Input by Olivier Marguery, Vice President EAPN on behalf of EAPN France
To the Debate at the 2012 EAPN General Assembly – Time of Crisis – Time for Change
1. Diagnostic de la « crise »
Si les politiques menées pour sortir de la crise échouent c'est que nous pensons que le
diagnostic n'est pas bon et qu’il est urgent que soit posé un diagnostic exact, précis,
juste.
Nous avons à mener une bataille d'analyse car c'est avant tout une crise du capitalisme
dérégulé et non pas une crise de l'État-providence ou une crise de la dette. Comme le
disait un ancien Premier Ministre Français Michel Rocard en 2007 « le capitalisme vit
une crise suicidaire pour l'humanité ». Ce ne sont pas les politiques sociales et la
régulation du marché du travail qui est en cause en Europe mais les baisses d'impôts
des plus riches, la concurrence entre Etats, l'augmentation du nombre d'emplois
précaires et la libéralisation des systèmes de protection sociale (réforme des retraites,
remboursement de sécurité sociale, en France, ce sont les personnes ayant le plus fort
risque d’emploi qui payent le plus lourd tribut à la crise).
Crise politique, crise sociale, crise financière, crise écologique, crise démocratique… de
tous ces domaines, nous vivons dans des sociétés qui ont depuis plusieurs décennies
cumulé des difficultés qui nous amènent à un point de rupture du modèle économique
et politique dominant.
Les dirigeants nationaux et européens continuent la fuite en avant afin d'arriver à une
« gestion saine des finances publiques » plutôt que de changer radicalement ce modèle
économique créateur de tant d’inégalités et d'injustices sociales et humaines (taux de
prélèvements sociaux à mettre en regard de la capacité de l’économie à les générer).
Il faut évoquer les choix à faire en matière de protection sociale. Peut-on continuer à ne
pas traiter simultanément de la couverture des différents risques : santé vieillissement,
dépendance, chômage,… pour l’ensemble des personnes exposées (quid des régimes
spéciaux ?), ne serait-ce que pour éviter que l’un ne paye pour les autres (les pensions
font plus de bruit que l’indemnisation des demandeurs d’emploi).
La crise touche notre modèle de développement qui est de toute manière intenable
puisqu'il nous faudrait plusieurs planètes pour nous fournir les ressources de notre
niveau de vie. Pendant l'été 2011, les paysans en France du fait de la sécheresse ont du
abattre tout ou partie de leurs troupeaux alors que des centaines de millions de
personnes ont faim dans le monde.
Le désarroi gagne nos pays, les personnes et même nos associations, etc. Plus de 25
millions de chômeurs en Europe, des difficultés innombrables pour payer les loyers ou
nourrir les enfants, le nombre de personnes en surendettement qui augmente d'année
en année…