Dates - afmd

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Dates
lieu
Nature du lieu
de détention
Effectifs
d’internés
Sept.1939
Montendre
Camp (admin.
Française puis
allemande à
partir de 1940)
Sept.1939
Saintes
Camp
400
Sept.1939
Monguyon
Camp
≈300
1940
Saintes
Caserne
Taillebourg
15000
1940
Rochefort
Caserne 3e
Colonial
?
650
1940
Surgères
Camp
Plusieurs
milliers
1940
Mazeray
(sud de St
Jean d’Y)
Camp
1300
1940
La Rochelle
Lycée
?
Fin 1940
La Jarne
Camp
?
1940-41
1940-41
Ile d’Aix
La Rochelle
St Martin de
Ré
Fort
Ecole
?
?
Citadelle
300
1940-44
1940-44
Rochefort
Prison Saint
Maurice
≈200
1940-44
Saintes
Prison
250
Origine ou nature des
internés- conditions
de détention Républicains espagnols et
leur famille
(pas de maltraitance,
repos hebdomadaire
respecté, salaires égaux à
ceux des français, sorties
le soir et le dimanche sur
autorisation spéciale.)
Ressortissants des pays
ennemis
(Allemands et Autrichiens)
Ressortissants des pays
ennemis
(Allemands et Autrichiens)
et divers étrangers
Prisonniers de guerre
français
(les hommes campent
à même le sol. Hygiène
déplorable)
troupes coloniales
Prisonniers de guerre
français
(mêmes conditions
qu’à Saintes ;
ravitaillés par la
population)
Prisonniers de guerre
français
(logés dans des
baraques ; ravitaillés
par la population)
Transit vers St Martin
de Ré.
Prisonniers de guerre
français et Nomades
Politiques
Politiques
Politiques et Droits
communs
Près de 100 Résistants
dont 60 Déportés et 20
Fusillés. Tortures
infligées par les
policiers allemands.
Des juifs en transit vers
Drancy, des Politiques
1940-44
Royan
1940-44
Saintes
1940-45
Royan
1940-44
et Résistants, des
otages.
70 Déportés 10
Fusillés
Politiques et Résistants
Résistants (Château
Gaillard). Tortures.
Prison
Caserne
Bremond d’Ars
Prison (admin.
Française puis
allemande)
?
La
Rochelle
Prison
?
1940-44
Rochefort
Maison d’arrêt
?
1940-44
Jonzac
Prison
(administration
française ?)
?
1940-44
St Jean d’Y
Prison
?
lieu
Nature du lieu
de détention
Effectifs
d’internés
1940-44
St Jean d’Y
Gendarmerie
?
1940-45
La
Rochelle
Caserne
Renaudin
?
Caserne Mangin
?
Résistants, F.F.I.
?
Transit divers
Dates
1940-45
1940-45
La
Rochelle
La
Rochelle
Juin 1941
La
Rochelle
Juin et
juillet-41
Aytré
Juin 1941
Tasdon
Juillet
1941 à
Juillet
1942
La Pallice
Juillet
1941
Jonzac
1940-44
St Martin
de Ré
1941-45
La
Rochelle
Caserne
Duperré
Ecole
maternelle de
Lafond
Camp
provisoire (salle
Jules Ferry)
Salle des fêtes
Camp du quai
sud du port
(admin.
Française et
allemande)
Camp
Citadelle
(admin.
Française puis
allemande)
Prison militaire
de Lafond
?
?
Juifs, Politiques,
Résistants, Otages
Politiques, Résistants et
Droits communs
quelques Résistants et une
majorité de Droits
communs
Politiques, Résistants et
STO
Résistants et Droits
communs
Origine ou nature des
internés
Résistants
Prisonniers de guerre
français, puis Résistants
(Gr. Tatave), puis F.F.I ( 3
exécutions),. S.T.O.
10
Politiques (communistes)
170
Politiques
30
Ressortissants Russes
Espagnols travaillant à
l’extérieur
(peuvent sortir certains
soirs ; 312 s’évadent entre
août et décembre 1941)
Politiques et Russes vivant
en France
300
?
169
Politiques et Droits
communs
700
Des juifs isolés en transit
pour Drancy. Des
Mai 1942
Saintes
Camp)
150
1943-44
La
Rochelle
Camp 12 au
Champ de Mars
?
