Les effets sur le système cardiovasculaire
La consommation de tabac ainsi que le diabète, l’hypertension, l’excès de
cholestérol dans le sang et l’obésité sont les principaux facteurs de risque
d'accidents cardiovasculaires. L’incidence de ces dernières est trois fois plus
élevée chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
Les effets de la fumée de tabac sur l’appareil cardiovasculaire sont dus à l’action
de la nicotine et du CO : la nicotine augmente la pression artérielle et la
fréquence cardiaque (excès de travail pour le cœur) et la coagulation du sang
tandis que le CO réduit l’oxygénation de l’organisme, ce qui débouche sur des
effets négatifs sur les organes et donc sur le cœur.
Ces différents facteurs s’associent et favorisent la formation de plaques
d’athérome à l’intérieur des artères. Telle est la base du processus
d’athérosclérose qui touche principalement les artères du cœur, du cerveau et
des extrémités, ce qui peut entraîner différents types de maladies :
Insuffisance coronarienne
L’insuffisance coronarienne est un rétrécissement et/ou une obstruction des
artères coronaires (angine de poitrine, infarctus du myocarde…). On attribue à la
cigarette 30 à 40 % des mortalités coronariennes.
L’incidence d’infarctus du myocarde et de décès par cardiopathie coronarienne
est supérieure de 70% environ chez le fumeur par rapport au non-fumeur (les
hommes de 40 à 60 ans qui fument plus d’un paquet de cigarettes par jour, voient
leur risque d’avoir un accident coronarien majeur augmenter de 2,5 fois avec une
relation tout à fait nette avec la dose). Ce risque est d’autant plus grand que le
tabagisme a commencé tôt.
Les maladies vasculaires périphériques
L’artérite entraîne une mauvaise irrigation du sang, au niveau des membres
supérieurs et inférieurs suite à un rétrécissement des vaisseaux. Au niveau des
jambes, cette mauvaise circulation provoque des crampes dans les mollets et des
douleurs à la marche (claudication intermittente). Si les artères se bouchent, la
gangrène peut faire son apparition et mener jusqu'à l’amputation.
Action du monoxyde de carbone sur les vaisseaux sanguins
Les AVC
Un AVC est un accident vasculaire dans le cerveau, tel que les hémorragies, les
thromboses et les embolies. Tout cela peut entraîner la mort de l’individu,
subitement. Les thromboses cérébrales sont beaucoup plus fréquentes chez les
fumeurs et laissent souvent de graves séquelles comme la paralysie. C’est dans la
tranche d’âge des 40/50 ans, tant chez l’homme que chez la femme, que la
différence se marque le plus sur le plan de la mortalité par AVC entre fumeur et
non-fumeur.
Effets sur le rythme cardiaque
Pour tenter de compenser l'hypoxie produite par le monoxyde de carbone,
l'organisme augmente le débit circulatoire. Ainsi, avant même d'effectuer un
effort physique, la fréquence cardiaque et la pression artérielle du fumeur
augmentent. Le fumeur atteint donc plus rapidement qu'un non-fumeur un
rythme cardiaque très élevé et sa capacité de récupération est bien moindre.
La nicotine intensifie d'ailleurs ces effets en provoquant une augmentation du
travail cardiaque, et notamment du myocarde, ce qui peut entraîner des risques
d'infarctus très importants chez les plus de 40 ans soumis à un effort physique
intense. La cigarette après le sport est à proscrire absolument.
Effets de la nicotine sur la circulation artérielle
D'autres études sur les exercices courts et intenses ont montré que le tabac
diminue considérablement les performances. Chez les fumeurs réguliers, le
rythme cardiaque est plus rapide et la performance maximale est altérée.
L'essoufflement et la fatigue surviennent plus vite, et les douleurs et crampes
dans les muscles sont plus fréquentes. La capacité de récupération est également
fortement diminuée.
Effets sur la circulation du sang
Quand on aspire la fumée d’une cigarette, la nicotine et le monoxyde de carbone
se répandent dans les poumons. Ils traversent facilement la mince paroi des
alvéoles et passent dans le sang. À la longue, ces produits amènent le cholestérol
à s’agglutiner sur les parois des artères et des veines. Ces dernières
rétrécissent et durcissent : c’est l’athérosclérose. Dans ces vaisseaux plus
étroits, le sang circule moins bien. Le cœur doit travailler davantage. Il bat plus
vite, le pouls accélère, la pression du sang augmente.
Le sang lui-même est affecté. Il a tendance à former des caillots. Ces petites
boules de sang coagulé se collent dans les vaisseaux, ou circulent librement dans
le flot du sang. Il s’agit de la thrombose. Si ces caillots « voyageurs » se coincent
dans le coude d’une artère ou dans un passage rétréci par le cholestérol, ils font
barrage et empêchent le sang de circuler normalement.
Si le blocage a lieu dans les artères du cœur, il provoque une crise cardiaque ou
infarctus. Une portion du muscle du cœur cesse d’être nourrie par le sang, elle
durcit et ne peut plus effectuer son travail de pompage. Quand un caillot atteint
le cerveau, il provoque un accident cérébrovasculaire (ACV). Selon la zone
touchée, la personne est paralysée ou privée de sensations, souvent d’un seul
côté du corps. Elle peut aussi avoir de la difficulté à parler, à voir ou à
comprendre. Elle risque une incapacité permanente, le coma et même la mort. Des
caillots qui se développent dans les veines des jambes ou de l’aine se détachent
parfois et voyagent jusqu’aux poumons, entraînant une mort rapide.
Lorsqu’un petit caillot se loge dans les jambes, on ressent un engourdissement ou
une brève douleur, qui peuvent nous faire boiter. « C’est comme un flash très
rapide, un malaise vite disparu, provoqué par le passage d’un micro caillot, »
explique le docteur Marcel Boulanger. Un gros caillot provoque une phlébite dans
les jambes.
Le risque d’être affecté par un de ces problèmes augmente en cas de diabète, de
haute tension artérielle, de cholestérol élevé, ou de problèmes cardiaques
fréquents dans la famille.
Cesser de fumer permet d’éliminer les effets nocifs sur le sang, le cœur et les
vaisseaux sanguins en une ou deux années. Comparativement aux non-fumeurs, les
fumeurs courent deux fois plus de risques d’avoir une crise cardiaque, et trois
fois plus un accident cérébrovasculaire. Quant aux fumeuses qui prennent des
pilules anticonceptionnelles, elles seraient encore plus sujettes à une crise
cardiaque ou un accident cérébrovasculaire. Après un premier infarctus, un
fumeur qui maintient son habitude s’expose à une nouvelle crise cardiaque six
fois plus que s’il l’avait interrompue.
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