1.2. EPIDEMIOLOGIE POSITION DU PROBLEME :
Très grande fréquence : nodules cliniques palpables dans 4 à 5 % de la population
générale, nodules infra cliniques mis en évidence à l'échographie dans plus de 50 % de la
population de 60 ans. La fréquence des nodules augmente avec l'âge, les femmes sont plus
touchées que les hommes.
La découverte d'un nodule thyroïdien pose le problème du dépistage du cancer thyroïdien,
sachant qu'actuellement seuls 5 à 10 % des nodules opérés sont des cancers, la proportion étant
beaucoup plus faible pour les nodules échographiques, mais sachant également tout l'intérêt de
traiter un cancer thyroïdien au stade précoce de nodule isolé sans métastases.
La grande question actuelle est d'améliorer la stratégie diagnostique des nodules
thyroïdiens dans le but de respecter une lésion bénigne et de traiter au plus tôt un cancer.
1.3. Ainsi, la découverte clinique d'un nodule entraîne la recherche d'arguments en faveur de la
malignité
Par l'interrogatoire et l'examen :
Terrain : jeune âge ou à l'opposé patients de plus de 60 ans avec un nodule isolé, sexe
masculin. ATCD personnels d'irradiation du cou, actuellement traitement du Hodgkin, du
cancer du sein, des cancers ORL
ATCD familiaux de cancers thyroïdiens qui font évoquer le carcinome médullaire et le
syndrome de Sipple ou NEM2 (association cancer médullaire de la thyroïde, phéochromocytome,
hyperparathyroïdie) mais il existe aussi des familles de cancer papillaires et de cancers oxyphiles
Signes cliniques locaux : nodule de plus de 3 cm, dur, douloureux, adhérent aux structures
de voisinage, présence d'adénopathies cervicales (cf Figure 1), signes de compression ou
d'irritation locale.
Signes cliniques généraux qui font rechercher un cancer médullaire : diarrhée motrice,
flush.
Par les examens complémentaires
Le dosage de la TSH pour repérer les nodules toxiques ou prétoxiques (TSH basse :
nodule probablement chaud à vérifier en scintigraphie d'emblée, ce caractère fonctionnel avec
extinction du parenchyme adjacent n'étant qu'exceptionnellement associé à un cancer)
Le dosage de la calcitonine marqueur du cancer médullaire à demander en cas de
symptôme et pour certains au moins 1 fois devant tout nodule. La place de cette exploration n’est
pas encore consensuelle : son grand interêt est qu’elle permet le diagnostic de tous les cancers
médullaires, l’inconvénient est le très faible « rentabilité » de l’examen (cancer médullaire très
rare) et la difficulté d’interprétation des taux faibles de calcitonine (diagnostic différentiel
difficile entre microcarcinome médullaire et simple hyperplasie des cellules C)
Echographie : un cancer est plus volontiers mal limité, hypoéchogène siège de petites
calcifications mais aucun critère échographique n'est suffisamment fiable pour permettre un
diagnostic de malignité.