Mercredi 6 janvier 2010
Bonjour et bonne année 2010 !
J'ai décalé ma visite d'une journée cette semaine. C'est heureux car il pleuvait à verse
ce mardi. Aujourd'hui mercredi, une éclaircie s'est faufilée entre les nuages. J'arrive au jardin
sous le soleil.
Abdelkébir et Halel lavent les légumes pour la distribution de ce soir :
les hottes d'osier se remplissent et les paniers encore vides, attendent sagement
l'embarquement.
Le vent souffle et je parcours le jardin. Beaucoup de chants d'oiseaux, les moutons qui bêlent
quelque part.
Le vent souffle tranquillement, ni froid, ni chaud, agréable.
En approchant du compost, une odeur d'humus, de terre riche et vivante se dégage des
tas, qui ont bien diminué depuis ma dernière visite ; la terre qui avait faim, s'est
trouvé nourrie.
Ayoub passe avec une brassée de fenouil sur l'épaule. De derrière, on dirait une tête
verte ébouriffée plantée sur un corps d'homme, sourire, amusant brushing.
Driss est préposé aux cardons. C'est assez spectaculaire : avant le passage de son couteau, un
rang vert large et feuillu, après passage, deux malheureuses tiges abandonnées témoignent de
la grandeur de la plante qui a rejoint la hotte ; la terre brune se retrouve presque nue.
Khadija et Fatna ramassent les épinards, feuille par feuille ; ils sont croquants et goûteux.
Les fèves commencent à prendre de la grosseur, elles portent à la fois feuilles et fruits. Dans
le bas du jardin, les rangs sont au repos.
Je remonte de l'autre côté, près de la serre.
Les salades s'épanouissent, rouges, vertes claires ou plus foncées. De ce côté-ci du jardin, les
rangs sont plus fournis car la récolte n'a pas encore eu lieu.
En partant ce matin, j'ai oublié mon appareil photo ; je crois que je n'avais pas envie de
photographier les plants de tomates.
En effet, pendant la tempête de ces derniers jours, le vent s'est engouffré dans la toile de
plastique et l'eau a envahi les lieux. Trop d'humidité jointe à la chaleur (la serre est un endroit
chaud) a provoqué l'apparition de la pourriture grise.
Lors de ma dernière visite, des plants luxuriants déjà chargés de tomates se dressaient
fièrement vers la lumière ; aujourd'hui, des tiges presque nues, déprimées et défeuillues
s'accrochent aux tuteurs. Des grappes de tomates dépouillées de leur habit vert mûrissent
encore sur les tiges.
Et je n'ai pas vu le pire, j'arrive après la remise en ordre de la serre, qui paraît bien
propre et rangée.
Certains plants trop atteints ont été arrachés et remplacés par de jeunes semis de courgettes.
Pour les autres, des tâches jaunies sont apparues sur les feuilles devenues grises, puis le
champignon vorace est apparu sur les tiges, comme une mousse blanche, et la plante meurt
progressivement si on ne fait rien.
Najib m'explique que les rescapés ont été nettoyés de leurs parties malades et traités à
la bouillie bordelaise. De longues heures de soins attentifs pour une récolte minimale.
Gloups!!!
La tomate est fragile, pas comme son cousin le poivron, qui semble en bonne forme.
Les rangs sont disposés sur les côtés de la serre et peut-être ont-ils été mieux abrités des
intempéries.
Je sors de la serre bien chagrine.