Il souligne en outre que malgré la crainte que cela peut susciter au début, l'utilisation de
l'appareil à la maison ne pose pas problème. "Bien sûr, fait-il valoir, il faut la formation. Par
exemple maintenant, ça me prend à peine 35 minutes à m'installer... Il m'a fallu trois semaines à
m'habituer et maintenant, je dors comme si de rien n'était."
Alors, c'est terminé pour lui le rêve du début de ses problèmes rénaux de se faire greffer. "J'ai
pas le goût de payer 3500 $ de médicaments par mois (suite à la transplantation), des milliers en
effets secondaires et de toujours vivre avec la peur de perdre mon greffon", a aussi fait observer
André Nault.
L'HÔPITAL SE PORTE MIEUX ÉGALEMENT...
L'amélioration de la qualité de vie, la réduction des coûts et le sentiment de prise en charge par
la personne: voilà en gros l'impact du nouveau programme d'hémodialyse nocturne à domicile
(HND) élaboré au CHUS.
C'est à l'initiative d'un de ses jeunes néphrologues, le Dr Martin Plaisance, avec le support de
l'infirmière Nathalie Sheehan, que le tout a pu être lancé.
"La dialyse à domicile existe déjà au Québec. Mais ici, on a développé et optimisé un concept
unique, qui se fait de nuit, par la personne même et en alternance d'une journée à l'autre...
Comme la dialyse se fait de nuit, quand la personne dort, sur une plus longue période qu'à
l'hôpital, cela offre une qualité de traitement incomparable. La diète peut ensuite être moins
sévère, ça permet de réduire sinon éliminer la médication. Bref, ça aide à reprendre une vie à
peu près normale. Les avantages c'est aussi que la personne peut plus facilement, le jour, faire
ses activités régulières, sans la contrainte d'un déplacement à l'hôpital trois fois par semaine...
Pour les gens de l'extérieur, comme des environs de Lac-Mégantic, le traitement de nuit à
domicile représente un très grand avantage", a expliqué le Dr Plaisance.
Le spécialiste originaire de Québec âgé de seulement 32 ans souligne en outre qu'à moyen et
long terme, cela permet d'améliorer la condition physique générale du patient. "Les gens
développent une meilleure résistance. Ils ont une meilleure tolérance face au traitement en
dialyse", dit-il.
Aussi, même si l'appareil fournit au patient coûte environ 32 000 $, il en résulte une économie
pour la société au bout du compte. "Alors qu'ici, à l'hôpital, il faut une infirmière pour chaque
deux à trois patients hospitalisés, avec la dialyse à domicile, une seul infirmière peut prendre en
charge 20 patients. C'est sans oublier tous les autres coûts reliés à l'hospitalisation et pour le
patient lui-même en terme de déplacements et autres", a émis le Dr Plaisance.
Tous ne sont pas admissibles
Celui qui est revenu au CHUS en 2001 deux ans après avoir complété sa formation en Angleterre
reconnaît que ce ne sont pas les 150 visiteurs réguliers en dialyse qui pourraient profiter du
service autonome de nuit à domicile. En raison de complications médicales chez certains patients.
"Idéalement, ce qu'on anticipe avec notre programme lancé en décembre dernier seulement,
c'est de regrouper 10 à 15 pour cent de nos patients. Mais on pourrait en prendre plus et ce
serait tant mieux... Ce n'est pas juste une question d'économie ou s'assurer d'avoir l'espace
requis au CHUS en fonction de la hausse de la demande de dialyse avec les années à venir mais
surtout en vue de la meilleure qualité de vie possible des gens", a rajouté Martin Plaisance.
Pour sa part, l'infirmière Nathalie Sheehan, en charge du programme, a signalé qu'avec une
formation adéquate de quatre semaines, dont trois nuits d'adaptation à l'hôpital, les patients sont
en mesure de le faire eux-mêmes à la maison. Mme Sheehan passe même la nuit auprès du