Chapitre 2 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? Analyse 1 : Pourquoi la croissance est-elle instable ? I- L’observation des fluctuations économiques A) Décrire les fluctuations économiques Expansion = hausse du taux de croissance Ralentissement économique = baisse du taux de croissance Croissance = hausse de la production durable Récession = baisse de la production sur 2 trimestres (au sens stricte du terme) Dépression = baisse durable de a production, soit plus de 3 ans, soit plus de 10%. Très rare. Crise = au sens stricte, le terme de « crise » désigne le point de retournement à la baisse de l’activité économique ; au sens large, il désigne l’ensemble de la période au cour de laquelle l’activité est déprimée, le chômage élevé, etc. La crise se termine alors grâce à la reprise. Fluctuations économiques = ensemble des mouvements de ralentissement ou d’accélération du rythme de la croissance économique. On les mesure grâce aux variations du PIB. Il existe cependant d’autres manières de les mesurer par exemple en regardant comment évolue les prix, le chômage … B) Repérer les cycles économiques Les cycles économiques sont repérés quand on observe une certaine régularité dans les fluctuations de la croissance. Différents économistes se sont intéressés à ces cycles. En regardant tous les cycles de l’histoire économique on peut repérer des cycles de différentes périodicités. J. Schumpeter à condensé les travaux de plusieurs économistes et il à mis en avant trois types de cycles : - les cycles longs ou Kondratieff (durée longue de 40 à 60 ans) - les cycles majeurs ou Juglar (durée de 6 à 12 ans) - les cycles mineurs ou Kitchin (durée d’environ 40 mois) Ces cycles se combinent car dans les cycles longs il y a aussi des cycles courts (par exemple). Trend séculaire = comment évolue la croissance sur l’ensemble du siècle. II- Comment expliquer les fluctuations économiques ? - Étude de l’offre des entreprises Étude de la demande Les fluctuations économiques peuvent s’expliquer par des évènements qui vont affecter l’offre et la demande. Offre = quantité produite, offerte sur les marchés en fonction du prix. Demande = quantité demandée par les consommateurs en fonction du prix. Un modèle d’offre globale et de demande globale va permettre de modéliser les variations de la production. La demande globale (ou agrégée) représente la quantité de biens et de services que les ménages, les firmes et le gouvernement désirent acheter à chaque niveau de prix. L’offre globale (ou agrégée) représente la quantité de biens et de services que les firmes produisent et vendent à chaque niveau de prix. L’équilibre du marché = point auquel se rencontrent l’offre et la demande. P* = prix d’équilibre, niveau des prix correspondants à cette quantité d’équilibre. q* = quantité d’équilibre, qui sera produite dans l’économie. (On est dans l’hypothèse d’une concurrence pure et parfaite.) Nous allons essayer de voir quels sont les phénomènes qui vont entraîner une fluctuation de la quantité produite. Remarque : Pour les théoriciens de ce modèle, l’économie est toujours au plein emploie de ces ressources productives. En q* il y a une situation de plein emploie et toutes les machines sont utilisées. A) Les effets des chocs d’offre sur la croissance Choc d’offre = événement qui va avoir une incidence sur l’offre. Soit il l’a fait augmenter soit il l’a fait diminuer. Quand cela l’a fait augmenter on parle de choc d’offre positif, quand cela l’a fait diminuer on parle de choc d’offre négatif. Choc d’offre positif = la quantité offerte augmente ce qui signifie que la courbe se déplace vers la droite. Cela peut s’expliquer par la baisse des coûts de production qui peut par exemple être dû à l’apparition de nouvelles technologies sur le marché qui vont permettre des gains de productivité et donc une baisse des coûts de production. La quantité produite augmente donc, il y a une croissance économique et le niveau des prix baisse. Choc d’offre négatif = la quantité offerte diminue ce qui signifie que la courbe se déplace vers la gauche. Cela peut s’expliquer par la hausse des coûts de productions qui peut par exemple être dû à une augmentation du coût des matières premières ce qui contraint également les entreprises à produire moins pour un même niveau de prix. Ce choc d’offre négatif peut entraîner une augmentation du chômage. B) les effets des chocs de demande sur la croissance Choc de demande = évènement qui va avoir un effet sur la quantité demandée. Choc de demande positif = quand la quantité demandée augmente. Ce choc de demande positif peut être dû à une hausse des salaires ce qui entraîne une hausse de la demande et donc un déplacement de la courbe vers la droite et donc une augmentation de quantités produites et des prix, ce qui entraîne la croissance. Choc de demande négatif = quand la quantité demandée diminue. Ce choc d’offre négatif peut-être expliqué par la crise des subprimes par exemple qui entraîne une baisse de la demande. Cela entraîne un déplacement de la courbe vers la gauche avec une baisse des prix et des quantités produites et engendre une récession. Remarque : lorsque la demande ralentie la production peut s’effondrée car les entreprises préfèrent entamer leurs stocks afin de prévenir un ralentissement plus marqué. Cela