(Turgot, Deguerlas, Calonnes principaux ministres de Louis XVI savent qu’il faut essayer de court-circuiter
les institutions parlementaires en recourant à l’Assemblée des Notables, dont la dernière convocation datait
de 1627). On vient d’enclencher inconsciemment la Révolution Française, car la décision de consulter un
corps étranger au Conseil du Roi est une catastrophe pour la Monarchie.
Cela prouve que le Roi est très faible. Il n’a pas réussi à appliquer ce qu’il voulait par la force. Mais cette
convocation est désastreuse car elle engage la monarchie dans une logique irrémédiable de la consultation
nationale. Le roi ne pourra plus faire machine arrière : il devra consulter une institution tombée dans l’oubli
depuis 1614 : les Etats généraux.
L. De Brienne essaye de passer devant le Parlement de Paris pour enregistrer une réforme fiscale. Le
parlement refuse, et pour la première fois, le Parlement de Paris réclame la consultation des Etats généraux.
De ce fait, le Parlement se suicide politiquement car il abandonne aux EG le soin de représenter la nation à sa
place.
En 1788, was passiert ? Il se dissout. Car il ne veut toujours pas de la réforme fiscale. Louis XVI va tenter de
mâter les Parlements. Lamoignon entame une réforme qui casse les Parlements. Les parlementaires sont
arrêtés, exilés et remplacés par une cour plénière, qui est aux ordres de la Monarchie.
Cette réforme ne va pas pouvoir s’appliquer, puisque les parlementaires sont tellement populaires, tellement
soutenus par l’opinion publique qu’ils parviennent de soulever des émeutes, notamment à Grenoble. La
population grenobloise prend partie, et cela émeut le Roi. Il va céder sur toute la ligne. Les Parlements sont
rappelés, mais ils ont perdu la partie, car ce sont les EG qui vont la jouer.
Tout le problème est de faire fonctionner une institution qui ne fonctionne plus depuis 150 ans.
Doit-on fonder les EG comme au moyen-âge, c’est-à-dire délibérer par ordres séparés ?
Les EG vont-ils voter par ordre ou par tête ? (question démocratique).
La tradition veut que chaque ordre ne pèse qu’une seule voix. C’est ce qui fait que les deux ordres
privilégiés pouvaient mettre en minorité le tiers-Etat. Or, on se pose naïvement la question sans en receler le
danger. Nequères serait favorable à ce que le TE soit mieux représenté. Il pose deux questions à l’Assemblée
des Notables : « pour l’équité de la représentation des EG, faut-il doubler le nombre de députés des tiers
Etats » ? et « va-t-on voter par ordre ou par tête » ? Il veut ainsi mettre en minorité les ordres privilégiés au
profit du tiers Etat. Ce serait faire la Révolution de manière douce.
Mais il rencontre de nombreuses oppositions. On va accepter le doublement du tiers-Etats (600) MAIS en
revanche, on refuse le vote par tête.
Louis XVI envoie les lettres de convocation aux autorités locales pour procéder aux élections. Les élections
des EG ont lieu très simplement (Suffrage universel masculin pour les membres du Clergé et de la noblesse)
Mais pour le TE, plus de 25 millions de personnes, le suffrage est à deux degrés, et c’est un suffrage
censitaire très faible. Il faut payer un impôt très faible pour pouvoir voter. Il a décidé que ces élections
seraient le plus libre possible, et donc il a relevé la censure de la presse. On va assister à une profusion de
pamphlets sur les EG. Celui de l’abbé Sieyès est remarqué. Il écrit « qu’est-ce que le Tiers-Etat ? ». Il est
persuadé que l’AR est corrompu, artificiel contre le droit naturel qu’il faut rétablir. Il faut donc un contrat
social qui mette un terme aux privilèges.
« Le Tiers Etat n’est rien politiquement alors qu’il devrait être tout naturellement »
« le TE est toute la nation, la nation complète puisqu’il la fait vivre. C’est lui qui tient l’agriculture,
l’industrie et le négoce ». Par conséquent, le TE doit obtenir le vote par tête et il est hors de question
que les EG se réunissent ordres séparés. Les deux autres ordres ne songent qu’à leurs privilèges.
« Le TE ne peut pas former un EG. Tant mieux, il composera une assemblée nationale »
Les idées révolutionnaires qui viennent de Locke et Montesquieu visent à la régénération de la monarchie par
le contrat social. Pour autant, tous les révolutionnaires ne sont pas défavorables à la monarchie, mais une
monarchie contractuelle et constitutionnelle. Ils ont des idées démocratiques, mais ne le qualifient pas de
« démocratique ». Louis XVI est le plus populaire des chefs d’Etat.
Au sein de la Noblesse, on trouve une minorité acquise aux idées nouvelles (50 à 100 députés), ce qui
explique que certains nobles rejoindront la Révolution.