La politique extérieure de la France ( 1945-2007) : La France dans le monde.
La France est-elle une grande puissance ? Si oui, quels sont les aspect et les origines de cette puissance ? Comment a évolué
la politique extérieure française ? Existe-t-il des constantes dans la diplomatie ? Quels sont les thèmes du positionnement de la
France dans les relations internationales ?
I 1945 -1958 : De l'empire à l'Europe. Dissoudre l'empire colonial et construire l'Europe. La France cherche à se
maintenir parmi les grandes puissances.
a) La construction de l'Europe, l'occasion d'un rapprochement avec l'Allemagne.
Au sortir de la Guerre, la France participe à l'occupation de l'Allemagne. Elle adopte alors une politique intransigeante vis à vis
de l'Allemagne. Mais dès 1948, la France se retrouve, malgré ses réticences, dans l'obligation de participer avec les E-U et le
R-U à ce qui a constitué l'embryon de la RFA : La trizone. En 1950, le ministre des affaires étrangères français Robert Schuman
et Jean Monnet, réalisent une déclaration où ils envisagent la création d'une fédération européenne et où ils annoncent la mise
en commun des productions d'acier et de charbon de plusieurs pays européens dont la France et l'Allemagne. C'est la CECA (
Communauté européenne du Charbon et de l'Acier) née en 1951 qui se profile ici (Allemagne, Belgique, Italie, France,
Luxembourg, Pays-Bas. Côté allemand, ce rapprochement doit beaucoup à la volonté du chancelier Konrad Adenauer. (
Chancelier de 1949 à 1963 !). Si la France, accepte cette coopération dans le domaine économique, son Assemblée Nationale
rejette par contre en 1954, le projet de CED ( Communauté européenne de Défense. Pour résumer, beaucoup de députés
craignent la remise en cause dans ce domaine de la souveraineté française. Ce contretemps appelé à durer finalement ( on
s'en rend compte aujourd'hui) ne remet pourtant pas en cause le rapprochement Franco-allemand. En effet en 1954, la France
reconnaît la souveraineté totale de l'Allemagne. La construction d'une organisation économique se poursuit en Europe. En
1957, le traité de Rome établit un marché commun associant les 6 pays participant déjà à la CECA.
Conclusion : La France a donc un rôle majeur dans la construction européenne. Cette construction participe à l'établissement
d'une paix durable entre la France et l'Allemagne.
b) Les relations avec les deux grands.
Pendant cette période, l'enjeu pour la France est de s'affirmer face aux deux grands vainqueurs de la seconde guerre mondiale.
Elle y parvient partiellement, Winston Churchill contribue à la faire accepter parmi les puissances occupantes de l'Allemagne.
La France obtient également un siège au conseil de sécurité de l'ONU.
La France fait partie des puissances occidentales ( Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Danemark,
Islande, Italie, Norvège, Portugal, E-U et Canada) qui s'inquiètent de la progression du communisme en Europe et dans le
monde. Elle signe en 1949, le traité de Washington qui donne naissance à l'Alliance Atlantique. Pour la période, il faut tenir
compte de l'adhésion à l'OTAN également de la Grèce et de la Turquie (1952) et de l'Allemagne en 1955.
Les limites de la puissance française apparaissent cependant à l'occasion de la crise de Suez en octobre 56. En effet, la France
comme le Royaume-Uni sont à cette occasion confrontés à la double opposition des Etats-Unis et de l'URSS qui les oblige à se
retirer d'Egypte à la suite de leur opération " mousquetaire ".
c) Les conséquences sur la politique étrangère française du déchirement colonial.
Dans la crise de Suez, le contexte colonial, n'est pas à négliger. En effet, la France est engagée de puis 1946, dans des conflits
coloniaux. Au total, entre 1946 et 1958, la France connaît 12 ans de conflits coloniaux (Indochine, Algérie, Madagascar). Or sur
la question coloniale, la France subit les attaques de l'ONU, des Etats-Unis et de l'URSS. Ce fut notamment, le cas en octobre
56, quand la France capture par un détournement d'avion le leader indépendantiste algérien Ben Bella.
Conclusion : La France parvient à se maintenir dans le concert des nations mais les limites de son rayonnement sont déjà
évidentes à l'heure où s'étiole l'empire colonial.
II 1958-1969 : Avec de Gaulle, l'affirmation de la politique d'indépendance nationale.
De Gaulle en tant que président de la 5ème république, mène la politique étrangère de la France. Dans ce domaine, il conserve
de ses premières amours politiques et de son engagement dans la guerre, un attachement jaloux à la souveraineté nationale.
a) Les moyens d'une indépendance nationale.
Pour accroître la crédibilité de la France sur la scène internationale Il développe une politique de dissuasion nucléaire. En avril
1960, éclate la première bombe nucléaire Française. Il fait augmenter les crédits accordés à la défense. En 1963, il refuse un
projet de force nucléaire multilatérale.
Cette politique d'indépendance passe également par un refus de l'hégémonie américaine. On parle souvent de 1966, mais dès
1959, la France retire ses forces navales méditerranéennes de l'OTAN. Elles seront suivies en 1963, par les forces de
l'Atlantique. Enfin en 1966, la France retire l'ensemble de ses forces militaires du commandement intégré de l'OTAN. Les bases
de cette organisation sur le territoire français sont d'ailleurs démantelées.
b) Une politique d'équilibre entre les deux grands.
Cette attitude est complétée par une politique d'équilibre entre les deux grands qui n'est pas sans provoquer la colère des Etats-
Unis.
Ainsi en 1960, Nikita Khrouchtchev est en visite à Paris. En juin 1966, de Gaulle est à son tour en URSS. Il se rend également
en Pologne en 1967 et en Roumanie en 1968. Entre temps en 1964, la France à reconnu la République Populaire de Chine. En
1966, comble des provocations, à Phnom Penh (Cambodge), de Gaulle prononce un discours où il condamne l'intervention
américaine au Vietnam.
c) La politique européenne de Gaulle.
En ce qui concerne la construction européenne, de Gaulle est contre une Europe supranationale. Il s'inquiète également de
l'influence des Etats-Unis en Europe. C'est pourquoi il s'oppose à l'intégration dans la CEE du Royaume-Uni. Il a certainement
en tête cette déclaration faite par Winston Churchill " Sachez que chaque fois qu'il nous faudra choisir entre l'Europe et le grand
large, nous choisirons toujours le grand large ".
De Gaulle, poursuit le rapprochement avec l'Allemagne. Par exemple en janvier 1963, est signé à Paris, un traité de
coopération Franco-allemande.
d) La volonté de renforcer l'influence française dans le monde.