à ce moment là ; il faudrait que
la
consultation ait eu lieu au préalable. Comme les régies publicitaires télévisées, les
afficheurs
pourraient refuser d’afficher tout visuel n’ayant pas reçu un avis favorable du BVP.
À cet égard, le rôle de l’Union de la publicité extérieure est essentiel.
Au moment où chacun s'accorde à refonder la société sur des valeurs de responsabilité et
de
dignité de la personne et où l'égalité s'affirme comme une valeur centrale de la
démocratie,
comment ne pas combattre les stéréotypes qui entretiennent dans notre société un
anachronisme criant ?
En raison même de la place qu’occupe la publicité dans la société moderne, une vigilance
particulière s’impose à tous ceux qui concourent à sa fabrication. La publicité est
omniprésente dans notre vie et on a calculé que chacun d’entre nous reçoit chaque jour, en
moyenne, plus d’un millier d’impacts publicitaires.
15
La liberté d’expression et de création doit se conjuguer avec le respect de la dignité
humaine.
16
ANNEXES
17
Annexe 1
DECLARATION COMMUNE
sur le respect de la personne dans la production publicitaire
signée le 27 Novembre 2003
Des réunions d’information et de concertation se sont tenues, depuis le printemps dernier,
sous l’égide et à l’initiative de Madame AMELINE, Ministre déléguée à la parité et à l’égalité
professionnelle, entre son ministère, d’une part, et le BVP, au nom de l’interprofession
publicitaire réunissant les Annonceurs les Agences et les Médias, d’autre part, sur le respect
de la personne dans la production publicitaire.
1. Dans ce cadre, un bilan a été présenté, par le BVP, de l’application, deux ans après sa
publication, de sa Recommandation sur l’image de la personne humaine, qui a succédé, en
septembre 2001, à une règle déontologique sur l’image des femmes datant de 1975. Ce
bilan, mené sur la presse magazine et sur l’affichage diffusés pendant les cinq premiers
mois de 2003, fait apparaître un nombre très faible de manquements à la déontologie
professionnelle (43 visuels sur 15.047 diffusés, soit 0,29%).
2. Ces manquements, s’ils restent exceptionnels, ont néanmoins suscité, pour certains
d’entre
eux, une certaine émotion et des réactions d’une partie du corps social. Aucune de ces
campagnes n’avait fait l’objet de l’avis préalable du BVP.
3. L’autodiscipline mise en place par l’interprofession publicitaire a été reconnue comme un
moyen pertinent et efficace d’assurer la protection de la dignité de la personne dans les
messages publicitaires. Chacun s’est accordé sur la nécessité de préserver et de renforcer
le dispositif d’autodiscipline mis en place avec le BVP, grâce à la coopération de tous les
acteurs de la profession.
4. C’est pourquoi, le BVP, au nom de l’interprofession, recommande aux annonceurs,
agences et supports de solliciter son conseil préalablement à toute campagne susceptible
de poser des problèmes particuliers d’ordre déontologique.
5. Les professionnels confirment, ainsi, leur engagement en faveur de l’autodiscipline et du
respect de la déontologie. Ils feront preuve d’une vigilance particulière pour éviter de
diffuser des images ou des messages publicitaires qui pourraient être interprétés comme
18
une incitation à la discrimination envers des personnes, ou des groupes de personnes, en
raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle, réelle ou supposée.
6. Le Ministère délégué à la parité et à l’égalité professionnelle mettra à la disposition du
public un espace de débat et de réaction aux atteintes à l’image des femmes et à la dignité
de la personne, où pourra librement s’exprimer la sensibilité de chacun.
7. Le BVP et le Ministère procèderont à des échanges réguliers, afin de dresser le bilan des
actions entreprises et d’évaluer les résultats obtenus.
A Paris, le 27 Novembre 2003
Le Président du Bureau de Vérification La Ministre déléguée à la parité et à
de la Publicité l’égalité professionnelle
Jean-Pierre TEYSSIER Nicole AMELINE
19
Annexes 2
Statistiques générales relatives à l’espace public de débat
sur l’image des femmes dans la publicité
1
09/03/2004
Le respect de l’image de la personne humaine en publicité
Note de synthèse sur la pige 2004
Préambule méthodologique :dans le cadre d’une recherche d’efficacité accrue de
l’autodiscipline publicitaire, le Conseil d’Administration du BVP lui a demandé en 2004 de
systématiser le suivi a posteriori des diffusions publicitaires, avec une attention toute
particulière au problème de l’image de la personne humaine. Ce travail de pige est donc
désormais conduit en permanence, quotidiennement, au moyen de la base de données
TNS-Sécodip, qui recense l’ensemble des publicités diffusées en France, quel que soit le
support.
1. Un bilan quantitativement très satisfaisant
� Rappel du corpus pigé : près de 60 000 visuels (59 925 exactement) ont été
examinés, en affichage et en presse.
- presse : 55 860 visuels ont été analysés, émanant de 300 titres de
Presse Nationale (Presse Quotidienne Nationale, Presse Magazine, Presse
Spécialisée, Presse Professionnelle) et de 16 titres de Presse Quotidienne
Régionale
- affichage : 4065 visuels ont été analysés, soit l’ensemble des
campagnes nationales diffusées à Paris et région parisienne en 2004 ;
� Au total, 19 visuels ont retenu notre attention :
- 11 diffusés uniquement en presse
- 2 diffusés uniquement en affichage
- 6 diffusés à la fois en affichage et en presse
Ces 19 visuels correspondent à 14 campagnes différentes (deux d’entre elles étant
déclinées en plusieurs visuels).
La proportion de manquements avérés aux règles déontologiques de
l’interprofession en matière d’image de la personne humaine est donc
extrêmement faible quantitativement (0,03% du total des visuels examinés). On
s’approche d’un minimum que l’on pourrait considérer comme incompressible.
2. Une amélioration notable année après année
� En 2003, une pige identique, fondée sur la même grille d’analyse1, avait été
pratiquée, sur un corpus plus réduit (à l’affichage national était ajoutée la seule
presse magazine, pas les autres types de presse) : environ 40 000 visuels
(42489 précisément) avaient été pigés, dont 4407 en affichage, et 38082 en
presse magazine, au plan national.
63 visuels avaient alors été retenus comme manquements avérés, soit 0,15%
du total, ce qui était déjà quantitativement marginal. Ils correspondaient à 41
campagnes.
1 Recommandation Image de la personne humaine du BVP
2
� Ce résultat 2003 constituait déjà en lui-même une amélioration par
rapport à une pige conduite en 2001, uniquement sur la presse pendant une
courte période (avant la mise en place de la nouvelle Recommandation Image de
la personne humaine) :
A l’époque, 69 publicités presse problématiques avaient été détectées sur 3 mois,
soit autant que ce qui a été retenu pour toute l’année 2003 sur un corpus de base
intégrant également l’affichage.
