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EuroMéduc : "Tous producteurs ?"
Is everybody a producer ?
Allocution AC Orban - 01er juillet 2008
Avant propos
Cette question, j'ai décidé de la partager à partir d'un champ précis : celui des pratiques en ligne,
et ce que j'appelle la "production spontanée". D'autres champs auraient été possibles, ici ce sera
celui du web. Mais Pas internet comme un outil de support, mais plutôt comme un média à part
entière avec ses dimensions, ses usages, ses enjeux propres (et non pas multimédia).
La difficulté de mon propos est certes moins de prendre un point de vue que plutôt de le structurer.
Aborder les productions en ligne, notamment celles des jeunes, revient à tirer sur le bout de laine
d'une pelote emmêlée.
1. Contexte - Mise en bouche
Les 17 millions de Skyblogueurs sont-ils tous des producteurs? Les millions de vidéos hébergées sur
YouTube sont-elles toutes des productions ? Les galeries de Deviantart sont-ils des lieux de
production ?
Tout le monde est-il producteur ? est un point d'interrogation, exacerbé par l'outil Internet qui en
supportant publiquement les messages et contenus de chaque internaute.
Dans les années 90, la démocratisation des outils vidéo (caméscopes, montage sur ordinateur) avait
donné un premier coup d'accélérateur à la production de contenus homemade. Mais c'est l'arrivée
récente des portails vidéo (Dailymotion, Youtube...) qui a définitivement offert aux créatifs le
graal suprême : la diffusion web & mobile gratuite et de qualité. En clair, aujourd'hui, tout le
monde a techniquement la possibilité de faire connaître ses oeuvres et un jeune lycéen du Mans
peut dans l'absolu dépasser l'audience de n'importe quelle chaîne du câble avec une vidéo de la
tuerie de Virginia Tech reconstituée avec des Playmobils... si les internautes le décident. (Thomas
Clément, la tribune.fr, 26 avril 2007)
Pour produire aujourd'hui, il ne faut que ordinateur ou téléphone … et bonnes idées !
2. Volet technique - Le média au bout des doigts
Se brancher, se connecter, se lier des termes qui rapprochent rapidement de tout ce qui est mise
en ligne.
Les médias au bout des doigts.
Produire un média, c'est devenu particulièrement facile …
 En terme d'accessibilité financière tout d'abord. : Démocratisation des appareils, wireless
gratuit, logiciels libres de droit, etc.
 En terme d'accessibilité physique : politique d'équipement, contre la fracture numérique, lieux
publics d'accès.
 En terme technologique : produire, publier est simplifier. Soit par les outils eux-mêmes (CMS,
retouche photos automatique, etc.) soit dans le processus de formation, d'apprentissage de ces
technologies : On prône l'autodidactisme (soutien en ligne, tutoriels; le rôle des pairs; le mode
essais/Erreurs)
Il y a un minima technologique. Bien sûr cette tendance fonctionne dans un aller/retour entre les
usages et la technique. Comme le démontre bien le système des versions bêtas des logiciels,
plateforme (essais par des utilisateurs early-adopters pour modifier au besoin la configuration
technique selon les usages, les besoins, etc.)
Intéressant de voir que plus la technique se simplifie, plus elle semble être suffisante à elle-même;
Action Ciné Médias Jeunes ASBL - Rue Docteur Liénard, 2 à 7012 Jemappes - 0476/[email protected]
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Le Tous producteur, engendre une valorisation du HomeMade.
3. Statut : Professionnel vs amateur - L'amateur pro ?
Culture de l'amateurisme (dans le sens versus profesionnel, et et non moindre qualité). Le côté
amateur prend de plus en plus le pas sur le professionnel.
Les métiers des médias traditionnels, des journalistes en sont bousculés; et les "je t'aime moi non
plus" entre médias traditionnels et web s'accumulent. les frontières se brouillent à la fois au niveau
des métiers, mais aussi des espaces ou des secteurs de la vie.
4. Contenus fétiches - Moi, ma vie, mon chien
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Production des médias : centrer sur les individus (dans une masse informe, non identifié).
La question du public/espace de diffusion se pose.
 Indéfini, illimité, non sélectionné.
 Décalage entre les intentions de l'émetteur et la perception en réception. Et ce
, dans les deux sens , à la fois : le contenu personnel qui intéresse tout le
monde, et le contenu "citoyen" qui ne requiert aucune réaction.
Malgré cela, on aboutit surtout à une production de "relation". Déjà, la relation est au cœur du
Web 2.0 (cfr typologie blog réalisée pour livre Objectif Blogs), mais aussi par le retour du public
:
 Retour sur le contenu : par le système de rating, d'interaction (commentaires, etc.), de
modification/collaborations sur les contenus.
