Appareil locomoteur Sémiologie de l’épaule Rappels anatomiques L’articulation de l’épaule comprend plusieurs articulations : •Articulation gléno-humérale •Articulation acromio-claviculaire Il existe entre ces deux articulations un espace de glissement formé par un tissu permettant le glissement des ligaments : c’est la bourse sous acromiale, située sous l’acromion et en cranial par rapport aux muscles rotateurs au dessus de la tête humérale Autour de la tête humérale se trouve la coiffe des rotateurs comprenant : → Le muscle infra épineux → Le muscle supra épineux → Le muscle petit rond La venue du patient est le plus souvent motivée par la douleur qui est le principal symptôme. Il faut alors spécifier la douleur : •Sa localisation exacte : partie extérieure ou intérieure de l’épaule ? Localisation externe : pathologie des tendons de la coiffe des rotateurs Localisation interne : problème sur le tendon du biceps Profonde dans le creux axillaire : plexus brachial, artère axillaire, pathologie neurologique. •Son rythme : localisée (épaule) ou irradiante (névralgie par compression d’une racine nerveuse) •Son intensité : calmée au repos (origine mécanique) ou bien persistante (processus inflammatoire) •Son horaire…. Différents paramètres à étudier : Impotence fonctionnelle Perte d’une certaine mobilité : elle spécifie la gravité de l’atteinte. En cas de fracture, il y a une impotence absolue. Cette impotence peut être partielle, par exemple dans le cas d’un seul tendon atteint. Elle n’est alors liée qu’à certains mouvements. Instabilité Par exemple, différence de diamètre et de congruence entre la tête de l’humérus assez grosse et la glène plus petite. (D’où ajout d’un labrum) ceci permet normalement la mobilité de l’articulation dans les trois plans de l’espace. Cette instabilité peur devenir pathologique : Episode aigu : luxation de l’épaule, la tête de l’humérus part en avant hors de la glène Episodes mineurs : le patient en contractant ses muscles peut maintenir son épaule : c’est la subluxation. (Position d’armé, ressauts douloureux) Il faut parfois endormir le patient pour repositionner la tête humérale dans la glène quand il y a une luxation. Plus le patient est souple, plus il aura des positions extrêmes, mais ceci étant au dépend des structures de stabilisation qui se fragilisent. Examen clinique Inspection Se fait toujours torse nu car en comparaison avec l’autre épaule. Chercher un déformation : descente de la tête humérale Saillie de la clavicule : luxation acromio-claviculaire avec déchirure des ligaments Galbe général : usure des tendons de la coiffe des rotateurs le plus caractéristique chez la personne âgée. Lorsque la coiffe des rotateurs se rompt, le liquide synovial s’échappe et s’organise comme un kyste. Le galbe général de l’épaule est donné par le deltoïde. Palpation Permet de repérer les reliefs osseux (apophyse coracoïde) comme la musculature (repérer une amyotrophie suite à une immobilisation, à une cause neurologique ou à la rupture de certains tendons. L’épaule est donc mobile dans les trois plans de l’espace Plan frontal Abduction adduction Plan sagittal Rétropulsion Antépulsion=flexion Plan horizontal Rotation interne Rotation externe 0 à 180° 0 à 30° 0 à 50° 90à 180° 0 à 50° 0 à 60° (en moyenne) La rotation externe est évaluée le plus souvent non en degrés mais par rapport au niveau atteint par le pouce dans le dos (T10, L1…) Trois tests de stabilité de l’épaule TIROIR : peut être antérieur positif ou négatif. Traduit l’importance du déplacement de la tête de l’humérus par rapport à l’épaule opposée. Le mouvement peut être excessif ou diminué et met en évidence la translation de la tête humérale sur la glène APPREHENSION : mettre en position d’armé. Que ressent alors le patient ? il sent que son épaule va lâcher en poursuivant ce mouvement à risque. Il est en position assise RECENTRAGE : même mouvement en position allongée, et le médecin effectue une pression vers l’arrière pour maintenir le bras. Pousser la tête vers l’arrière fait disparaître la symptomatologie puisque cette pression joue le rôle des ligaments qui normalement retiennent la tête humérale en l’empêchant de partir vers l’avant. Recherche de la douleur en avant de l’acromion -à la palpation -lors de manœuvre en antépulsion et rotation interne Nom du test Position Symptôme Signe de NEER Antépulsion Recherche d’un arc douloureux : tête humérale au contact de l’acromion Signe de HAWKINS Mettre épaule en conflit : bras plié à 90°et à l’horizontale Mettre la main du coté pathologique sur l’épaule opposée : levée du coude contre résistance Pb à 90° d’élévation, la tête est amenée sous l’acromion à chaque rotation Signe de YOWM Si anomalie, douleur, positionnée juste en avant de l’acromion Pour rechercher l’efficacité de chaque tendon de la coiffe, on effectue des mouvements contre résistance. Si il y a perte d’un des mouvements contre résistance, soit un tendon est insuffisant, soit il est rompu Tendon du muscle testé Mouvement effectué pour le test Infra épineux ou petit rond Rotation externe (coude au corps ou en abduction) subscapulaire Rotation interne : décoller la main du dos (lift off test) Ou rotation interne contre résistance Sus épineux Abduction contre résistance : si tient l’effort : tendon continent Si lache : rupture du tendon =manœuvre de JOBE On doit aussi rechercher une atteinte du tendon du BICEPS, situé entre les tendons des supra épineux et subscapulaire, à la face antéro-externe de l’humérus. On met en contraction le biceps (test du PALM-UP). Le biceps est touché, le patient ressent une douleur lorsqu’on s’oppose à une élévation antérieure. On peut aussi faire le SIGNE DE YERGASON : le coude à 90°, on fait faire une supination contrariée : le patient ressent alors une douleur antérieure. D’autres signes précisent l’atteinte de certains tendons, tels que la rupture du long biceps, la masse musculaire descend dans le bras et appairait une boule en flexion contrariée. Ces examens permettent d’orienter le diagnostic Il existe deux types de pathologies : •Pathologies traumatiques : aigues •Pathologies dégénératives : vieillissement •Pathologie traumatiques : ♦ luxation de l’épaule : la tête humérale se retrouve devant ou sous la glène, avec formation d’une encoche. La tête est remise dans la glène sous anesthésie. ♦ Luxation acromio-claviculaire ♦ fracture au tiers moyen de la clavicule ♦ fracture de la tête humérale. Grosses ecchymoses thoracobrachiales. •Pathologies dégénératives : ♦ Rupture des tendons de la coiffe des rotateurs. Le deltoïde tirant vers le haut, compensant la coiffe des rotateurs dont la stabilité se fait vers le bas, la rupture de cette dernière entraîne une montée vers le haut de l’articulation, avec une diminution de la mobilité. ♦ omarthrose : arthrose de l’épaule. Elle est cependant plus rare que celle du membre inférieur en raison de contraintes mécanique moindres. Il y a disparition de l’espace entre la tête humérale et la glène. C’est une douleur mécanique, que l’on résout par la mise en place d’une prothèse en acier qui glisse sur une cupule concave en polyéthylène.