� Le résultat 2004 vient clairement améliorer encore la situation :
- la proportion de manquements repérés se voit divisée par 5 par rapport à
2003
- en valeur absolue, le nombre de campagnes incriminées se voit, quant à lui,
divisé par 2
Cette amélioration est encore plus nette si on se limite aux nouvelles créations : en
effet, sur les 19 visuels retenus en 2004, 4 sont des reprises de créations déjà
diffusées en 2003 : en d’autres termes, nous avons relevé 15 nouveaux cas,
seulement, en 2004.
Ce dernier élément peut encore s’analyser sous un angle différent : sur les 63 visuels
problématiques repérés en 2003, seuls 4 ont été repris en 2004, soit un taux de
« récidive » faible, de l’ordre de 6%.
Depuis la mise en place de la nouvelle Recommandation Image de la personne
humaine du BVP, la tendance à l’amélioration, d’un point de vue quantitatif, est nette
depuis 2 ans et ce, quel que soit le support. Les nouvelles créations sont moins
fréquemment problématiques. De surcroît, les manquements repérés antérieurement
(et ayant conduit à une intervention du BVP auprès des professionnels concernés)
sont rarement reconduits.
3. Qualitativement, les problèmes les plus aigus paraissent maîtrisés
� Les manquements constatés peuvent se ramener à cinq grandes
catégories :
- indécence : 1 visuel concerné (en presse)
- « chosification », réduction du sujet à un statut d’objet : 7 visuels
concernés
- stéréotype dégradant : 5 visuels concernés (deux campagnes)
- autre présentation dégradante : 3 visuels concernés (une campagne)
- soumission – dépendance - violence : 3 visuels concernés
� Deux problèmes sérieux des années précédentes se voient complètement
marginalisés :
Tout d’abord, il se confirme que le problème du « porno-chic » (mélange
d’hypersexualisation
des personnages et de soumission – dépendance – violence, pour
des produits de luxe) particulièrement marqué au début de la décennie, est pour
l’instant maîtrisé. Un seul visuel peut être véritablement rattaché en 2004 à ce
type de problème et encore s’agit-il d’une utilisation relativement modérée de ce
registre.
Ensuite, la question de la décence, revenue aux devants de la scène en 2003
(notamment du fait du phénomène « string » en lingerie) s’est très nettement
calmée. Avec, manifestement, une grande prudence des afficheurs sur ce sujet
sensible (aucun cas de cet ordre n’a été constaté en affichage cette année).
3
� La catégorie des stéréotypes, quant à elle, soulève une question délicate :
certaines utilisations de stéréotypes dégradants (4 cas sur 5 retenus dans l’étude)
ont pour objet de les dénoncer.
Doit-on alors considérer que cela constitue un manquement déontologique ?
Rien n’est moins sûr. A condition évidemment que la dénonciation soit explicite et
d’un impact suffisant pour contrebalancer l’impression première liée à la
représentation du stéréotype.
� Un seul registre préoccupant persiste, traditionnel : celui de la chosification,
ou en d’autres termes de la réduction du corps humain (féminin dans tous les cas
relevés pour 2004) à une fonction d’objet, et singulièrement d’objet sexuel.
Condamnable en soi, cette utilisation du corps de la femme est encore plus
déplacée lorsque le produit vendu est sans aucun rapport avec cette
représentation (banque, voyages ou crédit, par exemple).
Quantitative, l’amélioration est également qualitative. Les problèmes les plus aigus
sur lesquels les professionnels se sont mobilisés depuis 3 ans en matière d’image de
la personne humaine en publicité semblent endigués. En termes d’intensité, de
gravité, l’ensemble des manquements 2004 sont moins sérieux que ceux de 2003.
4. La difficulté des publicités relevant des secteurs du cinéma et du
caritatif
Cette étude est l’occasion de souligner deux problèmes persistants en matière
d’image de la personne humaine, sur lesquels le BVP n’a pour l’heure pas
réellement prise :
� Tout d’abord, les publicités pour le cinéma, notamment en affichage extérieur. La
question dépasse le seul problème de l’image de la personne humaine, mais sur
ce sujet particulier force est de noter que si l’on appliquait à ces publicités la grille
déontologique utilisée pour la présente étude, un nombre non négligeable de
visuels seraient considérés comme des manquements.
Pour l’instant ces publicités relèvent d’un régime particulier, supervisé par le CNC,
dans lequel le critère d’image de la personne humaine n’est pas pris en compte.
Le grand public, néanmoins, ne connaît pas ces différences institutionnelles et
impute aux professionnels de la publicité les problèmes constatés dans le champ
du cinéma.
� Ensuite, le problème des publicités pour les causes de type caritatif – humanitaire
- citoyen. Disposant de budgets réduits et de peu d’espace publicitaire, ces
campagnes jouent souvent la carte de la provocation pour être reprises par les
médias, au risque de choquer le public. Certaines d’entre elles sont soumises au
BVP – généralement par les supports – mais notre avis déontologique est souvent
jugé par ces acteurs non opposable au regard de la gravité des causes dont ils
font la promotion.
Image des femmes dans la publicité
Le 15 mars 2005
Accédez au dossier de presse
Madame Nicole AMELINE, Ministre de la Parité et de l’Egalité Professionnelle, et les
professionnels de la publicité représentés par le BVP, en la personne de son Président JeanPierre TEYSSIER, ont souhaité faire ensemble le bilan de plusieurs mois d’actions
communes entreprises en faveur de l’image de la personne humaine dans la publicité.
Une déclaration commune sur le respect de la personne dans la production publicitaire,
signée le 27 novembre 2003, entre le Ministère et l’interprofession prévoyait notamment le
renforcement de l’autodiscipline et la mise en place, par le ministère, d’un espace public de
débat sur l’image des femmes dans la publicité.
Madame Nicole AMELINE a présenté un bilan des onze premiers mois de fonctionnement de
l’espace de débat mis en place. Elle a appelé à une attention particulière à notre
environnement culturel pour une réelle efficacité des politiques en faveur de l’égalité entre
les femmes et les hommes.
« Au moment où chacun s'accorde à refonder la société sur des valeurs de responsabilité et
de dignité de la personne et où l'égalité s'affirme comme une valeur centrale de la
démocratie, comment ne pas combattre les stéréotypes qui entretiennent dans notre
société un anachronisme criant ? Comment parvenir à lutter efficacement contre toutes les
formes de violence ? » a-t-elle déclaré.
Le BVP a réalisé en 2004 une étude après diffusion sur les visuels publiés en presse et
affichage qui met en évidence une division par cinq de la proportion des manquements à la
déontologie professionnelle relevés. Le BVP a d’ailleurs enregistré un recul sensible des
plaintes reçues à ce sujet.
« Ces améliorations résultent des efforts entrepris par les professionnels tout au long de
l’année écoulée : recours accru aux conseils du BVP (notamment de la part des afficheurs),
systématisation du suivi a posteriori, sensibilisation constante à cette question, etc » a tenu
à préciser M. TEYSSIER.
Elle a rappelé la nécessité d’œuvrer pour une concertation plus étroite avec les
professionnels de la publicité. « Parce qu’ensemble nous pouvons avancer vers une
société moderne, respectueuse de l’égalité entre les femmes et les hommes et des valeurs
humaines, comme le respect, auxquelles je suis attachée. Ensemble, il faut continuer à
travailler sur la question de la déontologie publicitaire. »
Violences à caractère sexuel : Rapport final.