1943-44
La Sauzaie
Camp
300
1943-44
Ile de Ré
Camp
800
début-44
La
RochelleLaleu
Début-44
La Coubre
Camp (admin.
Allemande et
française)
300
décembre44
St Palais
Hôtel
?
1943. 44
La
Rochelle
1944
La
Rochelle
1944
La
Rochelle
Ecole Paul
Doumer
Caserne P.
Henriot-(Lycée
Fromentin)
Lycée
(admin.française
et allemande)
Fin 44début 45
Fin 44début 45
Camp
400
50
Résistants (dont FranceAlerte en 44)
La Gestapo y torture des
résistants
480 Déportés - 30
Fusillés.
Juifs et Nomades
travaillant pour la Sté
SELT (plusieurs évasions)
Requis pour l’Organisation
TODT
F.F.I.
(conditions précaires,
ravitaillement par la
population – évasions))
Politiques et Droits
communs pour TODT
(repos hebdomadaire
respecté – pas de sorties –
mauvaise nourriture)
Politiques et Droits
communs pour TODT
(repos hebdomadaire
respecté –3 morts, 3
blessés et 47 évasions lors
d’un bombardement le 27
mars 44)
Politiques et Droits
communs pour TODT
(logés dans 3 baraques –
pas de sorties – pas de
salaire – soins médicaux
chez médecins à La
Tremblade – pas de
mauvais traitements)
F.F.I. et déserteurs
allemands
Réfractaires S.T.O. et Juifs
en transit pour Drancy
10
Otages arrêtés et torturés
par la Milice
Jusque 482
en 07/1944
Politiques et droits
communs
Le Château
d’Oléron
Citadelle
?
STO, Résistants,
Gendarmes résistants.
La Pallice
Camp
400
F.F.I
Les lieux de détention sont tout d’abord ceux dont c’est la destination originelle : les
prisons et maisons d’arrêt (2 à Rochefort, 1 à La Rochelle, 1 à Saintes, 1 à Jonzac, 1 à Royan
et 1 à St Jean d’Angély). Ensuite, ce sont des lieux qui s’y prêtent soit par leurs fortifications
(et leur situation insulaire) : les citadelles des Iles de Ré et d’Oléron, Fort Liédot sur l’Ile
d’Aix, soit par leur caractère militaire : les casernes (1 à Rochefort, 4 à La Rochelle, 2 à
Saintes, 1 caserne de gendarmerie à St Jean d’Angély. Toutes les casernes sont sous
administration allemande). Ou bien encore, ce sont des lieux détournés de leur destination
d’origine mais compatibles avec l’enfermement (écoles, lycée, asile, hôtel). Enfin, ce sont des
camps créés selon les besoins ( 8 à La Rochelle et ses environs, 2 à Saintes et environs, et 6
autres dans ou près d’une agglomération (St Jean d’Angély, Jonzac, Surgères, Montendre, La
tremblade-Les Mathes et Montguyon).
On peut se faire une idée des populations placées en détention et de leurs conditions de
réclusion grâce aux informations disponibles sur :
1. le camp des Asilés de Montendre (1939).
