SPECTACLE PROPOSE LORS DE L’ INAUGURATION DE
LA VIGNE PHILOSOPHE le 6 octobre à WAVREILLE
J’ AI TROUVE DES HUMAINS.
Par Michel Vieujean.
Ecoutons Baudelaire :
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du
temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez,
l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge;
à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle,
demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est
l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous
sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
…de vin, de poésie, et pourquoi pas de philosophie et d’amitié ?
Pour donner vie au mythe éternel du vin et de la philosophie, nous aurions pu choisir
Horace,l’Epicurien ;Platon et son mythe de la caverne ; Du Bellay qui chante en sonnets la
Renaissance ; Rabelais avec Gargantua et son Chinon ; Diderot et les banquets des Philosophes ; peut-
être même Alain, et ses Propos sur le Bonheur, mais un autre personnage devait mieux encore incarner
ces noces du bonheur d’être .Pour cette évocation, je fais appel au bar…, non ! à la barre de l’histoire,
au banc de la mémoire de l’humanité, à celle qui est la comptable des faits passés, des pensées émises,
répertoriées ou pas dans les encyclopédies, les traités, les anthologies que les Humains ont tenté de fixer
dans l’anarchie, la subjectivité et l’anachronisme. Je fais ici solennellement appel à la Muse des
historiens, j’ai nommé CLIO.
Clio : -Bonsoir, restez assis, c’est important, ce soir, de réfléchir, de méditer sur les leçons de
l’Histoire, de votre petite histoire personnelle , aussi. Ceux qui l’oublient risquent de la voir se répéter
avec le retour inlassable des mêmes cortèges d’erreurs et des mêmes épreuves.
Alors, souvenons-nous d’un curieux personnage, d’un philosophe qui avait élu domicile dans un tonneau
de vin et de son étrange conversion, prise de conscience ou illumination, vous appellerez cela comme
vous voudrez…et dont les livres ne parlent jamais…l’histoire est souvent occultée voire manipulée. Il me
plaît de faire revivre sous vos yeux Diogène le Cynique ! Alexandre le Grand, la Belle Hélène et
Dionysos, que vous connaissez tous !
En ces temps-là, nous sommes en l’an de grâce 360 avant notre ère, en Grèce où paressait, méditait,
bref vivait l’irascible philosophe qui exaltait une farouche liberté que n’entravaient ni besoins, ni
dépendance…mais, chuuuutt !! le voilà, sur l’agora…
Diogène, une lanterne à la main, arpente la salle en grommelant :
-Nom de Zeus, rien !, pas un seul…je cherche un homme, un Humain, avec un cœur, quelqu’un de
digne, pas celui-là ! de vrai, bon-sang ,de probe, non pas celle-là, et lui ?ah ! non ! il est trop laid ! de
juste aussi, pas celui-là non plus ! aaah, bah ! de bon, rien, personne,il n’ y a personne ici, ni là
d’ailleurs !!