entraîne du chômage et donc une baisse de la demande (=baisse de la consommation et de l’investissement), de la production et à nouveau une augmentation du chômage puis une baisse de la consommation, de la production … C’est ce que Keynes appel un équilibre de « sous-emplois ». C) le cycle du crédit et ses conséquences sur l’économie Nous vivons dans des économies d’endettements c’est à dire que les ménages et les entreprises s’endettent pour pouvoir consommer et investir. Remarque : Lorsque les ménages achètent un bien immobilier on dit qu’ils réalisent un investissement. Problème : Ces économies d’endettements génèrent une très forte instabilité dans les pays. Exemple : la crise des subprimes 1ère étape de cette crise : La chute des subprimes Subprime = prêt immobilier offert à un emprunteur au revenu modeste avec un taux d’intérêt élevé. Cette chute est due au fait que certains ménages américains ne peuvent plus remboursés leurs crédits car les taux d’intérêts ont augmentés à cause de la chute des prix de l’immobilier dû à l’éclatement de la bulle immobilière. (Une des condition du crédit était que si les prix de l’immobilier baissaient alors les taux d’intérêts augmenteraient, c’est ce qui c’est passé car trop de personnes ont vendus leur bien immobilier ce qui à entraîné la chute des prix) 2ème étape : La crise financière Les banques ont fait faillites car leurs créances ne valaient plus rien mais le problème c’est que ces banques américaines avaient vendus des subprimes dans le monde entier à différents banques de tous les pays et donc ces banques ont fait également faillites. Créance = quand quelqu’un nous doit de l’argent Donc les banques ne peuvent plus prêter d’argent Les entreprises n’investissent plus Les ménages ne consomment plus Chômage Crise 3ème étape : La crise économique Les Etats s’endettent pour aider les banques, les entreprises et les ménages en difficultés ce qui engendre une baisse des rentrés fiscales => Crise de la dette. Il y a donc une baisse des dépenses publiques et une hausse des prélèvements obligatoires ce qui entraine une augmentation du chômage … 4ème étape : Crise de la dette en Europe Augmentation des dépenses publiques des pays développés pour combattre la crise économique => ils aident les banques pour éviter la faillite. Crise des subprimes Eclatement de la bulle immobilière + titrisation Crise Financière -Lourdes pertes pour les établissements de crédit -Faillites bancaires / personnelles -Baisse de la quantité de crédits Crise Économique Baisse de la production Montée du chômage Hausse des déficits publics (l’Etat s’endette our sauver l’économie) Crise de la dette Hausse de la dette publique Hausse des taux d’intérets Baisse de la confiance des prêteurs Titrisation = revente de crédits à d’autres banques du monde. Analyse 2 : Quelles politiques économiques pour gérer l’instabilité de la croissance ? La croissance est un phénomène très irrégulier. C’est quelque chose d’instable. I- L’importance de la croissance potentielle Croissance potentielle = notion surveillée de près par les économistes et les politiques. On peut le relier au PIB potentiel. PIB potentiel = Évaluation de la production maximale qu’il serait possible de réaliser sans tension inflationnistes (= sans inflation) Le PIB effectif est le niveau de production qui est effectivement constaté dans l’économie. Il peut donc y avoir un écart entre PIB effectif et PIB potentiel. - PIB effectif > PIB potentiel = inflation (= « surchauffe » de l’économie) - PIB effectif < PIB potentiel = tous les facteurs de production ne sont pas utilisés ce qui entraîne du chômage. L’Etat cherche à rapprocher le PIB effectif du PIB potentiel afin d’éviter l’inflation et le chômage. Le carrée magique de Nicolas Kaldor : Ce carrée est basé sur quatre objectifs, la croissance, la taux de chômage, l’équilibre extérieur et la stabilité des prix. Les Etats, pour atteindre ces objectifs mettent en place des politiques économiques. Croissance Taux de chômage Equilibre extérieur Stabilité des prix Plus la situation économique d’un pays « s’approche du carrée rouge et plus sa situation est bonne. Mais en théorie certaine données de ce carrée sont incompatibles (ex : croissance et stabilité des prix) il est donc très difficile de parvenir à ce carrée théorique. Politiques économiques = ensemble des mesures provenant des pouvoirs publiques destinées à atteindre les objectifs du carrée magique. II- Les politiques conjoncturelles Exercice : Vous êtes à la tête d’un pays, vous disposez de la politique budgétaire et de la monétaire. Quelles sont les mesures que vous allez mettre en place et quelles sont les conséquences dans les deux cas de figure suivant : 1) PIB effectif < PIB potentiel => chômage et pas d’inflation Cela signifie que tous les facteurs de production de sont pas utilisés. Il y à donc du chômage mais pas d’inflation. Pour remédier à cela il faut relancer l’économie afin de relancer la consommation. La politique monétaire expansionniste va relancer la demande grâce à la baisse des taux d’intérêts ce qui permet l’augmentation du nombre de crédit. Ainsi, les ménages vont pouvoir plus consommer et les entreprises vont pouvoir investir. La consommation augmentant il y a une augmentation de la production et donc une baisse du chômage et de la croissance. La politique budgétaire de relance va augmenter la demande grâce à la hausse des dépenses publiques et la baisse des impôts. Cela va donc permettre d’augmenter le revenu disponible de certains ménages, ils vont donc plus consommer. Cela va augmenter la production ce qui va permettre l’investissement et va diminuer le chômage. Le PIB effectif va donc se rapprocher du PIB potentiel ce qui va permettre une baisse du chômage et de maîtriser l’inflation. 