 Retour sur l'auteur : par le système de voting , d'évaluation (ex : ebay).
Le "label de qualité" de ces contenus proviendra alors
 des exigences du système : les mises à jour, le plaisir contre le devoir.
 du groupe, des récepteurs.
 appauvrissement des contenus (créativité, copier/coller, mimétisme,…)
Constat : "règne de la paresse" :
 Y atil encore du contenu quand on voit la simplification du site web  (cms)  blog 
SNS. On s'y abandonne.
 L'ennui fait faire des merveilles, comme l'anodin, le banal. La vie de tous les jours.
5. Surproduction - Cyberstar
Connaissez vous Matt Harding ? ou plutôt devrais je dire Dancing Matt ? (histoire de Matt)
Case Studie : Vidéo de Matt Harding.
Tous producteurs ? Se réjouir ou obstacle ? A l'intérieur de la surproduction, il faut distinguer, ou lus
exactement se distinguer.
Stratégies de distinctions :
- On va au plus trash, au plus intime  superlatif, excès.
- Test des limites  provocation.
Contexte général : les petites gens qui connaissent la gloire (Star AC, TalkShow, …). Toutes les
belles histoires du Web commencent par Il était fois, un garçon, une fille, comme les autres… Le
Web épouse bien le rêve américain.. chacun peut tenter sa chance.
C'est la question de la POPULARITE : statistiques, chiffrées / d'influence.
Puis arrive la NOTORIETE : on est repéré (ex : Tektonik, Matt Harding).
Amateurisme - Contenu Homemade - Popularité  Cocktail qui détonne !
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Et donc récupération marketing : ex : Oreo (vidéo) http://www.youtube.com/watch?v=xRawoBJ_mtw
6. Tous producteurs : enjeux sociétaux liés - Au Macro-scope
- atteinte aux droit à liberté d'expression, copyrigt (créativité copier coller).
- Empreinte médiatique (Le Web sera-t-il une poubelle ? Quid du récyclage, …) / traçabilité
(traces des données personnelles notamment autour des procédures d'embauche).
- Perte de sens de ce que ça signifie : produire (DH, + notion citoyenne de plenière de lundi)
Pertede sens ce ce que ça veut dire : produire. (décalage par rapport à ceux qui ne peuvent
produire, ou s'exprimer : censure, …) ex : Guide du Blogger de RSF, ou Skyblog et l'utilisation du
paradoxe Exprime-toi/Censure en Chine.
7. Réponse à la question - Conclusions
Tous producteurs médiatique ?
Si je reprends les deux défis : capable de formuler et capable d'entendre l'expression, on est de
nouveau ici dans un agglomérat de techno-users, de consommateurs technologique : plus que de
producteurs;
Tout le monde est-il producteur de médias ?
- Oui, au sens d'utiliser une technique (si le média est défini comme le support de transmission.
Minima technologique . Tout tient dans une main.. au bout des doigts.)
- NON, si il n'est pas investi d'expression.
Quelle est la valeur ajoutée qu'apporte l'éducation aux médias dans ce "tout producteur".
Conclusion par l'anecdote liée au décryptage (plutôt qu'à la production) mais qui démontre bien les
liens entretenus entre lieu technologique de production et sens de cette production.
Anecdote de Skyblog "Vous allez avoir de gros pépins".
Anecdote : Lors d'une animation la seconde, je leur présente une capture de la homepage de
Skyblog, printscreené le 20 mars dernier. Découverte au hasard à ce moment-là, mais devenu un
exemple emblématique pour l'Education aux Médias.
La place prépondérante de la publicité sur cette page me fait discuter avec eux de la place de la
publicité dans leurs Skyblogs, des mécanismes de la publicité contextuelle et de la valeur
marchande de leur surf. Silence étonnement homogène devant moi. En suscitant leurs questions et
réflexions, un jeune de 17 ans - le web-crack de la classe de ce que je j'ai pu comprendre - tranche
le silence... "Madame, vous allez avoir de gros pépins !". Pourquoi ? "Parce que vous en savez trop,
et que vous ne pouvez pas divulguer ces secrets..."
Nous voilà au coeur du paradoxe de l'éducation au média Internet avec les jeunes aujourd'hui :
imbattables dans leurs appropriations techniques de l'outil, indémodables, bassinés par les discours
sur les risques... mais très peu de distance critique par rapport au système médiatique, et aucune
notion sur leur place de "acteur médiatique critique".
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