Conseil supérieur de l'information sexuelle, de la régulation des naissances et de l'éducation
familiale (CSIS). 1999
Ce rapport traite, dans une approche globale, des violences à caractère sexuel sur les
femmes et les enfants, en prenant la mesure de l'ampleur considérable du phénomène. Il
recense les divers moyens d'information et les initiatives émanant à la fois des ministères,
des associations et des professionnels. Il s'intéresse également à la prévention des
comportements violents en proposant des mesures éducatives en direction des jeunes.
Se procurer le rapport auprès du Service des droits des femmes et de l'égalité.
Soutien des parents dans leur tâche éducative : Rapport final.
Conseil supérieur de l'information sexuelle, de la régulation des naissances et de l'éducation
familiale (CSIS). 1999
Ce rapport se place résolument dans une perspective de mixité réelle des tâches éducatives
et familiales et formule des propositions autour de trois axes : l'insertion de la cellule
familiale dans son environnement immédiat, l'articulation des temps des enfants aux temps
des adultes, la place des parents dans les fonctionnements institutionnels.
Se procurer le rapport auprès du Service des droits des femmes et de l'égalité.
Initiation aux médias
LA PRESSE
La première étape de ce cours consiste en une discussion dont le sujet est : « La presse,
c’est … »
Le journal est une mosaïque d’informations. Nous allons nous intéresser à deux aspects
essentiels qui font
d’un journal un journal lu : l’information qu’il rapporte et sa mise en page.
L’information , le message
Discussion sur : « La presse , est-ce la vérité ? »
Le journaliste de presse ne peut obliger son public à lire son journal, son objectif principal
sera sonc :
- de capter l’attention des lecteurs,
- de la maintenir le plus longtemps possible.
Pour atteindre ces objectifs, le journaliste agit sur le choix des informations et sur la mnière
dont il la
présente.
Le choix des informations
Le journaliste opère un choix quant aux informations à imprimer et à la place qu’elles
occupent dans le
journal.
Ce choix est essentiel et répond le plus souvent aux critères suivants :
- La proximité : Ce qui m’intéresse en tant que lecteur, c’est moi … Il s’agit ici de la
proximité
au point de vue géographique (on parle de ma région, de ma commune, de mon école …),
social
(on parle de ma profession, de mon usine , …), affectif (on parle de ma famille, de mes
amis ,
…)ou temporelle (cela vient de se passer).
- L’importance de l ‘événement : Il y a toujours un événement qui domine l’actualité . Cette
information est alors à la une de tous les quotidiens , de tous les JT, …Le lecteur ne
comprendrait pas que son journal ne relate pas cette information.
- La célébrité : La plupart des lecteurs sont friands d’informations, d’anecdotes ou de ragot
concernant les célébrités (Accusations publiées contre Mickaël Jackson , …)
- L’insolite , la première ou le record : La plus grande omelette du monde, les siamois, …
- L’identification à autrui : Il arrive qu’on relate l’aventure de personnes comme vous et
moi
(Etudiants partis au Rwanda, …)
La présentation du message
De plus en plus, dans les médias, présenter une information, c’est raconter une histoire. On
rencontre
souvent dans les journaux les termes utilisés dans les feuilletons (affaire à suivre, épisode
suivant, …). Entre
l’événement et sa présentation, on a construit un récit qui n’est pas la réalité mais qui est
présenté et ressenti
comme tel.
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Initiation aux médias
Le texte recrée l’événement :
- par le ton qu’il utilise pour le présenter (humoristique, informatif, scientifique, …)
- en utilisant des méthodes de narration comme le rêve (belle histoire), le combat
(seul contre tous), la durée (en épisodes)….
Conclusions
L’information n’est pas la réalité mais une mise en scène de celle-ci. En journalisme,
l’important est d’attirer
le lecteur et pour ce faire, ce qui compte, plutôt que le message, c’est sa mise en forme.
Nos grands-parents
disaient souvent : « c’est vrai, c’est écrit dans le journal », cette affirmation ne doit plus
avoir court et il ne
faut pas prendre ce qui est écrit comme argent content .
« Le message, c’est le média »
Mac Luhan
La mise en page
Nous avons vu que le journal est une mosaïque d’informations . Sa mise en page consiste à
les organiser. La
page est un espace à dominer à structurer pour communiquer le plus efficacement possible
une multitude de
messages de taille et d’importance diverses. Les informations doivent être vite intelligible
pour le lecteur
pressé.
Petit vocabulaire de mise en page
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Initiation aux médias 3
Initiation aux médias
Le format
Dans la presse , le format n’est pas fortuit. Il a d’abord été déterminé par la dimension des
rotatives. C’est
pour cette raison que les plus grands journaux ne dépassent pas les 59 cm de hauteur sur
42 de largeur. La
carrure et la longueur des bras du lecteur moyen qui doit pouvoir maintenir le journal
ouvert sasn trop de
fatigue, à une distance correcte de ses yeux partagent l’ensemble des journaux : le grand
format et le tabloïd.
Citons parmi les grands formats « Le Soir » (57 x 41) et parmi les tabloïd « le Monde » (29
x 41). En fait,
les tabloïds sont des grands formats pliés en deux.
Les colonnes
Pour placer beaucoup d’informations dans un journal, il faut écrire petit. Un corps de petite
taille détermine
une justification courte, donc des colonnes étroites. La composition en colonne est la
disposition idéale pour
une lecture en « écrémage » , propre à la presse. Les colonnes sont le squelette du journal.
Plus le nombre
de colonnes est important, plus il y a de possibilités de mise en page. Une page en deux
colonnes n’offre
guère de variations dans la construction. Huit colonnes permettent un découpage de la
page en une multitude
de petites zones. On obtient ainsi une page plus animée.
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Initiation aux médias
Les titres
Les titres, par leur différence de taille et de graisse marquent la hiérarchie des informations
de la page.
Hiérarchie entre les articles mais aussi à l’intérieur d’un même article où l’on passe du titre
général, gros
titres, aux sous-titres et parfois aux intertitres. Le choix du caractère est donc un élément
essentiel dans la
construction d’une page. La disproportion entre les titres et le reste de la page caractérise
la presse à
sensation.
Les accroches
Le chapeau, indispensable à l’article, est une « mise en bouche ». Il présente l’idée
directrice et pose les
questions. Pour les réponses, il faut lire l’article. Il peut parfois être rédigé de sorte que son
contenu apporte
suffisamment d’informations au lecteur pressé.
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Initiation aux médias
Les intertitres: ils peuvent être les titres des paragraphes. Ils servent de points de repère.
Ils permettent aussi
d’aérer le texte.
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Initiation aux médias
Les phrases de relance sont destinées à inciter le lecteur à poursuivre une lecture qu’il
aurait envie
d’abandonner. Elles doivent donc l’intriguer, l’amuser, le pousser à rechercher l’explication
dans l’article.
La légende explicite ou d écrit le contenu de la photo. Elle la rattache au corps de l’article.
