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Qu’est-ce qu’une aire monétaire optimale et l’Europe en est-elle une ? 
 
Une aire monétaire optimale est une zone avec des économies étroitement liées par les 
échanges de biens et services dans laquelle les facteurs (travail et capital) sont 
„totalement“ mobiles. Les échanges de biens et de services y sont très élevés.  
On peut donc prendre l’exemple des États-Unis comme aire monétaire optimale, car là-
bas tous les points mentionnés sont  une réalité.  
Avec une telle définition on comprend aussi pourquoi l’Europe, les États-Unis et le 
Japon ne fixent pas leurs taux de change entre eux. Premièrement les échanges 
nécessaires entre ces régions ne sont pas assez importants et deuxièmement la 
mobilité des facteurs manque.  
Mais qu’en est-il en Europe ? Est-ce que l’Europe remplie les conditions ?  
 
Le commerce intra-européen est assez important, il est de 10% à 20% dépendant des 
pays. Mais est-ce que cela suffit ? Dans une aire optimale, l’échange devrait être au 
moins de 25%. Ce commerce a naturellement augmenté avec l’abolition des douanes et 
va certainement encore augmenter avec la récente introduction de l’Euro. Comparé aux 
États-Unis, on voit que l’Europe n’a toutefois pas un intra-commerce très élevé. 
Une preuve du faible commerce dans la zone Euro est aussi la grande différence de prix 
qui y règne. On se demande si la monnaie unique va faire disparaître ces différences… 
 
En ce qui concerne la mobilité du travail en Europe, les choses se présentent encore 
moins bien. Aux États-Unis la langue et la culture sont identiques dans tout le pays. Ceci 
n’est de loin pas le cas en Europe. Admettons qu’il y ait une crise économique en 
Espagne et que le chômage augmente. Il n’y aura alors plus de banque nationale pour 
déprécier la monnaie, et de ce fait relancer l’économie. Il faudra alors que les chômeurs 
essaient de trouver du travail dans un autre pays de l’Union. Mais sont-ils vraiment 
assez mobiles ? En théorie ils le sont grâce à la libre circulation des personnes, mais en 
vérité il existe d’autres barrières comme la langue et la culture. 
Il y a d’ailleurs des études qui montrent que les nord-américains ou les japonais sont 
deux à trois fois plus mobiles que les résidents des pays européens.