4- Les témoins d’une ancienne subduction
La fermeture océanique par subduction a des conséquences sur les roches de la lithosphère
océanique : en profondeur, celles-ci se trouvent soumises à de nouvelles conditions de pression et de
température. .
Quels indices témoignent d’une subduction qui aurait fermé l’océan ?
Activité 4a : Des transformations minéralogiques caractéristiques de la subduction (fiche TP)
La croute océanique qui subit la subduction est très hydratée. L’hydrothermalisme est à l’origine
des premières phases de métamorphisme de la croûte océanique au niveau des gabbros avec
l’apparition de la hornblende verte (famille des amphiboles, minéraux hydratés) au dépend de
quelques minéraux de pyroxènes essentiellement. Ce métamorphisme de faciès à amphibolites est
réalisé à température moins élevée, entre 600 et 900°C, et faible pression.
Quelques millions d’années plus tard, la croûte océanique refroidie poursuit son métamorphisme mais
cette fois à basse température et faible pression. Les métagabbros à hornblende de faciès à
amphibolites voient l’apparition de nouveaux minéraux plus hydratés comme la chlorite (verte) et
l’actinote (autre amphibole) toujours au dépend des pyroxènes essentiellement. Les métagabbros à
hornblende de faciès à amphibolites donnent naissance à des métagabbros à chlorite-actinote de
faciès schistes verts
La croute océanique qui subit la subduction est très hydratée. Au cours de la subduction, la croute
océanique se transforme et se déshydrate.
Les roches de la croute océanique entrainées dans la zone de subduction sont soumises à de
nouvelles conditions de température et de pression : elles se transforment à l’état solide
(métamorphisme) et se déshydratent. Ces réactions métamorphiques de haute pression aboutissent
à la formation de minéraux caractéristiques, le glaucophane (cf. faciès schiste bleu) ou la jadéite
(cf. éclogite), de plus en plus pauvres en eau.
Activité 4b : Des roches métamorphiques dans les alpes (doc. 2,3 p. 173 + fiche TP)
Dans le massif du Queyras, à l'ouest de Briançon, on rencontre des gabbros métamorphisés ou
métagabbros présentant des zones colorées en bleu. Cette coloration est due à la présence d'un
minéral, le glaucophane. Ce minéral est caractéristique de roches métamorphiques de HP – BT
(500°C) du faciès schiste bleue.
Plus à l’est, au mont Viso, en Italie, des roches, de composition chimique identique, montrent des
cristaux de grenat (rouges) associés à un pyroxène vert, la jadéite. Ces roches portent le nom
d'éclogites. Ces roches sont d’anciens gabbros dont la minéralogie a été transformée par des
réactions métamorphiques de HP – BT.
Ces minéraux de HP ont été préservés lors du retour à la surface grâce à des mouvements tectoniques
et à l’érosion. De telles conditions n’existent que dans les zones de subduction : ces indices témoignent
de la disparition de la lithosphère de l’océan alpin dans une zone de subduction, la partie chevauchante
étant située vers l’Est. Ces formations ont été datées de ‐70 à ‐50 Ma (fin crétacé sup.‐ début
tertiaire).
Plus à l’est encore, Dans les massifs cristallins internes (Dora Maira) on peut trouver d'autres
minéraux caractéristiques: la coésite (quartz habituellement associé aux cratères d'impacts
météoritiques) et de petits diamants. Les roches correspondantes ont d'ailleurs été datées autour
de ‐ 40MA.
On interprète cette zone comme la suture entre les deux plaques africaine au S‐E et européenne au
N‐W qui se sont affrontées après la disparition de l'océan alpin. Ces roches, formées à très haute
pression, quand la croûte continentale a commencé à sombrer, marquent donc la collision après le
blocage de la subduction.