Classification des néphropathies Le mode de classification le plus répandu est anatomo-clinique. Il utilise comme fil conducteur la lésion initiale et prédominante de l’un des quatre éléments du parenchyme rénal : - le glomérule, - les tubules, - le tissu interstitiel - les vaisseaux. On distingue donc : - les néphropathies glomérulaires les néphropathies tubulaires les néphropathies interstitielles les néphropathies vasculaires Suivant la vitesse et la durée d’évolution de la maladie rénale, on distingue les néphropathies aiguës des néphropathies chroniques. Avec le temps, les néphropathies tubulaires chroniques s’accompagnent toujours d’un retentissement interstitiel et les néphropathies interstitielles chroniques s’accompagnent toujours d’un retentissement tubulaire. On les a donc regroupées sous le nom de néphropathies tubulo-interstitielles chroniques. On distingue donc : - les néphropathies glomérulaires (aiguës et chroniques) les néphropathies tubulaires aiguës (ou nécrose tubulaire aiguë) les néphropathies interstitielles aiguës les néphropathies tubulo-interstitielles chroniques les néphropathies vasculaires Définition des Néphropathies : 1) les néphropathies glomérulaires (aiguës et chroniques) : Cf chapitre correspondant 2) les néphropathies tubulaires aiguës (ou nécrose tubulaire aiguë) : Atteinte prédominante des tubules à type de nécrose des cellules tubulaires associée à un oedème interstitiel et à une infiltration cellulaire interstitielle (leucocytes) 3) les néphropathies interstitielles aiguës Atteinte prédominante de l’interstitium avec un oedème interstitiel et surtout une infiltration cellulaire interstitielle (leucocytes) associée à de la nécrose tubulaire 4) les néphropathies tubulo-interstitielles chroniques Atteinte de l’interstitium avec fibrose interstitielle et atrophie tubulaire, associée à une infiltration cellulaire interstitielle (leucocytes). 5) les néphropathies vasculaires : Cf chapitre correspondant 1 Néphropathies Glomérulaires Aiguës - GNA post infectieuse - GNRP - Néphropathies gravidiques - Néphropathies lupiques Chroniques - Néphrose lipoïdique (LGM) - HSF - GEM - GNMP - Néphropathie à IgA - Néphropathie diabétique - Amylose (AA et AL) - Syndrome d’Alport - Néphropathie tubuloNéphropathies Tubulo- - Nécrose tubulaire aiguë - Néphropathie interstitielle aiguë interstitielle chronique interstielles Néphropathies Vasculaires - Néphroangiosclérose maligne - Néphroangiosclérose bénigne - Microangiopathie thrombotique - Néphropathies ischémiques -Thrombose aiguë (PAN, - Sclérodermie syndrome des antiphospholipide) - Maladies des emboles de cholestérol - Crise sclérodermique GNA = glomérulonéphrite aiguë, GNRP = glomérulonéphrite rapidement progressive, LGM = lésion glomérulaire minime, HSF = hyalinose segmentaire et focale, GEM = glomérulonéphrite extra-membraneuse, GNMP = glomérulonéphrite membrano-proliférative, PAN = périartérite noueuse. 2 Nécroses tubulaires aiguës Définition : Atteinte prédominante des tubules à type de nécrose des cellules tubulaires associée à un oedème interstitiel et à une infiltration cellulaire interstitielle (leucocytes) Sémiologie : IRA organique, oligo-anurique (le plus souvent) ou à diurèse conservée Signes associés à la cause de la NTA (le contexte est très évocateur de la cause de la NTA +++) Evolution : Le pronostic rénale est habituellement bon (en l’absence d’IRC préalable). Reprise d’une fonction rénale en 7-21 J (le temps pour les cellules tubulaires de regénérer). Le plus souvent, récupération complète de la fonction rénale Causes : 1) ischémie rénale (Etat de choc qu’elle qu’en soit la cause) Septique Cardiogénique Hypovolémique 2) Causes médicamenteuses toxiques : Aminosides, Amphotéricine B, Produits de contraste iodés, Cisplatine ... 3) Obstruction tubulaire : - Rhabdomyolyses : Traumatique (crush syndrome) ou non - Hémoglobinurie par hémolyse intra vasculaire : erreur tranfusionnelle... - Hyperuraturie majeur : Syndrome de lyse - Obstruction par des chaînes légères : Myélome - Cristalluries médicamenteuses : Sulfadiazine, Acyclovir, Indinavir, foscarnet, triamtérène - Obstacle urinaire aiguë et prolongée 3 Néphropathie interstitielle aiguë Définition : Atteinte prédominante de l’interstitium avec un oedème interstitiel et surtout une infiltration cellulaire interstitielle (leucocytes) associée à de la nécrose tubulaire Sémiologie : IRA organique ; anurique ou plus souvent à diurèse conservée. IR plus progressive que NTA. Protéinurie (tubulaire) < 1g/l ; Leucocyturie ; Hématurie (parfois macroscopique) éosinophilurie dans les causes médicamenteuses Signes associés à la cause de la NIA +++ Evolution : Le pronostic rénale est plus réservé que les NTA avec risque d’IRC Le pronostic dépend du retard diagnostic et des possibilités de traitement Causes : 1) Causes infectieuses : - Bactériennes : Pyélonéphrite aiguë (IRA seulement sur rein unique) Leptospirose - Virales : Néphrites hémorragiques à Hanta-virus 2) Causes médicamenteuses Immuno-allergiques bêtalactamines, AINS, sulfamide, allopurinol, thiazide... 3) Maladies dysimmunitaires : Sarcoidose (granulomes) Syndrome de Sjögren TINU syndrome (uvéite + NIA) 4) Hémopathies malignes : Infiltration du parenchyme rénale par les cellules malignes (leucémie, lymphome) 4 Néphropathies tubulo-interstitielles chroniques Définition : Atteinte de l’interstitium avec fibrose interstitielle et atrophie tubulaire, associée à une infiltration cellulaire interstitielle (leucocytes). Sémiologie : IRC organique, lentement progressive Protéinurie (tubulaire) < 1g/l ; Leucocyturie ; Hématurie le plus souvent absente Sur le plan clinique, les NIC sont le plus souvent silencieuses, sans signes associés. Intérêt de l’imagerie rénale pour le diagnostic +++ Evolution : IRC Causes : 1) Causes infectieuses : pyélonéphrite chronique - Lithiase infectieuse - Infection urinaire chronique associée à une anomalie anatomique des voies urinaires - Tuberculose rénale 2) Causes urologiques : - Néphropathie du reflux vesico-urétérale - Obstacle chronique : Lithiases, Adénome ou cancer de la prostate, Tumeur vésicale (ou du petit bassin), Fibrose rétropéritonéale 3) Causes métaboliques : - Néphrocalcinose : ATD, Hyperparathyroïdie primaire, hypercalciurie, hyperoxalurie primaire... - Hypokaliémie chronique 4) Causes toxiques : - Médicaments : Lithium, ciclosporine A, Néphropathie aux analgésiques (phénacétine et/ou aspirine > 2 Kg) - Intoxication chronique par le plomb ou cadmiun - Néphropathie aux herbes chinoises (acide aristocholique) - Néphropathie endémique des Balkans (mycotoxine) 5) Causes dysimmunitaires : Sarcoidose, Sjögren 6) Causes Hématologiques : Tubulopathie myélomateuse 7) Causes Héréditaires : Polykystose rénale autosomique dominante 5 et les autres... Polykystose rénale autosomique récessive Néphronophtise Maladie kystique de la médullaire 6