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4/5ème de la planète. Il faudra les deux guerres mondiales et la grande crise pour briser cette
domination. le centre de l’économie s’est alors déplacé vers les Etats-Unis. Ce déplacement a
évidemment eu de nombreuses incidences, mais il n’a pas modifié la logique du capitalisme.
Quelle est cette logique ?
Comme son nom l’indique, le capitalisme est fondé sur l’accumulation du capital.
Dans un tel système, des individus, seuls ou associés, engagent du capital, qui est au départ
une quantité d'argent, dans des entreprises qui l’utilisent pour acheter des matières premières,
des produits intermédiaires, des machines, et pour embaucher des salariés, afin de produire
des biens et des services destinés à être vendus sur des marchés dans l’espoir de réaliser ainsi
le taux de profit le plus élevé possible. Si cet objectif est atteint, ces mêmes individus
disposent donc d’une quantité d’argent plus importante qu’ils s’empressent de réinvestir afin
d’augmenter leur profit et d’en réinvestir une partie, de telle sorte que l’on assiste bien à une
accumulation du capital, comparable à un effet « boule de neige », a priori sans fin, tant que le
taux de profit reste suffisant.
Le capitalisme est par conséquent un système dynamique, inconcevable « au repos »,
dont la « nature » est de s’étendre sans cesse, dans chaque société et au-delà des frontières,
jusqu’à conquérir le monde entier… Cette dynamique implique l’expansion elle aussi infinie
du marché, qu’il s’agisse de la création de marchés nationaux ou internationaux, ou qu’il
s’agisse de la transformation de toute activité humaine en marchandise que l’on vend et que
l’on achète : le capitalisme a pour horizon la « marchandisation » du monde. Ce que l’on
appelle aujourd’hui la « mondialisation » n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agit de la logique
même du capitalisme depuis ses origines. Qu’est-ce que la mondialisation ? C’est le passage
d’une économie internationale à une économie mondiale : dans ce système, la concurrence se
généralise, les nations sont intégrés dans un espace économique mondial qui échappe aux
régulations étatiques nationales, les grandes entreprises deviennent transnationales,
délocalisant leurs filières dans les pays à moindre coût de main d’œuvre.
Pour conquérir des parts de marchés ou créer de nouveaux marchés, les capitalistes
sont incités à innover, à mettre en œuvre de nouvelles techniques de production, à lancer de
nouveaux produits ; il en résulte des gains de productivité qui sont la principale source de
croissance économique : par exemple, la production par heure de travail a été multipliée par
25 en France entre 1830 et 1990. Ces innovations techniques ont des conséquences sur la vie
des sociétés capitalistes : le capitalisme déstabilise, bouleverse sans répit les sociétés, les
cultures qu’il investit ; il détruit les formes traditionnelles de solidarité, il déracine les
hommes, change leur mode de vie, il rend obsolètes les anciennes techniques (Schumpeter
(1883-1950) insistera tout particulièrement sur ce processus de « destruction créatrice »
).
Le capitalisme est à la fois producteur et produit du processus de rationalisation propre
à l’occident. Selon Max Weber, il n’est que l’une des manifestations d’un processus de
rationalisation propre à l’occident. Rationaliser une activité, cela implique de rechercher le
moyen optimal d’atteindre la fin qui lui correspond, sans jamais se contenter du résultat
acquis : rationaliser le travail cela revient à se l’organiser de telle sorte qu’il soit le plus
efficace possible (exemple taylorisme
). Cette logique rationalisatrice implique que l’on
Les entreprises à la pointe de l’innovation éliminent les entreprises en retard, des emplois sont détruits et
d’autres sont créés. Pb : le nombre d’emploi créé est souvent inférieur à celui détruit, précisément parce qu’il y a
augmentation de la productivité du travail.
L’OST repose sur la séparation totale des tâches d’exécution et de conception (division verticale du travail), sur
la décomposition des tâches en gestes parcellaires susceptibles d’être contrôlés, sur la définition du mode