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3. La polarisation par orientation est caractéristique aux matériaux polaires. Souvent, 
une molécule formée d’atomes différents possède un moment dipolaire spontané pp, c’est à 
dire  indépendant  de  l’existence  d’un  champ  électrique 
extérieur (par exemple 
). En l’absence du champ, les 
dipôles  individuels  moments  sont  orientés  de  façon 
aléatoire dans toutes les directions, de sorte qu’il n’y a pas 
de polarisation macroscopique (P = 0). Quand on applique 
un champ électrique extérieur, sous l’effet du champ local 
EL les  moments  ont  tendance  à  s’aligner  et  à  produire  un 
moment dipolaire moyen par l’unité de volume P0 (fig. 9.4) 
La  polarisation  par  orientation  se manifeste  jusqu'à  une 
fréquence de 108 Hz (domaine radio) en raison du moment 
d’inertie  des  molécules  lourdes.  Quand  la  température 
croît,  l’agitation  thermique  tend  à  redistribuer 
aléatoirement  l’orientation  des  moments.  Le  facteur  de 
polarisation  par  orientation  varie  comme  inverse  de  la 
température. La  dépendance du facteur de polarisation: 
 
                                                
                                                                     (9.15) 
 
C étant une constante, s’appelle la loi de Curie. Cette dépendance est valable pour les  gaz, 
liquides et solides mais en dessus d’une température critique Tc. Dans les solides, en dessous 
de  cette  température  il  n’y  a  pas  de  polarisation  par  orientation  car  les  molécules  sont 
bloquées (glacées). 
La polarisation par orientation s’écrit : 
 
                                   P0 = N0 α0 EL                                                                                                  (9.16) 
 
N0 étant le nombre de dipôles permanents par unité de volume. Ce type de polarisation est 
proportionnel  à  l’inverse  de  la  température  et  proportionnel  à  la  densité  de  dipôles 
permanents qui peut decroîre linéairement en fonction de la température par dilatation. 
La  polarisation  par  orientation  a  les  valeurs  les  plus  élevées  par  rapport  aux 
polarisations ionique et électronique.   
 4. La  polarisation  interfaciale  résulte  de  la  tendance  des  porteurs  de  charges 
migratoires sous l’effet du champ électrique à s’accumuler sur les surfaces de discontinuité 
qui  séparent  les  régions  homogènes  d’un  diélectrique.  Les  charges  accumulées  sont  à 
l’origine  d’un  champ  électrique  supplémentaire  qui  intensifie  les  autres  mécanismes  de 
polarisation.   
Les charges électriques se concentrent autour des impuretés, lacunes, joints des grains 
(cristallites).  Le  processus  est caractérisé  par  un  temps long  qui peut  atteindre plusieurs 
minutes.  
On peut déduire la condition d’accumulation de la distribution de charge électrique ρskl 
sur la surface de discontinuité en considérant un condensateur plan avec un diélectrique k 
homogène qui contient le volume de diélectrique homogène l (fig. 9.5).