moraliser le capitalisme

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MORALISER LE CAPITALISME ?
Il faut pour traiter ce sujet dépasser les pulsions de base.
Jean-françois Draperi, professeur d’économie au CNAM
On ne peut pas moraliser le capitalisme.
La morale est un système de normes qui permet l’accomplissement de la personne humaine
dans la société en se basant sur la reconnaissance d’autrui.
Braudel : il y a une différence entre l’échange marchand, qui est transparent (le producteur
connait le consommateur) et concurrentiel (car rien n’empêche un nouveau marchand
d’arriver) et existe depuis des millénaires, et l’échange capitaliste qui est opaque et
monopolistique (situation de rente).
19ème siècle : généralisation de cette relation. Le salariat, contrat de subordination, se dvp, et
le salariat correspond à une perte de pouvoir économique du travailleur.
20ème : marchandisation des ressources naturelles et de la personne humaine.
Le capitalisme est immoral car la personne humaine est niée en tant que telle au sein de la
sphère capitaliste.
Alain Leroux, économiste
Moraliser : se projeter dans un monde qui n’existe pas, aller du positif vers le normatif.
Capitalisme : organisation collective à partir d’institutions. On moralise à partir de références
qui sont des valeurs qui sont structurées autour d’une éthique.
Or, il ne faut pas confondre éthique et morale.
Le capitalisme est amoral, car c’est juste une organisation économique qui est porté par des
règles qui n’ont pas à être justifiées en tant que tel. Mais les hommes dans leurs actions ont
besoin de les justifier, ils créent donc des idéologies qui sont des constructions mentales
visant à juger les actions. A travers l’idéologie que l’on adopte on dvp une éthique qui nous
permet de porter un jugement moral sur le capitalisme.
Assistance : don que la collectivité fait à certains de ses membres. Alloc logement, familial,
RMI.
Les discours critiques sur l’assistanat repose sur l’idée que la pauvreté résulte d’un choix, et
non d’une organisation collective qui ne permet pas de générer un nombre d’emplois suffisant
pour tous.
Pour Hayek, il y a des gagnants et des perdants sur le marché, sans que les perdants soient
forcément non méritants. Il pense donc qu’il faut assister les méritants qui n’ont pas été
récompensés, mais pas le reste. « Toutes les existences humaines n’ont pas un droit moral à la
préservation » (Hayek)
Sacha Bourgeois-Gironde, philosophe
Il y a 3 sens possibles à la moralisation du capitalisme :
1) La morale est extérieure à l’économie et donc au capitalisme. L’Etat va réguler
l’économie, et on va lui assigner des objectifs moraux. Question : si par exemple on
limite les salaires des traders, on peut mettre en place une action morale, mais a-t-on
pour autant moraliser le système ?
2) Le capitalisme est générateur de vertus qui sont morales (Smith). Hirshmann montre
que les valeurs sont endogènes à l’économie. L’économie expérimentale permet de
tester la création de valeurs via des institutions.
3) Le capitalisme n’est qu’une réalisation imparfaite du libéralisme.
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