Complément du nom :
La complétive entre dans le groupe nominal.
Ex : L’idée que tu viennes me réjouit.
Complément de l’adjectif :
Elle peut enfin entrer dans le groupe adjectival.
Ex : Je suis très heureux que tu sois venu.
C. MODE ET TEMPS DANS LA COMPLETIVE PAR QUE ET CE QUE
1. Mode
Indicatif et subjonctif se rencontrent également. L’indicatif intervient dès lors que le procès est posé,
pleinement actualisé, et pris en charge.
Ex : Je pense qu’il viendra.
Le subjonctif intervient partout où le procès relève du domaine du possible,
Ex : Ce serait étonnant qu’il ne vienne pas
soit implique, en creux, la possibilité contraire :
Ex : Je suis heureux qu’il vienne (il aurait pu ne pas venir).
Indicatif
On le rencontre après des supports impliquant un contenu de parole ou de pensée (déclaration, croyance,
certitude), puisque l’énoncé prend en charge, à des degrés divers, le contenu asserté.
Ex : Je suis presque convaincu qu’il viendra.
On ajoutera à cette catégorie les verbes de doute soumis à négation, dont le sens équivaut alors à une
certitude.
Ex : Je ne doute pas qu’il viendra.
Après des supports contenant l’idée du probable (les chances de réalisation l’emportant en effet sur les
chances de non-réalisation) :
Ex : Il est probable qu’il viendra.
Après des présentatifs dont le rôle est précisément de présenter ou " poser " un événement.
Ex : Voilà qu’il pleut.
Subjonctif
Trois types de situations :
La subordonnée complétive est en tête de phrase
Ex : Que l’Europe ait changé en deux siècles, cela est évident.
Le subjonctif est obligatoire et s’explique par l’indétermination dans laquelle se trouve l’énonciateur, à la
fin de la subordonnée, quant au jugement porté sur son contenu.
Le sens du support impose le subjonctif
C’est le cas lorsque le procès est donné comme seulement possible (je crains, je défends, je veux, il est
possible...). C’est encore le cas lorsque l’énonciateur présente un fait comme susceptible, normalement, de ne
pas avoir lieu.
Ex : Il est scandaleux / normal / étonnant / je regrette qu’il ne soit pas là (il aurait pu être là).
Remarque : apparition possible de l’adverbe ne dit explétif, après des supports impliquant virtuellement une idée négative.
Ex : Je crains qu’il ne vienne.
La principale n’actualise que faiblement le procès.
C’est le cas lorsque le verbe recteur est nié. Ainsi, les verbes de déclaration et d’opinion qui imposent
normalement l’indicatif en raison de leur sens lexical peuvent se mettre au subjonctif lorsqu’ils sont soumis à
la négation : l’énonciateur ne prend pas en charge le procès.
Ex : Je ne crois pas qu’il vienne.
La même possibilité est offerte en cas d’interrogation, puisque l’énonciateur suspend son adhésion.
Ex : Croyez-vous qu’il vienne.
2. Temps
Le temps de la subordonnée rectrice détermine dans la subordonnée un choix restreint de formes temporelles.
C’est la concordance des temps. Cette contrainte dépend de deux facteurs :
la sphère temporelle à laquelle appartient la principale
la relation chronologique qui unit la subordonnée à la principale.
Transposition des temps à l’indicatif
Lorsque la principale est à un temps du présent ou du futur, le repère chronologique coïncide avec le
moment de l’énonciation. A l’inverse, le décalage temporel introduit par une principale au passé impose dans
la complétive un jeu de transpositions