Le regard du
lecteur va d’abord vers l’image puis vers sa légende. Il faut que celle-ci l’oriente vers
l’article.
La grille
Les pages d’un quotidien doivent, à chaque numéro être reconstruite en fonction des
nouvelles et servir au
mieux la lecture de celles-ci. L’information n’a pas tous les jours la même importance et si
l’on veut placer à
chaque fois un gros titre à la une, il sera nécessaire de nuancer sa force. La guerre en Irak
n’est pas
comparable à la visite d’un chef d’Etat. C’est donc l’importance de l’information, et elle
seule, qui
détermine la mise en page.
Certains journaux ont établis une grille dans laquelle se coulent les infos et les photos.
Cette grille a
l’avantage de permettre au lecteur de retrouver dans chaque numéro au même endroit la
même rubrique.
Cette méthode offre au lecteur ordre et confort.
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Initiation aux médias 8
Initiation aux médias
A l’opposé de la grille plus ou moins statique, la page puzzle est un assemblage de blocs
qui s’imbriquent
les uns dans les autres. C’est un véritable casse-tête pour le maquettiste.
La une
La une est la vitrine du journal. Exprimer l’identité du journal, son style, attirer le regard de
l’acheteur,
fournir des informations sur le contenu des pages intérieures, annoncer les actualités és du
jour, les
événements importants, telles sont les fonctions de la une. On y retrouve donc
généralement une hiérarchie
dans la présentation des informations, des titres accompagnés de photo et le début de
l’article avec la
mention : lire page suivante.
La une comprendra donc : - un gros titre
- Quelques titres moyens avec chapeau
- Le sommaire
- Une photo souvent
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Initiation aux médias
LES MÉTIERS DE LA PRESSE ÉCRITE
Le rédacteur en chef
Responsable de la ligne éditoriale du journal, il est le véritable patron de la rédaction. Tout
en organisant
matériellement sa réalisation, il recrute et manage l'équipe de rédaction. Il décide et
distribue des sujets, relit
les papiers et les modifie si besoin. C'est lui qui rédige l'edito.
Dans une grande rédaction, les chefs de service sont chargés d'un secteur particulier
(Belgique, Culture,
Economie...).
Il doit aussi partager son temps entre la recherche de financements, la coordination de
l'info et les mises en
ligne.
Journaliste confirmé, il a une longue carrière derrière lui. Son autorité et sa notoriété
professionnelle sont
reconnues. qualités humaines et un goût pour le management sont indispensables.
Le journaliste rédacteur
Il réalise des reportages, des interviews et rédige son sujet.
En fait il recueille, traite et transmet l'information. Il doit savoir vulgariser les données
techniques et les
rendre lisibles pour le public auquel il s'adresse.
Dans une rédaction, il utilise Internet pour effectuer ses recherches et reçoit les dépêches
des agences de
presse.
Pour s'introduire dans le milieu de la presse écrite, mieux vaut avoir obtenu un diplôme
reconnu par la
profession. Le journalisme reste encore accessible aux talents non diplômés mais il faut
apprendre sur le tas
et être très tenace. Les principales qualités requises pour exercer ce métier sont la
curiosité, l'esprit de
synthèse et la capacité de mettre les informations en perspective.
Le secrétaire de rédaction
Véritable charnière entre le rédacteur en chef et les journalistes, le secrétaire de rédaction
est responsable de
la réalisation du journal. Sa mission va de la réunion à la préparation des documents
rédactionnels (articles,
publications, photos) jusqu'à la correction des articles. Il s'assure de la remise des copies
en temps et en
heure. Il vérifie les textes, les modifie parfois (coupes, présentation). Les fautes
d'orthographe et la syntaxe
sont passées au crible. Les titres, chapeaux et légendes n'ont pas de secret pour lui.
Dans une rédaction, il doit maîtriser l'outil informatique. Il reçoit les papiers des
journalistes par e-mail ou
par intranet
De formation journalistique ou généraliste, le secrétaire de rédaction doit être autonome,
rigoureux et
méthodique
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Initiation aux médias
Le maquettiste
Comme son nom l'indique, il réalise la maquette du journal, met en page les articles et
place les photos. Il
s'assure aussi de l'harmonie de la présentation visuelle du journal.
Dans une rédaction, le rédacteur graphiste doit maîtriser les logiciels de mise en page :
Xpress, photoshop,
Illustrator.
Dans les rédactions traditionnelles comme sur le web, les formations les plus appréciées
sont les écoles de
graphisme ou d'informatique.
Le documentaliste
De nombreuses rédactions disposent d'un service de documentation. Le documentaliste
archive tous les
reportages et les articles de la rédaction par thème. Dans les autres supports, il recherche,
classe, recense
toutes les informations susceptibles de servir aux journalistes.
Dans une rédaction, il prépare des revues de presse et des dossiers.
Débrouillard, organisé et rigoureux, le documentaliste possède un diplôme universitaire de
documentaliste et
une parfaite connaissance de l'Internet. Qualité indispensable : un bon esprit de synthèse.
Le commercial
Un journal doit vivre et pour cela il doit vendre des pages de pub. La direction commerciale
est donc présente
dans chaque journal et son travail est indispensable pour en assurer la pérennité.
Comme pour tous les métiers, les commerciaux correspondent par e-mail.
Généralement, les commerciaux sortent d'une école de commerce, mais ils peuvent être
autodidactes. Un bon
sens du relationnel et des techniques de ventes peuvent pallier une absence de diplôme.
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Initiation aux médias
L'ARTICLE DE PRESSE
L’article de presse est à la fois support de communication et support d'information. Il doit
transmettre des
nouvelles au lecteur et être compris de lui. Qu'il rate l'un ou l'autre de ces objectifs, et il
échoue totalement...
A quoi servirait au journaliste de posséder de bonnes informations inédites s'il les transmet
aux lecteurs dans
un langage incompréhensible ? Et que vaut, en terme d'information, un article bien écrit,
bref et clair, ne
ressassant que d'anciennes données ou de vieilles idées déjà connues de tous ?
Composants - Surtout de la matière
Pour atteindre son but, informer avec justesse, l'article de presse a ses exigences.
La première est naturellement le contenu. C'est celui-ci qui constituera le corps de l'article.
Un bon article
de presse est en effet avant tout un article bien documenté. Il doit fournir des informations,
et celles-ci
doivent être fiables : vraies, recoupées (vérifiées auprès de diverses sources) puis
logiquement présentées.
L'article de presse est une synthèse.
L'article de presse est le plus souvent précédé d'un titre et d'un chapeau. Sous ceux-ci, il
commence
normalement par une accroche, premières phrases chargées de retenir définitivement ce
lecteur. L'accroche
donne souvent le ton d'un article. La dernière phrase d'un article, ou ses quelques
dernières phrases, sont tout
aussi importantes. Elles constituent ce qu'on appelle la chute de l'article. Objectif : clôturer
en beauté,
inciter le lecteur initié qui l'attend à pousser sa lecture jusqu'au bout mais surtout marquer
l'esprit du lecteur.
