incapable de s’adapter aux besoins de l’enfant qui peut être aussi une mère imprévisible. On remarque
alors une discontinuité dans la fonction pare-excitatrice : adaptée et inadaptée.
LA NOTION D’INTEGRATION
Le bébé vit de multiples expériences par le support de ces 3 fonctions. Au départ, ces expériences sont
vécues comme fragmentées, comme indépendantes les unes des autres par le bébé. Il faut donc qu’il
intègre toutes ces expériences et qu’il les mettent en rapport les unes avec les autres pour que son JE
surgisse. Ainsi, il se crée un sentiment de continuité d’existence. Si il arrive à assimiler ce processus, le
bébé aura le sentiment d’être MOI et seulement MOI. C’est la notion de vrai-self.
LA DEPENDANCE RELATIVE (à 6 mois)
Le bébé commence à avoir conscience qu’il dépend de sa mère. L’enfant vit psychiquement dans un
corps, il se vit comme un tout (si la mère a été suffisamment bonne). Il reconnaît la réalité extérieure, et
fait de gros progrès moteurs. Petit à petit, la mère va se conduire de façon désadaptée. Il se dégage de cet
état psychiatrique, schizoïde. Il y a elle, le bébé et autre chose. Elle désire autre chose que son bébé, mais
ailleurs. Dans son couple, le sein nourricier redevient le sein érotique. La fonction paternelle est une
fonction séparatrice entre la mère et l’enfant. Cela devient pathologique quand la mère refuse de désirer
ailleurs. Ce qui est positif, c’est que la mère reparte travailler, est des loisirs…La séparation de la mère
avec son bébé dépend du père et de la mère. C’est une triangulation. Cela a pour conséquence que la
mère ne peut plus répondre au bon moment à la demande de l’enfant. Elle n’est plus immédiatement
présente. Cela implique le manque, qui doit être compatible avec les besoins de l’enfant. Le manque ne
doit pas mettre l’enfant en danger. Cette temporisation de la réaction maternelle permet à l’enfant de se
développer. Le défaut d’adaptation serait de différer la demande de l’enfant en ajustant ces défauts
d’adaptation. (De plus en plus long en fonction de l’évolution de l’enfant.). Ex : il prenait le sein
immédiatement. Puis, il faut préparer le repas. Donc cela nécessite plus de temps. Mais il ne faut pas
faire attendre trop longtemps, il faut ajuster. La vie psychique du bébé pendant ce temps là : Au début, il
pense être avec 2 mères :
•La mère des moments calmes, empathique
•La mère plus agressive, qui ne répond pas immédiatement à ses besoins, qui lui demande d’attendre…
L’enfant se demande si c’est lui qui énerve sa mère. Ce qui entraîne de la culpabilité. Il est mis en
mauvaise posture par rapport à sa propre dépendance. Comment va-t-elle répondre à mes demandes ?
Puis, l’enfant intègre que c’est la même mère, mais il faut que la 1e prenne le dessus sur la 2nd, sinon,
cela devient pathologique. On a alors une mère débordée, ne sachant pas gérer son environnement.
Pour LACAN, cette dépendance a une autre dimension. L’enfant est plus que dépendant à sa mère. Il
est aliéné à sa mère. Il est tellement prématuré qu’il est dans un grand marasme, dans une grande
détresse. Il est obligé de s’aliéner à la mère pour grandir. Il va tenter de s’extraire de ce marasme en se
précipitant dans l’image de l’autre. L’image de la mère va lui permettre de se constituer. Le MOI du
nourrisson n’est rein d’autre que l’image de l’autre : aliénation.
Le désir de l’enfant est le désir de la mère. Si la mère refuse de donner le sein, qu’en est-il de la demande
du bébé ? L’objet du désir du bébé est l’objet du désir de l’autre.
L’OBJET TRANSITIONNEL
C’est un concept propre à Winnicott. C’est le «doudou ». Pendant la période de dépendance relative, il
découvre qu’il est dépendant de sa mère. Après l’illusion des 1e mois, arrive la désillusion : il n’est pas
« tout puissant ». Cela provoque une angoisse dépressive chez le bébé. Comment va-t-il la gérer,
l’éloigner ? C’est une source de tension psychique insupportable : « Le bébé porte à sa bouche, en même
temps que ses doigts, un objet extérieur ».Le choix de l’objet se fait en fonction de ce qui est disponible
et de ce qui se trouve à portée de l’enfant. Importance vitale : le bébé s’y consacre dans les moments de
séparation d’avec la mère qui génère de l’angoisse et qu’il gère avec cet objet. Cette activité est appelée
«phénomène transitionnel ». L’objet transitionnel peut être un son que le bébé vocalise, mais très
souvent l’objet transitionnel est visible : peluche, chiffon… La fonction de l’objet transitionnel sert à
gérer l’angoisse. L’objet représente à la fois l’environnement (mère) et la propre vie psychique de
l’enfant. Il y a, à la fois la mère et lui-même, mais en même temps, ce n’est ni lui, ni la mère. C’est un