Il était situé au nord-ouest de l’agglomération de Montendre et à 250 mètres de la gare (sur 2
ha et 48 ares). Il y avait 22 baraquements (logeant jusqu’à 650 personnes). Les célibataires
dans des chambres collectives, les familles dans des logements séparés (à l’origine, ce camp
avait été confié aux Ponts et Chaussées pour y loger des réfugiés français en 1939/1940). Le
camp est clôturé par des barbelés de 3 mètres de haut et il y a autour 4 postes de guet. La
garde est assurée par un maréchal des logis chef, quelques gendarmes et huit surveillants
(gardes auxiliaires). Pour la garde et la police intérieure du camp, les gendarmes portent leurs
armes habituelles, les surveillants ne sont pas armés ; Les prisonniers sont vêtus en civil, sans
matricule. Aucun n’a été maltraité. Le travail est effectué au camp d’aviation de Bussac
(transport par camions). Certains sont occupés par des entreprises françaises travaillant pour
les allemands, d’autres dans des fermes des environs. Ils partent au travail escortés par les
gardes et un gendarme. Ils perçoivent un salaire égal à celui d’un ouvrier français. Le repos
hebdomadaire est respecté. Le prisonnier peut sortir le soir et le dimanche, se promener en
dehors de l’enceinte du camp à condition d’avoir une autorisation spéciale délivrée par le
directeur du camp et d’être muni d’un Ausweis. L’effectif est d’environ 650 Espagnols,
rentrés en France au moment de la retraite des Armées Républicaines Espagnoles. La
dénomination officielle de ce camp est « camp de rassemblement des asilés espagnols de
Montendre ». Les habitants du secteur l’appelaient « camp de réfugiés espagnols »
2. le « centre de séjour surveillé » à la citadelle de Saint Martin de Ré (1940 à 1944)
En 1940, 200 « droits communs » sont transférés sur le continent pour faire de la place aux
« politiques » arrêtés à diverses périodes, d’abord par les français fin mai et en juin 40 (décret
de septembre 1939) puis par les allemands dès leur arrivée, ou par les deux à la fois (en
particulier en août 40, juillet 41, etc.). Entre 90 et 100 personnes résidant dans notre
département y iront : anciens syndicalistes, membres du Parti Communiste, quelques
socialistes et anarchistes, des francs-maçons, des opposants à Vichy et des personnes refusant
de travailler pour les allemands. Parmi eux, beaucoup d’anciens combattants de 14/18, des
mutilés de guerre, des gens âgés de près de 70 ans, des pères de familles nombreuse et même
un infirme. Le 12 juillet 1941, le commissaire spécial de La Rochelle signale à Hagen, chef
de la Gestapo de Bordeaux, l’état des personnes encore détenues administratives à Saint
Martin sur ordre du préfet : 1/ juifs : néant - 2/communistes : 18 (dont 2 espagnols) - 3/sans
aveu : 3 - 4/ russes indésirables : 2 .
Au mois d’août 1941, la plus grande partie des internés administratifs de Saint Martin sera
envoyée à Mérignac (avec l’accord des autorités allemandes de Bordeaux), à Chateaubriand
et dans d’autres lieux de détention. D’autres seront libérés mais gardés en » résidence fixe » à
leur domicile. Dès septembre 41, cette prison est sous administration allemande (organisation
Todt). Signalons que pendant la période française, les allemands ne rentreront qu’uns seule
fois dans ce centre pour y réprimer une mutinerie. Les années suivantes, cette citadelle
recevra un peu de tout : des résistants, des réfractaires au STO , des gens ayant refusé de
travailler pour L’organisation Todt, d’autres accusés de sabotage sur le matériel allemand et,
semble-t-il, des droits communs. Les 13 grévistes des E.I.C. d’Aytré (mot d’ordre de la
France Libre pour le 11 novembre 1943) y seront incarcérés pendant 6 mois. Au mois de
novembre 1944, suite aux accords franco-allemands, les derniers internés administratifs
seront libérés (une note dresse la liste des 169 internés élargis à la date du 7 décembre 44
suite à l’arrêté du préfet). Ensuite, des soldats d’origine polonaise refusant de se battre dans
l’armée allemande y seront envoyés.
3. le camp des travailleurs surveillés de Saint Martin de Ré (1944)
Il est situé à l’intérieur de la citadelle, dans l’ancien centre pénitentiaire, maison centrale
fortifiée, entourée d’un mur très large et de fossés profonds. Des postes de guet sont disposés
sur le chemin de ronde. La garde est assurée, jour et nuit, par 23 GMR, renforcés de
gendarmes français, tous sous la direction de 2 militaires allemands. Les prisonniers gardent
leurs vêtements civils. Ils ont un matricule. La nourriture est mauvaise. Aucune sortie hors du
camp. Le repos hebdomadaire est respecté et consacré au nettoyage personnel et des locaux.
Ils sont employés par l’organisation Todt pour les travaux de défense côtière de l’Ile de Ré et
se rendent au travail sous escorte armée. Ils sont environ 800 (95% de français, 3%
d’espagnols, 2% de chinois et d’italiens) et sont pour la plupart des politiques, mêlés à des
droits communs et des internés administratifs. La dénomination officielle (allemande) de ce
camp est « camp de travailleurs surveillés ». Les habitants de l’Ile l’appelaient « camp de
concentration ».
( Recherche effectuée par Jean Claude Paronnaud)
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