En marge de l'article proprement dit, la presse écrite, tant quotidienne que magazine, fait
de plus en plus
fréquemment usage des dégagements. Ceux-ci sont des informations extraites du corps
de l'article, soit
explicatives, soit complémentaires, et proposées dans un encadré jouxtant l'article principal
(brève interview,
d'une liste d'adresses, d'une chronologie, etc..)
Enfin, l'exergue est aussi utilisé. Il s'agit d'un élément d'information déjà présent dans le
corps de l'article
mais répété et mis en évidence parce qu'il présente un intérêt particulier: élément
important d'une enquête,
déclaration percutante, etc.
Construction - La pyramide
L'article de la presse quotidienne suit généralement des règles très strictes. La pyramide
inversée est une
façon de rédiger particulière à l'écriture journalistique. C'est la manière conventionnelle de
présenter
l’information. Il s'agit en fait de présenter les informations par ordre d’importance en
commençant par celles
qui en ont le plus. Les premiers paragraphes du texte révèlent donc les éléments essentiels
de l'information
puis, plus on progresse dans la lecture, moins les informations sont censées avoir
d'importance.
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Initiation aux médias
Les six questions
Ecrire un article de presse pour transmettre une information impose de répondre, si
possible, aux six
questions de base que tout journaliste a toujours à l'esprit .
- Qui ? C'est le sujet de l'information, c'est-à-dire une personne (qui a accompli une action
,fait une déclaration, etc.), un événement (qui a eu lieu, qui va avoir lieu, etc.) ou un fait
(un
meurtre, un accroissement de l'inflation, etc.).
- Quoi ? C'est l'action, le verbe de la phrase (a explosé, ont été interrompus, s'est déroulé,
a
mis en garde, etc.).
- Quand ? C'est le moment où a eu, ou bien aura lieu l'événement (le temps de narration
en
est influencé, le journaliste doit penser à la date de publication de son article, et non à la
date
où il l'écrit).
- Où ? C’est le lieu géographique de l’action ou de l’événement (pays, région, rue,....).
- Comment ? C’est la façon dont ça c’est passé, les moyens utilisés (par effraction, par
l’indiscrétion d’un fonctionnaire, ...)
- Pourquoi ? Ce sont les causes, les objectifs, les raisons de l’événement (pour protester ,
pour tenter, ...).
Cette manière de faire correspond à la façon naturelle de raconter mais est à l'inverse de
celle demandée dans
une dissertation classique (introduction et considérations générales, ,développements de
l'argumentation,
conclusion et autres pistes à explorer). Les raisons de cette structure en pyramide
renversée sont
partiellement historiques (les aléatoires transmissions télégraphiques imposaient qu'on se
communique
d'abord l'essentiel) mais elle présente aussi quelques avantages dans un journal
d'information. Elle facilite la
lecture; elle favorise une prise d'information rapide et optimale pour qui ne souhaite as lire
l'article
intégralement; elle permet, en cas d'urgence au sein de la rédaction, de couper un article
trop long en en
supprimant la fin sans risquer d'y prélever une information capitale. Le principal reproche
qu’on puisse lui
faire est le risque de redondance : le développement de l'article en paliers successifs
apportant chacun des
compléments d'information oblige parfois à reprendre des éléments ou des faits déjà
présents dans les
premières parties de l'article.
Le traitement des informations
L'information fournie par la presse peut être partagée en trois grandes catégories : les
informations
rapportées, expliquées, ou commentées.
L'information rapportée englobe:
- L'article d'information. Celui-ci vise à informer le plus précisément possible, de façon
claire et concise,
sur un événement d'actualité ou sur un fait nouveau. .
- Le reportage. On peut parler de reportage chaque fois que le journaliste rapporte ce qu'il
a vu, lu ou
entendu. Le lecteur prend alors contact avec l'information via le vécu du journaliste. Le ton,
le langage
laissent aussi, souvent, transpirer la perception propre du journaliste.
- Le compte rendu. C'est la transcription des temps forts et des informations essentielles
d'une réunion
politique, d'une rencontre sportive, d'un congrès, d'une conférence de presse, etc. .
- L'interview. Il s'agit d'un reportage particulier: celui d'un échange verbal entre le
journaliste et un ou
(plus rarement) plusieurs interlocuteurs. Le rôle du journaliste est second, si ce n'est dans
la préparation des
questions posées à la personne interrogée.
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Initiation aux médias
L'information expliquée comprend:
- L'enquête. Elle consiste en une étude approfondie d'un problème dont les répercussions
sont
importantes pour le public en général. Les principaux sujets d'enquêtes sont sociaux,
économiques ou
culturels. Ils ne sont pas nécessairement liés à l'actualité "immédiate". L'enquête est un
genre particulier où
le journaliste, partant d'une hypothèse, va accomplir une recherche (rencontres, histoire,
documents, etc.),
puis proposer au lecteur le résultat de ses investigations.
- L'analyse. C'est l'étude en profondeur d'un fait d'actualité, d'un événement ou d'une
situation afin d'en
faciliter la compréhension. Le journaliste replace dans leurs contextes (historique, politique,
etc.) les
différents éléments d'une information et offre au lecteur des hypothèses, des pistes de
réflexion, des
prospectives
- La chronique. Il s'agit d'articles paraissant régulièrement et, le plus souvent, à un
endroit défini du
journal. Les chroniques sont généralement plus ou moins spécialisées (éducation, langage,
ombudsman,
sciences, etc.) et transmettent des informations dans un domaine précis d'activités.
L 'information commentée r assemble essentiellement
- L'éditorial. C'est lui qui donne l'opinion du journal sur le fait du jour considéré comme le
plus important.
L'éditorial est donc une prise de position, l'expression d’une opinion qui peut naturellement
être discutée.
- Le billet. C'est un article d’opinion, souvent court et généralement en première page, qui
présente de façon
sarcastique ou humoristique un événement, une idée nouvelle , un sujet d’intérêt général
susceptible d'attirer
l'attention du lecteur. L’auteur du billet prend parti , faisant part de ses réflexions
concernant tel ou tel
événement qu'il a observé.
- La critique. Il s’agit d’un article proposant un commentaire et prenant position sur un
film, un livre, une exposition, une pièce de théâtre, etc. Le journaliste agit ici comme un
représentant du lecteur face à une
manifestation.
Comprendre l'information
Pourquoi regarde-t-on les informations télévisées, pourquoi lit-on un quotidien ou un
magazine ? Pour se
distraire, parfois, mais aussi et surtout pour s'informer, c'est-à-dire se représenter le plus
justement possible le
monde dans lequel nous vivons. Le monde proche (qui a remporté la rencontre à laquelle
participait mon
club favori hier soir ? Quelle était la raison de cet attroupement au centre-ville ? Que dit-on
au sujet de ce
film que je projette d'aller voir au cinéma ?), le monde plus lointain (quelles décisions a
pris le
gouvernement ? Quels sont les derniers événements au Zaïre ? Comment se déroule la
tournée mondiale de
Sting ?) ou le monde des idées (comment cette personnalité voit-elle la suite des
événements en Europe de
l'Est ? Que penser des derniers progrès scientifiques ?). S'informer permet donc de se faire
une idée du
monde et d'y agir en connaissance de cause. En allant voir tel ou tel spectacle, en
soutenant telle ou telle
action, en votant pour celui-ci ou celui-là...
