DIFFICULTES DANS L’APPLICATION DU PAQUET MONTI KROES ET PROPOSITIONS
D’ADAPTATION
Il s’agit de sensibiliser le commissaire européen aux difficultés rencontrées par les
collectivités territoriales de se mettre en conformité avec le droit européen s’agissant de
l’organisation et du financement des services publics locaux.
La Commission européenne est en train d’évaluer l’intérêt éventuel d’une révision des règles du
Paquet Monti-Kroes qui encadrent les compensations financières des obligations de service public.
Les associations membres de la MEPLF et l’ARF se sentent très concernées et participent
activement au débat à la fois dans le cadre de l’Intergroupe du Parlement européen sur les
services publics et au titre de la consultation ouverte par la Commission européenne
le 10
septembre 2010.
Pour les associations d’élus, les difficultés posées par le paquet Monti-Kroes sont les suivantes :
1. Difficultés de compréhension nécessitant une information ciblée à la fois de la part des
autorités nationales et européennes.
2. Difficultés résultant de l’insécurité juridique. En France, on considère qu’il existe un
champ d'intervention naturel de la collectivité répondant à un intérêt général défini de
manière objective.
La grille de lecture propre à l’Union européenne en matière de services pose problème car
les termes et concepts utilisés par l’UE et en France ne veulent pas dire la même chose.
Par exemple, les concepts de Service d’Intérêt Général (SIG), Service Economique
d’Intérêt Général (SIEG), Service Non Economique d’Intérêt Général (SNEIG), Service
Social d’Intérêt Général (SSIG), n’existent pas en France.
L’imprécision de ces concepts plonge les acteurs dans les affres de l'insécurité juridique. Il
apparaît parfois difficile de comprendre si l'UE laisse aux Etats membres des marges de
manœuvre importantes, estimant, comme le précise le protocole sur les SIG du Traité de
Lisbonne, que c'est avant tout de la compétence des Etats d'organiser librement les SIG ou
si, au contraire l'UE, par sa volonté de construire le marché unique européen, intervient
dans la définition des SIG et dans les modalités de mise en œuvre.
L’organisation et le financement de services publics nécessitent un environnement
juridique stable, c’est pourquoi on ne peut laisser à la CJUE le soin d’interpréter ces
différents concepts au gré des arrêts rendus. La définition d'un régime juridique par voie de
contentieux et fondé sur la jurisprudence de la CJUE n'apparait pas un moyen adapté pour
favoriser son appropriation par les acteurs, notamment au niveau des collectivités
territoriales.
Les collectivités locales ont plus que jamais besoin de pouvoir organiser et financer
sereinement les services publics locaux indispensables aux citoyens européens, en
particulier dans le contexte actuel de crise.
Enfin, la logique inhérente à la réglementation des aides d'Etat n'est pas forcément celle
qui domine les relations entre les collectivités territoriales et leurs opérateurs (fréquente
absence de mandat explicite ou de définition précise de l'intérêt général...) et notamment
les relations avec les associations.
http://www.meplf.eu/documents/?doc_n_id=586&arb_n_id=71