
Tout d’abord, il se confirme que le problème du « porno-chic » (mélange
d’hypersexualisation
des personnages et de soumission – dépendance – violence, pour
des produits de luxe) particulièrement marqué au début de la décennie, est pour
l’instant maîtrisé. Un seul visuel peut être véritablement rattaché en 2004 à ce
type de problème et encore s’agit-il d’une utilisation relativement modérée de ce
registre.
Ensuite, la question de la décence, revenue aux devants de la scène en 2003
(notamment du fait du phénomène « string » en lingerie) s’est très nettement
calmée. Avec, manifestement, une grande prudence des afficheurs sur ce sujet
sensible (aucun cas de cet ordre n’a été constaté en affichage cette année).
3
� La catégorie des stéréotypes, quant à elle, soulève une question délicate :
certaines utilisations de stéréotypes dégradants (4 cas sur 5 retenus dans l’étude)
ont pour objet de les dénoncer.
Doit-on alors considérer que cela constitue un manquement déontologique ?
Rien n’est moins sûr. A condition évidemment que la dénonciation soit explicite et
d’un impact suffisant pour contrebalancer l’impression première liée à la
représentation du stéréotype.
� Un seul registre préoccupant persiste, traditionnel : celui de la chosification,
ou en d’autres termes de la réduction du corps humain (féminin dans tous les cas
relevés pour 2004) à une fonction d’objet, et singulièrement d’objet sexuel.
Condamnable en soi, cette utilisation du corps de la femme est encore plus
déplacée lorsque le produit vendu est sans aucun rapport avec cette
représentation (banque, voyages ou crédit, par exemple).
Quantitative, l’amélioration est également qualitative. Les problèmes les plus aigus
sur lesquels les professionnels se sont mobilisés depuis 3 ans en matière d’image de
la personne humaine en publicité semblent endigués. En termes d’intensité, de
gravité, l’ensemble des manquements 2004 sont moins sérieux que ceux de 2003.
4. La difficulté des publicités relevant des secteurs du cinéma et du
caritatif
Cette étude est l’occasion de souligner deux problèmes persistants en matière
d’image de la personne humaine, sur lesquels le BVP n’a pour l’heure pas
réellement prise :
� Tout d’abord, les publicités pour le cinéma, notamment en affichage extérieur. La
question dépasse le seul problème de l’image de la personne humaine, mais sur
ce sujet particulier force est de noter que si l’on appliquait à ces publicités la grille
déontologique utilisée pour la présente étude, un nombre non négligeable de
visuels seraient considérés comme des manquements.
Pour l’instant ces publicités relèvent d’un régime particulier, supervisé par le CNC,
dans lequel le critère d’image de la personne humaine n’est pas pris en compte.
Le grand public, néanmoins, ne connaît pas ces différences institutionnelles et
impute aux professionnels de la publicité les problèmes constatés dans le champ
du cinéma.
� Ensuite, le problème des publicités pour les causes de type caritatif – humanitaire
- citoyen. Disposant de budgets réduits et de peu d’espace publicitaire, ces
campagnes jouent souvent la carte de la provocation pour être reprises par les
médias, au risque de choquer le public. Certaines d’entre elles sont soumises au