De l'événement au journaliste - Les sources
De l'événement jusqu'à la salle de rédaction, le cheminement de l'information est long. Et
le journal n'est en
fait que la mise en forme des nouvelles, la partie visible de l'iceberg. L'autre partie, celle
qu'on ne voit pas,
est gigantesque.
On peut classer les différentes sources d'information dont se sert le journaliste en deux
grandes catégories,
suivant que celui-ci a recherché l'information ou qu'il l'a simplement reçue.
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Initiation aux médias
L'information reçue
Les agences de presse constituent les véritables poumons du journal. Les plus
importantes sont les agences
de nouvelles. En Belgique, toutes les rédactions, et pas seulement dans la presse écrite,
sont branchées sur
l'agence Belga (80 journalistes). La plupart sont aussi abonnées à l'agence internationale
AFP (Agence
France Presse - 1 070 journalistes). D'autres agences sont également très puissantes et
disposent d'un réseau
de distribution mondial, ce qui rend leur utilisation largement répandue, comme l'agence
Reuter (GB - 1 230
journalistes), ou l'AP (Associated Press - USA - 1 580 journalistes).
Toutes ces principales agences mondiales sont "occidentales". Elles contrôlent plus de trois
quarts des
informations internationales circulant dans le monde. Cela soulève le problème de la
"vision" de
l'information la plus largement véhiculée.
Les agences de presse fonctionnent comme un journal qui ne publierait pas ses
informations. Elles diffusent
les informations qu'elles récoltent à des abonnés (les journaux notamment) par voie
informatique et au fur et
à mesure de leur réception : les informations des agences de presse arrivent en
permanence dans les journaux.
Ceux-ci peuvent utiliser les informations telles quelles (dans ce cas la signature de l'agence
apparaît en
dessous de l'article), ou retravaillées par un journaliste "maison" qui développe
l'information communiquée
par l’agence.
Les communiqués de presse sont des textes envoyés aux rédactions journaux par des
groupements, des
organismes officiels, des individus, etc., afin d'être communiqués à la population. On peut
les comparer à
des avis ou des annonces. La rédaction n'est jamais obligée de les publier. Ils le sont
parfois tels quels mais,
le plus souvent, ils sont retravaillés et réécrits par un journaliste. Toutes les organisations
importantes
(politiques, économiques, etc.) ont aujourd'hui un ou des spécialiste(s) chargé(s) de
rédiger ces communiqués
et de tout faire pour qu'ils soient publiés.
La conférence de presse permet d'établir un contact direct entre ceux qui fournissent le
communiqué et les
journalistes. Celle-ci ne change pas les règles du jeu : le journal choisit seul de transmettre
ou non
l'information à ses lecteurs.
Les journalistes reçoivent aussi, par téléphone, par courrier, par contact direct, des
informations ou des
renseignements. Le "tuyau" d'une relation, la confidence d'un responsable, le
renseignement communiqué
par un quidam peuvent être le point de départ d'un article. A charge pour le journaliste de
vérifier (on dit
"recouper") cette information en la confrontant à d'autres sources pour s'assurer qu'elle est
bien exacte.
Les répertoires d'activités, enfin, sont une source d'information permanente pour le
journaliste. Les
journaux recevant par exemple l'agenda des événements ou manifestations prévus s'en
servent pour
« anticiper" l'événement.
L'information recherchée
Le journaliste a recours en permanence à de nombreuses sources documentaires : les
autres journaux
(belges ou étrangers), les périodiques et publications officielles, les rapports ou les
documents techniques, les
statistiques, les bibliographies, les index, etc. La plupart des journaux disposent d'un centre
de
documentation, dont la dimension et les performances dépendent de l'importance de
l'entreprise de presse.
En outre, chaque journaliste tient à jour une documentation personnelle, voire des fichiers,
qui constituent, en
quelque sorte, sa "mémoire" professionnelle. L'informatique facilite considérablement ce
travail permanent
de documentation.
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Initiation aux médias
Les journalistes travaillent aussi directement sur le terrain. Enquêteur, reporter sportif,
chroniqueur de
cinéma, envoyé spécial.... peu importe sa spécialité, le journaliste est régulièrement amené
à aller voir sur
place le déroulement d'un événement, observer, interroger, analyser les faits, etc.
Enfin, un journaliste dispose habituellement d'un réseau de personnes ressources dans les
milieux qui
correspondent à son champ d'activités. Il peut ainsi confirmer ou infirmer une rumeur, se
faire préciser le
sens ou les conséquences d'un événement, etc.
Du journaliste au lecteur - Le tri
Le premier travail pour une équipe rédactionnelle est la sélection des informations. Cette
sélection doit être
opérée en tenant compte d'une contrainte importante : il s'agit pour le journal de fournir à
un public le plus
vaste possible un maximum de sujets dans de nombreux domaines (société, politique, faits
divers, économie,
sports, culture, etc., mais aussi analyses, explications, prospectives, etc.), le tout proposé
selon une recette et
un équilibre qu'on peut, en gros, définir comme la "ligne rédactionnelle" du journal.
Le choix des informations qui seront finalement publiées répond ainsi à différents critères,
chacun d'eux étant
plus ou moins important selon les journaux. Une fois le choix des informations effectué, le
rédacteur en chef
doit encore décider, avec sa rédaction, de la manière dont seront traitées les informations
retenues : la place
et l'espace qui seront consacrés à chacune, la manière dont chacune sera traitée (texte
d'agence ou longue
enquête, interview d'une personnalité ou compte rendu d'un rapport, etc.), le moment de la
publication, ses
développements éventuels, etc.
Ainsi, l'information dont dispose finalement le lecteur est celle qui est passée à travers le
"filtre" de la
rédaction. Le journal n'est pas le monde, il en est une représentation partielle, fruit des
choix de ceux qui ont
pour métier d'informer.
En conclusion .....
Il est bon, pour voyager dans le monde de la presse et bien le comprendre, de garder à
l'esprit trois préalables
importants
- le journal n'est pas le monde. Le journal n'est qu'une reproduction du monde, du réel.
Son espace, limité,
impose un choix draconien parmi la masse d'informations disponibles chaque jour. Son
langage, l'écrit,
n'autorise qu'une traduction en signes du réel, comme le visuel n'autorise à la télévision
qu'une traduction en
images du monde. Dans cette traduction interviennent toujours quelques distorsions.
- Tous les journaux sont orientés. Aucun journal, comme aucun discours, n'échappe
totalement aux
influences extérieures. Un journal est fait par des hommes, pour d'autres hommes. Tous
ont une histoire, un
terroir, des sentiments, des opinions.. La richesse d'un journal, c'est de rassembler en son
sein le plus grand
nombre de ces subjectivités.