2) PIB effectif > PIB potentiel : Dans cette situation les facteurs de production sont utilisés au maximum mais il y a de l’inflation. Pour réduire l’inflation il faut mettre en place une politique budgétaire de rigueur qui va consister à augmenter les prélèvements obligatoires et baisser les dépenses publiques afin d’augmenter les recettes de l’Etat et diminuer la demande par une baisse des revenus disponibles des ménages. La demande va donc diminuer car les entreprises vont moins investir et les ménages moins consommés. Par conséquent, baisse du PIB effectif et désinflation. De plus, on peut mettre en place une politique monétaire de rigueur ce qui va engendrer une augmentation des taux d’intérêts. Baisse du nombre de crédits et baisse de la consommation et de l’investissement. Soit une baisse de la demande globale ainsi de la production. Le PIB effectif diminue donc ce qui entraîne un processus de désinflation. B) D’un point de vue historique 30 glorieuses (1945-1975) = l’économie est régulée grâce à des politiques conjoncturelles ou politiques dites keynésiennes (politiques de relance pour accentuer la consommation). Leur utilisation va être interrompue suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979. Les politiques keynésiennes contestées : La relance de l’économie dans un contexte où les économies sont ouvertes risques de profiter aux pays étranger. La critique de M. Friedman est à l’origine de la théorie de la stagflation. Stagflation = période durant laquelle il y a une stagnation de l’économie et en même temps une forte inflation. Pour lui, l’économie est toujours au plein emploie de ses ressources donc si je fait une relance keynésienne (augmentation des salaires) les individus vont vouloir plus consommer et donc les entreprises vont augmenter les prix car elles ne peuvent pas produire plus (sans embaucher d’avantage) Principe de l’équivalence ricardienne = si l’Etat fait de la dépense publique alors il doit s’endetter et les individus s’attendent par conséquent à une hausse des impôts. Ainsi, ils préfèrent épargner, cet argent ne peut pas relancer la croissance, l’économie. Lorsque l’Etat met en place une politique budgétaire de relance il à tendance à s’endetter (il fait des déficits publiques = dépenses supérieures aux recettes). Les agents économiques anticipent donc une future hausse des impôts qui permettra de régler la dette => les agents économiques préfèrent épargner plutôt que consommer et comme ils ne consomment pas il n’y a pas de production et ainsi pas de croissance => la politique de relance échoue. Nouvelle politique économique mise en place à partir de 1982 => politique de désinflation compétitive. (Mitterrand est au pouvoir et il faut mettre en place des politiques de relances mais il constate l’inefficacité en 1981 de ces politiques keynésiennes suite aux limites vues avant. Il passe donc à des politiques de désinflations compétitives, c’est le « tournant de la rigueur » Le gouvernement veut lutter contre l’inflation grâce à cette politique de désinflation compétitive. L’inflation vient des chocs pétroliers qui ont engendrés une augmentation des prix de l’énergie et comme la production utilise cette énergie c’est répercutée sur les prix => inflation. Pour cela, on met en place des politiques monétaires restrictives, on augmente les taux d’intérêts. On met également en place des politiques budgétaires restrictives avec une baisse des dépenses publiques et une hausse des prélèvements obligatoires ; mise en place d’un gel des salaires. Les salaires n’augmentent plus pour permettre l’investissement et la création de nouveaux emplois puisque les profits augmentent ou du moins ne diminuent pas à cause de la hausse des salaires. L’investissement va permettre la hausse de la production et par conséquent une baisse du chômage. « Les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après demain », Elmut Schmidt, chancelier allemand. III- les politiques structurelles Une politique structurelle = politique menée à long terme qui vise à augmenter la croissance potentielle (voir I). (= augmentation du PIB potentiel) Ces politiques peuvent concerner : - l’éducation (politiques d’éducations / formation de main d’œuvre) - politiques de la concurrence (protection de l’innovation, concurrence pure et parfaite favorisée…) - Soutien à l’innovation => recherche et développement. - Diminution du coût du travail avec des politiques de baisse du coût du travail (pour attirer les investisseurs étrangers, augmenter la compétitivité). Par exemple, en diminuant le cotisations sociales ou en gelant les salaires. Toutes ces mesures sont plus en faveur de l’offre. Les politiques structurelles visent à améliorer les conditions de l’offre. C’est à dire de faire en sorte que les entreprises soient en mesure de produire plus.