Tant pis pour ceux qui qualifient de Biens mal acquis ce développement personnel. En attendant, c’est
grâce à ces Biens qu’il parvient à mater son peuple, à contenir le pouvoir de tous les locataires de
l’Élysée depuis Valéry Giscard d’Estaing jusqu’à François Hollande en passant par François
Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et à mettre dans les rangs François Hollande qui a
osé faire semblant de l’ignorer dès son arrivée à l’Élysée. Et qui, aujourd’hui, traîne comme un
boomerang le référendum qui sacre l’ami Sassou président à vie. Avec les 100 milliards de dollars en
vue, l’ami Sassou a dû lorgner en plus un château en vente par-ci, un fabriquant d’armes bon
fournisseur par-là, un logiciel électoral de retournement matriciel ou un souteneur à l’Élysée même s’il
n’a rien à craindre des résultats de vote qui sont souvent connus à l’avance. Toute façon, c’est l’Élysée
qui ordonne, c’est l’Élysée qui fixe le cap. L’ami Sassou Nguesso le sait. Il suffit de faire bon usage
de sa part de prime sur les 100 milliards de dollars annuels qui commenceront à tomber dans les cinq
ans à venir. Il le sait d’autant qu’il sera toujours au pouvoir même si l’ami Hollande s’en allait de
l’Élysée.
Hier, l’« aide » aux Africains francophones était essentiellement d’origine française, même si le FMI
et la Banque mondiale y mettent de leur petit nez pour mieux enrhumer le développement.
Aujourd’hui, nouvelle formule. Mondialisée au nom du changement climatique, l’aide associe
désormais les Barack Obama dans la boucle. Un autre espoir déçu à ceux-là qui, voyant un semblable
parvenir à la tête du monde, rampaient de joie de voir leur sort enfin arrangé. Ceux-là qui, en deux
mandats du messie espéré, n’ont pu obtenir ni développement ni démocratie. Et qui, du Burundi au
Congo Brazzaville en passant par la République démocratique du Congo ou le Rwanda, assistent,
impuissants, leurs dictateurs modifier la Constitution pour s’éterniser au pouvoir sans que Barack
Obama, le président de la plus grande puissance du monde et qui avait pourtant donné l’espoir aux
peuples de ces pays, ne lève son petit doigt serait-ce pour dire « stop ! ».
Qu’il s’agisse de François Hollande ou de Barack Obama, la loi des intérêts des pays riches au
détriment des pays pauvres s’applique de la même façon. Tous les mêmes ! Obama, bientôt la fin de
règne – règle d’alternance démocratique oblige -, ne sera plus là quand tombera la première prime sur
le climat dans les escarcelles des représentants des pays pauvres d’Afrique qui, eux, seront toujours en
place, toujours les mêmes. En matière d’Aide au développement comme en matière d’Aide au climat,
les chefs d’État des pays donneurs sont interchangeables, ceux des pays receveurs africains sont
immuables dans leur parole comme dans leur action. C’est fait exprès, pour la raison de la cause – une
autre règle d’or ! Une leçon qu’au siècle des lumières africaines vite éteintes par les mêmes, des
Africains déjà éclairés comme Emery Patrice Lumumba avaient assimilée : le salut de l’Afrique ne
viendra ni de Paris ni de Washington et encore moins des palais africains mais des rues de Bujumbura,
de Kigali, de Kinshasa, de Brazzaville, de Libreville, de Yaoundé, de Bangui, de Ndjamena, de Lomé,
de Cotonou, d’Abidjan, de Niamey ou de Ouagadougou. Encore que… rien ne se fera sans l’union et
la conjugaison des efforts de toutes ces rues réunies ! Rien ne sera possible sans unité !
Les Africains devraient réfléchir par sept fois sur les raisons profondes qui ont fait jubiler à Paris les
plus grands pollueurs du monde. Est-ce le fait d’avoir vraiment réussi à faire signer l’Accord aux 195
pays présents dont une dizaine seulement sont en réalité concernés par ce qui s’affiche aujourd’hui
comme un fléau… sans savoir ce qu’il en sera demain ? Ou bien d’avoir réussi la COP21 et donc,
avoir trouvé une raison de plus pour continuer à tirer par la remorque tous les pays pauvres de la Terre,
cette fois-ci sous le fallacieux prétexte du… climat ? Ou bien encore, comme hier pour l’Aide au
Développement, d’avoir misé sur 100 milliards de dollars pour en faire payer davantage aux Africains
via les joyaux serviteurs que sont le modèle de chefs d’État évoqués au début de mon propos ? Ou
bien, enfin, d’avoir passé dans les photocopies des brouillons de la COP21 ce qui reste des monts
Kilimandjaro, Kenya, Mawenzi, Ruwenzori, Ras Darshan, Méru, Karisimbi, Elgon, Cameroun ou des
fleuves Zambèze, Sénégal, Orange, Nil, Niger, Congo ? Reste qu’étant déjà en plein dans le domaine
du climat, on demande aux Africains d’échanger leurs saisons avec celles de l’Occident de sorte que,
pour réguler le climat, l’hiver devienne africain et la saison sèche, occidentale. Là au moins on aura
tout donné ! Et, tout essayé ! Ah ! pauvre Afrique. Pour combien de temps encore… vraiment !