- La forme influence le lecteur. Une fois le journal ouvert, C'est l'oeil qui guide le lecteur
dans ses choix de
lectures. Un gros titre, une photo accrocheuse, des caractères gras... sont les bornes qui
jalonneront le regard
du lecteur et orienteront sa prise d'informations. De la même manière, des illustrations
"émotionnelles"
peuvent pousser le lecteur à une interprétation "passionnelle" de l’information.
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Initiation aux médias
LA RADIO
Historique
Septembre 1895 - Guglielmo Marconi, un autodidacte de 21 ans, originaire de
Bologne (Italie), avait déjà exécuté quelques expériences simples. Il découvre
notamment la possibilité d'envoyer des signaux en employant les ondes
électromagnétiques et une antenne de réception pour relier une transmission.
Au début, les distances étaient courtes: les 100 mètres entre sa maison et
l'extrémité du jardin. Il est alors devenu nécessaire de démontrer que, en utilisant
l'éther, la transmission était également possible entre deux points séparés par un
obstacle.
Les scientifiques et d'autres experts ont soutenu que des ondes électromagnétiques
pourraient seulement être transmises en ligne droite et sans obstacles. Bien entendu, ils
ont pensé que
l'obstacle principal était la courbure de la surface de la terre. Marconi, (comme chaque
homme autodidacte)
était plus intéressé dans la pratique que la théorie. Il a ainsi placé son émetteur près de sa
maison et un
récepteur à trois kilomètres de distance, derrière une colline. A cet endroit, il y avait le
domestique de
Marconi, Mignani, dont le seul devoir a consisté à tirer un coup de fusil quand le signal a
été reçu. Quand
Mignani a mis le feu à son pistolet, pour la première fois dans l'histoire les trois points de la
lettre " S " de
l'alphabet de Morse avaient voyagé par l'espace. L'invention de Marconi a d'abord engendré
peu
d'enthousiasme en Italie: le ministre italien de l'époque a même considéré que son
invention était " non
appropriée aux télécommunications "!
Cependant, en Angleterre, où sa mère est née, Marconi a été supporté et financé et pouvait
faire breveter son
invention. En 1897, le ministère britannique lui a donné l'argent et les techniciens pour
continuer ses
expériences. Les distances de transmission sont devenues de plus en plus longues: cinq,
huit, quinze, 30 et
100 kilomètres. La radiotélégraphie était devenue une réalité.
Après de multiples accidents, avec ses immenses antennes abattues par le vent, l'inventeur
parvient à établir
la première liaison transatlantique sans fil, entre les Cournouailles et Terre-Neuve, en
1901. Le 12 décembre,
un faible signal traverse l'océan pour transmettre les trois points de la lettre S. Cet exploit
vaut, au physicien
italien, le prix Nobel en 1909. Et, le 15 avril 1912, le Titanic émet par radio le SOS qui
contribuera au
sauvetage de 705 de ses 2 200 passagers.
Lorsque Guglielmo Marconi meurt, à Rome, le 20 juillet 1937, toutes les stations de radios
du monde lui
rendent hommage en observant deux minutes de silence.
Quelques grandes dates...
1920 Le premier reportage radio est réalisé le 2 novembre par la station KDKA de
Pittsburgh à l'occasion de
l'élection présidentielle de Warren G. Harding, le candidat républicain à la Maison-Blanche.
1923 La première émission de Radio Belgique, station créée par la Société belge de
Radiodiffusion, est
diffusée le 23 novembre.
1930 L'Institut national de radiodiffusion (INR), première radio officielle de Belgique, est
créé.
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Initiation aux médias
1938 Le feuilleton radiophonique "La Guerre des Mondes", qui décrit aux auditeurs une
invasion de
Martiens, déclenche une folle panique à New York. Son réalisateur: Orson Welles.
1945 La commercialisation des récepteurs de télévision commence aux Etats-Unis.
1954 Les premiers postes de radio à transistors, mis au point à la suite de la découverte
du transistor à pointes
en 1947, sont commercialisés aux Etats-Unis.
1959 Deux chaînes publiques de télévision sont créées en Belgique: la RTB et la BRT.
1992 Lors de l'élection présidentielle, Bill Clinton propose un vaste projet de réseaux de
communications
afin de sortir le pays de la crise économique. Les autoroutes de l'information en naîtront. Le
monde entier va
se mettre à surfer sur l'Internet.
1996 Depuis le début des années 90, les technologies numériques ont imposé à l'image
une mutation radicale. Des équipements de
ce type ont été largement utilisés aux Jeux olympiques d'Atlanta. Les deux médias
proprement informatiques, le CD-Rom et
l'Internet, ainsi que la télévision et la radio ne vont pas tarder à bénéficier également de
ces recherches.
Les radios libres
Les radios libres sont apparues à la fin des années 70 dans les différents pays d’Europe,
dans un contexte
d’illégalité ou de semi-légalité. En Belgique, les premières stations apparaissent en 1978,
avec des objectifs
divers. La plupart de ces radios font d’ailleurs souvent l’objet de poursuites et de saisies,
puisque ces stations
émettent sans autorisation, ni de la part du Ministre des PTT, ni de la part du Ministre ayant
la culture dans
ses compétences.
Dès 1980, des liens vont alors se nouer entre des hommes politiques et quelques radios
locales qui
connaissent un succès impressionnant. C’est par exemple le cas de Radio Contact
Bruxelles, qui depuis ses
origines, est proche du PRL (notamment à travers Pierre Houtmans, administrateur de la
radio). Ces
nouvelles radios à caractère commercial n’espèrent qu’une chose, à savoir qu’on leur
attribue le droit de
diffuser de la publicité.
C’est seulement à partir de 1985 que des mesures seront prises afin de réglementer la
publicité (par le biais
de l’arrêté royal du 5 juin 1985). En réalité, certaines radios en diffusaient déjà depuis plus
de 3 ans...
De manière générale, on peut affirmer que la loi dans le secteur a toujours été dépassée.
Média d'urgence
Souple et rapide, la radio est un média d'urgence par excellence : tout y est réalisé en
direct et rigoureusement
minuté. L'information est avant tout réactive, son format est court et son rôle est d'alerter
l'auditeur sur les
faits d'actualité.
Pour le journaliste radio, assigné le plus souvent à résidence au bureau, le travail consiste à
rédiger et à
hiérarchiser l'info à partir des dépêches d'agence.
Pour les quelques reporters qui partent sur le terrain, une seule mission : ramener à temps
le sonore à insérer
dans le flash d'info. Le rythme est soutenu et l'info réduite à l'essentiel.
Une caractéristique inhérente à la radio que certains journalistes trouvent frustrant et que
d'autres compensent
par l'excitation du direct.
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Initiation aux médias
L'information
Les radios généralistes telles que Radio France, RTL ou Europe 1 réservent néanmoins une
place importante
au travail des journalistes. La grand-messe se fait entre 6 heures et 9 heures.
53% des Français déclarent en effet s'informer sur ce créneau via la radio.
Mieux vaut donc être matinal pour travailler sur les ondes. Sur tous les fronts de l'info qui
fait l'actualité du
quotidien, le journaliste radio est aussi par définition un généraliste qui doit pouvoir
compter sur une solide
culture générale pour être efficace.
