
 
La métaphore «funambulique » : les expériences limites  
 Le fil renvoie à une dépendance, aux éprouvés corporels. L’adolescent commence à 
relever des défis de plus en plus difficiles. Il finit déprimé ou a un accident et décide d’arrêter. 
Lorsqu’on  est  sur  un  fil, on est dans des enjeux de mort, sous tension car obligé de tout 
contrôler. Cela active les endorphines. Interaction forte entre le biologique et le psychique, 
état de tension entre le plaisir et la douleur. L’adolescent est dans le déni de la chute, le déni 
de la mort : il pense qu’il va réussir. Etre «funambule » c’est être addictif. Il n’y a que sur le fil 
qu’il est bien. A terre, il déprime, se sent en manque, ne se sent pas exister. 
La problématique de l’adolescence, c’est être sur le fil. L’adolescent va rechercher les 
expériences limites, mettre sa vie en jeu avec son corps ou avec des produits. Le danger c’est 
de  devenir  dépendant  à  des  états  limites.  Alors  il  n’y  a  plus  de  recul  par  rapport  à  ces 
expériences  physiques et psychiques, il n’y a plus de sublimation possible. 
La  clinique  des  attaques  du  corps  (maltraitance  de  son  propre  corps),  c’est  une 
clinique du chaos associé à des états anxieux, de panique qui mettent le corps en tension et 
en  souffrance.  L’ado  peut  perdre  la  perception  et  la  sensation  des  limites  corporelles.  
L’intégrité corporelle n’est plus contenue.  
             Dans  ces  moments  de  perte  des  limites  corporelles,  l’ado  attaque  son  corps 
(scarifications,  brûlures..)  Cela  apporte  un  soulagement,  un  apaisement  des  tensions 
corporelles et psychiques et permet de retrouver les limites corporelles. 
  Les troubles des conduites alimentaires : 
 
L’ado  organise  son  psychisme  autour  de  l’oralité.  L’anorexique  (99%  des  filles) 
«obsessionnalise»  ses  conduites.  A  partir  du  regard  qu’elle  porte  sur  son  corps,  sur  ses 
perceptions  corporelles,  elle  s’épuise  à  trouver  les  quantités  d’aliments  qu’il  faut  peser, 
ingérer, rejeter pour garder la limite entre la vie et la mort. Elle pense en permanence  qu’elle 
peut  se doser,  jouer avec le plein et le  vide,  le moins et  le plus. Ce sont des conduites 
ritualisées.  Elle se  restaure  dans  un  éprouvé    corporel  qui lui  permet de  penser  qu’elle  est 
encore vivante Elle s’épuise à travailler sur les limites. Parfois, il existe des comas, voire des 
décès.  Il  existe  une  transmission  transgénérationnelle  d’un  problème  de  la  mère.  C’est 
l’adolescence de la fille qui est le symptôme de la problématique de la mère. 
Le travail sur le génogramme avec les adolescents permet de poser des questions sur 
les secrets de famille, sur soi, de construire le roman familial. 
 
les  états dépressifs  à  l’adolescence : 
 
La  dépression  à  l’adolescence  est  différente  de  celle  de  l’adulte.  Perte  d’élan  vital 
chez  l’adulte,  accompagné  d’angoisses,  et somatisations. Il existe des personnes maniaco-
dépressives mais la plupart  sont des dépressives ralenties. 
 Mais  l’adolescent déprimé  va, lui, poser des  actes pour en sortir. Accepter d’être 
déprimé,  c’est  accepter  de se  confronter  à  sa propre  image,  de  parler  à  sa souffrance. Or, 
c’est  difficile  pour  l’ado.  Il  faut  faire   un travail    préliminaire  avant d’engager  une  démarche 
thérapeutique. Il est donc indispensable de prescrire des antidépresseurs aux adolescents. 
Le ministre de la Santé préconise de ne plus donner d’antidépresseurs en-dessous de 
18 ans.  Les  généralistes  n’en prescriront  plus  et  cela évitera  bon nombre  de tentatives  de 
suicide. En revanche les psychiatres demandent que les anxiolytiques, antidépresseurs ne 
soient distribués qu’à hauteur des besoins de la personne. 
Pour  la  prévention  des  «rechutes », l’ado  peut  avoir  6  mois  de  traitement  par 
antidépresseurs, traitement accompagné d’une psychothérapie. 
Les adolescents suicidants présentent des signes dépressifs : insomnies, impulsivité, 
agressivité, somatisations, marginalisation (paralangage, pseudo rationalisation de leur mal-
être), conduites addictives (cannabis, médicaments, alcool), isolement parfois. 
 
 Questions/ Réponses par rapport à la conférence du matin 
 
 
 Q : Qu’en est-il des phobies scolaires ?