La musique
Les radios FM du type NRJ, Fun Radio ou Europe 2 privilégient la musique et misent sur les
animateurs. Ils
sont le plus souvent entièrement responsables de leur émission sur plusieurs heures.
Les formats peuvent être très divers : émission musicale, humoristique ou plateau avec
invités pour les plus
aguerris.
Réunis sous le terme général de techniciens, les professionnels du son exercent pourtant
des métiers
différents, techniques ou artistiques : prise de son et maintenance, enregistrement,
habillage sonore ou
réalisation. Le métier est en perpétuelle évolution du fait des innovations technologiques.
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Initiation aux médias
LA TÉLÉVISION
La télévision n'est plus aujourd'hui un meuble ou un appareil électroménager comme les
autres. En effet, en
consommant les produits télévisuels à raison de trois heures par jour, le téléspectateur( ne
se trouve plus
devant un simple objet de délassement ou de contemplation. La télévision est devenue le
principal lieu
d'expression des enjeux culturels, politiques et économiques.
Un peu d'histoire
La télévision n'est pas née en un jour. C'est la réunion de plusieurs expériences qui a
aboutit au système de
transmission d'images et de sons par ondes hertziennes.
Au début dW20ème siècle, Samuel Morse a déjà mis au point le télégraphe. Un italien du
nom de Marconi a
exploité la radio. Le cinéma des frères Lumière a permis de restituer le mouvement par les
images. Du film
muet, on est passé au film parlant. Enfin la découverte de la photoélectricité, qui permet de
transformer la
lumière en énergie électrique, va définitivement ouvrir la voie aux chercheurs.
Dès 1884, Paul Nipkow, un jeune étudiant allemand, invente un dispositif de balayage de
l'image par un
système ingénieux de disque troués qui sera le précurseur des premiers appareils de
télévision.
En 1926, un anglais, John Baird, va unir les inventions de Nipkow et d'autres inventeurs
(Braun et son tube
cathodique, ... ) et produire les premières images de télévision. Il s'agit de l'image d'une
poupée transmiseau
rythme de 5 images par seconde.
En Grande-Bretagne, et dès 1929 la BBC transmet de manière expérimentale 15 minutes
de télévision par
jour. Pas de quoi s'amuser pourtant : l'image était floue et le son médiocre. De plus,
personne ne possédait
de téléviseur !
En Belgique, on vient de fêter les 40 ans de télévision. C'est en effet le 31 octobre 1953
que télé-Bruxelles
émet pour la première fois. Il faudra attendre 1958 pour que la future RTBF diffuse tous les
jours à l'aide de
plusieurs émetteurs disséminés dans tout le pays.
De la télévision publique à la télévision privée
La télévision a toujours fait, fantasmer toutes les classes politiques. Ce fantastique
instrument de
communication de masse leur est apparue très tôt comme un outil formidable et
dangereux. Jusqu'à la fin des
années 70 et début des années 80, la télévision des pays européens est essentiellement
une télévision
publique, détenant le monopole de diffusion et souvent sans publicité. Une télévision sous
tutelle longtemps
financée par l'Etat.
La fin des années 70 a vu débarquer en Europe nombre d'industriels désirant installer des
télévision privées.
L'Europe découvre peu à peu les enjeux économiques du secteur audiovisuel. D'une
situation de' monopole publique, les systèmes de télévision passent à celle de la
concurrence. Parallèlement, les moyens financiers
mis à la disposition des télévisions publiques ne suffisent plus à concurrencer les
programmes des chaînes privées. Publicité et sponsoring se généralisent. Les paysages
audiovisuels deviennent le lieu de bataille où
les stratégies commerciales prennent le pas sur la vieille ambition culturelle de la télévision.
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Initiation aux médias
L’argent de la télé
Tant que la télévision était une affaire d'Etat, la télévision se devait d'être au service du
plus grand nombre et
recevait l'argent nécessaire à son fonctionnement de 1"'Etat patron", ce dernier allant le
chercher dans la
poche du contribuable. bn a très vite remarqué que le financement de la télévision coûtait
très cher et
rapidement, on a ajouté au financement publique un complément publicitaire.
Quand les télévisions privées sont entrées dans la danse, tout fut bouleversé. Car les
télévisions privées ne
vivent que de la publicité. Pour leur s actionnaires, une télévision doit être avant tout
rentable et produire des émissions n'est pas un simple service" mais une affaire. Pour cela,
un seul moyen, produire un programme qui attirera les meilleurs téléspectateurs et donc le
plus grand nombre d'annonceurs. D'où les guerre à l'audience et à la programmation,
chacun essayant de ravir des parts de marché à l'autre pour parai7tre le plus crédible au
yeux des publicitaires. Pour simplifier, on ne serait pas très loin de la réalité en disant que
les programmes servent d'appâts pour que les téléspectateurs soient bien présents devant
leur poste lorsque passe l'écran de publicité.
D'où vient l'argent ?
Redevance et dotation
Les télévisions publiques reçoivent une partie de leur budget de l'Etat, sous forme d'une
dotation. Dans certains pays, cette dotation est directement en rapport avec le montant de
la redevance que chaque citoyen paie lorsqu'il possède un téléviseur. En Belgique, la
dotation n'a aucun rapport avec les montants récoltés.
La publicité
Dans les télévisions publiques, elle permet de "mettre du beurre dans les épinards". Dans
les chaînes privées, elle est la seule source de revenu... et de profit pour les actionnaires.
Aussi les télévisions privées se battentelles pour avoir le plus d'annonceurs et donc,
d'écrans publicitaires. Voilà pourquoi elles ne sont pas favorables aux lois qui limitent le
temps de publicité autorisé (en moyenne 12 minutes par heures). Et pourquoi elles se
battent pour supprimer certaines contraintes comme l'autorisation d'une seule coupure
publicitaire dans les films en France.
En Belgique, la part des recettes publicitaires dans le budget de la RTBF ne peut dépasser
25%.
Le sponsoring
Il s'agit d'une formule dérivée de la publicité-, le sponsor finance en partie un programme
en espérant en
retirer quelques avantages.
Les ventes et les droits dérivés
La télévision vend parfois ce qu'elle produit à d'autres chaînes. Elles s'associe aussi avec
d'autres pour coproduire.
Cela lui fournit des rentrées supplémentaires. Tout comme la commercialisation de ses
programmes en K7 vidéo ou la vente de produits dérivés (peluches, gadgets, jouets,...)
L'abonnement
De nos jours, les télés à péage commencera à faire son apparition. Le principe en est
simple pour recevoir la chaîne, il est nécessaire de s'abonner (Canal +). Celle-ci commence
à être concurrencée par le "pay-perview",l'achat de programmes à la carte.
Le bartering
21 Initiation aux médias Certains publicitaires n'hésitent pas à produire eux-mêmes des
émissions télé qu'ils cèdent ensuite aux chaînes en échange d'espaces publicitaires gratuits.
C'est-à-dire l'intrusion directe du publicitaire dans le contenu et la conception d'un
programme qui ne coûterait rien à la chaîne qui le diffuse.
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